Le déclenchement de la guerre hispano-américaine de 1898 marqua les débuts des États-Unis comme puissance impérialiste
[Ci-contre : couverture de l'étude de JD Avenel, Économica,
2007. Présentation éditeur : La guerre de 1898 qui opposa les
États-Unis et l'Espagne pour la possession des dernières bribes de
l'empire espagnol présente un caractère particulier. C'est à la fois un
conflit mineur de courte durée, quelques semaines, et assez peu
meurtrier, mais aussi – et surtout – un conflit qui va modifier la
géopolitique mondiale. L'Espagne retombe au rang de nation européenne
dépouillée de ses possessions et en proie à une crise morale qui durera
jusqu'en 1940 ; les États-Unis accèdent au rang de puissance mondiale
grâce en particulier à l'action remarquable du président Théodore
Roosevelt. Dotés d'une base théorique que constitue la “doctrine de la
Destinée manifeste”, d'une puissance économique et démographique déjà
mûre et en train de constituer une marine qui feront d'eux la troisième
puissance maritime mondiale, les États-Unis commencent cette ascension
au terme de laquelle ils deviendront, moins d'un siècle plus tard, la
principale puissance mondiale. L'auteur décrit, au moyen de sources
manuscrites et d'une bibliographie dépouillées pour l'essentiel aux
États-Unis, cette évolution peu analysée dans notre pays. Il laisse
entrevoir les limites à la domination américaine. En effet, si les
États-Unis ont conquis à peu de frais les anciennes colonies espagnoles,
ils n'ont jamais été capables d'y installer un régime politique stable
et démocratique conformément à l'idéal des Pères fondateurs : les
Philippines connaissent depuis 1898 la guerre, localisée
géographiquement certes, mais toujours présente et, à Cuba, le régime
actuel n'est que l'aboutissement d'une suite de régimes forts qui se
sont succédé durant le XXe siècle. Cf. aussi sur ce sujet : Le débat français sur “l'impérialisme” américain, 1898-1908, thèse d'Inès Bengadha Boufarès soutenue en 2007, Lille - Atelier national de reproduction des thèses, 2009]
Avant
de narrer les faits, interrogeons-nous sur les motivations de cette
guerre méconnue, mais ô combien pleine d'enseignements. Quelles raisons
poussèrent les États-Unis à sortir de leur isolement et à renoncer à la doctrine Monroe ?
D'aucuns privilégient l'explication économique, réduisant ainsi le phénomène impérialiste
à la perpétuelle recherche de nouveaux marchés, seule denrée capable
d'apaiser temporairement l'appétit insatiable du Moloch Baal
capitaliste. À la fin du XIXe siècle, l'Amérique avait oublié les
horreurs de la Guerre de Sécession et elle prospérait. En 1876, la
balance commerciale américaine montrait pour la première fois un
excédent, mais la crise de 1893 rendit les investissements aux USA peu
attrayants, les hommes d'affaires exportèrent leurs capitaux vers le
Mexique (500 millions de $), l'Amérique latine,
les Caraïbes et Cuba (150 millions de $). De ce fait, les USA
consommaient les trois quarts de la production de sucre de Cuba qui en
retour absorbait 25% des exportations américaines. Certes, aux abords de
1900, ces pays offraient un marché substantiel et une source de
matières premières. Oui, le commerce extérieur passa de 404 millions de $
en 1865 à 1.635 millions de $ en 1890. Néanmoins il ne représentait
toujours que 3 à 4% du PNB des USA. En réalité, les États-Unis n'avaient
pas besoin de chercher des débouchés extérieurs, son énorme marché
intérieur suffisait amplement pour absorber sa production. Quant aux
surplus agricoles, comme ils ne pouvaient être vendus aux pays
sous-développés de la région, ils étaient écoulés en Europe, à bas prix,
au grand dam de nos paysans.
