samedi 31 octobre 2015

Latin et grec : les savoirs atypiques qui font la différence en entreprise

Bernard Gainnier est président de PwC France et Afrique francophone. Il explique que toute connaissance atypique, comme le latin et le grec par exemple, fait la différence avec les autres formations en développant des esprits plus originaux et indépendants, moins formatés, et représente un atout pour l'entreprise :
"Je n'ai aucune qualité particulière pour intervenir dans ce débat qui déchaîne les passions - même quand c'est pour souligner que la raison a besoin de ces langues mortes! -, sauf peut-être pour attester, en tant qu'acteur économique et patron d'une société qui recrute chaque année en France des centaines de jeunes diplômés, de l'intérêt de ces disciplines, dites «marginales», pour le monde de l'entreprise. Parce qu'elles jouent un rôle, bien connu, dans la formation de l'esprit. Mais surtout parce que, transformation digitale et nouveaux modèles économiques aidant, les bouleversements considérables auxquels nous assistons aujourd'hui se traduisent par une mutation en profondeur des besoins en ressources humaines.[...]
Mais la guerre des talents redonne aussi de l'intérêt à des disciplines et à des savoir-faire plus classiques. Tout simplement parce que ceux qui les possèdent ont une façon de raisonner, de communiquer, d'innover qui n'est pas identique aux autres. Et cela vaut pour tout un champ du savoir qui va de la linguistique à la sociologie, de l'histoire aux mathématiques pures et ainsi de suite.
Nous sommes entrés de plain-pied dans l'économie de la connaissance et de l'innovation permanente. Cette dernière ne se réduit pas aux savoir-faire technologiques nouveaux et très pointus - aussi essentiels soient-ils. Nous avons besoin de compétences et d'origines diversifiées, de sensibilités multiples, d'hommes et de femmes qui ne pensent pas tous pareillement, selon les mêmes schémas intellectuels et les mêmes codes. C'est un facteur de création de valeur et c'est cela la vraie diversité à laquelle je crois.[...]
Et le latin et le grec dans tout cela? Ils peuvent ne jouer aucun rôle direct, n'avoir aucune place effective dans l'entreprise, même si à titre très anecdotique on sait que les noms de marque raffolent du latin (Vivendi, Navigo, Vivarte, etc.). Ils n'en constituent pas moins l'un des très nombreux bagages «atypiques» qui peuvent aider ceux qui les possèdent à faire leur chemin dans l'entreprise.[...]

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