[Article de Laurent Glauzy pour Contre-info]
Si les acteurs du trafic de l’opium semblent avoir changé, la CIA
n’en a pas moins accru son emprise… et, depuis la fin de la guerre
froide, sa connivence avec l’intégrisme musulman pour lequel le contrôle
de l’opium est vital. Le territoire afghan a vu depuis sa libération
une augmentation de 59 % de sa production d’opium sur une superficie de
165 000 hectares. En termes de production annuelle, cela représente
6 100 tonnes, soit 92 % de la production mondiale. L’ONU rapporte que
dans la province de Helmand, la culture de l’opium a augmenté de 162 %
sur une superficie de 70 000 hectares. Ces statistiques sont d’autant
plus alarmantes que ce sont seulement 6 des 34 provinces afghanes qui en
sont productrices. Les Nations-Unies ont bien entendu proposé une aide
au développement économique pour les régions non encore touchées par
cette culture. Ce à quoi le président afghan Hamid Karsai a répondu de
manière très explicite et franche que l’on devait d’abord réviser les
succès du « camp anti-drogue »…
Les Skulls and Bones et les services secrets
L’implication des Etats-Unis dans la production et la consommation de
la drogue n’est pas récente. Pour en comprendre les raisons, il faut
remonter plus de 150 ans en arrière, car elle fait partie intégrante de
l’histoire des Etats-Unis et de celle des sectes supra-maçonniques. Des
noms très célèbres apparaissent sur le devant de cette scène très
macabre. Ce sont pour la plupart des membres de la société initiatique
des Skull and Bones (Les Crânes et les Os) de l’Université de
Yale qui se partagent le monopole de la commercialisation de l’opium.
L’instigatrice de cet ordre est la famille Russell, érigée en trust. Les
Russell en constituent encore l’identité légale.
De quoi s’agit-il ?
En 1823, Samuel Russel fonde la compagnie de navigation Russell & Company qui lui permet de se ravitailler en Turquie en opium et d’en faire la contrebande avec la Chine. En 1830, avec la famille Perkins, il crée un cartel de l’opium à Boston pour sa distribution avec l’Etat voisin du Connecticut. A Canton, leur associé s’appelle Warren Delano jr, le grand-père de Franklin Delano Roosevelt. En 1832, le cousin de Samuel Russell, William Hintington, fonde le premier cercle américain des Skull and Bones qui rassemble des financiers et des politiques du plus haut rang comme Mord Whitney, Taft, Jay, Bundy, Harriman, Bush, Weherhauser, Pinchot, Rockefeller, Goodyear, Sloane, Simpson, Phelps, Pillsbury, Perkins, Kellogg, Vanderbilt, Bush, Lovett. D’autres familles influentes comme les Coolidge, Sturgi, Forbes, Tibie rejoindront cette nébuleuse fermée. Ces noms démontrent qu’au fil des générations la démocratie reste l’affaire de cercles pseudo-élitistes. Le pouvoir ne se partage pas ! A noter aussi que tous ces membres du Skull and Bones ont toujours entretenu des liens très étroits avec les services secrets américains… L’ancien président des Etats-Unis George Bush sr., ancien étudiant à Yale, a par exemple été directeur de la Central Intelligence Agency (CIA) en 1975-76. Ajoutons que pour cet établissement, tout a commencé quand quatre diplomates y ont formé le Culper Ring, qui est le nom d’une des premières missions des services secrets américains montée par George Washington dans le but de recueillir des informations sur les Britanniques pendant la Guerre d’Indépendance.
En 1823, Samuel Russel fonde la compagnie de navigation Russell & Company qui lui permet de se ravitailler en Turquie en opium et d’en faire la contrebande avec la Chine. En 1830, avec la famille Perkins, il crée un cartel de l’opium à Boston pour sa distribution avec l’Etat voisin du Connecticut. A Canton, leur associé s’appelle Warren Delano jr, le grand-père de Franklin Delano Roosevelt. En 1832, le cousin de Samuel Russell, William Hintington, fonde le premier cercle américain des Skull and Bones qui rassemble des financiers et des politiques du plus haut rang comme Mord Whitney, Taft, Jay, Bundy, Harriman, Bush, Weherhauser, Pinchot, Rockefeller, Goodyear, Sloane, Simpson, Phelps, Pillsbury, Perkins, Kellogg, Vanderbilt, Bush, Lovett. D’autres familles influentes comme les Coolidge, Sturgi, Forbes, Tibie rejoindront cette nébuleuse fermée. Ces noms démontrent qu’au fil des générations la démocratie reste l’affaire de cercles pseudo-élitistes. Le pouvoir ne se partage pas ! A noter aussi que tous ces membres du Skull and Bones ont toujours entretenu des liens très étroits avec les services secrets américains… L’ancien président des Etats-Unis George Bush sr., ancien étudiant à Yale, a par exemple été directeur de la Central Intelligence Agency (CIA) en 1975-76. Ajoutons que pour cet établissement, tout a commencé quand quatre diplomates y ont formé le Culper Ring, qui est le nom d’une des premières missions des services secrets américains montée par George Washington dans le but de recueillir des informations sur les Britanniques pendant la Guerre d’Indépendance.
