❐ Au matin du 3 juillet 1940, il fait très beau à Mers el-Kébir. Dans cette vaste et solide base navale, à la périphérie d'Oran, - l'escadre de haute mer de la marine française a trouvé refuge, conduite par les cuirassés Dunkerque et Strasbourg. Les marins français ont vu avec étonnement une armada se présenter, à six heures et demi, au large de Mers el-Kébir. A 10 h 10, le commandant du Strasbourg reçoit de l'Amirauté un inquiétant message : « Flotte anglaise venue proposer un armistice inacceptable. » D'autant plus inacceptable qu'en fait d'armistice, il s'agit plutôt d'une reddition pure et simple ... Partie de Gibraltar, croise au large une force composée des cuirassés Hoad, Valiant, Resolution, du porte-avions Ark-Royal, de deux croiseurs et onze destroyers. Son chef, l'amiral Somerville, a reçu de Londres mission d'enjoindre à la flotte française de se rendre aux forces britanniques : « Les navires français doivent accepter nos conditions, ou se saborder ou être coulés avant la nuit. »
La flotte française était le cauchemar de Churchill. Dès le 12 juin, il avait pris l'amiral Darlan à part pour l'adjurer de ne jamais céder la flotte aux Allemands. Darlan avait eu un haut-le-cœur : cela allait de soi et il fallait être Anglais pour en douter... Sa parole néanmoins donnée, il l'avait renouvelée le 18 juin, accompagnée de celle du maréchal Pétain. Churchill avait même pu prendre connaissance des ordres secrets envoyés par Darlan pour le sabordage éventuel des navires français.
Faisant fi de ces engagements, Churchill prépare, dès la semaine qui suit la signature de l'armistice franco-allemand, une opération de grand style, baptisée «Catapulte», destinée à anéantir la flotte française. C'est donc en application des ordres de Londres que l'amiral Somerville transmet à son homologue français, l'amiral Gensoul, un ultimatum volontairement conçu en termes inacceptables.
Sur les navires français encore à quai, les - salves pleuvent à partir de 17 h 54. Tirées par des «alliés» qui ont déjà royalement laissé tomber les Français à Dunkerque ... Le Bretagne et le Provence, touchés à mort sont en flammes et coulent. Les explosions se succèdent et une épaisse fumée couvre d'un voile de deuil l'agonie - des Français. Le Dunkerque s'échoue. Seul le Strasbourg parvient à forcer le passage pour gagner la haute mer, en dépit des attaques répétées des avions torpilleurs partis de l'Ark Royal. Les cadavres de plus de 1 300 marins français, assassinés par la traîtrise anglaise, gisent à Mers el-Kébir. Ce ne seront pas les derniers de la guerre...
De Londres, de Gaulle fait un discours pour justifier la destruction des navires français : « L'ennemi les aurait un jour employés soit contre l'Angleterre soit contre notre propre Empire. Eh bien ! je dis sans ambages qu'il vaut mieux qu'ils aient été détruits. »
Henri Béraud dénonça, avant et pendant la guerre, la duplicité anglaise. Ce qu'on ne lui pardonna pas : il fut condamné à mort en 1945 et la vraie raison de cette condamnation est la publication, en 1935, d'un talentueux réquisitoire intitulé Faut-il réduire l'Angleterre en esclavage ? où il rappelait : « John Bull n'a qu'une politique : celle de ses banquiers et de ses marchands ; les droits et les besoins d'autrui n'ont, au regard de la Cité, pas plus d'importance que la peau d'un Boer ou le ventre creux d'un Hindou, c'est-à-dire qu'ils n'en ont exactement aucune. »
✍ Pierre VIAL National Hebdo du 30 juin au 6 juillet 1994
La flotte française était le cauchemar de Churchill. Dès le 12 juin, il avait pris l'amiral Darlan à part pour l'adjurer de ne jamais céder la flotte aux Allemands. Darlan avait eu un haut-le-cœur : cela allait de soi et il fallait être Anglais pour en douter... Sa parole néanmoins donnée, il l'avait renouvelée le 18 juin, accompagnée de celle du maréchal Pétain. Churchill avait même pu prendre connaissance des ordres secrets envoyés par Darlan pour le sabordage éventuel des navires français.
Faisant fi de ces engagements, Churchill prépare, dès la semaine qui suit la signature de l'armistice franco-allemand, une opération de grand style, baptisée «Catapulte», destinée à anéantir la flotte française. C'est donc en application des ordres de Londres que l'amiral Somerville transmet à son homologue français, l'amiral Gensoul, un ultimatum volontairement conçu en termes inacceptables.
Sur les navires français encore à quai, les - salves pleuvent à partir de 17 h 54. Tirées par des «alliés» qui ont déjà royalement laissé tomber les Français à Dunkerque ... Le Bretagne et le Provence, touchés à mort sont en flammes et coulent. Les explosions se succèdent et une épaisse fumée couvre d'un voile de deuil l'agonie - des Français. Le Dunkerque s'échoue. Seul le Strasbourg parvient à forcer le passage pour gagner la haute mer, en dépit des attaques répétées des avions torpilleurs partis de l'Ark Royal. Les cadavres de plus de 1 300 marins français, assassinés par la traîtrise anglaise, gisent à Mers el-Kébir. Ce ne seront pas les derniers de la guerre...
De Londres, de Gaulle fait un discours pour justifier la destruction des navires français : « L'ennemi les aurait un jour employés soit contre l'Angleterre soit contre notre propre Empire. Eh bien ! je dis sans ambages qu'il vaut mieux qu'ils aient été détruits. »
Henri Béraud dénonça, avant et pendant la guerre, la duplicité anglaise. Ce qu'on ne lui pardonna pas : il fut condamné à mort en 1945 et la vraie raison de cette condamnation est la publication, en 1935, d'un talentueux réquisitoire intitulé Faut-il réduire l'Angleterre en esclavage ? où il rappelait : « John Bull n'a qu'une politique : celle de ses banquiers et de ses marchands ; les droits et les besoins d'autrui n'ont, au regard de la Cité, pas plus d'importance que la peau d'un Boer ou le ventre creux d'un Hindou, c'est-à-dire qu'ils n'en ont exactement aucune. »
✍ Pierre VIAL National Hebdo du 30 juin au 6 juillet 1994
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