❒ En cette fin du Ve siècle deux mondes sont face à face. D'un côté, Xerxès, le Grand Roi des Perses, et son empire cosmopolite composé, si l'on en croit Hérodote, de quarante-six peuples... De l'autre, la Grèce. C'est-à-dire la matrice historique de cette culture européenne dont sont porteurs, aujourd'hui, ceux qui, en France et dans tous les autres pays d'Europe, se battent pour leurs racines, leur identité, leur peuple et leur terre.
Après les vains efforts de son père Darius, tenu en échec par les hoplites athéniens à Marathon (490), Xerxès entend soumettre à son fouet ces Grecs qui osent récuser l'honneur d'être vassalisés par une superpuissance porteuse d'un nouvel ordre mondial (l'empire des Perses achéménides reprend les visées hégémoniques des empires orientaux qui l'ont précédé - empire babylonien et empire assyrien). Il y a donc confrontation entre deux civilisations, deux cultures, deux conceptions du monde. Le combat des guerriers grecs contre l'impérialisme oriental constitue un enjeu fondamental : « Il ne s'agissait pas seulement, écrit François Chamoux, de la vie et de l'indépendance d'un peuple, mais de l'avenir d'une civilisation (...) Cette fois il ne s'agissait pas d'un conflit ordinaire, où la "guerre, mère de toutes les choses", comme disait Héraclite, opposait les humains et leurs convoitises » ; l'entreprise de Xerxès, en effet, « apparaissait comme une tentative pour imposer à la Grèce non seulement une domination étrangère, mais aussi une philosophie politique, celle des grands états orientaux où, sous l'autorité du souverain de droit divin, vivent non des citoyens, mais des sujets, foule anonyme et servile où l'individu se trouve noyé. » Les guerriers grecs « ont défendu par les armes l'idéal juridique d'une cité composée d'hommes libres. »
Pour briser les Hellènes, Xerxès, après avoir conclu une entente avec Carthage, lance sur la Grèce une armée composite mais dont la masse numérique est effrayante (Hérodote parle, avec peut-être un peu d'exagération, d'un million sept cent mille hommes... ). C'est la plus formidable machine de guerre qu'ait jamais vu le monde méditerranéen.
La nouvelle invasion provoque une réunion panhellénique sur l'Isthme de Corinthe. Oubliant leurs rivalités, les cités grecques proclament l'union sacrée et confient le commandement des armées aux Spartiates.
L'ennemi occupant déjà le nord de la Grèce, Il faut ralentir au maximum sa progression pour pouvoir organiser la résistance du Péloponnèse. Un des rois de Sparte, Léonidas, prend la tête d'une petite troupe et vient occuper le passage des Thermopyles (« la porte des eaux chaudes », nom dû à des sources sulfureuses.) Entre les pentes escarpées de l'Œta et la mer, Il n'y a que la largeur d'une chaussée. Assaut après assaut, pendant plusieurs jours, les armées de Xerxès essayent de forcer le passage. Léonidas et ses trois cents Spartiates se souviennent du principe qu'on inculque, chez eux, au futur guerrier : on ne recule pas jamais. Léonidas et les siens se font donc tuer sur place, jusqu'au dernier.
Ce sacrifice sauva la Grèce. Aux Thermopyles, sur la roche fut gravé : « Passant, va dire à Sparte que nous sommes morts ici pour obéir à ses lois. »
✍ Pierre VIAL National hebdo du 11 au 17 août 1994
Après les vains efforts de son père Darius, tenu en échec par les hoplites athéniens à Marathon (490), Xerxès entend soumettre à son fouet ces Grecs qui osent récuser l'honneur d'être vassalisés par une superpuissance porteuse d'un nouvel ordre mondial (l'empire des Perses achéménides reprend les visées hégémoniques des empires orientaux qui l'ont précédé - empire babylonien et empire assyrien). Il y a donc confrontation entre deux civilisations, deux cultures, deux conceptions du monde. Le combat des guerriers grecs contre l'impérialisme oriental constitue un enjeu fondamental : « Il ne s'agissait pas seulement, écrit François Chamoux, de la vie et de l'indépendance d'un peuple, mais de l'avenir d'une civilisation (...) Cette fois il ne s'agissait pas d'un conflit ordinaire, où la "guerre, mère de toutes les choses", comme disait Héraclite, opposait les humains et leurs convoitises » ; l'entreprise de Xerxès, en effet, « apparaissait comme une tentative pour imposer à la Grèce non seulement une domination étrangère, mais aussi une philosophie politique, celle des grands états orientaux où, sous l'autorité du souverain de droit divin, vivent non des citoyens, mais des sujets, foule anonyme et servile où l'individu se trouve noyé. » Les guerriers grecs « ont défendu par les armes l'idéal juridique d'une cité composée d'hommes libres. »
Pour briser les Hellènes, Xerxès, après avoir conclu une entente avec Carthage, lance sur la Grèce une armée composite mais dont la masse numérique est effrayante (Hérodote parle, avec peut-être un peu d'exagération, d'un million sept cent mille hommes... ). C'est la plus formidable machine de guerre qu'ait jamais vu le monde méditerranéen.
La nouvelle invasion provoque une réunion panhellénique sur l'Isthme de Corinthe. Oubliant leurs rivalités, les cités grecques proclament l'union sacrée et confient le commandement des armées aux Spartiates.
L'ennemi occupant déjà le nord de la Grèce, Il faut ralentir au maximum sa progression pour pouvoir organiser la résistance du Péloponnèse. Un des rois de Sparte, Léonidas, prend la tête d'une petite troupe et vient occuper le passage des Thermopyles (« la porte des eaux chaudes », nom dû à des sources sulfureuses.) Entre les pentes escarpées de l'Œta et la mer, Il n'y a que la largeur d'une chaussée. Assaut après assaut, pendant plusieurs jours, les armées de Xerxès essayent de forcer le passage. Léonidas et ses trois cents Spartiates se souviennent du principe qu'on inculque, chez eux, au futur guerrier : on ne recule pas jamais. Léonidas et les siens se font donc tuer sur place, jusqu'au dernier.
Ce sacrifice sauva la Grèce. Aux Thermopyles, sur la roche fut gravé : « Passant, va dire à Sparte que nous sommes morts ici pour obéir à ses lois. »
✍ Pierre VIAL National hebdo du 11 au 17 août 1994
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