Tout le monde a entendu parler de cette ordure de Custer (lieutenant-colonel Armstrong Custer), ce que le Nouveau Monde a produit de meilleur en matière d’arrivisme, d’infatuation, de poudre aux yeux et de lâcheté. Custer tirait gloire de massacrer les villages cheyennes, ne distinguant pas, par souci de justice sans doute, femmes, enfants et braves, lesquels n’avaient guère les armes suffisantes pour faire face à la technologie yankee.
Cela n’empêcha pas ce « héros » d’être écrasé, à Little Bighorn, à la date bénite du 24 juin 1876, par les Sioux conduits par leurs chefs Gall et Crazy Horse.
Tout patriote devrait célébrer cet évènement digne de mémoire.
Sitting Bull (v. 1834-1890), l’un des chefs sioux, n’était pas présent à cette victoire, qui s’avéra vaine tellement le destin historique était contraire aux peuples indiens.
Sitting Bull s’appelait, de son vrai nom, Tatanka Yotaka. En 1867, il s’opposa à l’annexion par le gouvernement U.S., des terres de son peuple. Après la bataille de Little Bighorn, il dut s’enfuir au Canada, poursuivi par la haine de ses ennemis.
Etant revenu aux Etats-Unis, l’industrie du spectacle tenta de le récupérer en le faisant participer au Wild West show du viandard Buffalo Bill. Sa déchéance parut s’achever, avec ce qui restait de son peuple, dans une réserve, à Wounded Knee, dans le Dakota du sud. Mais un sursaut d’orgueil transforma sa fin en martyre glorieux. Wovoka, un prophète de la tribu des Paiutes, avait enseigné à ses frères une religion qui annonçait, par la pratique de la danse de l’Esprit, le retour aux terres natales, la résurrection des ancêtres, la fin de la colonisation. Les autorités, après avoir assassiné le 15 décembre 1890 Sitting Bull, soupçonné d’être l’inspirateur de ces aspirations subversives, massacrèrent 200 Indiens désarmés.
Presque un siècle plus tard, le 27 février 1973, des membres de l’American Indian Movement s’emparèrent de Wounded Knee. Deux Indiens furent tués. Après un siège de soixante jours, les représentants du mouvement furent reçus à la Maison Blanche. On leur jura que le Congrès écouterait leurs doléances.
Aucune démarche ne fut entreprise pour donner suite à cette promesse.
Voilà des extraits de discours tenus par Sitting Bull, magnifiques textes qui n’ont pas vieilli, et qui sont en mesure d’inspirer tous les êtres attachés à leur terre :
« Voyez Mes frères, le printemps est venu ; la terre a reçu l’étreinte du soleil, et nous verrons bientôt les fruits de cet amour !
Chaque graine s’éveille et de même chaque animal prend vie. C’est à ce mystérieux pouvoir que nous devons nous aussi notre existence ; c’est pourquoi nous concédons à nos voisins, même à nos voisins animaux, le même droit qu’à nous d’habiter cette terre.
Pourtant, écoutez-moi, vous tous, nous avons maintenant affaire à une autre race, petite, faible quand nos pères l’on rencontrée pour la première fois, mais aujourd’hui grande et arrogante. Assez étrangement, ils ont dans l’idée de cultiver le sol et l’amour de posséder est chez eux une maladie. Ces gens-là ont établi beaucoup de règles que les riches peuvent briser mais non les pauvres. Ils prélèvent des taxes sur les pauvres et les faibles pour entretenir les riches qui gouvernent. Ils revendiquent notre mère à tous, la terre, pour leurs propres usages et se barricadent contre leurs voisins ; ils la défigurent avec leurs constructions et leurs ordures. Cette nation est pareille à un torrent de neige fondue qui sort de son lit et détruit tout sur son passage.
Nous ne pouvons vivre côte à côte. »
(Discours prononcé en 1875)
« Quel traité le blanc a-t-il respecté que l’homme rouge ait rompu ? Aucun.
Quel traité l’homme blanc a-t-il jamais passé avec nous et respecté ? Aucun.
Quand j’étais enfant, les Sioux étaient maîtres du monde ; le soleil se levait et se couchait sur leur terre ; ils menaient dix mille hommes au combat.
Où sont aujourd’hui les guerriers ?
Qui les a massacrés ?
Où sont nos terres ?
Qui les possède ?
Quel homme blanc peut-il dire que je lui ai jamais volé sa terre ou le moindre sou ? Pourtant ils disent que je suis un voleur.
Quelle femme blanche, même isolée, ai-je jamais capturée ou insultée ? Pourtant ils disent que je suis un mauvais Indien.
Quel homme blanc m’a jamais vu saoul ?
Qui est jamais venu à moi affamé et reparti le ventre vide ?
Qui m’a jamais vu battre mes femmes ou maltraiter mes enfants ?
Quelle loi ai-je violée ?
Ai-je tort d’aimer ma propre loi ?
Est-ce mal pour moi parce que j’ai la peau rouge ?
Parce que je suis un Sioux ?
Parce que je suis né là où mon père a vécu ?
Parce que je suis prêt à mourir pour mon peuple et mon pays ? »
« Je tiens à ce que tous sachent que je n’ai pas l’intention de vendre une seule parcelle de nos terres ; je ne veux pas non plus que les Blancs coupent nos arbres le long des rivières ; je tiens beaucoup aux chênes dont les fruits me plaisent tout spécialement. J’aime à observer les glands parce qu’ils endurent les tempêtes hivernales et la chaleur de l’été, et - comme nous-mêmes - semblent s’épanouir par elles. »
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