à l’âge de 33 ans.
D’origine modeste, elle était devenue l’idole des descamisados argentins, c’est-à-dire des pauvres.
Sa dernière apparition en public, en fauteuil roulant, devant une foule immense et chavirée, provoqua un raz-de-marée péroniste (66% des suffrages le 11 novembre 1951). Plus de 3 millions d’Argentins passèrent devant son corps embaumé (défilé de 3 jours entiers) et plus de 2 millions de personnes assistèrent à ses funérailles.
Sa dernière apparition en public, en fauteuil roulant, devant une foule immense et chavirée, provoqua un raz-de-marée péroniste (66% des suffrages le 11 novembre 1951). Plus de 3 millions d’Argentins passèrent devant son corps embaumé (défilé de 3 jours entiers) et plus de 2 millions de personnes assistèrent à ses funérailles.
Jean-Claude Rolinat lui a récemment consacré un ouvrage biographique, disponible ici.
Pieter Kierstens nous communique en cette occasion :
« Le 26 juillet 1952, disparaissait la madone de los descamisados (les
sans- chemises), victime de la leucémie, après de longs mois de
souffrances et plusieurs interventions chirurgicales. Et pour nombre
d’Argentins, même après des décennies, Eva DUARTE-PERON reste une icône.
Celle qui deviendra la seconde femme du Général Juan Domingo PERON est née le 7 mai 1919 à Los Toldos en Argentine.
Très
jeune orpheline, sa jeunesse fut empreinte de misère et de pauvreté tel
qu’était le lot de millions de ses compatriotes à cette époque.
Adolescente elle rejoint la capitale BUENOS AIRES, dans l’espoir d’une
vie meilleure et connut divers métiers comme chanteuse de cabaret,
actrice de cinéma et animatrice de la radio locale « Belgrano », ce qui
la fit connaître auprès de la population.
C’est
elle qui en 1945 alerta les travailleurs et l’opinion publique sur la
disgrâce de PERON et parvint par son opiniâtreté à le réhabiliter.
Ils ne se quitteront plus et « EVITA »
se transformera en propagandiste de charme et de choc pour le régime,
tout spécialement en faveur de la femme argentine et des pauvres du
pays, multipliant les institutions, les écoles et les dispensaires à
leur intention.
Prêchant le justicialisme social,
elle anime et dirige aussi les trois principaux quotidiens du pays,
ayant perçu le poids des médias auprès de la population. Eva PERON sera
l’élément majeur des réussites de son mari, infatigable combattante de
l’oligarchie, au point de susciter une véritable idolâtrie de la part
des descamisados, les déshérités de la nation dont le culte survivra à sa disparition à l’âge de 33 ans.
Des
milliers de textes politico-historico-économiques ont été écrits à son
sujet et personnellement, je prétends que l’on ne peut pas expliquer Eva
PERON. Tel un ange, elle est sortie de l’ombre. Elle libéra la femme et
lui donna le droit de vote. Elle a rendu sa dignité au travailleur et
lui fit sentir qu’il comptait pour beaucoup dans la marche du pays. Elle
améliora très sensiblement sa vie de famille et fit en sorte que les
plus humbles se sentent en sécurité. Elle abrita les enfants abandonnés
et s’occupa aussi de l’hygiène publique. Elle se donna entièrement à sa
« mission » pour que personne ne souffre de privations et ce, même sur
son lit de mort.
Ce
fut une femme remarquable qui appartient à cette minorité de
personnages historiques qui défient toute morale ou logique. Les
détracteurs d’Eva PERON le reconnaissent : des millions d’Argentins
parmi les plus pauvres l’aimaient sincèrement. Devenue la personnalité
la plus puissante du pays, cette jeune femme radieuse restait des leurs.
Parce que le peuple la considérait comme une bonne fée, comme une
sainte, une madone. Et malgré ses défauts elle était, comme toutes les
femmes célèbres de l’Histoire, douée du génie de la création.
Dans son autobiographie « La razon de mi vida » Eva PERON distingue trois parties : les raisons de ma mission, les ouvriers et ma mission et les femmes et ma mission,
ayant comme ligne directrice le sentiment fondamental qui a toujours
dominé l’esprit et la vie d’Evita : l’indignation devant l’injustice.
Car pour elle, le spectacle de toute injustice a toujours été synonyme
de souffrance.
A la fin de son livre, quelques mois avant son décès, Eva PERON affirme :
« Mais je n’ai pas écrit pour l’Histoire.
Tout
ce que j’ai fait, je l’ai fait pour le présent, pour ce présent
extraordinaire et merveilleux qu’il m’est donné de vivre, pour le peuple
argentin et pour toutes les âmes qui, dans le monde, de près ou de
loin, sentent qu’un jour nouveau se lève pour l’humanité : le jour du
« Justicialisme ».
Je
ne regrette aucun des mots que j’ai écrits. Sinon, il faudrait d’abord
les effacer du cœur et de l’âme de mon peuple qui les a entendus si
souvent et qui m’en a récompensé par son affection inestimable !
Une affection qui a plus de prix que ma vie !
Le
mythe d’ÉVA PERON reste encore très tenace aujourd’hui dans l’opinion
populaire argentine, parce qu’il incarne la fidélité à ses origines et
au combat pour le renouveau de l’ARGENTINE. Un de ses plus fameux
discours reste celui qu’elle prononça le 22 août 1951, durant lequel
elle annonce son refus d’accepter la fonction de vice-présidente du
pays, malgré le vote des Argentins en sa faveur.
Que son combat reste vivant en nos mémoires et qu’Elle repose en Paix ! »
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