Entre les gesticulations "mémorielles" de la communiste Angela Davis aux commémorations anti-esclavage de la ville de Nantes, les exigences sonnantes et trébuchantes du CRAN auprès de la famille Seillière, dont la fortune, opportunément issue de la traite, pourrait permettre de juteuses compensations, entre François Hollande qui inaugurait aujourd'hui le plus grand centre au monde d'expression et de mémoire sur la traite et l'esclavage à Pointe-à-Pitre, et les imprécations menaçantes de Christiane Taubira, qui ne perd pas une occasion de rappeler ses origines et de se poser en passionaria de la cause noire, les Français dits "de souche" n'ont plus qu'à se résigner : ils sont d'horribles esclavagistes, et doivent faire leur mea culpa.
Mais la réalité a la peau dure et mauvaise volonté, et fait voler en éclats les images d'Epinal de Madame Taubira et autres spécialistes de la culpabilisation.Outre-mer 1ère interrogeait, le 29 avril 2014, l’anthropologue et économiste sénégalais Tidiane N’Diaye, auteur de "Le génocide voilé" (éditions Gallimard, 2008). Un Africain, un Noir, donc. Il dit (extraits) :
"Alors que la traite transatlantique a duré quatre siècles, c’est pendant treize siècles sans interruption que les Arabes ont razzié l’Afrique subsaharienne. La plupart des millions d’hommes qu’ils ont déportés ont disparu du fait des traitements inhumains et de la castration généralisée."[...]
"J’ai l’habitude de rappeler que mon travail ne cherche à communautariser ni l’histoire ni les mémoires. Ce qui serait la porte ouverte à une hiérarchisation victimaire, donc une approche dénuée de tout caractère scientifique.[...]Par conséquent [...]je n’ai pas oublié de rappeler d’abord, que les premières victimes de cette calamité furent les Slaves,que les Vénitiens et les Marseillais allaient razzier en Europe centrale et orientale, pour les vendre aux notables du monde arabo-musulman. Cela devait durer toute l’époque carolingienne au Xème siècle sous les monarques saxons Henri l’oiseleur et Otton Ier. Comme on sait, il fallut l’émergence d’États puissants en Europe de l’Ouest et l’arrêt de l’expansion arabe aux Pyrénées pour que cela cesse.Et c’est pour combler ce déficit en eunuques et esclaves blancs, que les Arabo-musulmans allaient massivement se tourner vers les peuples négro-africains.[...]
Quelles ont été les caractéristiques de la traite arabe par rapport à la traite transatlantique ?
Tidiane N’Diaye : "Pour la traite transatlantique, en dépit de la monstruosité des traitements, des humiliations et autres calamités, un esclave avait une valeur vénale. Le maître le voulait productif et rentable à long terme.Le but n’était donc pas l’extermination d’un peuple malgré la querelle sémantique opposant certains chercheurs à ceux qui veulent qualifier ce crime contre l’humanité de génocide.Alors que pour ce qui est de la traite arabo-musulmane, plus que le crime des occidentaux,les Arabes ont razzié l’Afrique subsaharienne pendant treize siècles. La plupart des millions d’hommes qu’ils ont déportés, ont presque tous disparu du fait des traitements inhumains, de l’infanticide et de la castration généralisée, pour qu’ils ne fassent pas souche dans le monde arabo-musulman. Il faut dire qu’à partir du moment où l’Afrique noire devenait leur principale source d’approvisionnement en esclaves, dans l’inconscient collectif des Arabes, l’homme noir devenait aussi symbole ou synonyme de servitude. Et sa couleur de peau sera même associée à un déni d’islam. Alors que cette religion comme toutes les autres, a hérité du joug de l’esclavage. Et si l’islam tolérait, voire recommandait l’asservissement de non convertis, il n’a jamais clairement ciblé les peuples noirs comme particulièrement prédestinés à l’asservissement. Mais des érudits respectés et très écoutés dans le monde arabe, allaient interpréter les textes sacrés, pour justifier et perpétuer la traite et l’esclavage des Noirs.Ainsi bien avant que les chercheurs européens de l’anthropologie physique n’élaborent au 19ème siècle les théories raciales fantaisistes que l’on sait, dans le monde arabe on avait déjà figé dans le temps et de manière presque irréversible l’infériorité de l’homme noir. Ce qui explique sans doute que les traitements inhumains et la mutilation généralisée des captifs noirs étaient acceptés et passaient pour un moyen commode pour empêcher que ces « animaux » ne prolifèrent sur leurs lieux de déportation. Le résultat est que de nos jours, ils ont presque tous disparu en Turquie, au Yémen, en Irak et on en trouve très peu au Maghreb ou en Arabie Saoudite." [...]
