Lors du conseil municipal du lundi 16 septembre à Orange, la mairie a voté le changement de nom de 2 rues : la rue Maurice Thorez devient la rue Honoré
d’ESTIENNE d’ORVES et la rue Jacques Duclos devient la rue Pierre BROSSOLETTE. Extrait de la délibération :
"2013 est l’année de
commémoration nationale de la Résistance et du C.N.R. (Conseil National de la
Résistance), qui célèbre son 70ème anniversaire.
A cette occasion, Mme
HALOUI, Conseillère Municipale, a sollicité la Ville lors du Conseil Municipal
du 27 Mai 2013, en question orale, afin qu’une voie soit dénommée Rue du
Conseil National de la Résistance.
La Ville est
favorable à cette requête, mais souhaite rendre cet hommage à la résistance
française, non en honorant un sigle, mais en choisissant deux personnalités
emblématiques de ce que fût, dès le début cette résistance. Le choix s’est porté
sur messieurs Honoré d’Estienne d’Orves et Pierre Brossolette.
Néanmoins, afin de
pouvoir procéder à ces dénominations, il convient de débaptiser deux rues
portant des noms de personnalités contemporaines de la seconde guerre mondiale,
dont l’attitude entre 1939 et 1941 n’a pas été conforme à l’esprit et aux actes
de la résistance. Ces deux rues sont situées dans le quartier La Tourre.
La première porte le
nom de Maurice Thorez.
Maurice Thorez a
moins de 40 ans au moment de la déclaration de guerre. Il est mobilisé et
rejoint son régiment le 3 Septembre 1939 à Arras. Il déserte un mois plus tard
seulement en Octobre 1939 sur ordre du secrétaire de l’Internationale
Communiste, Dimitrov, en raison du pacte germano-soviétique. Il s’installe
alors à Moscou, le 8 Novembre 1939. Il y passe toute la guerre. Le 20 Janvier
1944, il est reçu par la délégation de la France libre à Moscou. Il prétend à
cette occasion être resté « à son poste de combat », en France, jusqu’en
Mai 1943 et demande à rejoindre Alger. Charles De Gaulle répond quelques
semaines plus tard que la condamnation de Maurice Thorez pour désertion garde
force de loi. Le 6 Novembre 1944 quelques jours avant le voyage de Charles de
Gaulle à Moscou, Maurice Thorez bénéficie d’une grâce individuelle et rentre en
France le 27 Novembre. Il reprend immédiatement la tête du Parti Communiste.
La seconde rue porte
le nom de Jacques Duclos.
Agé de plus de 40 ans
au début de la guerre, Jacques Duclos n’est pas mobilisé, mais il quitte la
France dès la dissolution du Parti Communiste, en Septembre 1939, en raison du
pacte germano-soviétique, et s’installe à Bruxelles, au siège de
l’Internationale. Il y demeure sur ordre de Moscou jusqu’en Juin 1940, date à
laquelle il rentre en France pour tenter d’obtenir de l’occupant nazi la
reparution de l’Humanité. Les Allemands sont favorables à cette demande qui est
finalement refusée sur pression du Gouvernement du Maréchal Pétain. Il reprend
à Benoît Frachon la tête du PC en France et dirige les éditions clandestines du
Parti Communiste, dont le ton est essentiellement anti-impérialiste,
anti-anglais, anti-Pétain, anti-De Gaulle et anti-Blum. Il faut attendre Juin
1941, l’invasion de l’URSS par les nazis et la rupture du pacte
germano-soviétique, pour que Jacques Duclos réserve enfin ses attaques à
l’Allemagne.
Dans son édition
clandestine du 1er Juillet 1940, l’Humanité publie une condamnation
de l’appel du 18 Juin : « Le Général De Gaulle et autres agents
de la finance anglaise voudraient faire se battre les Français pour la
City. ». Le 1er Mai 1941, elle flétrit dans un même élan les
Etats-Unis, l’Angleterre et Charles De Gaulle, qualifiés de
« ploutocrates », d’ « impérialistes », de
« réactionnaires ».
A cet effet, il est nécessaire
de modifier la délibération du Conseil Municipal en date du 4 Novembre 1980 n°
311 - visée en Préfecture de Vaucluse le 10 Novembre 1980, décidant le
classement et la dénomination des voies de la Résidence « La
Tourre », pour les deux appellations énoncées ci-dessus, et, de les
remplacer comme suit :
Rue Honoré d’Estienne d’Orves -
Verrières-le-Buisson, 5 Juin 1901 – Suresnes, 29 Août 1941 - (ex Rue Maurice
Thorez).
Cet officier de
marine rejoint Londres dès l’été 40. Il part en mission clandestine en France
en décembre 1940. Dénoncé par un de ses hommes, il est arrêté en janvier 1941.
Condamné à mort, il est fusillé, avec deux autres personnes, en août 1941, en
représailles de l’assassinat d’un officier d’intendance allemand par un
militant communiste. Honoré d’Estienne d’Orves était un homme de droite,
sympathisant de l’Action française. Nationaliste, il est allé au bout de son
devoir et de son amour pour la France.
Rue Pierre Brossolette – Paris, 25 Juin
1903 – Paris, 22 Mars 1944 - (ex Rue Jacques Duclos).
Cet agrégé d’histoire
est décoré pour son courage au feu avant la défaite de 40. Il entre en
résistance dès le début de l’occupation allemande. Il crée de nombreux réseaux,
va à Londres et en revient à de multiples reprises pour des missions dangereuses.
Arrêté en février 1944, il n’est pas immédiatement identifié. C’est chose faite
en mars et il est alors transféré au siège de la gestapo à Paris. Torturé, il
parvient à se jeter par la fenêtre de la salle d’interrogatoire.
Il meurt dans la nuit
de ses blessures.
Pierre Brossolette
était un homme de gauche, franc-maçon, membre de la ligue contre
l’Antisémitisme, militant de la SFIO, ancien candidat Front Populaire aux
législatives de 1936. Socialiste, il est
allé au bout de ses convictions et de son idée de la France."
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