Dans l’un de ses messages adressés aux Français en 1940, le maréchal Pétain proclamait : « Je hais les mensonges qui vous ont fait tant de mal ».
Il s’agissait des mensonges dont de mauvais guides avaient abreuvé les
Français avant la guerre et qui avaient entraîné les malheurs de la
patrie.
Les Français d’aujourd’hui sont encore plus imprégnés de mensonges sur la période dramatique de l’Occupation. Ceux-ci sont relayés par l’enseignement et par les grands médias depuis des années à tel point que bien souvent, nos compatriotes ne se rendent même plus compte qu’ils sont manipulés et tiennent sincèrement pour véridiques des contre-vérités flagrantes.
Face aux mensonges
Le grand mérite de Florent Gintz, dans son précieux ouvrage, est de faire l’inventaire de tous ces mensonges et de les réfuter systématiquement. Il ne tient pas un langage de partisan : il met le lecteur en face des faits. Comme avec un projecteur il éclaire le réel. Il fournit la clé pour comprendre les événements.
La césure des 17-18 juin 1940 - le mot césure est faible ! - c’est la fracture qui s’est produite dans l’unité française au moment où notre pays subissait le plus grand désastre militaire de son histoire. Le 17 juin, le maréchal Pétain, à qui Paul Reynaud a refilé la présidence du conseil, demande un armistice aux Allemands. Le 18 juin, le général De Gaulle lance de Londres un appel à la continuation du combat. En vérité, leurs positions ne sont pas divergentes. Le Maréchal annonce que nos armées sont hors d’état de s’opposer désormais à l’envahisseur, mais il ajoute : « Nous tirerons les leçons des batailles perdues », sous-entendu, un jour nous prendrons notre revanche. De Gaulle, lui, réfugié en Angleterre, invite à le rejoindre ceux qui veulent poursuivre le combat à l’étranger.
L’Appel falsifié
La fracture apparaîtra seulement les jours suivants lorsque De Gaulle accusera le Maréchal et son gouvernement d’avoir capitulé devant l’ennemi. Le chef de la France libre et ses partisans feront reposer toute leur aventure sur ce mensonge historique. Le véritable appel du 18 juin sera même falsifié et remplacé par un autre texte affiché à Londres au début daoût 1940. On y lit : « Des gouvernants de rencontre ont pu capituler, cédant à la panique, oubliant l’honneur, livrant le pays à la servitude. Cependant, rien n’est perdu ! »...
Cet appel falsifié (dont le général Le Groignec a obtenu récemment, sous menace de recourir à la justice, le retrait du Musée de l’Ordre de la Libération) était un acte de dissidence à l’égard du gouvernement légal de la France aux prises avec d’énormes difficultés du fait de l’occupation allemande.
Rappelons que De Gaulle lui-même, avec Paul Reynaud, s’était déclaré partisan de la capitulation avant d’être écarté du gouvernement. Le Maréchal et le général Weygand, le généralissime, s’y étaient opposés.
L’erreur de Hitler
Florent Gintz souligne quelle chance l’Armistice a représentée pour notre pays. Il a imposé des contraintes à l’envahisseur qui tenait alors la France à sa merci. Sans l’Armistice, les Allemands auraient installé un gouvernement direct du pays, dont les Français auraient durement souffert. L’auteur estime qu’en concédant un armistice, Hitler s’est laissé entraîner par la vanité d’avoir en si peu de temps humilié la France victorieuse en 1918. Mais ce faisant, il a commis, de son point de vue, une grosse erreur.
Les accusations portées par les gaullistes contre Vichy ont accrédité l’idée que les malheurs de la France sous l’Occupation étaient dus à un noir complot des chefs militaires en juin 1940. Elles ont fait oublier les responsabilités du désastre qui incombaient à tous les gouvernements qui avant 1940 n’avaient pas su préparer l’affrontement avec l’Allemagne et lui avaient déclaré la guerre en septembre 1939 sans avoir les moyens de la gagner.
Florent Gintz rappelle dans qu’elles conditions difficiles l’administration française dut assurer la vie des populations durant ce qu’il appelle la « période héroïque ». Il fallut constamment ruser avec les autorités occupantes et résister quand on le pouvait à leurs exigences.
Sur le plan politique, l’Armistice épargnait la flotte de guerre (la deuxième du monde à l’époque) et ménageait à la France des espaces de semi-liberté. Durant vingt-huit mois une zone libre, authentiquement libre, fut préservée. De même que l’empire colonial où l’armée allemande ne put mettre les pieds.
