C’est dans ce contexte que serait né Mahomet, en 570, à La Mecque, petite ville caravanière de cette région, au sein de la tribu des Qoréchites. Orphelin très tôt, il est recueilli par son grand père, puis par son oncle, les chefs de la tribu. Vers l’âge de 9 ans, alors qu’il accompagne son oncle lors d’une expédition caravanière en Syrie, un moine chrétien, Bahira, reconnaît en lui un futur prophète. Mais en attendant qu’il le devienne, Mahomet doit subvenir à ses besoins. Il trouve à s’embaucher comme caravanier et sillonne l’Arabie et le Moyen Orient. Il épouse sa patronne Khadija, une riche veuve. Il aura d’elle quatre filles.
Vers 610, alors qu’il s’était retiré pour méditer dans une grotte à l’écart, une voix se fait entendre, l’ange Gabriel apparaît. Il lui révèle la parole d’Allah, c’est-à-dire quelques versets du Coran qu’il lui enjoint de réciter (les premiers versets de la sourate 96). Gabriel est le messager d’Allah (« le dieu », c’est-à-dire Dieu), le dieu unique, le créateur du monde et du premier homme Adam. Il s’était révélé par la suite à Abraham et à toute une série de prophètes – Noé, Moïse, Jésus pour les principaux… Mais ceux qui avaient écouté ces prophètes prêcher la parole divine, c’est-à-dire les Juifs et les chrétiens, s’étaient égarés. Ils avaient reçu de leurs prophètes des livres sacrés (la Torah et l’Evangile), et auraient dû suivre leurs commandements. Toutefois, ils avaient falsifié leurs écritures et s’étaient dévoyés. D’où la nécessité pour Allah de parachever sa révélation en envoyant un dernier prophète pour rappeler le monde à l’ordre et fonder à nouveau la vraie religion. Celle qui corrige toutes les révélations précédentes dévoyées, judaïsme et christianisme, en donnant aux nouveaux croyants les justes et ultimes commandements pour vivre selon le plan d’Allah. Et dans ce plan figure notamment la mission de convertir la terre entière pour que lui, Allah, soit enfin satisfait de voir toute l’humanité se soumettre et se conformer à sa divine volonté, lui obéir en tout, du lever au coucher, entre époux et entre amis, dans la paix et dans la guerre, dans tous les actes de la vie quotidienne.
Mahomet s’en ouvre à sa femme. Celle-ci le présentera à son cousin Waraqa, un prêtre présenté comme chrétien, et tous deux conforteront Mahomet dans la validité de sa révélation. Convaincu de la nécessité de la proclamer – illettré comme la plupart de ses contemporains, il ne pouvait pas l’écrire – il devient prédicateur. Il prêche alors le dieu unique aux polythéistes de La Mecque.
Le Coran céleste lui est révélé mais Mahomet finira par être chassé de La Mecque. Accompagné de ses adeptes, il trouve refuge à Yathrib, une cité prospère établie dans une oasis du désert à 400 km environ au nord de La Mecque, peuplée de tribus juives et arabes. Ainsi prend fin la période mecquoise de la vie de Mahomet. La date de sa fuite est retenue pour le début du calendrier musulman : l’année 622 sera le début de l’ère de l’Hégire (l’exil, l’émigration), la première année des nouveaux temps islamiques.
Sa nouvelle ville d’accueil sera rebaptisée par la suite Médine. S’y ouvre donc la période médinoise de la vie de Mahomet. Il conclut un pacte avec ses hôtes arabes et juifs (également appelé « Constitution de Médine »), et s’entend bien avec eux, comme le montre leur conduite bienveillante initiale à son égard. Il continue de prêcher en divulguant verset après verset la révélation d’Allah, parole qui l’établit alors comme chef politique. Durant tout ce temps, l’ange Gabriel continue en effet de se manifester régulièrement à lui. Pour subvenir aux besoins de la communauté et face à l’hostilité des Mecquois et des sceptiques, Mahomet, le prophète pacifique devenu maître religieux de Médine, se mue désormais en chef de guerre : malgré ses premières réticences, la révélation de nouvelles sourates lui enjoint d’user de toutes les violences, de prôner la guerre sainte, et de faire mener expédition sur expédition contre les caravanes de La Mecque (des razzias). Il élimine ses adversaires politiques, ses contradicteurs et ses caricaturistes.
