Docteur en Histoire, Bryan Mark Rigg a étudié aux prestigieuses
universités de Yale et de Cambridge. Né en 1971, il est de confession
baptiste et d’ascendance juive. Cet écrivain américain effectua son
service national dans l’armée israélienne, en tant que volontaire, avant
de s’engager dans l’armée américaine.
Publié en 2003, son livre Hitler’s Jewish Soldiers (Les soldats juifs de Hitler) traite de l’histoire peu connue des nombreux Juifs allemands ayant servi dans l’armée du IIIe Reich.
Cent cinquante mille hommes d’origine juive effectuèrent leur service militaire dans la Wehrmacht, sous le régime de Hitler.
Un grand nombre devinrent officiers et se rendirent de ce fait coupables de crimes contre leurs frères de foi déportés dans les camps de concentration, selon l’interprétation de l’auteur. [Ajoutons de plus que les seuls militaires associés aux camps ont été certains SS, ceux qui appartenaient aux divisions Polizei I et Polizei II.] Bryan Mark Rigg rapporte que ce schéma n’est pas unique. Par exemple, lors de la guerre de Sécession (Civil War), de 1861 à 1865, des milliers de noirs libres et esclaves, des mulâtres (moitié noir et moitié blanc), combattirent pour les États confédérés. Ils défendaient leur propriété et entendaient préserver l’ordre social.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le Japon enrôla des soldats coréens dans sa propre armée. Qui plus est, des Japonais qui vivaient alors aux États-Unis servirent dans les forces américaines contre le Japon.
Un grand nombre devinrent officiers et se rendirent de ce fait coupables de crimes contre leurs frères de foi déportés dans les camps de concentration, selon l’interprétation de l’auteur. [Ajoutons de plus que les seuls militaires associés aux camps ont été certains SS, ceux qui appartenaient aux divisions Polizei I et Polizei II.] Bryan Mark Rigg rapporte que ce schéma n’est pas unique. Par exemple, lors de la guerre de Sécession (Civil War), de 1861 à 1865, des milliers de noirs libres et esclaves, des mulâtres (moitié noir et moitié blanc), combattirent pour les États confédérés. Ils défendaient leur propriété et entendaient préserver l’ordre social.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le Japon enrôla des soldats coréens dans sa propre armée. Qui plus est, des Japonais qui vivaient alors aux États-Unis servirent dans les forces américaines contre le Japon.
De tels scénarios sont récurrents, mais l’histoire des Juifs qui
effectuèrent leur service militaire et s’engagèrent dans la Wehrmacht
sous le régime de l’Allemagne national-socialiste demeure un cas
particulier.
Pendant des années, à la différence des
afro-américains, la population juive jouit des mêmes droits que les
Allemands. En 1933, quand Adolf Hitler devint chancelier, la majeure
partie des Juifs ne pratiquaient plus leur religion, oubliant parfois
même qu’ils avaient eu des ancêtres israélites. [Peu savent qu’en 1893,
le fondateur du mouvement sioniste, Theodor Herzl, proposait aux Juifs
de Vienne de se faire baptiser en masse à la cathédrale Saint-Étienne[1].
Ils ne se sentaient absolument pas concernés par une quelconque
idéologie antisémite. Les lois raciales de Nuremberg, promulguées en
1935, leur firent prendre conscience de leur judaïcité. Toutefois, ils
restèrent fidèles à l’Allemagne, la servant avec loyauté. Ces Juifs
soutinrent un gouvernement qui allait les priver de leurs droits humains
et déporterait leurs parents. Bryan Mark Rigg argue qu’ils devenaient
les criminels d’un régime.
Les pages de Hitler’s Jewish Soldiers rappellent que le terme
« Juif » dérive de la dénomination de la tribu de Juda, un des douze
fils d’Israël, Jacob. Les Juifs descendent des tribus nomades araméennes
qui, en 1850 av. J.-C, sous la conduite d’Abraham, traversèrent
l’Euphrate dans le territoire de Canaan. Ils étaient appelé « Ivrim »
(les Hébreux). À l’époque biblique, la judaïcité se transmettait par le
père. Aujourd’hui, selon la loi juive, la Halacha [הלכה ; la voie], elle, se transmet par le lien maternel ou par la conversion.
