mardi 19 août 2025

Victoire sur le nazisme et le militarisme : Ni l’oubli ni la réécriture de l’histoire

 

par Jean Pégouret

À l’occasion de la célébration le 3 septembre 2025 à Pékin du 80ème anniversaire de la capitulation du Japon en présence des présidents Xi Jinping et Vladimir Poutine, cet article à paraître dans Dialogue France Chine rappelle que si la paix a toujours été recherché depuis l’Antiquité, elle n’est durable que ni dans l’oubli, ni dans la falsification de l’histoire.

Alors que nous célébrons le 80ème anniversaire de la victoire commune contre le nazisme et le militarisme et que certains en Europe cherchent à réécrire l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, en substituant par exemple la commémoration du 6 juin 1944 (débarquement en Normandie) à celle du 8 mai 1945 (victoire sur le nazisme), il est essentiel de rappeler une vérité historique incontournable : les peuples de Chine et d’Union soviétique ont payé le plus lourd tribut dans la lutte contre le fascisme.

La Chine a eu plus de 21 millions de victimes civiles et militaires durant la Guerre de Résistance contre l’agression japonaise (1937-1945) et l’URSS, 27 millions de morts. Il faut les comparer aux pertes françaises, qui s’élevèrent à environ 600 000 morts, et aux pertes américaines, à environ 400 000.

Ces chiffres rappellent une évidence : sans le sacrifice héroïque de l’Armée rouge et la résistance chinoise, la victoire contre les forces de l’Axe aurait été impossible.

Il ne faut pas oublier non plus que les populations des pays agresseurs, l’Allemagne et le Japon, ont elles aussi payé le prix du militarisme de leurs dirigeants avec respectivement 7,3 et 2,9 millions de morts.

Nous devons résister à toute tentative de réécriture de l’histoire car une paix véritable et durable qui honore toutes les victimes ne peut se construire sur l’oubli, le mensonge ou l’humiliation.

La quête de paix, une constante depuis l’Antiquité

Dès le Ve siècle avant notre ère, les philosophes grecs avaient réfléchi aux conditions de la paix. Aristote considérait que la paix était l’état naturel des sociétés bien gouvernées et Thucydide montrait comment la paix fragile après les guerres médiques avait conduit à la guerre du Péloponnèse.

La pensée chinoise antique à la même époque avait développé des concepts sophistiqués en la matière. Confucius prônait l’harmonie sociale comme fondement de la gouvernance vertueuse. Dans son ouvrage «L’Art de la Guerre», Sun Tzu enseignait que «le meilleur général est celui qui gagne sans combattre». Le concept de tianxia envisageait un ordre mondial harmonieux.

Ces traditions nées dans des contextes de guerre dans des civilisations éloignées dans l’espace montrent que la paix a toujours été perçue comme un idéal.

Tirer les leçons de l’histoire

L’histoire montre que les traités humiliants et les paix «punitives» engendrent de nouveaux conflits. Le Congrès de Vienne en 1815 après les guerres napoléoniennes et l’écrasement des aspirations nationales a nourri les révolutions du XIXe siècle. L’humiliation de l’Allemagne au Traité de Versailles en 1919 a alimenté l’ascension du nazisme. La division du monde en 1945 a créé des tensions durables qui s’exacerbent aujourd’hui.

Certaines initiatives de paix fondées sur la «main tendue» et le respect mutuel sont des exemples de réussites comme la réconciliation franco-allemande d’après 1945 puis la construction européenne. L’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS) a permis depuis 1995 la résolution pacifique des contentieux frontaliers sino-russes.

La Chine fait la promotion d’une communauté d’avenir partagé pour l’humanité et travaille au développement commun en Afrique et en Asie plutôt qu’à un China First. Contrairement à l’Europe, la Chine n’a pas vécu de «moment Nuremberg» complet mais a choisi une voie équilibrée combinant la mémoire historique comme le Mémorial de Nanjing, la diplomatie pragmatique privilégiant le développement économique et la coopération régionale. Une paix durable se construit en effet sur la justice et le respect mutuel, pas sur la vengeance

Assurer la paix au quotidien

La transmission de la mémoire historique, la construction de ponts entre les peuples et le rôle des jeunes sont des axes fondamentaux. L’éducation des jeunes générations ne doit pas s’interrompre. Les films et les séries consacrées au courage et au sacrifice des combattants contribuent à entretenir la mémoire de ces luttes. Ces productions existent et doivent être diffusées largement et réactualisées au fil des nouveaux codes de communication.

