Continuons notre petit tour d’horizon. Comme la Tunisie est à l’ordre du jour, intéressons-nous aux débuts du communisme dans ce pays.
Le Parti communiste tunisien (PCT) est fondé en 1920, à l'époque du protectorat français. Ce n’est pas à proprement parler Georges Adda qui va le créer, car il avait quatre ans à l’époque. Mais puisque le portail des juifs tunisiens, www.harissa.com proclame fièrement ce qui suit, nous n’allons pas être plus royalistes que le roi. Voici donc ce qu’on peut lire sur leur site : « GEORGES ADDA, MILITANT FONDATEUR DU PARTI COMMUNISTE TUNISIEN ».
En tout cas, s’être engagé au parti semble avoir été un brevet de longue vie, car Mohamed Nafaâ qui en sera le premier secrétaire de 1946 à 1981, a vécu de 1917 à 2007 et son compagnon de combat, Georges Adda, a fait mieux encore: né en 1916 à Tunis, il est mort en 2008, toujours à Tunis, à l’âge de 92 ans.
Dès ses 18 ans, en 1934, il adhère au PCT dont il deviendra très vite l’un des principaux dirigeants. Nous sommes dans le contexte (en URSS) de la collectivisation forcée des terres agricoles assorties de la persécution et des massacres dirigés contre les koulaks (entre autres). Des millions de victimes qui ne serviront même pas : la Russie premier exportateur de céréales au monde sous les tsars, devient définitivement un pays importateur sous l’appellation URSS. Une belle réussite.
Adda sera notamment responsable des jeunesses communistes du pays dès 1936 et milite ardemment pour les « droits de l’homme ». Le parti communiste n’est pas particulièrement apprécié du protectorat français, pas plus que les mouvements militant pour l’indépendance du pays, si bien qu’il connaît à diverses reprises la prison et la résidence surveillée : de septembre 1935 à avril 1936, d’avril 1940 à novembre 1943, de 1952 à 1955.
Arrive finalement l’indépendance de la Tunisie, en 1956. Il est toujours membre de la direction du PCT jusqu’en 1957, puis directeur de son hebdomadaire en langue française, L'Avenir de la Tunisie. Le PCT sera interdit en 1963 par Bourguiba puis autorisé à nouveau à partir de 1981, par le même. Bien vidé de sa substance, il n’était plus guère dangereux. On pouvait donc le laisser batifoler.
Georges Adda se présentait lui-même comme un juif tunisien antisioniste, militant pour la cause palestinienne. Ce qui fait qu’il ne fut que très médiocrement regretté par le CRIF et consorts.
Il a écrit dans Jeune Afrique, le 15 octobre 2006, le texte suivant qui vous permettra de mieux comprendre pourquoi :
« Je viens de loin. Les Berbères, mes ancêtres, ont connu les Phéniciens, les Romains, les Vandales, les Arabes, les Normands, les Turcs et les Français qui ont successivement occupé mon pays, devenu indépendant il y a seulement un demi-siècle. Certains de ces Berbères se sont convertis à la religion de Moïse et leurs enfants ont résisté aux harcèlements des chrétiens, puis à ceux des soldats d’Okba Ibn Nafaa, en gardant leurs traditions (coutumes, cuisine, musique), et ils ont adopté l’arabe, qui est devenu la langue de tous.
Ainsi, la Tunisie est mon pays, et le peuple tunisien est mon peuple, mais mes convictions ne sont pas celles de ma mère et de mon père. Toutes les femmes et tous les hommes qui subissent les injustices politiques et sociales sont mes sœurs et frères. Pour la libération de mon pays, j’ai connu prisons, camps de concentration et déportation des colonialistes français. Aujourd’hui, je me dois d’apporter mon soutien au peuple palestinien martyr. S’agissant de la Palestine, il faut d’abord s’entendre sur la signification de certaines expressions telles que « communauté internationale », « légalité internationale », « droit international », etc. Ainsi, en novembre 1947, la résolution de l’ONU par laquelle les Palestiniens ont été dépouillés de leur pays devient entre les mains des deux superpuissances et des sionistes « légalité internationale » et « droit international ». Alors qu’en réalité des Palestiniens ont été victimes de la « communauté internationale ». Pour les étrangers, venus de pays lointains, cette résolution serait la réparation de la destruction du Temple, de la prétendue diaspora des enfants de Canaan, des pogroms quotidiens et les bourreaux étaient et resteront exclusivement européens.
