Évoquant l'artiste, l'historien, la foi, l'amitié..., Patrick Delon dessine un portrait expressif de Jean de La Varende, l'écrivain de la terre normande, de l'idéal et des sentiments chevaleresques.
Les éditions Pardès nous adressent, dans leur jolie collection Qui suis-je ?, où parurent, entre autres, les excellents Brasillach de Philippe d'Hugues et Pierre Benoît de Jean-Paul Török, leur nouvelle livraison, un La Varende de Patrick Delon.
Ses deux terroirs
Ce livre vient à point puisqu'il y a juste un demi-siècle, en juin 1959, La Varende nous quittait. Toujours exact, il adressait encore quelques semaines auparavant à Pierre Boutang pour l'hebdomadaire La Nation Française sa dernière chronique, en fidèle collaborateur. Le petit volume de Patrick Delon, très exhaustif sur le sujet, est composé de chapitres concernant chacun un aspect de cette riche personnalité : l'artiste, l'historien, la foi, le terroir, l'amitié ; nous pourrions ajouter "les" fidélités; car ce Normand, né au château de Bonneville au Chamblac, étant né d'une mère bretonne, restera attaché à ses deux terroirs. Patrick Delon dessine un portrait expressif de l'auteur de Nez de cuir, qui était avant tout un esthète, un artiste, doué pour le dessin (il fit les Beaux-Arts à Rennes), la sculpture (n'exécutera-t-il pas plus de deux cents maquettes de bateaux, oeuvres de patience et d'amour, et ce jusqu'à un âge avancé ?), mais aussi l'auteur d'essais, de biographies, de romans, tous nés de sa passion pour la terre normande, de ses paysages, de ses senteurs.
L'auteur est bien placé pour nous parler ainsi de La Varende car, depuis 1960 et la création de l'Association des Amis de La Varende, il en est membre actif. On retrouvait à l'époque, parmi les fidèles, Guy des Cars et Michel de Saint Pierre.
Petit livre tonique
Il ne manque pas d'ailleurs de citer élégamment la première biographie du romancier, publiée en 1993 par Anne Brassié. L'auteur n'omet pas d'évoquer l'attitude courageuse, de La Varende, qui, élu à l'Académie Goncourt, n'hésitera pas à en démissionner en 1947 lorsque celle-ci refusa ses amis René Benjamin et Sacha Guitry, signant désormais ses courrier : « J. d.L.V. Hors Goncourt ».
La lecture de ce livre bien composé, est très tonique. On se plaît à relire l'écrivain de la terre normande, de l'idéal et des sentiments chevaleresques ; un peu de hauteur et d'élévation de l'esprit ne font pas de mal, et on peut sur ce point se fier à La Varende, gentilhomme normand, toujours fidèle à la devise « Pour Dieu et pour le Roi ».
Monique Beaumont L’ACTION FRANÇAISE 2000 3 au 16 septembre 2009
* Patrick Delon : La Varende ; collection Qui suis-je ? ; éditions Pardès, 128 p., 12
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