Les lieux de mémoire comme le Mémorial de Nanjing servent à rappeler ce qui ne doit pas se reproduire. De même, les échanges universitaires entre jeunes de tous les pays doivent être développés pour briser les a priori et créer des amitiés au-delà des différences de cultures.

Les projets communs sur le climat ou la santé mondiale, les jumelages entre villes sont des occasions de partager les expériences et de montrer qu’au-delà des différences les hommes affrontent les mêmes défis et que leur avenir est partagé. La paix est le cadre qui doit prévaloir, pas le mépris ou la volonté de domination.

Dans un monde marqué par la montée des extrémismes, avec les tensions en Ukraine et au Moyen-Orient, le risque de nouvelle course aux armements, les jeunes peuvent utiliser les réseaux sociaux pour promouvoir la vérité historique et faire vivre le dialogue interculturel.

Les voyages et les séjours à l’étranger ont montré leur efficacité pour briser les préjugés, découvrir les richesses et revenir comme ambassadeurs de la paix et des échanges gagnant-gagnant.

Au moment où l’on commémore ce 80ème anniversaire à Beijing en présence notamment des présidents chinois et russe, rappelons que l’oubli et la réécriture de l’histoire seraient une nouvelle humiliation pour les peuples qui ont apporté la victoire, ainsi qu’une menace pour la paix.

Honorons nos héros en restant fidèles à la vérité historique, tout en tendant la main à tous les peuples épris de paix, car comme le disait le maréchal Zhu De : «Ceux qui oublient le passé sont condamnés à le revivre».

Chérissons la paix et préservons-la pour bâtir une civilisation de l’harmonie. «Le sage recherche l’harmonie, pas la victoire», dit un dicton chinois.

https://reseauinternational.net/victoire-sur-le-nazisme-et-le-militarisme-ni-loubli-ni-la-reecriture-de-lhistoire/

lundi 18 août 2025

Iéna : une victoire magistrale qui a mis fin à l’arrogance prussienne

 