Tidiane N’Diaye : "Pour la traite transatlantique, en dépit de la monstruosité des traitements, des humiliations et autres calamités, un esclave avait une valeur vénale. Le maître le voulait productif et rentable à long terme.Le but n’était donc pas l’extermination d’un peuple malgré la querelle sémantique opposant certains chercheurs à ceux qui veulent qualifier ce crime contre l’humanité de génocide.Alors que pour ce qui est de la traite arabo-musulmane, plus que le crime des occidentaux,les Arabes ont razzié l’Afrique subsaharienne pendant treize siècles. La plupart des millions d’hommes qu’ils ont déportés, ont presque tous disparu du fait des traitements inhumains, de l’infanticide et de la castration généralisée, pour qu’ils ne fassent pas souche dans le monde arabo-musulman. Il faut dire qu’à partir du moment où l’Afrique noire devenait leur principale source d’approvisionnement en esclaves, dans l’inconscient collectif des Arabes, l’homme noir devenait aussi symbole ou synonyme de servitude. Et sa couleur de peau sera même associée à un déni d’islam. Alors que cette religion comme toutes les autres, a hérité du joug de l’esclavage. Et si l’islam tolérait, voire recommandait l’asservissement de non convertis, il n’a jamais clairement ciblé les peuples noirs comme particulièrement prédestinés à l’asservissement. Mais des érudits respectés et très écoutés dans le monde arabe, allaient interpréter les textes sacrés, pour justifier et perpétuer la traite et l’esclavage des Noirs.Ainsi bien avant que les chercheurs européens de l’anthropologie physique n’élaborent au 19ème siècle les théories raciales fantaisistes que l’on sait, dans le monde arabe on avait déjà figé dans le temps et de manière presque irréversible l’infériorité de l’homme noir. Ce qui explique sans doute que les traitements inhumains et la mutilation généralisée des captifs noirs étaient acceptés et passaient pour un moyen commode pour empêcher que ces « animaux » ne prolifèrent sur leurs lieux de déportation. Le résultat est que de nos jours, ils ont presque tous disparu en Turquie, au Yémen, en Irak et on en trouve très peu au Maghreb ou en Arabie Saoudite." [...]
On arrive ainsi à une évaluation proche des 17 millions de morts ou de déportés dont la plupart étaient des survivants castrés par les Arabes. Force est donc de reconnaître, que cette traite arabo-musulmane fut un véritable génocide de peuples noirs par razzias sanglantes, massacres et castration massive.A titre de comparaison, si de nos jours près de 70 millions de descendants ou de métis d’Africains peuplent le continent américain, des États-Unis au Brésil passant par les Iles de la Caraïbe, seule une infime minorité de Noirs a pu survivre en terres arabo-musulmanes." [...]
Aussi, force est de reconnaître que les misères, la pauvreté, la longue stagnation démographique et les retards de développement actuels du continent noir, ne sont pas le seul fait des conséquences du commerce triangulaire, comme bien des personnes se l’imaginent, loin de là. Rien n’est comparable à l’infamie qui a ravagé les populations africaines, avec l’arrivée des Arabes et la traite négrière à grande échelle qu’ils inaugurèrent.L’Afrique en subit encore les conséquences."[...]
Pourquoi la traite arabo-musulmane est-elle si peu connue et étudiée, sinon carrément occultée ?
Tidiane N’Diaye : "En fait cette traite, qu’il est difficile de ne pas qualifier de génocide de peuples noirs par massacres, razzias sanglantes puis castration massive, chose curieuse, très nombreux sont ceux qui souhaiteraient le voir recouvert à jamais du voile de l’oubli, souvent au nom d’une certaine solidarité religieuse, voire idéologique. C’est comme un pacte virtuel scellé entre les descendants des victimes et ceux des bourreaux, qui aboutit à ce déni. L’entente tacite est bien réelle. Parce que dans cette sorte de « syndrome de Stockholm à l’africaine », Arabo-musulmans et Africains convertis s’arrangent sur le dos de l’Occident. Les descendants des victimes sont devenus des obligés, amis et solidaires des descendants des bourreaux, sur qui ils décident de ne rien dire. Ce silence ou la sous-estimation du mal arabe permet de mieux braquer les projecteurs, uniquement sur la traite transatlantique. Ceci comme un ciment devant réaliser la fusion des Arabes et des populations négro-africaines, longtemps « victimes solidaires » du colonialisme occidental."
