De nouvelles découvertes à Stonehenge sur des ossements humains retracent l’histoire d’une société préhistorique en pleine mutation.
L’archéologue Mike Parker Pearson, l’un des plus grands spécialistes de Stonehenge, travaille sur les squelettes découverts lors des premières fouilles du site en 1919, ré-enterrés en 1935, et à nouveau exhumés par son équipe. Quelque 50.000 fragments d’ossements, correspondant à soixante-trois corps d’hommes, de femmes et d’enfants, brûlés puis enterrés collectivement entre 3000 et 2000 ans avant J.-C., là-même où ont été érigées les cinquante-six pierres bleues provenant du pays de Galles.
Il s’agirait d’un cimetière de l’aristocratie préhistorique, ce qui expliquerait que le site soit devenu sacré. Trois kilomètres plus au nord, à Durrington Walls, des restes de maisons et près de 80.000 fragments d’os d’animaux indiquent l’ancienne présence d’un campement pour les constructeurs de la seconde partie du monument de Stonehenge, et celle d’un lieu de pèlerinage.
Émergence de la propriété privée
Enfin, des squelettes découverts à cinq kilomètres du site, près d’Amesbury, révèlent un changement de société à cette époque, une immigration amenant de nouveaux peuples, venus notamment de la Suisse actuelle. Un homme important, « l’archer d’Amesbury », originaire des Alpes, a même été enterré avec une centaine d’objets dont certains métalliques (cuivre, or…), ce qui constitue une première en Angleterre.
Selon le professeur Mike Parker Pearson, l’utilisation du métal et l’abandon de l’enterrement communautaire traduisent l’émergence d’une culture davantage tournée vers l’individu et la propriété privée, marquant le déclin de la société néolithique.
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