Vous préférez évoquer les victoires plutôt que les désastres comme la retraite de Russie ? Vous avez raison. Après tout, mieux vaut relire les belles pages de gloire écrites par nos ancêtres que de revivre leurs souffrances.
Place aux victoires donc, puisque la France s’est construite dans les guerres et reste le pays qui totalise le plus de victoires devant l’Angleterre, « notre ennemi de toujours ».
En voici une, magistrale, magnifique, qui s’est déroulée à  Iéna  le 14 octobre 1806 et mit un terme à l’insolente arrogance de la Prusse.
Après l’éclatante victoire d’Austerlitz le 2 décembre 1805, qui se solda par la mise hors de combat de 14 000 soldats des forces austro-russes et la perte de 7 000 grognards de la Grande Armée, Napoléon pouvait espérer la paix.
Mais c’était sans compter sur la haine viscérale des Prussiens envers la France et notamment sur le profond mépris de la reine de Prusse envers Napoléon.
« Napoléon n’est qu’un monstre sorti de la fange », déclarait la ravissante Louise de Mecklembourg-Strelitz, « beauté à la taille parfaite, aux épaules et à la poitrine incomparables, aux lèvres vermeilles, aux grands yeux noirs et aux blonds cheveux flottants ».
Une pure merveille, je veux bien, mais une véritable peste vue du côté français.
Car cette jolie reine veut la guerre, un caprice que son bien pâle époux, Frédéric-Guillaume III de Prusse, amoureux transi, serait bien incapable de lui refuser.
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C’est ainsi que la Prusse, la Russie, la Suède et le Royaume-Uni, forment la quatrième coalition contre la France, alignant 150 000 hommes.
À Berlin règne une forfanterie insensée. La reine, qui considère que tout accord avec Napoléon est une humiliation suprême, clame haut et fort « Nous ferons la guerre ». Excellente cavalière, elle se fait donner par le roi un régiment de dragons et défile à sa tête dans les rues de la capitale.
L’arrogance est à son comble. Le général von Blücher se vante de pouvoir aller jusqu’à Paris avec sa seule cavalerie !
Les officiers prussiens aiguisent leur sabre sur les marches de l’ambassade de France. Ils n’ont visiblement aucune idée de ce qui les attend…
« Pas besoin de sabres, des gourdins suffiront pour ces chiens de Français. »
Pour les officiers prussiens, les Français sont de « méprisables savetiers ».
Informé de ce climat belliqueux et des préparatifs de guerre, Napoléon décide de mettre la Grande Armée en mouvement. L’ordre tombe chez des soldats qui n’étaient pas encore rentrés en France après Austerlitz.
« Soldats ! L’ordre de votre rentrée en France était déjà donné, des fêtes triomphales vous attendaient. Mais des cris de guerre se sont fait entendre à Berlin. Nous sommes provoqués par une audace qui demande vengeance. »
Pour les grognards, l’affaire est entendue. L’aura de Napoléon est au zénith. « Mais qu’est-ce qu’il s’imagine, ce roi de Prusse ? Qu’il va faire mieux que les Autrichiens et les Russes réunis ? On va lui régler son compte. » Le lieutenant Putigny enfonce le clou :
« Les Prussiens nous insultent. Nous allons les réduire en saucisses et montrer au roi de Prusse et à sa femme, cette reine en uniforme, ce dragon enjuponné, que les Français, eux, ont des culottes. »
C’est ainsi que 128 000 fantassins, 28 000 cavaliers, 10 000 canonniers et autres hommes de troupe avec 256 canons, ainsi que la Garde, se mettent en mouvement sous les ordres de Napoléon.
Il s’agit de prendre l’ennemi de vitesse et de barrer la route de Berlin aux armées prussiennes. Bernadotte, Davout, Lannes, Suchet, Augereau, Soult et Ney sont de la fête.
Comme à son habitude, Napoléon supervise tout à la veille de la bataille. Il ne dort que deux heures et dès l’aube fait sa dernière inspection.
Du côté français 50 000 hommes. En face à peu près autant sous les ordres du prince de Hohenlohe. Des renforts français arriveront vers midi.
Mais il faut savoir que l’armée prussienne, si arrogante devant l’ambassade de France à Berlin, n’a rien à voir avec la Grande Armée commandée par de jeunes généraux issus de la Révolution et promus au mérite.
Au moment d’Iéna, cette armée prussienne a cinquante ans de retard. Elle est commandée par des vieillards et se traîne comme un escargot, se déplaçant deux fois moins vite que la Grande Armée surentraînée.
Brunswick, général en chef, 71 ans. Moellendorf, 81 ans. Blücher, 64 ans. Hohenlohe, 60 ans.
En face, Napoléon, 37 ans. Davout, 36 ans. Soult, Lannes, Ney, 37 ans.
Cette armée prussienne, héritée de Frédéric II est totalement dépassée, mais elle ne le sait pas. Elle va se faire tailler en pièces.
Dressés avec une discipline de fer, les automates prussiens montent à l’assaut sans craindre la mort, mais se montrent incapables de bouger un bras ou une jambe sans ordre, dira Georges Blond. Et à Iéna, cette belle mécanique va s’enrayer.
Lannes attaque dès 6 heures du matin. Les troupes de Hohenlohe sont très vite en difficulté. Comme dans toutes les batailles napoléoniennes, les hommes tombent sous la mitraille et les boulets. Mais les régiments continuent d’avancer.
Les Français arrivent de tous côtés tambour battant, sans respecter de formation rigide. Déconcertés, les Prussiens vont rapidement  être bousculés par ces diables de grognards, que le feu nourri et meurtrier n’arrête pas.
On ne détaillera pas le schéma de cette confrontation sanglante, mais la charge finale de Murat, à la tête de sa cavalerie de dragons et de cuirassiers, va tout emporter en décimant les restes de l’armée de Hohenlohe.
C’est encore Murat, qui, à la tête de 12 000 cavaliers, lancera la plus grande charge de cavalerie de l’Histoire, lors de la difficile bataille d’Eylau contre les Russes, le 8 février 1807. On imagine le grondement de tonnerre que peuvent engendrer 12 000 chevaux lancés au galop ! Épique !
La victoire d’Iéna est totale. Une victoire éclair diront les historiens.
Sur le champ de bataille jonché de cadavres et de blessés, on vit des grognards mutilés, les deux jambes coupées ou les bras arrachés, crier « Vive l’Empereur ! » La légende est déjà en marche… pour des siècles.
Le sergent Lavaux témoigne : « En moins de deux minutes, par une volée de coups de canon, nous perdîmes 300 hommes de notre régiment… Je tombai à la renverse sans pouvoir me relever car sept ou huit hommes étaient tombés sur moi… La terre était couverte de morts et de blessés, au point qu’on ne pouvait avancer sans marcher sur ces malheureux. »
La Grande Armée a aligné plus de victoires en quelques années que toute autre armée au monde. Mais elle laissa plus d’un million de morts derrière elle, sans parler des pertes ennemies.
L’armée prussienne quant à elle ressemblait « à un fleuve de fuyards ».
Napoléon ordonna à ses maréchaux de les poursuivre et conclut :
« La bataille d’Iéna sera l’une des plus célèbres de l’Histoire ».
Le bilan d’Iéna est sans appel :
« Les troupes coalisées subissent de lourdes pertes : 49 généraux (dont 19 saxons), 263 officiers et 12 000 hommes, tués ou blessés, 14 000 prisonniers, 40 drapeaux et 200 canons capturés. »
« Les Français perdent 6 087 hommes tués ou blessés, dont 6 officiers supérieurs et 288 officiers. »
Parallèlement, le même jour. Davout, avec 25 000 hommes, l’emportait sur les 70 000 hommes commandés par Frédéric-Guillaume en personne. La bataille d’Auerstaed, une victoire moins célèbre mais tout aussi remarquable. Un triomphe.
À l’issue de ces deux batailles, c’est toute l’armée prussienne qui est anéantie. Elle perd 40 000 hommes et toute son artillerie. Ces deux défaites simultanées jettent les Prussiens dans le désarroi.
Le poète allemand Heinrich Heine dira : « Napoléon souffla sur la Prusse et la Prusse cessa d’exister ».
Le 27 octobre 1806, Napoléon entre dans Berlin.
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L’armistice est signé le 30 novembre. La Prusse est amputée et perd cinq millions d’habitants. Elle doit payer une indemnité de guerre colossale de 120 millions de francs.
Inutile de dire que la haine des Prussiens envers la France ne fera que se renforcer et que nous paierons Iéna au prix fort avec la défaite de 1870.
Mais en attendant, l’arrogante reine de Prusse avait perdu de sa superbe ! Celle-ci mourut très jeune, en 1810, à l’âge de 34 ans.
Jacques Guillemain