"Alors, que des lettrés et autres intellectuels arabo-musulmans, tentent de faire disparaître jusqu’au simple souvenir de cette infamie, comme si elle n’avait jamais existé, peut encore se comprendre. Ces derniers ne se décident toujours pas à regarder leur histoire en face et à en débattre avec leurs compatriotes. Ce qui explique que ce pan de l’histoire de l’humanité, reste encore profondément enfoui dans la mémoire coupable de ces peuples qui en sont responsables. En revanche, il est difficile de comprendre l’attitude de nombreux chercheurs - et même d’Africains américains qui se convertissent de plus en plus à l’Islam - qui n’est pas toujours très saine et fortement animée par une sorte d’autocensure. Comme si évoquer le passé négrier des Arabo-musulmans revenait à essayer de minimiser la traite transatlantique. C’est ainsi qu’un voile de silence a longtemps recouvert cette sombre page de notre histoire commune, parce qu’on y observe une étrange amnésie même de la part des élites noires. Elles ont du mal à passer d’une vision mémorielle affective de ce génocide, pour des raisons de solidarité religieuse, à tout simplement une approche distanciée et scientifique de l’histoire qui elle, ne traite que de faits avérés, comme c’est le cas pour la traite transatlantique."[...]
Tidiane N’Diaye : "En fait cette traite, qu’il est difficile de ne pas qualifier de génocide de peuples noirs par massacres, razzias sanglantes puis castration massive, chose curieuse, très nombreux sont ceux qui souhaiteraient le voir recouvert à jamais du voile de l’oubli, souvent au nom d’une certaine solidarité religieuse, voire idéologique. C’est comme un pacte virtuel scellé entre les descendants des victimes et ceux des bourreaux, qui aboutit à ce déni. L’entente tacite est bien réelle. Parce que dans cette sorte de « syndrome de Stockholm à l’africaine », Arabo-musulmans et Africains convertis s’arrangent sur le dos de l’Occident. Les descendants des victimes sont devenus des obligés, amis et solidaires des descendants des bourreaux, sur qui ils décident de ne rien dire. Ce silence ou la sous-estimation du mal arabe permet de mieux braquer les projecteurs, uniquement sur la traite transatlantique. Ceci comme un ciment devant réaliser la fusion des Arabes et des populations négro-africaines, longtemps « victimes solidaires » du colonialisme occidental."
"Alors, que des lettrés et autres intellectuels arabo-musulmans, tentent de faire disparaître jusqu’au simple souvenir de cette infamie, comme si elle n’avait jamais existé, peut encore se comprendre. Ces derniers ne se décident toujours pas à regarder leur histoire en face et à en débattre avec leurs compatriotes. Ce qui explique que ce pan de l’histoire de l’humanité, reste encore profondément enfoui dans la mémoire coupable de ces peuples qui en sont responsables. En revanche, il est difficile de comprendre l’attitude de nombreux chercheurs - et même d’Africains américains qui se convertissent de plus en plus à l’Islam - qui n’est pas toujours très saine et fortement animée par une sorte d’autocensure. Comme si évoquer le passé négrier des Arabo-musulmans revenait à essayer de minimiser la traite transatlantique. C’est ainsi qu’un voile de silence a longtemps recouvert cette sombre page de notre histoire commune, parce qu’on y observe une étrange amnésie même de la part des élites noires. Elles ont du mal à passer d’une vision mémorielle affective de ce génocide, pour des raisons de solidarité religieuse, à tout simplement une approche distanciée et scientifique de l’histoire qui elle, ne traite que de faits avérés, comme c’est le cas pour la traite transatlantique."[...]
Il ne reste plus à Monsieur N'Diaye qu'à rappeler que les Africains ont été eux-mêmes les acteurs de leur déportation vers l'esclavage, certaines tribus n'hésitant pas à vendre leurs voisins aux prédateurs arabo-musulmans. La vérité finit toujours par triompher.
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