Dès avant la libération du territoire à l’été 1944, le PCF s’autoproclamait « le parti des fusillés ». En 1945, les communistes évoquaient régulièrement « le parti des 75 000 fusillés » et cette affirmation est demeurée vérité d’évangile jusqu’à ces dernières années. Personne ne contestera que les communistes ont payé un lourd tribut à la répression à partir de l’automne 1940, qu’ils soient emprisonnés en France, déportés dans le Reich, fusillés par l’occupant, guillotinés sur ordre de Vichy ou tués dans les combats de la résistance et de la libération.
Mais on est obligé de constater que jamais le PCF n’a entrepris d’établir le martyrologe de ses militants victimes de la répression, en particulier de ses fusillés. La raison en est sans doute qu’il y a loin de la légende à la réalité.
En effet, les travaux les plus récents, établis sur la base des archives départementales et municipales, indiquent que le nombre total de fusillés par les Allemands en France pendant l’occupation a été de l’ordre de 4 500 – étant entendu que ce chiffre ne concerne pas les morts en déportation ou au combat, ni les massacrés.
Sur ce chiffre global, la part des communistes, établie entre autres à partir d’une étude poussée des fusillés du Mont Valérien – un des principaux lieux d’exécution, avec plus de mille victimes –, peut être évaluée à environ 2 500 pour toute la France. C’est à la fois considérable... et très loin du chiffre légendaire de 75 000.
Stéphane Courtois, Mythes et polémiques de l’histoire
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