La fuite de De Gaulle est une « désertion face à l’ennemi en temps de guerre », acte pour lequel des dizaines de soldats ont été fusillés.
Le 16 juin, de retour de Londres, de Gaulle rejoint Bordeaux, nouveau siège de repli du gouvernement français.
Paul Reynaud vient de démissionner et Philippe Pétain est appelé pour le remplacer. Le général « à titre temporaire » 1 espère beaucoup de la constitution de la nouvelle équipe gouvernementale, pour le moins qu’il soit reconduit à son poste de sous-secrétaire d’État, mais pourquoi pas un ministère plus important, compte tenu de ce qu’il croit être ses bonnes relations avec le Pétain.
Daladier s’y oppose fermement (« Si de Gaulle entre, je sors ») et c’est Baudouin qui est nommé au poste qu’il espérait, celui de sous-secrétaire d’État à la guerre.
Le général « à titre temporaire » écrit à Paul Reynaud une lettre dans laquelle il lui exprime son désarroi de ne pas être retenu dans le prochain gouvernement. Il lui demande un poste : que l’on fasse au moins de lui le chef du corps cuirassé. Il n’est pas entendu.
Infiniment déçu, et après maintes hésitations, de Gaulle, accompagné par son aide de camp Geoffroy Chodron de Courcel, repart le soir même vers la capitale britannique sur le De Havilland Flamingo.
Dans l’avion qui le ramène vers Londres, il est accompagné par le général Edward Louis Spears, envoyé spécial de Winston Churchill, qui souhaitait surtout les venues de Paul Reynaud et Georges Mandel, mais Spears n’a pas réussi à les convaincre.
De Gaulle, qui n’était pas attendu, déclare à Spears : « C’est bon, ils ne veulent pas de moi ! Dans ces conditions je fous le camp à Londres. »
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