Cinq cent mille prisonniers de guerre purent rentrer de captivité entre juin 1940 et 1944.
On fait de Vichy le complice de Hitler dans la persécution des juifs. Encore un mensonge. Beaucoup de juifs eurent la vie sauve grâce à l’État français. On déplore la mort ou la disparition de 14 % des juifs français et de 40 % des juifs étrangers résidant sur notre sol. C’est trop mais, dans les autres pays occupés, le chiffre des morts et disparus a atteint 90 %.
Il est à noter aussi que seulement 1,4 % (dont 0,32 % de volontaires) de la population française dut aller travailler en Allemagne au titre du S.T.O. , alors que 3,5 % de la population belge et 6 % de la population néerlandaise y furent astreints.
Grâce à l’Armistice et aux gouvernements de l’État français, l’occupation allemande fut moins dure à supporter qu’ailleurs. La revanche et la libération du pays ont pu être préparées, avec notamment la formation de l’Armée d’Afrique par le général Weygand.
N’oublions pas le réarmement moral des Français qui fut entrepris dans les mois qui suivirent le désastre.
La guerre civile
Tout cet effort et cette action au service du pays ont été méconnus lors de la libération du territoire qui fut marquée par le déclenchement dune affreuse guerre civile. 990.000 personnes furent alors arrêtées, 110.000 condamnations prononcées par les tribunaux, dont 7.040 peines de mort, sans compter les milliers d’exécutions sommaires en 1944.
Aujourd’hui, on entretient la mauvaise conscience des Français qui ne parviendraient pas à s’exorciser de leur passé vichyste. L’ouvrage de Florent Gintz les incite à ne pas rougir du comportement de leurs dirigeants de cette époque. Assurément, certains s’engagèrent alors trop loin dans la collaboration avec l’occupant. Il y eut des imprudents et aussi des traîtres, en petit nombre. Rien ne justifie l’infamie qui, encore aujourd’hui, est appliquée aux gouvernements d’alors. Ceux qui ont suivi la ligne politique du Maréchal ont bien mérité de la France. Le grand mérite de l’ouvrage de Florent Gintz est de rappeler les réalités dune époque dont l’histoire est dénaturée par les clichés partisans de l’historiquement correct.
Pierre Pujo L’Action Française 2000 du 4 au 17 janvier 2007
* Florent Gintz : La césure des 17-18 juin 1940. Éd. Godefroy de Bouillon. 174 pages. 19 euros.
Les Français d’aujourd’hui sont encore plus imprégnés de mensonges sur la période dramatique de l’Occupation. Ceux-ci sont relayés par l’enseignement et par les grands médias depuis des années à tel point que bien souvent, nos compatriotes ne se rendent même plus compte qu’ils sont manipulés et tiennent sincèrement pour véridiques des contre-vérités flagrantes.
Face aux mensonges
Le grand mérite de Florent Gintz, dans son précieux ouvrage, est de faire l’inventaire de tous ces mensonges et de les réfuter systématiquement. Il ne tient pas un langage de partisan : il met le lecteur en face des faits. Comme avec un projecteur il éclaire le réel. Il fournit la clé pour comprendre les événements.
La césure des 17-18 juin 1940 - le mot césure est faible ! - c’est la fracture qui s’est produite dans l’unité française au moment où notre pays subissait le plus grand désastre militaire de son histoire. Le 17 juin, le maréchal Pétain, à qui Paul Reynaud a refilé la présidence du conseil, demande un armistice aux Allemands. Le 18 juin, le général De Gaulle lance de Londres un appel à la continuation du combat. En vérité, leurs positions ne sont pas divergentes. Le Maréchal annonce que nos armées sont hors d’état de s’opposer désormais à l’envahisseur, mais il ajoute : « Nous tirerons les leçons des batailles perdues », sous-entendu, un jour nous prendrons notre revanche. De Gaulle, lui, réfugié en Angleterre, invite à le rejoindre ceux qui veulent poursuivre le combat à l’étranger.
L’Appel falsifié
La fracture apparaîtra seulement les jours suivants lorsque De Gaulle accusera le Maréchal et son gouvernement d’avoir capitulé devant l’ennemi. Le chef de la France libre et ses partisans feront reposer toute leur aventure sur ce mensonge historique. Le véritable appel du 18 juin sera même falsifié et remplacé par un autre texte affiché à Londres au début daoût 1940. On y lit : « Des gouvernants de rencontre ont pu capituler, cédant à la panique, oubliant l’honneur, livrant le pays à la servitude. Cependant, rien n’est perdu ! »...