Les Juifs occidentaux et orientaux :
Avant 1933, les Juifs allemands, les Jeckes, entretenaient une
attitude de rejet à l’égard des Hébreux de l’Europe de l’Est. Ils les
considéraient comme pauvres, culturellement arriérés et sales. De plus,
ils nuisaient à leur réputation de citoyens allemands instruits et
cultivés. Pour eux, ces Juifs des ghettos de l’Est, en particulier ceux
de Pologne, suivaient la religion irrationnelle et superstitieuse des
mystiques hébreux. La position des Juifs autrichiens ne différait pas de
celle de leurs frères d’Allemagne. Ainsi, beaucoup de Juifs allemands et autrichiens montrèrent du mépris à l’égard de leurs frères de foi « à la barbe et qui portaient le cafetan ». Les Hébreux allemands et les Mischlinge
(terme allemand désignant les personnes étant pour moitié ou un quart
juive) se rassuraient en se disant qu’Hitler adressait ses invectives
antisémites exclusivement aux Juifs de l’Est, « émigrés de la Terre du
bolchévisme ».
Le
Dr Max Neumann, juif et ancien commandant de l’armée à la retraite,
rescapé de la Première Guerre mondiale, affirmait dans une lettre du
20 mars 1935 adressée à Hitler que les Juifs allemands avaient combattu
pour tenir les Juifs de l’Est à l’extérieur de l’Allemagne : Neumann
voulait qu’Hitler chasse par la violence les Juifs de l’Est, que les
Juifs allemands considéraient comme un péril à leur propre condition
sociale. En effet, ils considéraient leur présence en Allemagne comme
une cause de l’intensification de l’antisémitisme. Les Jeckes traitaient les Juifs de l’Est d’« inférieurs ».
Les lois de Nuremberg
L’expression de Mischling revêt les sens de « métis »,
« croisé » ou « hybride ». En 1935, le gouvernement de Hitler,
reconnaissant officiellement que le Mischling définissait
quiconque avait des ancêtre juifs, stipulait qu’un père pouvait
transmettre la judaïcité de la même manière que la mère.
Bryan Mark Rigg expose que les lois de Nuremberg engendrèrent deux
nouvelles catégories raciales : les moitiés-Juifs et les quarts-Juifs.
Le demi-Juif avait deux grands-parents juifs et le quart-Juif en avait
un seul. Le Mischling, un quart-Juif, était considéré comme
Allemand, contrairement à celui qui était théoriquement à moitié Juif.
Parmi toute cette confusion, Hermann Goering, chef de la Luftwaffe
et numéro deux après Hitler, affirma : « Je décide qui est Juif ». Car
les Juifs qui se convertirent au christianisme restèrent Juifs, tandis
que la majeure partie des Chrétiens convertis au judaïsme étaient jugés
comme totalement hébreux.
La prise de conscience des Mischlinge
Après la promulgation des lois de Nuremberg, des recherches assidues commencèrent pour débusquer les Juifs. Quand des Mischlinge
furent contraints de reconnaître ou d’apprendre leurs origines juives,
certains traversèrent une profonde phase de reniement. Beaucoup
réagirent avec incrédulité, colère et désespoir. Des Mischlinge
renièrent alors leur ascendance juive, tandis que des « aryens »
abandonnèrent leur propre compagne considérée comme juive, ainsi que
leurs enfants.
A contrario, les Juifs orthodoxes, qui refusaient les mariages
mixtes, accueillirent avec faveur les lois de Nuremberg. Bryan Mark
Rigg expose que les Mischlinge se sentirent pris entre deux
feux : pour les nazis, ils furent le fruit du péché sexuel et, pour les
Juifs orthodoxes, un de leurs parents avait enfreint le pacte sacré de
ne pas consentir d’union en-dehors de la communauté : un goy étant considéré comme inférieur à un animal. [Baba Mezia 114a-114b (Talmud) : « Seulement les Juifs sont des humains. Les Gentils sont des animaux ».]