Les causes profondes du conflit
La
volonté impérialiste ne résultait pas uniquement d'une nécessité
inhérente au système capitaliste. En réalité, un faisceau de causes
concouraient à la guerre. Les Américains ne voulaient plus que les
Européens possédassent une tête de pont à 90 milles de leurs côtes. Ils
souhaitaient également garantir leurs investissements dans l'île. La
population américaine ressentait de la sympathie pour les Cubains qui
luttaient pour leur indépendance. Pour justifier l'intervention, ils
invoquaient des raisons humanitaires et les vertus de la démocratie.
Pour les dirigeants, le conflit avec l'Espagne permettrait de distraire
l'opinion de la crise économique qui avait débuté en 1893. Il offrait
l'occasion d'acquérir, au détriment du moribond empire espagnol, les
ports et les marchés nécessaires pour concurrencer des grandes
puissances européennes. L'immense marché chinois avait été ouvert par
les Japonais,
mais pour l'exploiter, il fallait posséder des ports dans la région.
Surtout, vers 1890, les États-Unis avaient achevé la conquête du
continent de l'Atlantique au Pacifique. Certains Américains commencèrent
à penser que la “destinée manifeste” ne s'arrêtait pas nécessairement
aux rivages des océans. Les Anglo-saxons protestants, les Wasps
avaient confiance dans la destin de leur nation, ils se sentaient
investis d'une mission civilisatrice et ils avaient le sentiment de
défendre une juste cause. La doctrine de la suprématie blanche avait
engendré le système des réserves indiennes, la ségrégation des noirs, l'exclusion des immigrés chinois, maintenant elle justifiait l'impérialisme.
Quelques
ténors entonnaient l'antienne nationaliste et une partie de la presse
répandaient leurs thèses. Le capitaine de vaisseau Mahan, commentateur
politique et militaire fort écouté, contestait la politique de
non-intervention. Il affirmait que les États-Unis avaient besoin de
bases dans le Pacifique comme dans les autres océans et qu'ils devaient
construire une puissante flotte pour protéger le pays. Pour le sénateur
Henry Cabot, il fallait ouvrir un canal qui rejoignît les océans. Pour
le protéger, il fallait contrôler les Iles Hawaï et Cuba et posséder au
moins une base dans les Antilles. Le futur-président Théodore Roosevelt
prônait également l'impérialisme, car il était convaincu que les races
supérieures devaient dominer les inférieures pour le progrès de la
civilisation.
L'insurrection cubaine
Il
ne manquait plus que l'occasion. La colonie cubaine avait déjà été
secouée par plusieurs soulèvements. En 1895, le prix du sucre
s'effondra. Au même moment, les États-Unis instaurèrent un tarif
douanier protectionniste qui ruinait les planteurs et provoquait la
chute des salaires. Une nouvelle fois, les Cubains, las de la misère et
de l'impéritie du régime colonial espagnol, reprirent les armes. Les
insurgés proclamèrent un gouvernement provisoire qui envoya des délégués
à New York et Washington.
En
réaction, la régente Marie Christine ordonna la répression de la
révolte. Mais très vite il devint évident que l'insurrection ne serait
pas facilement matée. En effet, les soldats espagnols n'étaient pas
formés pour ce genre de conflit, ils étaient décontenancés par la
tactique de la guérilla qui, même si elle était mal commandée, jouissait
du soutien sans faille de la population. L'Espagne entretenait pourtant
à Cuba une armée de 200.000 hommes, mais ils étaient aussi mal équipés
que nourris et ils ne s'adaptaient pas au climat ; en 3 ans, 96.000
Espagnols succombèrent, pour la plupart de dysenterie, de la malaria ou de la fièvre jaune.
Afin
de briser la résistance de la population, le général Weylen fit
construire des camps de concentration dans lesquels s'entassaient
hommes, femmes et enfants dans des conditions d'hygiène et de
promiscuité atroces. En réponse, les insurgés attaquèrent et pillèrent
les propriétés, y compris celles des planteurs américains, espérant
ainsi susciter l'intervention américaine. En Amérique, la propagande
cubaine organisait des meetings, des conférences, des manifestations et
inondait le pays de brochures. La presse à scandales prit le relais. La
concurrence entre journaux créa une inflation de nouvelles
sensationnelles : maisons brûlées, prisonniers torturés, viols
collectifs par les soudards ibères etc.
