Rose Hu, qui a passé 26 années dans les
camps de travail de la République populaire de Chine, les fameux laogai,
a livré son témoignage, dans un ouvrage en anglais, qui vient d'être
traduit : Avec le Christ dans les prisons de Chine.
Jeune convertie, elle a été arrêtée en 1955 et les autorités marxistes
ont cru pouvoir la faire renoncer à la religion catholique. Elle a
survécu aux camps, d'où elle est sortie en 1982, avant d'émigrer aux
Etats-Unis, où elle est décédée en 2012.
Une
fois, alors qu'avec d'autres chrétiens, elle avait assisté
chrétiennement les dernières heures d'une religieuse mourante dans le
camp, une séance de "critique" fut organisée. Les maoïstes organisaient
ces séances pour faire critiquer les prisonniers à blâmer par les autres
prisonniers, afin de briser toute solidarité et tout esprit de corps.
"Dans la soirée, notre hôpital organisa
une grande séance de critique. Tous nos collègues pointaient leur doigt
sur nous. Ils blâmaient Yinqiu [la religieuse décédée !] pour avoir tenu
un crucifix et l'avoir embrassé au moment de mourir. Et, chose encore
plus terrifiante, quelqu'un avait allumé un cierge dans le service !
Quand le gardien demanda qui l'avait allumé, cinq ou six d'entre nous
répondirent simultanément : "c'est moi". "Qui a fait la fleur de papier
?" La même réponse sortit de toutes les catholiques que nous étions :
"Moi !" Au bout du compte, ils nous demandèrent de donner notre avis, et
nous dîmes toutes : "Si vous voulez châtier quelqu'un, ne châtiez que
moi. Les autres ne sont rien dans tout cela." De cette façon, la réunion
ne dépassa pas une heure."
http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2014/03/la-solidarit%C3%A9-chr%C3%A9tienne-au-sein-des-camps-de-travail-chinois.html
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