En 1903, la Divinity School de Yale monte plusieurs écoles et
hôpitaux sur tout le territoire chinois. Le très jeune Mao Tse Toung
collaborera plus tard à ce projet. La diplomatie actuelle de ces deux
pays en est-elle une des conséquences ? Quoi qu’il en soit, le commerce
de l’opium se développe. Son sous-produit, l’héroïne, est un nom
commercial de l’entreprise pharmaceutique Bayer qu’elle lance en 1898. L’héroïne reste légalement disponible jusqu’à ce que la Société des Nations
l’interdise. Paradoxalement, après sa prohibition, sa consommation
augmente de manière exponentielle : on crée un besoin et une population
dépendante ; des textes définissent ensuite les contours d’une nouvelle
législation, fixent de nouvelles interdictions, afin d’accroître la
rentabilité d’un produit ou le cas échéant d’une drogue.
L’implication des hauts commandements militaires
Imitant leurs homologues américains, les services secrets français
développent en Indochine la culture de l’opium. Maurice Belleux,
l’ancien chef du Service de documentation extérieure et de
contre-espionnage (SDECE), confirme le fait lors d’un entretien avec le
Pr Alfred Mc Coy : « Les renseignements militaires français ont
financé toutes les opérations clandestines grâce au contrôle du commerce
de la drogue en Indochine. » Ce commerce sert à soutenir la guerre
coloniale française de 1946 à 1954. Belleux en révèle le fonctionnement.
Nos paras sont contraints de prendre l’opium brut et de le transporter à
Saïgon à bord d’avions militaires, où la mafia sino-vietnamienne le
réceptionne pour sa distribution. Nous constatons une fois encore que la
République n’a aucune honte à souiller la nation. De leur côté, les
organisations criminelles corses, sous couvert du gouvernement français,
réceptionnent la drogue à Marseille pour la transformer en héroïne
avant sa distribution aux Etats-Unis. C’est la French Connection.
Les profits sont placés sur des comptes de la Banque centrale.
M. Belleux explique que la CIA a récupéré ce marché pour en continuer
l’exploitation en s’appuyant au Vietnam sur l’aide des tribus
montagnardes.
Cet élément doit être conjugué à l’évidente supériorité de l’armée
américaine pendant la guerre du Vietnam. Une seule année aurait suffi
pour que les Etats-Unis remportassent ce conflit. Mais cette logique
n’est pas celle des Affaires étrangères et des cercles d’influence
mondialistes.
En 1996, le colonel Philip Corso, ancien chef de l’Intelligence Service ayant servi dans les troupes commandos d’Extrême-Orient et en Corée, déclare devant le National Security Council que cette « politique de la défaite »
entrait dans les plans de la guerre froide. C’est après 1956 que le
colonel Corso, assigné au Comité de coordination des opérations du
conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, découvre cette
politique de la « non-victoire » opérée au profit de la guerre froide et
de l’expansion du communisme.
En revanche, la lutte pour le monopole de l’opium s’intensifie. Dans
ce trafic, nous trouvons des militaires appartenant au haut commandement
de l’armée vietnamienne, comme le général Dang Van Quang, conseiller
militaire du président Nguyen Van Thieu pour la sécurité… Quang organise
un réseau de stupéfiants par l’intermédiaire des Forces spéciales
vietnamiennes opérant au Laos, un autre fief de la CIA.
Le général Vang Pao, chef de tribu des Meo, reçoit l’opium à l’état
brut cultivé dans toute la partie nord du Laos et le fait acheminer à
Thien Tung à bord d’hélicoptères appartenant à une compagnie de la CIA, Air America. Thien Tung est un énorme complexe construit par les Etats-Unis. Il est appelé le « Paradis des espions ». C’est ici que l’opium du général Pao est raffiné pour devenir de l’héroïne blanche.
La CIA intervient à ce stade de la fabrication pour sa distribution.
