Le 10 juillet 1943, les Anglo-Saxons débarquent en Sicile. C'est l'opération «Husky».
Les troupes italiennes et allemandes sont prises au dépourvu et en cinq
semaines, les Alliés s'emparent de l'île. À Rome, le gouvernement est
pris de panique...
Christophe Burgeon et Nicolas Contor
Une action périphérique décisive
Le 13 mai 1943, les Alliés ont définitivement défait l'Afrikakorps
du maréchal Rommel et repris l'Afrique du Nord. Le Premier ministre
britannique Winston Churchill, adepte des attaques à la périphérie (1915
: Dardanelles, 1940 : Narvik) préconise cette fois comme prochaine étape un débarquement en Europe du Sud.
C'est la Sicile qui est choisie. Le débarquement dans cette île
occupée par les troupes italiennes et allemandes, préférée finalement à
la Sardaigne, doit assurer le contrôle de la majeure partie de la
Méditerranée et de tous les atouts stratégiques s'y rapportant, telles
que les communications maritimes, provoquer l'ouverture d'un «second front», tant désiré par Staline qui voulait «soulager» ses armées, durement attaquées à Koursk,
et surtout déboucher sur l'invasion de l'Italie par le Sud et provoquer
indubitablement la chute du meilleur allié de Hitler : Mussolini.
Au début du mois de mai, Eisenhower, général en chef des armées
alliées, approuve les plans définitifs du débarquement : cent soixante
mille soldats, quatorze mille véhicules, quatre mille avions, deux mille
cinq cents navires, mille huit cents canons et six cents chars sous le
commandement du général Alexander, adjoint d'«Ike».
Trois mouvements principaux sont programmés :
-un débarquement amphibie de la VIIe armée américaine sous le commandement du général Patton au Sud-Sud-Ouest de l'île (Licata, Scoglitti et surtout Gela),
- un débarquement amphibie de la VIIIe armée britannique sous les ordres du général Montgomery dans la presqu'île de Pachino et dans le golfe de Noto au Sud-Est de la Sicile comportant des troupes canadiennes, dirigées par la major-général Crerar,
-deux groupes navals doivent soutenir la percée des Alliés vers l'intérieur de l'île.
-un débarquement amphibie de la VIIe armée américaine sous le commandement du général Patton au Sud-Sud-Ouest de l'île (Licata, Scoglitti et surtout Gela),
- un débarquement amphibie de la VIIIe armée britannique sous les ordres du général Montgomery dans la presqu'île de Pachino et dans le golfe de Noto au Sud-Est de la Sicile comportant des troupes canadiennes, dirigées par la major-général Crerar,
-deux groupes navals doivent soutenir la percée des Alliés vers l'intérieur de l'île.
Face à ces forces, l'on dénombre quatre divisions italiennes et six
autres divisions côtières statiques, mal équipées et peu motivées, soit
environ deux cent mille hommes. Le général Guzzoni, qui est à leur tête,
ne se fait pas beaucoup d'illusions sur leur degré de combativité. La
XVe division de «Panzergrenadiere» et la brillante division «Hermann Goering»,
envoyée en Sicile fin juin, composée de cinquante mille Allemands, sont
venues en renfort mais malgré cela, la supériorité des troupes alliées
est incontestable.
Débandade italienne
Après avoir pilonné les plages siciliennes le 9 juillet 1943, le
débarquement s'opère dans la nuit du 9 au 10 juillet. À leur entrée dans
Gela, les Américains se heurtent à une contre-offensive allemande
impressionnante, contrairement aux Britanniques qui, de leur côté,
progressent rapidement le long de la côte est en direction de Syracuse
et de Catane. La jonction des deux alliés doit se faire à Messine.
Après seulement quelques jours, il apparaît que les 90.000 Allemands
qui étaient postés à l'ouest de la Sicile se sont repliés vers Enna -
carrefour routier stratégique - dans l'unique but de retarder un temps
soit peu l'invasion de la péninsule italienne qui apparaît, déjà à ce
moment-là, comme inévitable. Les Italiens, eux, ont très vite baissé les
bras ; la plupart d'entre eux sont des Siciliens qui ne voient pas
l'utilité de se battre pour un dirigeant infâme.
Montgomery ordonne alors aux Ière et IIe Brigades canadiennes de
couper la route aux Allemands en se dirigeant immédiatement au centre de
l'île et de mettre à mal la fuite de l'ennemi qui, sur leurs passages,
détruisent nombre de ponts et de routes pour retarder les unités
mécanisées de leurs adversaires.
Les Américains, motivés par leur chef qui exige d'arriver à Messine
avant les Anglais, entreprennent une guerre moderne de mouvement qui les
conduit à la prise de Palerme le 22 juillet - date où la moitié de la
Sicile appartient alors aux Alliés ; tandis que les Britanniques ont dû
freiner leur avance à la mi-juillet dans la plaine de Catane. À cette
période, alors que les Italiens ne combattent presque plus, les
Allemands ont quatre divisions sur l'île. Le 8 août la 3e division
américaine prend Sant'Agata. Le même jour, la 78e division britannique
s'empare de Bronte. Messine, ville symbolisant le couronnement des
Alliés en Sicile, tombe le 17 août 1943.
La Sicile est désormais aux mains des Anglo-Saxons et ceux-ci, sans attendre, prennent pied sur la péninsule. Pendant ce temps, à Rome, c'est la panique.
Le 25 juillet 1943, les membres du Grand Conseil fasciste et le roi ont
anticipé la défaite en renversant sans état d'âme l'idole qu'ils
avaient adoré, le Duce Benito Mussolini.
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