Quelques
débats récents sur la question de la neutralité à l’école me conduisent
à évoquer Marcel Pagnol qui, lui-même fils d’instituteur de la IIIe
République, ne croyait guère à cette supposée neutralité, expliquant
dans son ouvrage « La Gloire de mon père » que « tous les manuels d’histoire du monde n’ont jamais été que des livrets de propagande au service des gouvernements », ce que je peux aisément confirmer au regard de ma propre expérience, autant comme élève qu’aujourd’hui comme professeur…
Dans ce même livre, Pagnol dénonce, avec
esprit et un brin d’amertume, cette subjectivité républicaine qui,
pourtant, a été un outil important de ce que l’on nomme aujourd’hui
« l’identité nationale », identité qui se voulait collective mais
oubliait la part provinciale (il faudrait d’ailleurs en parler au
pluriel…) de ce qui formait « l’identité de la France », et maquillait
les aspects les plus sombres de cette République qui se voulait
« universelle » à défaut d’être « plurielle »… : « Les
écoles normales primaires étaient à cette époque de véritables
séminaires, mais l’étude de la théologie y était remplacée par des cours
d’anticléricalisme (…). Les cours d’histoire étaient élégamment truqués
dans le sens de la vérité républicaine. (…) Les normaliens frais
émoulus étaient donc persuadés que la grande Révolution avait été une
époque idyllique, l’âge d’or de la fraternité poussée jusqu’à la
tendresse : en somme, une expérience de bonté. Je ne sais pas comment on
avait pu leur exposer – sans attirer leur attention – que ces anges
laïques, après vingt mille assassinats suivis de vol, s’étaient
entreguillotinés eux-mêmes (…). »
L’Histoire est cruelle…
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