Avant
de connaître la famine, la misère, le SIDA, les meurtres de fermiers
blancs et le dictateur Mugabe, le Zimbabwe s’appelait Rhodésie du Sud.
Une colonie britannique, l’un des pays les plus prospères de l’Afrique
Noire dont il était le grenier à blé.
Durant
la période de décolonisation. Le 11 novembre 1965, Ian Smith, premier
ministre du gouvernement blanc de Rhodésie du sud, rompait les relations
avec le Royaume-Uni. Seule l’Afrique du Sud reconnut officiellement la
colonie sécessionniste. Pendant quatorze ans, deux mouvements noirs
pro-marxistes menèrent la guérilla, le Zimbabwe African National Union
(ZANU) et le Zimbabwe African People’s Union (ZAPU). La guerre fera
30.000 morts, sans compter les victimes indirectes, et poussera Ian
Smith à la démission.
En
1979, les accords de Lancaster House mettaient un terme au conflit en
instaurant un gouvernement « multiracial ». Après les élections de
février 1980, Robert Mugabe, maoïste et chef de la ZANU, devint premier
ministre et Joshua Nkomo, le principal dirigeant de la ZAPU, prit le
ministère de l’Intérieur. Le traité prévoyait entre autres une
redistribution des terres moyennant le dédommagement des propriétaires.
Mais
la réforme agraire s’effectua fort lentement et en dépit du bon sens.
Au bout de 10 ans, les nouvelles autorités n’avaient réinstallé que
71.000 familles sur les 162.000 prévues, en redistribuant 3,5 millions
d’hectare. Durant cette période, Mugabe, l’ancien « camarade bob » de la
guerre, bénéficia de la confiance sans faille de son peuple et reçut
les éloges de la communauté internationale.
En
effet, il avait lancé une grande campagne d’alphabétisation et planifié
la construction de routes, de réseaux d’alimentation en eau et
électricité et il maintenait de bonnes relations avec la minorité
blanche. Il fit même voter une loi sur la corruption qui interdisait aux
cadres du régime de cumuler les propriétés. Malheureusement, ce tableau
idyllique masquait de tristes vérités.
Le
maître du pays n’eut jamais l’énergie et la volonté de faire appliquer
la loi anti-corruption, craignant probablement de perdre le soutien de
ses « camarades ». Il se claquemura avec sa coterie et gouverna, coupé
du monde réel, selon des règles « marxistes » caricaturales. Dès le
milieu des années 1980, son gouvernement était considéré à l’ONU comme
la bande la plus rapace d’Afrique. Au début des années 1990, les
caciques du régime profiteront même d’une grave sécheresse pour vendre
les stocks de céréales à des prix prohibitifs, faisant ainsi profit de
la misère de leur peuple.
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