Et Vang Pao dispose à cet effet d’une ligne aérienne personnelle. Dans
le milieu, elle est nommée « Air Opium ».
De l’héroïne dans le cercueil des GI’s !
Les points essentiels du trafic sont établis à proximité des bases
aériennes américaines comme celle de Tan Son Nhut. Une partie de la
drogue est d’ailleurs destinée à la consommation des militaires
américains. Chapeauté par les réseaux de Quang, la plus grande part de
la production est expédiée à Marseille d’où elle part à Cuba, via la
Floride. Là-bas, le gang des Santos Trafficante contrôle le
marché. Ce détour est essentiel ; il faut récupérer les paquets
d’héroïne dissimulés à l’intérieur des corps des soldats américains
morts que l’on rapatrie. De plus, leur sort indiffère les représentants
politiques. Le secrétaire d’Etat Henri Kissinger déclarera aux
journalistes Woodward et Berristein du Washington Post que « les
militaires sont stupides, ils sont des animaux bornés dont on se sert
comme des pions pour les intérêts de la politique extérieure ». Les bénéfices seront investis en Australie, à la Nugan Hand Bank.
Le cas du Cambodge est semblable à celui de ses voisins. Après son
invasion par les Etats-Unis en mai 1970, un autre réseau voit le jour.
Des régions entières sont destinées à la culture de l’opium. La
contrebande est contrôlée par la marine vietnamienne. Elle dispose de
bases à Phnom Penh et le long du Mékong. Une semaine avant le début des
hostilités, une flotte de cent quarante navires de guerre de la Marine
vietnamienne et américaine commandée par le capitaine Nyugen Thaanh Chau
pénètre au Cambodge. Après le retrait des troupes américaines, le
général Quang, considéré dans son pays comme un grand trafiquant
d’opium, séjourne quelque temps sur la base militaire de Fort Chaffee
dans l’Arkansas, et s’installe à Montréal. Concernant la Birmanie, elle
produit en 1961 quelques mille tonnes d’opium, que contrôle Khun Sa, un
autre valet de la CIA. Le gouvernement américain est son unique
acquéreur.
L’éradication de la concurrence
Devons-nous croire aux principes d’une politique anti-drogue? En
1991, le Pr Alfred Mc Coy dénonce à la radio un rapport institutionnel
volontairement trop proche entre le Drug Enforcement Administration (DEA) et la CIA. Avant la création de ce premier organisme, dans les années 1930, est fondé le Federal Bureau of Narcotics
(FBN) qui a pour fonction gouvernementale et secrète la vente des
narcotiques. Le FBN emploie des agents dans le cadre d’opérations
clandestines. Ils seront transférés après 1945 dans le nouvel Office of Strategic Services
(OSS), précurseur de la CIA. Ces imbrications rendent impuissant le DEA
contre les magouilles de la CIA. Car la drogue qui entre aux Etats-Unis
est sous le monopole de la CIA qui en détient tous les circuits de
distribution depuis le sud-est asiatique et la Turquie. Quand, en 1973,
le président Richard Nixon lance « la guerre à la drogue », il provoque
la fermeture du réseau de la contrebande turque qui passait par
Marseille. Le résultat en est une augmentation directe de la demande
d’héroïne provenant du Triangle d’Or et particulièrement de Birmanie.
Aujourd’hui, nous avons suffisamment de recul pour nous interroger
lucidement et remettre en doute le rôle officiel de la CIA et la
politique des Etats-Unis dans le monde. Nous observons que le commerce
de l’opium et des autres drogues, par des cartels dont les populations
blanches et européennes sont la cible, s’opère depuis toujours entre la
CIA et des partenaires présentés au grand public comme des « ennemis à abattre » : le communisme et l’islam.
Cet état de fait est d’autant plus grave qu’il intervient après les
événements du 11 septembre 2001, le conflit du Kossovo dont l’emblème
national sous Tito était un pavot, et l’invasion de l’Irak par l’armée
américaine. La CIA et la drogue apparaîtraient donc comme les piliers
cachés mais bien réels d’une stratégie mondialiste ayant pour but
l’asservissement des peuples.
Enfin, les arguments étudiés prouvent d’une part que le pouvoir n’est
pas l’affaire du peuple et d’autre part, que notre actualité et notre
avenir ne sont pas le fruit du hasard, mais le résultat de plans mis en
œuvre secrètement par des groupes d’influence extrêmement dangereux.
Laurent Glauzy http://www.contre-info.com
Extrait de l’Atlas de Géopolitique révisée (Tome I)
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