La marche martiale
Certes,
les États-Unis avaient investi des capitaux considérables à Cuba, mais
les milieux d'affaires restaient hostiles à une aventureuse
intervention, or ils avaient soutenu l'élection du président Mc Kinley
qui tenta de négocier avec le gouvernement espagnol, mais il n'avait pas
l'appui du Congrès et de l'opinion publique surchauffée. De son côté,
le gouvernement espagnol tenta d'éviter la guerre en faisant appel au
Pape et en proposant l'autonomie à Cuba.
Malheureusement,
le Ministre d'Espagne à Washington, le Senor Duprey de Lôme, eut la
maladresse d'adresser, à un ami, une lettre dans laquelle il décrivait
Mc Kinley comme un politicien hésitant et opportuniste. De surcroît, le
diplomate insinuait que le gouvernement espagnol avait formulé les
propositions conciliantes d'autonomie et de réforme à Cuba pour gagner
du temps en attendant l'écrasement de la guérilla. Le document, volé,
s'égara dans les bureaux de la rédaction du New York Journal
qui s'empressa de l'éditer. Dupuy de Lôme dut remettre sa démission,
mais l'opinion publique était indignée qu'on insultât ainsi son
président. L'affaire mettait Mc Kinley dans une position délicate pour
négocier un arrangement pacifique.
Un
nouveau scandale allait mettre le feu aux poudres, au propre comme au
figuré. Le 15 février 1898, le croiseur de bataille "Maine", que le
président Mc Kinley avait envoyé pour protéger les ressortissants et les
intérêts américains, explosa dans la rade de La Havane, entraînant la
mort de 260 hommes d'équipage. L'opinion américaine s'enflamma comme les
soutes à poudre du navire. Dans son rapport provisoire, la commission
d'enquête instituée pour déterminer les causes de l'explosion n'excluait
ni une cause interne (l'instabilité de la cordite, un incendie dans les
soutes à charbon) ni une cause externe (mine ou torpille). Sans
attendre les conclusions définitives, la presse se déchaîna contre les
Espagnols. Aujourd'hui encore, la cause de l'explosion demeure un
mystère, mais en tout cas on peut écarter l'hypothèse d'une attaque.
Le
8 avril, l'amiral Pasquale Cervera appareilla de Cadix, il avait reçu
pour mission de détruire la base navale de Key West en Floride, puis de
tenir le blocus des côtes. Pour ce faire, il ne disposait que d'un
cuirassé et 5 croiseurs et, de surcroît, l'Espagne ne possédait pas de
base convenable dans les Antilles. Assez anxieux, il s'arrêta dans les
Îles du Cap Vert, espérant un règlement pacifique du conflit. La
nouvelle de son départ provoqua une vague de panique aux États-Unis !
Chacun craignait de voir apparaître la flotte ibérique sur ses côtes. Le
secrétariat à la défense était inondé de courriers affolés. Toutes les
villes portuaires réclamaient l'envoi d'un cuirassé pour les protéger.
Si les autorités avaient cédé à l'opinion publique, la flotte américaine
aurait été dispersée le long des côtes. Pour calmer l'inquiétude des
foules, l'armée ressortit quelques canons démodés qui rouillaient dans
les arsenaux depuis la fin de la guerre civile. Ils finirent de s'oxyder
en une vaine faction devant une mer où ne parut jamais la moindre fumée
espagnole.
