De la réalité des élites, de leur reproduction et de leurs devoirs.
Trois hypothèses de départ:
1. Quand une communauté atteint la taille de 10 membres, elle se
structure et se choisit des chefs (c’est pour cela que les anarchistes
sont rarement plus de 9!)
2. Ces chefs ont une tendance naturelle à passer le pouvoir à leurs enfants (la reproduction des élites)
3. La condition morale de la société est dictée par la condition
morale de son élite (notamment dans les pays latins catholiques)
Aujourd’hui, nous avons une élite qui ne dit
pas son nom, dont les enfants accèdent à leur tour à l’élite, mais dont
la condition morale est des plus douteuses.
Le Moyen-Âge, heures les plus sombres de
notre histoire (en concurrence avec le moustachu d’Outre-Rhin), était
parvenu à résoudre ce problème:
1. La société avait un chef, des sous-chefs, et un quadrillage par les corps intermédiaires (paroisses, corporations, etc.)
2. Plutôt que de parler d’égalité
républicaine, la reproduction des élites était encadrée dans
l’aristocratie (avec des entrées tous les ans de bourgeois et guerriers)
3. Mais l’élite s’imposa un code d’honneur que je reproduis ici:
- Tu croiras à tous les enseignements de l’Église et tu observeras ses commandements.
- Tu protégeras l’Église.
- Tu défendras tous les faibles.
- Tu aimeras le pays où tu es né.
- Tu ne fuiras jamais devant l’ennemi.
- Tu combattras les infidèles avec acharnement.
- Tu rempliras tes devoirs féodaux, à condition qu’ils ne soient pas contraires à la loi divine.
- Tu ne mentiras jamais et tu seras fidèle à ta parole.
- Tu seras libéral et généreux.
- Tu seras toujours le champion du droit et du bien contre l’injustice et le mal.
Si le chevalier manque à son serment, il est proclamé indigne d’être
chevalier. Il est conduit sur une estrade, son épée est brisée et
piétinée, son blason est attaché à un cheval et trainé dans la boue.
Tous peuvent l’injurier. On le met sur une civière, puis on le recouvre
d’un drap noir et on le porte à l’église comme un mort. On récite les
prières des défunts : il est mort comme chevalier et banni toute sa vie.
Si tous les ministres, financiers, people et journalistes prononçaient ce serment, le monde irait probablement un peu mieux.
Si l’Eglise comprenait cette maxime de Nicolas Gomez Davila "le
Christ n’est pas venu sur terre pour régler la condition économique des
pauvres, mais pour régler la condition morale des riches", le monde
irait probablement un peu mieux aussi.
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