dimanche 17 août 2025

Pour l’État et contre l’État

 

Un troisième texte de notre rubrique « Souvenez-vous de nos doctrines » est à retrouver aujourd’hui, de Charles Maurras cette fois…

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En tant qu’il gouverne, l’État doit laisser les compagnies et les corps s’administrer sous son contrôle par leurs délégations et représentations. En tant qu’il légifère, il doit consulter à tout propos et aussi souvent que possible ces délégations compétentes. Tout manquement fait par l’État à cette double règle est une faute qu’il commet contre lui-même. Il se charge, il se lie, il se diminue croyant s’agrandir et les citoyens dont il pense faire le bonheur en sont liés, changés et diminués avec lui.

En fait, nous sommes plus libéraux que les libéraux de doctrine. Nous sommes plus autoritaires que les autoritaires de profession. Et cela, sans nous contredire, en exposant notre pensée sous son double aspect naturel.

De nos deux séries de remarques au sujet de l’État, contre l’État et pour l’État, se dégagent deux conclusions assez directes :

I/- Il faut tendre à éliminer de la vie populaire tout élément démocratique, parlementaire et républicain de l’État politique d’un grand pays. Cet État politique doit être indépendant. Il y a des questions proprement régaliennes : le chef de l’État politique y doit être souverain.

