vendredi 17 juin 2011

LES PROMOTEURS DU COMMUNISME - HENRI CURIEL (1)

Le communisme est une idéologie dévastatrice qui a fait bien plus de victimes que le nazisme dont on nous rebat les oreilles à tout propos et hors de propos. Ses victimes se comptaient déjà par millions alors même que la révolution de 1917 ne faisait que commencer. Pourtant, en dépit de ses crimes immenses et avérés, on ne voit aucune repentance à l’horizon et même, être ou avoir été communiste se porte très bien. Et n’est frappé d’aucune infamie. Au contraire, il paraîtrait que ce serait la marque d’un réel progressisme et d’une grande ouverture d’esprit. Pensez, faire éclater le carcan des nations obsolètes et moisies pour penser et agir « internationaliste », vouloir répandre la peste rouge sur toute la planète, ça vous a une de ces gueules !
Ceux qui ont introduit le communisme dans divers pays ne doivent pas tomber dans l’oubli. Ce serait trop facile. Nous allons donc nous pencher sur un certain nombre de ces personnages et je suis sûre que nous allons en dégager quelques traits communs. Il se trouve qu’au hasard de mes lectures, je suis tombée sur Henri Curiel. Nous allons donc commencer par lui. Tout en sachant que je ne vais pas à chaque fois raconter toute leur vie, ce serait fastidieux. Juste les grandes lignes pour vous les (re)situer, ce sera suffisant.
22.jpgHenri Curiel naît en Egypte, au Caire, en septembre 1914. Il est issu d'une famille juive francophone de nationalité italienne quoique ne parlant pas la langue. Il prendra la nationalité égyptienne lors de l'abolition des capitulations, bien qu’il n’ait jamais parlé couramment l’arabe non plus. Le pays est alors sous occupation britannique.
Laissons Gilles Perrault nous raconter la suite :
« Chassés d’Espagne par l’Inquisition, passés probablement par le Portugal et l’Italie, les Curiel auraient débarqué en Egypte dans le sillage de Bonaparte. Le grand-père d’Henri était usurier. Son père, élargissant les opérations sans guère en modifier la nature, accède à la dignité de banquier. La famille habite dans l’île très chic de Zamalek une immense maison meublée moitié Louis XVI, moitié modern style. Sans être austère, le train de vie se veut à l’écart de l’ostentatoire : dix domestiques seulement. Chaque jour, table ouverte pour les amis qui passent et s’assoient sans façon. Ils sont toujours une dizaine et, sauf exception rarissime, appartiennent à la communauté juive.
Le passeport italien (ou grec, français, anglais, etc.) est de pure commodité : il permet de bénéficier du régime capitulaire et de jouir du privilège de juridiction. Ces « étrangers » dont des générations d’ancêtres reposent dans les cimetières du Caire ont des intérêts en Egypte et aucun intérêt pour elle. Leur patrie d’élection, c’est la France. (…)
Son exquise sensibilité lui vaut le surnom de « Lilas foudroyé ». Une dégaine d’épouvantail à moineaux : 50 kg pour 1,82 m. Il sombre dans un état pré-tuberculeux. Les piqûres prescrites lui sont administrées par une jeune infirmière de son milieu qui a des préoccupations sociales. Elle le convainc d’aller soigner avec elle les paysans qui travaillent sur la propriété des Curiel (100 hectares dans le delta du Nil ; la plupart des familles de fellahs vivent sur 2 ou 3 ares). Aux côtés de Rosette Aladjem, qui deviendra sa femme, Henri Curiel découvre l’insondable misère du peuple égyptien. »

Donc, à ce stade, découvrant la misère des fellahs, et déjà bien nourri de lectures marxistes, il entre en politique. Moi, je note qu’il a trouvé plus facile d’entrer en politique que d’offrir la propriété des Curiel dans le delta du Nil aux pauvres fellahs. Eux auraient sans doute préféré. Là, pour le coup, c’aurait été du communisme appliqué et pas seulement théorisé. Du vrai, quoi.

En 1943, il fonde le Mouvement égyptien de libération nationale (MELN). Mais il n’est pas tout seul à vouloir libérer les gueux. Voilà que deux autres mouvements se mettent sur les rangs. Vous allez rire : il s’agit d’Iskra d’Hillel Schwartz et de Libération du Peuple de Marcel Israël. On restait en famille, tous issus de la bourgeoisie juive dorée sur tranche, n’empêche que c’était de la concurrence. En plus de ça, par malchance, il y avait peu d’ouvriers dans le pays à cette époque. Surtout des paysans, qui ne réagissaient pas terriblement au « travail de masse »

Une fusion des principaux mouvements intervient quand même en mai 1947, mais elle est de courte durée.
En août 1950, Henri Curiel est fichu à la porte de l’Egypte par le roi Farouk. Commence alors une errance en Italie d’abord puis en France où il s’abouche avec le PC français.
Je vous conseille de lire la suite en lien. Sachez simplement qu’il sera loin de rester inactif. Il tentera de jouer un rôle de médiateur dans le conflit israélo-palestinien. Comme le souligne sans malice Wikipédia, « Henri Curiel possède de nombreuses relations, tant en France qu'à l'étranger. Son statut d'ancien gaulliste, de juif égyptien et son action politique lui permettent de jouer un rôle d'intermédiaire. Il permet ainsi la rencontre entre Abraham Serfaty (Maroc) et Ilan Halévy (membre du gouvernement de l'Autorité palestinienne). » Juifs tous les trois, cela devait effectivement faciliter la médiation.

Il créera par ailleurs le réseau « Solidarité » dont Gilles Perrault nous dit ceci : « De par sa formation intellectuelle et grâce à ses immenses lectures, il est dépositaire de l’expérience révolutionnaire accumulée en Europe. Il côtoie depuis des années des militants qui ont appris la clandestinité sous l’occupation nazie ou dans l’aide au FLN. Pourquoi ne pas mettre ces acquis au service des mouvements de libération nationale d’un tiers-monde dont il connaît depuis l’Egypte les difficultés à organiser la lutte ?

Ce sera Solidarité. Une centrale de prestation de services. Quelques dizaines de militants, pour la plupart français, venus de tous les milieux et de toutes les sensibilités (pasteurs protestants, syndicalistes, prêtres catholiques, membres du Parti communiste agissant à titre individuel, etc.), se mettent avec modestie au service d’autres militants venus du monde entier. Il ne s’agit point de jouer les guides politiques, mais plus simplement d’enseigner les techniques salvatrices. Repérage et rupture d’une filature ; impression de tracts et de brochures grâce à un matériel léger ; fabrication de faux papiers ; chiffrement et écriture invisible ; soins médicaux et premiers secours ; éventuellement, maniement d’armes et utilisation des explosifs ; cartographie et topographie… (…) Axée sur le tiers-monde, l’aide fut naturellement étendue aux réseaux antifascistes existant dans l’Espagne de Franco, le Portugal de Salazar et de Caetano, la Grèce des colonels, le Chili de Pinochet. »

Vous ne serez pas surpris d’apprendre que toutes ces activités ne lui créèrent pas que des amis. Le 4 mai 1978, Henri Curiel était abattu devant chez lui. Ses assassins courent toujours.  http://france-licratisee.hautetfort.com/

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