S’étant ainsi renforcé, Mahomet peut s’emparer de La Mecque. Il y entre en 629 à l’occasion de la trêve d’Hudaybayyiah, puis prend définitivement la ville en 630. La Kaaba est nettoyée des idoles païennes et devient ce cube vide orné de cette pierre noire que nous voyons encore aujourd’hui. La Mecque gagne définitivement son statut de ville sainte. Les conquêtes continuent dans le Hedjaz, de nouveaux territoires sont gagnés, des populations se convertissent à cette nouvelle religion, l’islam, Juifs et chrétiens conservant cependant une certaine liberté de culte. L’Arabie s’unifie dans une même langue, une même religion et s’identifie peu à peu à l’oumma, la communauté des croyants musulmans. La conquête et les conversions continuent ainsi de s’étendre jusqu’au Moyen Orient. En 632, Mahomet meurt le 8 juin 632, à Médine, et y sera enterré.
Le Coran révélé à Mahomet : une supercherie ?
Les propagandistes judéonazaréens, Juifs de langue syro-araméenne, dont beaucoup connaissent l’hébreu liturgique, ont expliqué leurs textes aux Arabes. Plus encore, ils ont formé des prédicateurs arabes, traduit leurs textes en arabe et les leur ont appris. Pour cela, ils ont réalisé pour eux de petits manuels, des florilèges des principaux textes de leur Torah, de leur évangile, de leurs coutumes, de leurs lois, de leurs rites de pureté, de leur circoncision… Il fallait en effet des aide-mémoires à cette époque où l’enseignement était essentiellement su et transmis par cœur : les aide-mémoires capitaux ont été constitués par des traductions en arabe des lectionnaires utilisés par les judéonazaréens eux-mêmes. Un lectionnaire est un livre liturgique qui présente des lectures et commentaires de textes sacrés, comme en ont toujours les chrétiens. Le lectionnaire judéonazaréen présentait donc des extraits de la Bible, ancien et nouveau testament – du moins ce que les judéonazaréens en acceptaient – en fonction du calendrier (samedi, dimanche, jours de fête). En langue syro-araméenne, les chrétiens appelaient ce lectionnaire « qor’ôno » (ce qui se transpose en arabe par «qur’ân », c’est-à-dire « coran »). S’est donc constitué un ensemble de prédications diverses et de lectures saintes, certaines bénéficiant d’une mise par écrit comme aide-mémoire. Cette propagande visait en particulier la foi chrétienne des Arabes en l’attaquant sous l’accusation d’associationnisme, c’est-à-dire en prétendant que les chrétiens donnent à Dieu des « adjoints » (la trinité).
Le Coran si compliqué s’éclaire. La compréhension des mécanismes de manipulation du texte par le discours musulman permet effectivement de décrypter la signification alambiquée que la tradition s’efforce de lui donner. Sa lecture « judéonazaréenne » est nettement plus simple et l’on voit ainsi une tout autre histoire apparaître : l’endoctrinement des Arabes par les judéonazaréens, l’explicitation de la religion judéonazaréenne aux néophytes arabes, l’embrigadement dans le projet messianiste, les exhortations pour la conquête de Jérusalem, les aléas des batailles, la reprise en main dans les moments de découragement … Pour qui sait le lire, le Coran reflète encore, partiellement, l’histoire authentique de ses origines. Le grand secret de l’islam est encapsulé dans le Coran. Il faut toutefois relativiser la portée du Coran dans l’islam : bien qu’il soit dit représenter le pivot de la foi musulmane, sa révélation (révélation qui se partage en réalité entre Coran et personne de Mahomet, par l’exemple de sa conduite relatée par les hadiths et la sîra), il faut bien comprendre qu’il n’est qu’un élément contributif de cette foi. La plupart des musulmans au cours de l’Histoire n’ont jamais lu le Coran (et c’est toujours aussi vrai aujourd’hui). Sa diffusion de masse n’est qu’un phénomène récent. D’ailleurs, les premiers conquérants « islamiques » ne le connaissaient pas. Rappelons que les Maures débarqués en Espagne au 8e siècle semblaient ignorer le Coran.
à suivre
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