Emmanuel Ratier l’a annoncé au micro du Libre Journal sur Radio Courtoisie : il publiera dans son prochain Faits & Documents
les détails d’une réunion au cours de laquelle des acheteurs des grands
musées américains (qui sont aux États-Unis non pas des administrations
d’Etat mais des sociétés privées ou des fondations appartenant à de
riches collectionneurs) ont rencontré, quelques semaines avant le
déclenchement de l’offensive en Irak, des responsables politiques et
militaires.
Au cours de ces entretiens, a expliqué Ratier, un catalogue des
objets exposés dans les musées des grandes villes irakiennes (Bagdad,
Mossoul, Babylone, Bassorah, etc.) a été remis aux chefs militaires par
les acheteurs des grands musées US avec mission de « mettre ces trésors à
l’abri ».
On comprend, dès lors, la raison pour laquelle aucune force
d’invasion ne s’est interposée pour empêcher les pillards d’entrer dans
les musées et de les saccager, et pourquoi les radios, dont France-Info,
ont affirmé que certains pillards auraient disposé des clefs des
gigantesques portes d’acier qui interdisaient l’accès aux réserves
abritées au bas d’interminables escaliers creusés dans le roc à
plusieurs dizaines de mètres de profondeur.
La vérité est qu’avant le pillage « médiatique », des spécialistes
américains arrivés avec les premières forces d’invasion avaient investi
et vidé les musées (les USA et la Grande-Bretagne sont les seuls pays à
avoir refusé de signer la convention internationale sur le pillage des
oeuvres d’art par les vainqueurs en cas de guerre...).
Les collections ont alors été transportées en lieu sûr sous escorte
militaire et, seulement après, on a laissé le champ libre à des pillards
amenés sur place pour dissimuler cette opération en volant des pièces
de peu de valeur qui seront revendues sur le marché parallèle.
Un journaliste du Financial Times a d’ailleurs confirmé avoir
vu de ses propres yeux les soldats américains organiser eux-mêmes les
pillages à Najaf puis, le lendemain, à Bassorah, deuxième ville d’Irak
où le doyen de l’université, Abdel Jabar al-Khalifa, accuse l’armée
d’avoir « laissé les gens entrer pour commettre leurs actes de vandalisme et tout voler avant de verser du pétrole et de mettre le feu ».
L’objet le plus étrange, une pile électrique vieille de 22 siècles
De son côté Mohsen Hassan, sous-directeur du musée de Bagdad, affirme
que les pillards savaient exactement ce qu’ils cherchaient et qu’ils ne
ressemblaient ni de près ni de loin aux miséreux des bas quartiers
qu’il avait vus piller les boutiques du bazar.
Le scandale est tel que le secrétaire d’État à la culture du cabinet
Bush n’a pas voulu voir son nom mêlé à ces rapines. Il a démissionné.
Détail méconnu : c’est une Anglaise qui fonda le musée de Bagdad.
Gertrude Bell, grande amie du fameux Lawrence d’Arabie et, comme lui,
agent des redoutables Crown Resources, cette société qui exécuta, sous
couvert de commerce, les basses oeuvres de l’Empire britannique et qui
est encore aujourd’hui en activité (elle contrôlait, par diverses
sociétés écrans interposées, le pétrolier Prestige, ferraille
flottante dont le naufrage vint opportunément punir la France de son
action contre l’agression en Irak). Polyglotte, sportive, véritable
amazone, Gertrude Bell sut gagner la confiance des chefs des tribus les
plus puissantes de Mésopotamie et conduisit ainsi, sous couvert
d’archéologie, des missions secrètes parallèles à celles de Lawrence.
Elle acheva sa vie comme directrice du musée de Bagdad.
Parmi les pièces disparues des collections que Gertrude Bell avait
commencé d’amasser, un des objets les plus insolites, sans doute, de
toutes les collections d’archéologie mondiale : une pile électrique
vieille de vingt-cinq siècles !
Ce n’est qu’en 1957 que l’archéologue allemand Wilhelm König
identifia comme telle une sorte de petit flacon de terre cuite oublié
depuis vingt ans dans les réserves du musée.
Daté de 250-224 av. J.-C., époque de l’occupation des Parthes, cet
objet d’apparence banale n’avait incité personne à tenter de comprendre à
quoi il servait et on lui avait attaché l’inévitable étiquette
passe-partout « objet du culte » jusqu’au jour où König y reconnut une
batterie fer-cuivre rudimentaire mais efficace.
Remise en état par l’Américain Wilard F.M. Gray, du General
Laboratory, qui comprit que l’électrolyte devait être de l’acide
acétique ou de l’acide citrique, elle fonctionnait parfaitement.
Quant à l’usage que ses propriétaires initiaux en faisaient, on en
est réduit à une hypothèse : ils s’en seraient servi pour apposer
frauduleusement une couche d’argent sur un objet de cuivre ou une couche
d’or sur un bijou d’argent et tromper ainsi les amateurs de joyaux du
IIIe siècle avant J.-C.
Ce n’est pas, il s’en faut, la seule merveille arrachée au fonds de l’un des musées les plus riches du monde.