Le
11 avril, Mc Kinley demanda l'autorisation de mettre en action les
forces armées ; le 21, l'Espagne rompit les relations diplomatiques ; le
25, les États-Unis déclarèrent la guerre à l'Espagne. Comme l'armée de
terre ne comptait que 28.000 hommes, le gouvernement ordonna la levée de
200.000 volontaires. Soulignons que, depuis l'Indépendance, les
États-Unis n'avaient jamais entretenu une forte armée de terre
permanente, en dehors des périodes de guerre. Ce n'est qu'après 1945,
qu'ils se doteront d'une armée de terre aux effectifs imposants. En
revanche, sous l'impulsion des adeptes de Mac Mahan, ils avaient
construit une puissante flotte durant les Années '90, devenant ainsi la
troisième marine de guerre du monde.
Une guerre rondement expédiée
Avant
l'ouverture des hostilités, le Département de la Marine avait nommé le
commodore Dewey à la tête de la division de marine d'Extrême Orient,
avec mission de menacer les Philippines.
Dès son arrivée, il soumit ses hommes à un entraînement intensif, puis
il concentra ses 4 croiseurs et ses 2 canonnières à Hong Kong. Déjà, le
30 avril, il se présentait devant les Philippines avec ses vaisseaux.
Après quelques reconnaissances, le 1er mai, il trouva devant Manille, au
mouillage de Cavite, une petite flottille espagnole composée de navires
incapables de se battre en haute mer. Grâce à leur écrasante
supériorité de feu, les Américains envoyèrent par le fonds les barcasses
ibériques. Le bilan de la bataille était sans appel : 8 bateaux coulés,
167 morts, 214 blessés contre… 8 blessés américains ! Dewey n'avait
plus qu'à attendre l'arrivée du corps expéditionnaire en provenance des
États-Unis. Ce dernier débarqua le 13 août, le lendemain, la garnison
espagnole se rendait.
De
son côté, l'amiral Cervera reprit la mer le 29 avril, sur les
injonctions de son gouvernement. Prudent et conscient de son
infériorité, il ne croisa pas directement sur Porto Rico afin d'éviter
la flotte américaine. Celle-ci avait été renforcée par le cuirassé
Oregon qui avait contourné l'Amérique du sud, ce qui constituait une
performance pour l'époque. De cette manière, l'amiral Simpson pouvait
compter sur 5 cuirassés, 2 croiseurs cuirassés et quelques navires plus
petits. Pendant que la flotte américaine sillonnait la côte nord de
Cuba, dans les parages de La Havane, Cervera fit route par les petites
Antilles, puis mit le cap sur Santiago. Le 19 mai, il jetait l'ancre
dans le port. Des champs de mines et des batteries côtières disposées le
long de l'étroit chenal interdisait l'accès au mouillage.
De
son côté, l'armée de terre rassembla ses troupes à Tempa. Dans le camp,
on trouvait un certain Théodore Roosevelt à la tête de ses volontaires,
pour la plupart d'anciens cow boy et joueurs de cricket. Une bonne part
resteront à terre ou devront abandonner leurs chevaux, faute de
transports. Malgré le côté burlesque de l'affaire, Roosevelt acquit une
réputation héroïque en participant à al campagne. Le 26 juin, le corps
de 16.000 hommes débarqua à Daikiri, à 25 kilomètres à l'est de
Santiago. Le 1er juillet, les Américains s'emparaient d'un fortin et des
collines qui ceignaient Santiago, au prix de 1.500 morts. Mais
l'expédition avait été improvisée, la logistique ne suivait pas, si bien
que l'offensive s'enlisa.
Le
3, Cervera tenta une sortie avec ses 4 croiseurs et 2 torpilleurs. Il
s'agissait de passer en force, à toute vitesse avant que les Américains
ne réagissent. Les équipes des machines avaient reçu une bonne dose de
rhum pour leur donner du cœur à l'ouvrage, ils remplirent les chaudières
au risque de les faire exploser. Mais rien n'y fit. Les puissants
vaisseaux américains détruisirent tous les navires espagnols. Ironie du
sort, un seul vaisseau réussit à forcer le barrage, le Cristobal Colon,
mais l'Oregon et le Brooklyn le rattrapèrent quelques heures plus tard
et ils exécutèrent le découvreur de l'Amérique. Les Espagnols avaient
perdu 160 morts et 1.800 prisonniers, dont l'amiral Cervera. Du côté
américain, on ne comptait que quelques victimes. En revanche, les
troupes terrestres avaient plus souffert, en 4 mois elles avaient perdu
5.700 morts dont 460 au combat, le reste de maladie. Le 17 juillet,
Santiago capitulait.