Voici ce que déclarait à cette date Arek Edelman, qui avait été en 1943 le chef de l’insurrection du ghetto de Varsovie : « Si Israël a été créé, c’est grâce à un accord entre la Grande-Bretagne, les États-Unis et l’URSS. Pas pour expier les six millions de Juifs assassinés en Europe, mais pour se partager des comptoirs au Moyen-Orient. »
La communication, c’est-à-dire le travail de convaincre, est aujourd’hui une arme essentielle. Or, en ce domaine, les responsables palestiniens et arabes enregistrent un réel déficit. Il nous faut rappeler certaines vérités qui seront autant de points forts de notre communication. Les sionistes sont venus en Palestine en prétendant être les descendants du peuple de Canaan. Or ceux qui se réclament de Moïse sont, en réalité, issus d’anciens peuples et de régions diverses bien déterminées, très éloignées de Jérusalem et du Jourdain.
Léon Poliakov a, dans son Histoire de l’antisémitisme (Paris, Calmann-Lévy, 1961), démoli les théories sionistes qui reposent sur la soi-disant « diaspora » et sur le retour à la terre des prétendus ancêtres cananéens. De son côté, le sociologue et historien Paul Sebag, dans son Histoire des juifs de Tunisie (L’Harmattan, Paris, 1991), écrit : « Dans l’Afrique romaine, comme dans les autres provinces de l’Empire romain, il y eut très tôt d’autres juifs que des juifs de souche, dont les ancêtres étaient venus de Judée à des dates diverses. Des hommes et des femmes de toutes races et de toutes conditions se sont convertis au judaïsme, qui fit preuve aux premiers siècles de l’ère chrétienne d’une grande force de pénétration.
Lors de la conquête arabe de l’Afrique du Nord, une partie des Berbères professaient le judaïsme. Dans sa grande Histoire des Berbères, Ibn Khaldoun nous donne les noms des tribus berbères judaïsées et précise les régions où elles étaient établies, de l’est à l’ouest du Maghreb, citant entre autres les Nefoussa au sud de l’Ifriqiya les Jarâwa dans les montagnes de l’Aurès. »
Arthur Koestler a écrit en 1976 La Treizième Tribu (Calmann-Lévy, Paris, 1976) où il relate l’histoire de ses ancêtres khazars : « Le pays des Khazars, peuple d’ethnie turque, occupait une position stratégique entre la Caspienne et la mer Noire sur les grandes voies de passage où se confrontaient les grandes puissances orientales de l’époque... Cela voudrait dire que les ancêtres de ces juifs ne venaient pas des bords du Jourdain, mais des plaines de la Volga, non pas de Canaan, mais du Caucase, où l’on a vu le berceau de la race aryenne ; génétiquement, ils seraient apparentés aux Huns, aux Ouïgours, aux Magyars, plutôt qu’à la semence d’Abraham, d’Isaac ou de Jacob.
S’il en était bien ainsi, le mot “antisémitisme” n’aurait aucun sens, il témoignerait d’un malentendu également partagé par les bourreaux et par les victimes. » Le politologue italien Loris Gallico a publié une longue étude intitulée Un popolo introvabile (« Un peuple introuvable ») en 1984, où il écrit : « Il n’est plus possible de contester le fait que la majeure partie des juifs de l’Europe centro-orientale ait comme origine la dispersion et le mélange des Khazars avec d’autres populations. » Le chancelier autrichien Bruno Kreisky a donné le coup de grâce à l’idéologie sioniste en déclarant dans le Nouvel Observateur en 1981 : « Cette blague du peuple juif est un des grands mensonges de la vie... Parler de peuple juif n’a pas de sens... Sans Hitler, Israël comme pays n’aurait jamais existé... » Je ne peux terminer sans mentionner l’historien français Marc Ferro, qui dans son livre Les Tabous de l’Histoire (Nil, Paris, 2002), a consacré tout un chapitre sous le titre « Les Juifs sont-ils des sémites ? » pour mettre en pièces toute « l’architecture » sioniste et balayer les contrevérités concernant le « peuple juif », la « nation juive », la « race juive ».