Cet appel falsifié (dont le général Le Groignec a obtenu récemment, sous menace de recourir à la justice, le retrait du Musée de l’Ordre de la Libération) était un acte de dissidence à l’égard du gouvernement légal de la France aux prises avec d’énormes difficultés du fait de l’occupation allemande.
Rappelons que De Gaulle lui-même, avec Paul Reynaud, s’était déclaré partisan de la capitulation avant d’être écarté du gouvernement. Le Maréchal et le général Weygand, le généralissime, s’y étaient opposés.
L’erreur de Hitler
Florent Gintz souligne quelle chance l’Armistice a représentée pour notre pays. Il a imposé des contraintes à l’envahisseur qui tenait alors la France à sa merci. Sans l’Armistice, les Allemands auraient installé un gouvernement direct du pays, dont les Français auraient durement souffert. L’auteur estime qu’en concédant un armistice, Hitler s’est laissé entraîner par la vanité d’avoir en si peu de temps humilié la France victorieuse en 1918. Mais ce faisant, il a commis, de son point de vue, une grosse erreur.
Les accusations portées par les gaullistes contre Vichy ont accrédité l’idée que les malheurs de la France sous l’Occupation étaient dus à un noir complot des chefs militaires en juin 1940. Elles ont fait oublier les responsabilités du désastre qui incombaient à tous les gouvernements qui avant 1940 n’avaient pas su préparer l’affrontement avec l’Allemagne et lui avaient déclaré la guerre en septembre 1939 sans avoir les moyens de la gagner.
Florent Gintz rappelle dans qu’elles conditions difficiles l’administration française dut assurer la vie des populations durant ce qu’il appelle la « période héroïque ». Il fallut constamment ruser avec les autorités occupantes et résister quand on le pouvait à leurs exigences.
Sur le plan politique, l’Armistice épargnait la flotte de guerre (la deuxième du monde à l’époque) et ménageait à la France des espaces de semi-liberté. Durant vingt-huit mois une zone libre, authentiquement libre, fut préservée. De même que l’empire colonial où l’armée allemande ne put mettre les pieds.
Cinq cent mille prisonniers de guerre purent rentrer de captivité entre juin 1940 et 1944.
On fait de Vichy le complice de Hitler dans la persécution des juifs. Encore un mensonge. Beaucoup de juifs eurent la vie sauve grâce à l’État français. On déplore la mort ou la disparition de 14 % des juifs français et de 40 % des juifs étrangers résidant sur notre sol. C’est trop mais, dans les autres pays occupés, le chiffre des morts et disparus a atteint 90 %.
Il est à noter aussi que seulement 1,4 % (dont 0,32 % de volontaires) de la population française dut aller travailler en Allemagne au titre du S.T.O. , alors que 3,5 % de la population belge et 6 % de la population néerlandaise y furent astreints.
Grâce à l’Armistice et aux gouvernements de l’État français, l’occupation allemande fut moins dure à supporter qu’ailleurs. La revanche et la libération du pays ont pu être préparées, avec notamment la formation de l’Armée d’Afrique par le général Weygand.
N’oublions pas le réarmement moral des Français qui fut entrepris dans les mois qui suivirent le désastre.
La guerre civile
Tout cet effort et cette action au service du pays ont été méconnus lors de la libération du territoire qui fut marquée par le déclenchement dune affreuse guerre civile. 990.000 personnes furent alors arrêtées, 110.000 condamnations prononcées par les tribunaux, dont 7.040 peines de mort, sans compter les milliers d’exécutions sommaires en 1944.
Aujourd’hui, on entretient la mauvaise conscience des Français qui ne parviendraient pas à s’exorciser de leur passé vichyste. L’ouvrage de Florent Gintz les incite à ne pas rougir du comportement de leurs dirigeants de cette époque. Assurément, certains s’engagèrent alors trop loin dans la collaboration avec l’occupant. Il y eut des imprudents et aussi des traîtres, en petit nombre. Rien ne justifie l’infamie qui, encore aujourd’hui, est appliquée aux gouvernements d’alors. Ceux qui ont suivi la ligne politique du Maréchal ont bien mérité de la France. Le grand mérite de l’ouvrage de Florent Gintz est de rappeler les réalités dune époque dont l’histoire est dénaturée par les clichés partisans de l’historiquement correct.
Pierre Pujo L’Action Française 2000 du 4 au 17 janvier 2007
* Florent Gintz : La césure des 17-18 juin 1940. Éd. Godefroy de Bouillon. 174 pages. 19 euros.
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