La Wehrmacht proposa le recrutement de Mischlinge pour qu’ils
témoignent de leur patriotisme. Afin d’éviter toute discrimination,
plusieurs d’entre eux effectuèrent leur service national. Ils avaient le
sentiment d’être en sécurité dans l’armée, alors que d’autres pensaient
trahir les leurs. En outre, nombreux furent ceux qui, parmi ces Mischlinge, passèrent de la Wehrmacht à Haganah, après 1945, de façon à soutenir Israël dans ses guerres d’indépendance.
L’assimilation des Juifs à la société allemande était telle que,
jusqu’en 1933, de nombreux Juifs se sentaient avant tout allemands.
D’ailleurs, en 1935, un rapport de la Gestapo affirme que les hébreux de
la faction non sioniste, c’est-à-dire les hébreux assimilés, étaient
« plus allemands que les Allemands ». Entre 1800 et 1900, en Allemagne
et dans l’Empire austro-hongrois, environ 70 000 hébreux se convertirent
au christianisme par souci d’assimilation, pour épouser un non-Juif,
accueillir le message du Christ ou bien briguer de meilleurs postes,
ordinairement réservés à des Allemands ou Autrichiens. [K. Lueger, maire
de Vienne de 1897 à 1910, vota en tant que député, en 1887, la
proposition visant à restreindre le nombre de Juifs dans les
universités. En effet, les Juifs représentaient 30 % de la population
étudiante de Vienne. K. Lueger, op.cit., p. 11]
En 1939, il restait en Allemagne 328 176 Juifs, contre 600 000 en
1933. Parmi les 17 millions d’Allemands qui servirent dans la Wehrmacht,
pas moins de 150 000 étaient juifs ou Mischlinge. Des récits
mensongers prétendirent que les Juifs ne pouvaient pas devenir
officiers. En réalité, beaucoup se convertirent pour accéder au statut
d’officier. Le fameux médecin de Dachau, Dr Hans Eppinger, qui était à
moitié juif, effectua des expériences horribles sur des patients.
Stella Goldschlag était une Juive qui aida la Gestapo à traquer les
Juifs cachés à Berlin. Comme c’était une belle blonde aux yeux bleus, la
Gestapo avait l’intention de la déclarer « Aryenne ». Surnommée le
« poison blond », elle fut responsable de la mort de centaines de
personnes. Certains juifs dirigèrent des camps de concentration.
L’Oberststurmführer de la SS, Fritz Scherwitz (de son vrai nom Eleke
Sirewiz), membre du parti, contrôlait le camp de Lenta, à proximité de
Riga. Le père du maréchal Milch, de la Luftwaffe, était juif.
Décidément, cette version de l’histoire « oubliée » du
national-socialisme est bien aussi trouble que celle des financiers
d’Adolf Hitler…
Laurent Glauzy
Laurent Glauzy est aussi l’auteur de :
Témoins de Jéhovah, les missionnaires de Satan
Illuminati. « De l’industrie du Rock à Walt Disney : les arcanes du satanisme ».
Karl Lueger, le maire rebelle de la Vienne impériale
Atlas de géopolitique révisée, tome I
Chine, l’empire de la barbarie
Extra-terrestres, les messagers du New-Age
Le mystère de la race des géants
Témoins de Jéhovah, les missionnaires de Satan
Illuminati. « De l’industrie du Rock à Walt Disney : les arcanes du satanisme ».
Karl Lueger, le maire rebelle de la Vienne impériale
Atlas de géopolitique révisée, tome I
Chine, l’empire de la barbarie
Extra-terrestres, les messagers du New-Age
Le mystère de la race des géants
[1] Laurent Glauzy, Karl Lueger, le maire rebelle de la Vienne impériale, La Maison du Salat, 2013, p. 66 : première biographie en français du mentor d’A. Hitler.
http://www.contre-info.com/larmee-juive-de-hitler-par-laurent-glauzy#more-31364
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