Les XVe-XVIe siècles constituent un véritable tournant de l’histoire européenne car les premiers voyages maritimes d’exploration y sont associés. Les causes de ces expéditions lointaines sont connues et multiples : conversion des païens, goût de l’aventure, recherche des épices et de l’or.
Transportées depuis l’Asie, les épices passaient d’intermédiaire en intermédiaire Chinois, Persans, Arméniens, Arabes, etc. Les prix de ces marchandises précieuses étaient donc élevés quand les marchés d’Europe étaient enfin atteints. L’idée apparut alors de découvrir les routes menant directement aux zones de production, c’est-à-dire aux Indes. Les principales tentatives eurent lieu à l’ouest - et l’Amérique fut découverte - ou vers le Sud, au-delà des rivages africains connus à l’époque. C’est cette dernière route que suivirent les marins portugais.
En 1413, Madère et Porto Santo sont reconnus et, en 1439, c’est le tour de l’archipel des Açores. Les Portugais poussent toujours plus loin et, en 1434, Gil Eanes franchit le cap Bojador.
Désormais, la découverte portugaise allait pouvoir véritablement commencer.
En 1445, le cap Vert et le golfe de Guinée sont atteints. En 1445, le monopole portugais risquant de se voir contester par les autres puissances européennes, le pape Nicolas V confirme les droits de Lisbonne par la bulle Romanus Pontifex. L’Afrique est officiellement domaine portugais et toutes les conquêtes et installations y sont par avance légitimées. L’encouragement à poursuivre les découvertes est ainsi donné. La même année, le prince Henri le Navigateur commissionne Ca Da Mosto et Uso di Mare pour l’exploration des côtes au sud du cap Vert et dans l’estuaire du fleuve Gambie.
A la fin du XVe siècle une accélération est donnée au mouvement qui est entamé par Diego Cao, lequel atteint l’embouchure du rio Poderoso, l’actuel fleuve Zaïre, en avril 1483. En 1486, il entreprend un second voyage plus loin encore vers les rivages inconnus du Sud et il longe la côte de l’actuelle Namibie où il disparaît.
Le 25 décembre 1487, Bartolomeu Dias atteint la baie d’Angra das Voltas où est bâtie l’actuelle ville de Ludoritz. En janvier 1488, il longe le littoral atlantique de la région comprise entre l’embouchure du fleuve Orange et le cap des Tempêtes qui sera ultérieurement baptisé “Bonne-Espérance”. Celui-ci est d’ailleurs doublé sans que les navigateurs s’en aperçoivent et, le 3 février 1488, les navires portugais jettent l’ancre dans la baie de Mossei dans l’océan Indien.
Le traité de Tordesilhas fut signé en 1494. Il partageait le monde entre les deux puissances ibériques ; l’expansion pouvait donc reprendre, avec une priorité politique pour Lisbonne : la découverte de la route des Indes. En 1495, Manuel 1er succède à Jean II : c’est sous son règne qu’elle fut ouverte.
Le 8 juillet 1497, Vasco de Gama quitte Lisbonne. Le 7 novembre, avec ses quatre navires, il jette l’ancre dans la baie de Sainte-Hélène, au nord-ouest du Cap. Puis, le 22 novembre, il double le Cap et “remonte” le long du littoral est-africain. Comme il célèbre la naissance du Rédempteur quelque part sur un rivage inconnu, il donne à cette contrée le nom de Natal qui lui est resté depuis. En 1498, il parvient aux Indes, ce but mythique de l’épopée maritime lusitanienne, presque un siècle après son commencement. En 1499, l’expédition est de retour au Portugal.
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