Parmi d’autres exemples ont été volés une harpe d’or de l’époque
sumérienne (33 siècles avant notre ère), une tête de femme trouvée dans
les ruines de la cité d’Uruk, âgée de quatre mille ans, des centaines de
bijoux, d’objets en or, des armes, des casques, des boucliers, des
objets courants, la première baratte de l’histoire humaine, la totalité
des objets exposés à l’occasion d’une gigantesque présentation des
« civilisations de la route de la soie » qui parcourut le monde entier
jusqu’au Japon et dont le catalogue comptait cinquante pages, des
bas-reliefs, des statues de taureaux ailés, des phoenix, des effigies
d’anciens rois et reines, des tapisseries, des ivoires, des sceaux, des
mosaïques, des céramiques, des poteries, le tout datant de deux mille à
cinq mille ans avant Jésus-Christ.
Et surtout, des milliers, des dizaines de milliers de tablettes
gravées de caractères cunéiformes contenant la plus ancienne mémoire de
l’humanité, y compris les premiers balbutiements des mathématiques et de
la géométrie. Un trésor inestimable.
Comme si l’on avait voulu éradiquer la mémoire de l’humanité.
Rappelons une fois encore ce qu’Igor Verof écrivait dans ces pages en
octobre dernier : certains exégètes pensent que, d’une part, ces livres
(supposés cachés en Irak) « pourraient contenir ce que les
cabalistes appellent "la Cabale de Bereshit", c’est-à-dire la
"consignation des secrets du monde", la maîtrise des secrets de la
Nature et des forces du Cosmos. C’est évidemment plus redoutable que les
fameuses "armes de destruction massive" que Bush s’entête à voir
planquées dans les usines irakiennes ravagées par la première guerre du
Golfe. Et l’on comprend que la volonté de posséder une telle arme ou, au
moins, d’en interdire l’accès à un autre puisse déterminer le gendarme
du monde à forcer le sol qui la recèle ou, s’il n’y parvient pas, à le
vitrifier. »
Quoi qu’il en soit, l’armée US ne se contente pas de rapines en Irak.
Ce sont de véritables crimes de guerre auxquels se livrent les troupes US.
Alerté, Rumsfeld a eu ce mot d’un cynisme ahurissant : « Ce sont les joies de la liberté. »
Pour Rumsfeld, les crimes de guerre sont "les joies de la liberté"
Un journaliste du London Mail a raconté à quel point il était
dégoûté des troupes américaines. Il les avait vues abattre deux Irakiens
désarmés, sans qu’il y ait eu lieu de le faire. Ils ont également
abattu de sang-froid un homme qui voulait se précipiter pour aider les
deux autres ! « Ils font comme au Vietnam, ils tirent sur tout ce qui bouge », a commenté le journaliste britannique.
Un médecin de l’armée américaine s’est borné à ce commentaire désabusé : « Il faut comprendre ces actes, ce sont de jeunes gars, ils ont un peu peur, et ils appuient rapidement sur la détente. »
Par téléphone satellite, le docteur Geert Van Moorter, médecin belge
présent sur le terrain après avoir servi également en Serbie, a donné un
aperçu de ce que Rumsfeld appelle les « joies de la liberté » : « On
m’a rapporté des histoires horribles sur le comportement des soldats
américains. Des blessés qui font signe en vain à des chars américains de
passage pour qu’ils les emmènent. Le personnel médical qui n’ose même
plus aller demander aux check-points américains de pouvoir passer avec
des blessés : tout Irakien qui s’approche des militaires américains
risque une balle. Ils doivent alors venir nous demander, à nous,
étrangers, d’aller négocier avec les soldats américains afin de laisser
passer les blessés... »
Et le médecin ajoute : « C’est ici l’impunité la plus totale
pour les militaires américains, ils peuvent tout se permettre et ne
risquent en aucune façon de procès. "Nobody is perfect !", disent-ils alors. Ou alors, il s’agissait d’une "frappe préventive" (...) ainsi, le mitraillage d’une ambulance constitue peut-être bien, lui aussi, une "frappe préventive"
car... il pourrait y avoir des explosifs, dans cette ambulance ! Deux
morts, trois blessés graves ? Bah ! "Des dégâts collatéraux" ! Les
soldats américains se baladent dans le secteur avec une arrogance
incroyable. »
Voilà, on en conviendra, des propos qui évoquent de manière
troublante un autre mot favori du talmudiste Rumsfeld : le « génocide
bienveillant » (benevolent genocide).
Mais, n’est-ce pas, l’essentiel est que l’on ait mis fin au règne du nouvel Hitler.
En attendant d’aller débusquer le nouveau nouvel Hitler dans son bunker de Damas...
Espérons qu’après Condoleeza Rice n’aura pas l’idée de faire remarquer à Bush que Chirac rime étrangement avec Irak...
Le Libre Journal http://www.france-courtoise.info/
2 commentaires:
Quand on voit le sort réservé aux antiquités par les fondamentalistes musulmans, il vaut sans doute mieux que les musés aient été pillés ...
Le pillage de l'irak de ses musées et de tout le reste ...
(occupation, le film)
http://www.ilefilms.com/megaupload/occupation-dvdrip
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