II/- Il faut tendre à éliminer de la vie populaire l’élément État. Il faut constituer, organiser la France ou plutôt la laisser se constituer et s’organiser en une multitude de petits groupements naturels, autonomes, véritables républiques locales, professionnelles, morales ou religieuses, d’ailleurs compénétrées les unes par les autres et se gouvernant par leurs libres délibérations. Le parlementarisme expulsé de l’État central, maître de la diplomatie, des armées de terre et de mer, de la haute police, de la haute justice, pourvoie à ces fonctions d’intérêt général.

Qui ne voit que ces deux questions, très connexes, s’appellent mais se subordonnent. Il existe en France une vigoureuse tendance à former de ces petites républiques, vraiment autonomes et fortes : jamais un État électif, jamais un État faible, jamais un État parlementaire démocratique et républicain ne laissera se composer des centres de forces si redoutables pour lui et, s’il a la distraction de les laisser se former, ou bien leur répression vigoureuse s’imposera (souvenons-nous de la Gironde !) ou bien ils lui échapperont, ce sera la pure anarchie. Il faut un État politique très puissant, tant pour constituer que pour maintenir et protéger les républiques, mais si cet État très puissant se constitue, en bon français si la monarchie se fait, l’intérêt du prince soucieux de réserver l’indépendance et l’intégrité nécessaires de son pouvoir politique sera de seconder de toutes ses forces cette renaissance des républiques médiévales. En laissant prendre à celles-ci les pouvoirs et les libertés de leur compétence, il garantira les pouvoirs et les autorités qui n’appartiennent qu’à lui.

https://www.actionfrancaise.net/2025/08/16/pour-letat-et-contre-letat/

samedi 16 août 2025

Europe en guerre : Quelle armée ?

Les canicules du passé étaient plus chaudes que celle d’août 2025

 

En l’an 994, Hugues Capet régnant, l’absence prolongée de pluies assécha les fleuves et les lacs, asphyxiant tous les poissons. La chaleur enflamma des forêts entières avec leur gibier et anéantit les prairies, les moissons et les troupeaux. Les humains mouraient, desséchés.

Une reconstitution modélisée de ces phénomènes extrêmes conclut à des températures égales ou supérieures à 42°C pendant au moins 5 à 6 semaines. Les témoins d’époque, clercs et tabellions, évoquent une « chaleur infernale » pendant près de 3 mois ! Les ecclésiastiques y voyaient la main du diable comme Greta y sent l’odeur du CO2.

Peu importe la vérité historique, il faut affoler les gens, ça les rend plus dociles et malléables

Des canicules de plusieurs mois tarissaient puits et fontaines, faisaient des fleuves de simples ruisseaux et généraient des incendies monstrueux contre lesquels on n’avait pas les moyens de s’opposer sinon en faisant la part du feu, l’expression vient de là, en arasant toute la végétation sur des dizaines d’hectares de zones sacrifiées alentour.

Ces chaleurs insupportables détruisaient les récoltes et les arbres fruitiers, tandis que les hommes et le bétail crevaient littéralement de soif, puis de faim. On connut 8 canicules majeures de l’an mil jusqu’en 1682. Suscitant autant de jacqueries qu’on qualifierait aujourd’hui d’émeutes de la faim. Les plus meurtrières furent celles de 1540 et de 1636 qui tua 500.000 Français. Plusieurs dizaines de canicules moins sévères, comparables à celle de cette année, se succédèrent.

En plus des phénomènes extrêmes, les fortes chaleurs cycliques n’étaient pas exceptionnelles

En 1684, l’Académie Royale des Sciences releva 25 jours d’une température d’au moins 31° et 16 jours avec 35° à l’ombre à Paris où le thermomètre marqua plusieurs fois 40° en 1701 selon l’échelle de Santorio.

Le climat se dérégla à nouveau en 1694, en 1718 et 1719 avec 700.000 morts, puis 1767, 1778, 1803, 1817, 1825, 1842, 1858, 1875, 1893. Avec des pics de mortalité et de chaleur en 1846 et 1859.