Un colonialisme qui n'ose pas dire son nom
Par le Traité de Paris
du 10 décembre 1898, l'Espagne céda Porto Rico, l'île de Guam,
l'archipel des Mariannes et les Philippines contre 20 millions de $
d'“indemnités”.Dans une euphorique foulée, les Américains
officialisèrent également l'annexion d'Hawaï qu'ils occupaient depuis
quelques années. Vers 1893, la reine hawaïenne avait tenté d'instaurer
une monarchie absolue. Les planteurs américains avaient fomenté une
insurrection qui servit à justifier l'intervention de leur gouvernement.
Cuba
acquit soi-disant l'indépendance. En réalité, elle passait sous la
tutelle de l'Oncle Sam. En effet, elle dut signer une convention par
laquelle elle s'engageait à ne jamais passer d'accord mettant en
question sa souveraineté sans l'autorisation du gouvernement américain.
Elle devait accepter l'intervention américaine en cas d'"agression" par
une puissance étrangère et elle ne pouvait pas contracter de dettes trop
importantes. La convention fut inscrite dans la constitution et en
vertu de celle-ci, les Américains occupèrent Cuba en 1906-1909, 1912 et
de 1917 à 1922.
À
partir de 1900, Porto Rico posséda une Chambre des Représentants, mais
le conseil et le gouverneur étaient nommés par le président des
États-Unis.
Quant aux Philippines, allait-on lui offrir l'indépendance ? Manille était la clé du commerce avec le Moyen Orient,
on ne pouvait laisser la France, l'Allemagne ou l'Angleterre s'en
emparer… Et les diverses églises protestantes rêvaient de convertir les
autochtones. Ces indigènes étaient incapables de se gouverner, il
fallait les prendre en charge, élever leur niveau de vie et pourvoir au
salut de leurs âmes ! Le 4 février 1899, la population philippine se
souleva, car elle ne voulait ni des nouveaux maîtres ni de leur
religion. Les États-Unis devront envoyer 70.000 hommes qui vinrent à
bout de la révolte, au bout de 3 années de guerre.
Cet
épisode de l'histoire présente plusieurs aspects intéressants pour le
spectateurs contemporains de l'impérialisme américain. Dans cette
affaire, les médias de l'époque et les lobbies jouèrent un rôle
déterminant dans le processus de décision du gouvernement. La presse
manipula l'opinion publique en accusant les Espagnols de la destruction
du Maine et en dénonçant les exactions de leurs troupes. En grossissant
démesurément l'adversaire, elle provoqua la panique de la population.
Hier le Maine, aujourd'hui, les armes de destruction massive…
Quant
aux lobbies, ils ne travaillaient plus pour la prospérité de
l'Amérique, ils partaient à la conquête économique du monde pour leur
seul profit, sous couvert d'un vent de libération. Hier la canne à
sucre, aujourd'hui, le pétrole…D'un
point de vue militaire, nous reconnaissons la manière américaine de
faire la guerre : préférence pour le feu plutôt que le choc, avance
technologique et supériorité navale. Hier les cuirassés, aujourd'hui,
les porte-avions…
Surtout,
une idéologie produisait ses premiers effets. Convaincus d'être
investis d'une mission supérieure, les Américains tinrent un discours
moraliste, recourant sans cesse à Dieu, la démocratie et la liberté, qui
induisait le dédain des populations secourues et la haine de l'ennemi.
Avec aplomb, ils affirmèrent qu'ils intervenaient pour libérer les
opprimés, leur offrir la démocratie et l'opulence. Cent ans plus tard,
Mister Bush, qu'en pensent les Cubains ?
► Frédéric Kisters, .http://www.archiveseroe.eu
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