Avril 1945. Les femmes auxquelles de Gaulle a accordé le droit de vote l’exercent pour la première fois aux municipales. Non sans donner des sueurs froides à certains partis de gauche qui craignent de les voir suivre des mots d’ordre “cléricaux”…
La discussion a été rude… Si rude que de Gaulle lui-même n’en est pas revenu. En ce 24 mars 1944, alors que le Comité français de libération nationale (CFLN) s’apprête à se transformer, à Alger, en Gouvernement provisoire de la République française — ce sera chose faite, le 3 juin, trois jours avant le débarquement allié en Normandie —, ses fidèles se sont divisés sur un texte qui, aux yeux du Général, n’aurait pas dû soulever la moindre objection : l’accès des femmes au suffrage universel et à l’éligibilité, aussitôt la France libérée et la République rétablie.
Dès le 23 juin 1942, le chef de la France libre avait pris cet engagement, publié par la presse clandestine : « Une fois l’ennemi chassé du territoire, tous les hommes et toutes les femmes de chez nous éliront l’Assemblée nationale qui décidera souverainement des destinées du pays. » Pour de Gaulle, en effet, la participation des femmes à la vie de la cité est une évidence et leur exclusion une injustice. Bien qu’ayant rompu depuis longtemps avec l’Action française, il est resté, sur ce point, en plein accord avec Maurras, qui, dès 1918, militait pour ce droit, indépendamment des critiques qu’il adressait à la démocratie parlementaire. S’il veut rompre avec Vichy, qui a suspendu les libertés publiques, de Gaulle souhaite tout autant en finir avec le “régime des partis” de la IIIe République, qui excluait du suffrage la moitié de la population… […]
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