jeudi 15 novembre 2012

Mémoires pour tous sur les victimes du communisme

1) Le texte suivant est extrait du livre Les fils du goulag, publié en 1976 par l’écrivain français d’origine arménienne, Armand Maloumian.
« Oui, évidemment, c’est atroce, me dit-on souvent, mais enfin, en URSS, il n’y avait pas de chambres à gaz, de fours crématoires, de camps de la mort. » Si les milliers de camps d’extermination par le travail, les camps de mort lente qui existaient et existent encore aujourd’hui, si les prisons disciplinaires et les camps de concentration ne sont pas des camps de la mort, que sont-ils ?
Des fours crématoires et des chambres à gaz, effectivement, je n’en ai jamais entendu parler. En revanche, des camps du silence, oui. Des camps où les prisonniers sont enchaînés, oui. Du cannibalisme dans les camps ou pendant le transport de prisonniers, oui. Des massacres dans les camps où les gardiens ont ouvert le feu sur des prisonniers sans défense, oui. D’exterminations de prisonniers politiques irréductibles par des droits communs armés par les soins des gardiens de haches et de barres, oui. De cellules où on laisse le prisonnier en linge de corps par -30° pendant des semaines, oui. De bateaux transportant des prisonniers où ceux-ci sont jetés vivants à la mer, oui. De prisonniers enchaînés dans leurs baraques, brûlés vifs à coup de lance-flammes, oui. De prisonniers tués par des gardiens d’une balle dans la tête, oui. De prisonniers déchiquetés par des chiens sur l’ordre des gardiens, oui. De mines de plomb où le prisonnier, atteint de saturnisme au bout de quelques mois de travail, meurt dans d’atroces douleurs, oui. De la pose de voies ferrées par -50°, oui.
Tout cela a bel et bien existé, existe et existera sous des formes plus ou moins différentes tant que l’URSS sera l’URSS. Si tous ces moyens d’extermination, de mort lente, ne sont pas l’équivalent dans l’horreur des fours crématoires et chambres à gaz nazis, que sont-ils alors ? »
2) Quelques réflexions éparses sur le marxisme, extraites de Holocauste de gauche de Anne Yélen
Si le marxisme, comme il a été dit, est un délire de l’intellect, cela ne l’a nullement empêché d’être aussi un moyen d’anéantissement des corps. Par son racisme de classe, qui n’admet pas les différenciations sociales « verticales », il a fait « plus » sur ce plan que le racisme biologique de type hitlérien. On ne cesse d’entendre rappeler la mort des juifs victimes des camps nazis et les pharisiens de s’indigner : « Plus jamais ça ! » alors que la plupart d’entre eux ont fort bien supporté, de Lénine à Mao Tsé Toung, les camps aussi terrifiants du goulag socialiste.
Si l’on appelle « génocide » l’extermination programmée de populations sans défense coupables d’être nées dans une ethnie, une classe ou une religion condamnées, le marxisme, variante extrémiste du socialisme au même titre que le nazisme [le mouvement d’Hitler se présentait comme « national-socialiste » et Mussolini fut d’abord un militant socialiste avant de créer le « Fascio »], s’est rendu coupable de génocides multiples.
Contrairement à ce que l’on cherche à nous faire croire, il n’y a pas un marxisme qui serait bon en lui-même mais dénaturé par des exécutants maladroits : c’est dans la théorie même que le ver est vrillé, dans son mécanisme de pensée que gît la perversité.
Comment s’immuniser contre cette dialectique délétère ? Peut-être en affinant son esprit de synthèse et de justesse, en examinant les grands problèmes éternels sous leurs différents aspects sans oublier de les resituer dans le courant des influences dominantes qui ont présidé à leur coloration. Sans oublier non plus de les poser au cœur même de ce que nous sommes, observateurs réagissants.
VOIR le TOUT et en faire le TOUR, recommandait  Lanza del Vasto lorsqu’il écrivait : « Quand le marxiste est minoritaire…c’est toujours lui qui tient le beau rôle… C’est lui qui dénonce les scandales financiers, politiques, policiers, militaires, coloniaux, judiciaires, qui réclame l’abolition des abus, la cessation des guerres,…la paix pour le sauvage et pour le nègre…
Mais dès que débarrassé de ses ennemis, il a enfin les mains libres…dès qu’il dicte sa loi, il devient inique, brutal, cruel, froid, perfide, menteur, implacable, impitoyable, inhumain… D’où vient cet étrange retournement ? Il n’y a pas de retournement. Il y a ceci : qu’on voit enfin le tout et qu’on en fait le tour » (extrait de : Les Quatre Fléaux, Denoël, 1959)
Eh oui, dès que le marxisme a les mains libres…s’installe le goulag. Il n’y aura pas longtemps à attendre. Le système concentrationnaire bolchevique naît officiellement le 15 avril 1919, date du décret n° 45 du gouvernement soviétique portant le titre : « Au sujet des camps de travaux forcés ». Un système qui sera vite perfectionné. Un camp de la mort, destiné à la suppression physique des détenus, commencera à fonctionner dès 1921. Il s’appelait Holmogor et était situé près de la ville d’Arkhangelsk.

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