mardi 2 septembre 2014

La laïcité de la république

Maurras et Maistre nous le rappellent : les "hussards noirs" sont aussi des prêtres. Mais leur religion est-elle tout aussi française ?
La neutralité est un mensonge. Il n’y a point d’État sans doctrine d’État. L’État républicain, né des doctrines de la maçonnerie révolutionnaire, n’a plus voulu de l’enseignement des prêtres catholiques dont la France est née et a vécu, elle n’a pu se dérober à la nécessité antique exprimée par Joseph de Maistre : « Tous les peuples de l’univers ont confié les jeunes gens aux prêtres. Comment le bon sens éternel du genre humain aurait-il pu se tromper ? »
Arrachée au prêtre, l’école a du être confiée à un autre prêtre sorti d’un séminaire de nouveaux prêtres, mis à part de la vie intellectuelle commune, sujet d’un dogme et d’une foi. Différence : la foi catholique était déjà professée par l’immense majorité des Français, le maçonnisme n’étant le partage que de quelques dizaines de milliers de militants ou de comitards, était une foi nouvelle qu’il restait à enseigner et à répandre. Le succès partiel de cette propagande marque un des plus grands reculs de l’esprit humain, mais démontre aussi le caractère nullement neutre, mais religieux, ecclésiastique et confessionnel, de cette entreprise.
Charles MaurrasSans la muraille des cyprès... 1941, J. Gibert, Arles-sur-Rhône
Ce texte limpide et très riche comme tous les textes politiques de Maurras tire de l’analyse de l’histoire un enseignement pour son temps tellement essentiel qu’il touche encore le nôtre. La laïcité est d’actualité. Elle prétend aujourd’hui se montrer sereine, tolérante, "positive". Elle voudrait s’acheter une conduite afin de passer pour une vertu. On l’a vu chez M. Sarkozy devant un souverain pontife qui ne s’en est pas laissé conter.
Où est le Maurras antichrétien ?
Ce texte est important pour connaître les convictions de Maurras concernant le catholicisme. Sans la muraille des cyprès, livre dédié « à mon premier et dernier maître, à l’ami de toujours, Monseigneur Penon évêque et citoyen », contient beaucoup de réflexions sur la métaphysique, sur la religion. Maurras antichrétien est une caricature due à la malveillance ou à l’ignorance.
L’auteur dénonce la guerre menée contre l’éducation religieuse traditionnelle (« arrachée au prêtre »). Après avoir montré, en s’appuyant sur Joseph de Maistre, que la formation de la jeunesse à toujours été confiée aux prêtres, quelle que fût la religion de la société, il parle, sans les nommer, des « hussards noirs de la République », les instituteurs chargés depuis Jules Ferry de déchristianiser la jeunesse de notre pays, Il nous montre que tout enseignement est religieux parce que toute société s’appuie, comme disait Auguste Comte, sur un « pouvoir spirituel ». Pour Dieu ou contre Dieu. Catholique ou maçonnique en France.
Maurras insiste dans les dernières lignes sur l’aspect religieux de la démocratie française (« caractère religieux, ecclésiastique et confessionnel » de la République française).
Miroir aux alouettes
Il faut en déduire que le ralliement à la République n’est qu’une illusion, l’illusion des conservateurs. Ils acceptent d’entrer dans le jeu d’un système qui postule leur disparition car la République française est anticatholique par essence parce que son origine maçonnique l’oppose à l’Ordre et que le catholicisme est « l’Eglise de l’Ordre » comme le dit Maurras dans la seconde partie de la dédicace de son livre à Mgr Penon. Alors, les bonnes élections ? Un miroir aux alouettes.
Gérard Baudin L’Action Française 2000 du 16 octobre au 5 novembre 2008

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