On le voit, on peut constituer une énorme anthologie rassemblant des chercheurs, des historiens, des politologues qui ont invalidé les théories des sionistes, tels Alfred M. Lilienthal, Norton Mezvinsky et Maxime Rodinson, etc.
Par ailleurs, en cherchant un peu, on trouvera un très grand nombre de femmes et d’hommes qui, eux aussi, condamnent le sionisme, ou qui n’ont rien à voir avec lui.
On les trouvera dans tous les pays, ils sont de toutes les confessions et de toutes les convictions politiques et philosophiques, car la lutte antisioniste ne doit pas être une affaire judéo-juive, ni judéo-palestinienne ou judéo-arabe. La lutte contre le sionisme doit se développer dans chaque peuple et à l’intérieur de chaque peuple.
Après avoir cherché une terre dite « promise » entre l’Ouganda et l’Argentine, Theodor Herzl a jeté son dévolu sur la Palestine, l’ancienne Canaan des rois David et Salomon. Et pour convaincre les grandes puissances occidentales, il lance, le 14 février 1897, son livre L’État des Juifs. On peut y lire : « Pour l’Europe, nous constituerons là-bas (en Palestine) un morceau du rempart contre l’Asie, nous serons la sentinelle avancée de la civilisation contre la barbarie. » Mais la barbarie se trouvait bien loin des bords du Jourdain. Elle se trouvait dans la Russie de Pouchkine et de Tolstoï, dans la Pologne de Chopin où les pogroms étaient quotidiens, au cœur de l’Europe dans l’Allemagne de Goethe et de Beethoven, avec les camps de la mort et les fours crématoires où ont été exterminés entre 1933 et 1945, par des Européens, plus de 5 millions de Polonais, de Russes, d’Allemands, de Français, de Hongrois, etc., eux aussi tous européens, de religions hébraïque et chrétienne.
Nous devons rappeler ces données aux étrangers qui sont venus, il y a plus d’un demi-siècle, occuper la Palestine, ainsi qu’aux opinions publiques européenne et américaine.
Il faut aussi rappeler que les survivants de cette apocalypse et leurs descendants ont des droits imprescriptibles. Ils ont d’abord le droit au retour dans leur Europe natale. Ils ont droit au dédommagement sur leurs terres natales. Il faut encore rappeler sans relâche qu’on n’a jamais vu un Palestinien ou un Arabe pousser un homme de religion hébraïque ou d’origine cultuelle hébraïque dans un four crématoire. Comme il faut toujours rappeler qu’en 1941, en pleine tourmente, un roi arabe, le roi du Maroc Mohammed V, dont le pays était occupé par l’armée française, a refusé d’appliquer dans son pays les lois antijuives en criant au général Charles Noguès : « Ne touchez pas à mes juifs ! »
Il nous faut donc, sans aucune gêne, parler du génocide qui a bouleversé l’Europe.
Le jour où nous enlèverons ce génocide des mains des sionistes - qui en font un fonds de commerce - pour le faire entrer dans le patrimoine de l’Humanité, le peuple palestinien remportera une très grande victoire. Un dernier mot. Les Palestiniens ont une arme : le regard du dominé, du spolié. Je crois que, sur la terre palestinienne, les sionistes ne craignent plus beaucoup les engins explosifs ou les tirs de roquettes. En revanche, ils craignent de plus en plus les regards qui les entourent de toutes parts, qui les poursuivent, qui les encerclent, les étouffent et les asphyxient. Ces regards les font continuellement trembler. Ils dorment entourés des regards des opprimés qui n’aspirent avec raison qu’à la libération de leur pays. » http://france-licratisee.hautetfort.com/
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