La France est sortie victorieuse mais exsangue de la grande guerre fratricide à laquelle se sont livrés les Européens de 1914 à 1918. Son capital humain a fondu dans la tourmente comme en témoignent encore ces monuments aux morts où, jusque dans le plus modeste village, s'alignent les noms de soldats tombés au champ d'honneur (souvent le même patronyme revient à plusieurs reprises, ce qui révèle la disparition de tous les mâles d'un clan familial). D'où la conviction, partagée par beaucoup de Français, qu'il est devenu impératif de ménager le sang d'un peuple qui a beaucoup donné. Les anciens combattants, revenus du grand massacre mais conservant dans leur chair et leur âme la marque de l'apocalypse, sont les plus ardents partisans d'une paix durable. D'accord en cela avec leurs homologues allemands, ils veulent que soit enterrée une fois pour toutes, de part et d'autre du Rhin, la hache de guerre. A cet effet des rencontres franco-allemandes sont organisées, auxquelles participent, en 1934, les animateurs des deux principales associations françaises d'anciens combattants, Jean Goy pour l'Union nationale des combattants (plutôt à droite) et Henri Pichot pour l'Union fédérale (plutôt à gauche). Nombre d'anciens combattants seront d'accord avec l'un d'entre eux, Marcel Déat, lorsqu'il déclarera, en mai 1939, dans un article retentissant de L'Œuvre, ne pas vouloir « mourir pour Dantzig ».
Cette volonté de paix se heurte à un antigermanisme exacerbé, que l'on rencontre tant à droite qu'à gauche, Le phénomène remonte, pour l'essentiel, aux lendemains de 1870. Le Boche est alors le barbare et cette germanophobie n'épargne même pas les milieux scientifiques puisque nombre d'universitaires français entreprennent de «démontrer» que, depuis la fin de l'Antiquité, tout oppose, dans l'histoire de l'Occident, les raffinements de la civilisation latine et les brutalités de la barbarie teutonne... L'hystérie antigermanique atteint des sommets pendant la guerre de 1914/1918, comme l'a montré Alain de Benoist dans un récent numéro de l'excellente revue Enquête sur l'histoire. Ainsi, certains auteurs affirment que l'Allemagne « a des aptitudes naturelles à la débauche », la famille y étant « dissolue et rongée d'immoralité ». Rien d'étonnant à cela, puisque « au point de vue physique et chimique, il y a plus de différence entre un Français et un Allemand qu'entre un Européen et un Africain ». Conclusion logique : « Il y a en Europe vingt millions d'Allemands de trop. L'Europe ne pourra vivre en paix que lorsqu'elle aura été débarrassée de ces vingt millions d'Allemands, d'une façon ou d'une autre ». Ces délires ne disparaissent pas avec la fin du conflit de 1914/1918. On les voit ressurgir en force au moment des accords de Munich. En particulier sous la plume d'Henri de Kérillis, directeur du quotidien L'Epoque, fondé grâce à l'appui financier du banquier Louis Dreyfus. Homme de droite d'abord farouchement anticommuniste, Kérillis s'est ensuite révélé un tout aussi farouche partisan de l'URSS, par haine de l'Allemagne. Il écrit dans son journal, le 18 juillet 1939 : « L'Allemagne est incorrigible et incurable. Nous devons en terminer avec elle. Le peuple allemand doit être exterminé ». Le lendemain, dans Le Populaire, Léon Blum approuve : « Je pense comme lui et il pense comme moi ».
La grande coalition des fossoyeurs allait réussir à pousser la France dans la tombe.
P.V National Hebdo du 17 au 23 juillet 1997
Cette volonté de paix se heurte à un antigermanisme exacerbé, que l'on rencontre tant à droite qu'à gauche, Le phénomène remonte, pour l'essentiel, aux lendemains de 1870. Le Boche est alors le barbare et cette germanophobie n'épargne même pas les milieux scientifiques puisque nombre d'universitaires français entreprennent de «démontrer» que, depuis la fin de l'Antiquité, tout oppose, dans l'histoire de l'Occident, les raffinements de la civilisation latine et les brutalités de la barbarie teutonne... L'hystérie antigermanique atteint des sommets pendant la guerre de 1914/1918, comme l'a montré Alain de Benoist dans un récent numéro de l'excellente revue Enquête sur l'histoire. Ainsi, certains auteurs affirment que l'Allemagne « a des aptitudes naturelles à la débauche », la famille y étant « dissolue et rongée d'immoralité ». Rien d'étonnant à cela, puisque « au point de vue physique et chimique, il y a plus de différence entre un Français et un Allemand qu'entre un Européen et un Africain ». Conclusion logique : « Il y a en Europe vingt millions d'Allemands de trop. L'Europe ne pourra vivre en paix que lorsqu'elle aura été débarrassée de ces vingt millions d'Allemands, d'une façon ou d'une autre ». Ces délires ne disparaissent pas avec la fin du conflit de 1914/1918. On les voit ressurgir en force au moment des accords de Munich. En particulier sous la plume d'Henri de Kérillis, directeur du quotidien L'Epoque, fondé grâce à l'appui financier du banquier Louis Dreyfus. Homme de droite d'abord farouchement anticommuniste, Kérillis s'est ensuite révélé un tout aussi farouche partisan de l'URSS, par haine de l'Allemagne. Il écrit dans son journal, le 18 juillet 1939 : « L'Allemagne est incorrigible et incurable. Nous devons en terminer avec elle. Le peuple allemand doit être exterminé ». Le lendemain, dans Le Populaire, Léon Blum approuve : « Je pense comme lui et il pense comme moi ».
La grande coalition des fossoyeurs allait réussir à pousser la France dans la tombe.
P.V National Hebdo du 17 au 23 juillet 1997
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