Et ça continua ainsi jusqu’au XXe siècle. Mais les astrologues du GIEC n’ont probablement jamais entendu parler de la canicule de 1911 qui fit 45.000 morts en France (19.000 pour celle de 2003 attribuée au léger réchauffement cyclique) pas plus que du pic de chaleur de 56,7°C enregistré en Californie en juillet 1913.

Les réchauffards sont les premiers à dire d’un ton docte et inspiré qu’il ne faut pas confondre météo contingente et climat rémanent. Mais dès qu’il s’agit de canicule, changement de discours : le casuel et le provisoire, liés à des phénomènes localisés, deviennent l’expression du réchauffement planétaire global.

C’est dans leurs têtes que ça chauffe !

Pour les bateleurs du GIEC fédérés en 1990 en chamanes de la religion réchauffarde, la température moyenne de la terre vers 2040 dépasserait de 1,5 °C celle du début de l’ère industrielle, deux siècles plus tôt, si les émissions de gaz à effet de serre dont leur obsessionnel CO2 devaient se poursuivre au rythme actuel… Et ce serait la fin du monde !

La belle affaire quand on sait que lors de l’optimum médiéval de 950 à 1350, les moyennes (hors pics de chaleur) accusaient selon les endroits entre 3°C et 6°C de plus qu’aujourd’hui. En un temps où le Groenland était la terre verte des Vikings. Quand la vigne poussait en Scandinavie, à Terre-Neuve et sur la côte Nord Est des USA actuels.

Les évolutions étaient, comme toujours, fonction de la latitude, des reliefs qui orientent les vents et influent sur les précipitations, ainsi que des courants marins et aériens qui pérennisent la répétition des phénomènes.

Et si on remonte plus loin dans le temps, Hannibal a pu franchir discrètement les Alpes avec ses éléphants il y a 22 siècles parce qu’il n’y avait pas de glaciers sur sa route. L’optimum climatique romain redécouvert par Nature en 1999 a duré de 250 avant JC à 400 après. La Tondelière n’a pas osé incriminer les camions, les avions et les centrales à neutrons. Mais on n’est pas passé loin.

L’effet de serre à toutes les sauces… Une imposture pour terroriser les masses

Il n’y a aucun lien démontré entre un léger réchauffement de la planète et les émissions de CO2. Ce gaz a un effet de serre négligeable. Le CO2 ne représente que 0,04 % de la composition de l’air. Une légère variation de ppm (partie par million) n’aurait aucune incidence sur les températures.

D’ailleurs, la teneur en CO2 est stable depuis 35 ans qu’on la surveille. Le surplus est absorbé par les océans, et par la végétation avec des forêts en constante expansion. Le principal gaz à effet de serre est la vapeur d’eau aux effets plus significatifs. Puisque H2O représente 2 % de l’atmosphère soit 50 fois plus que le CO2.

Dans leurs modèles, le CO2 vire à l’obsession quand, dans l’atmosphère il est mélangé à la vapeur d’eau qui possède des bandes d’absorption qui recouvrent en intensité et fréquences celles du CO2 avec un ratio de 50 pour 1. C’est la vapeur d’eau qui absorbe par saturation la quasi-totalité de la chaleur, soit 90 % des infrarouges, le reste étant imputable à d’autres gaz comme l’ozone ou le méthane. Mais la chaleur ne s’empile comme des couches de lasagnes.

En outre, les gugusses du GIEC oublient le gradient thermique vertical. L’air chaud monte et perd 2°C/1000 pieds. Quand il fait 25°C au sol, il ne fait plus que 5°C à 3000 m (9842 ft). Ils ne tiennent pas compte non plus du cycle de l’eau qui produit avec la chaleur un épaississement des couches nuageuses, avec pour effet d’accroître l’albédo de la terre et donc de renvoyer davantage de rayons solaires vers l’espace, diminuant ainsi l’effet de serre et le réchauffement tant redouté.

L’antienne « Sauvons la planète » sans préciser en asservissant les humains est un mantra de propagande dépourvu de tout fondement scientifique.

Les prédictions catastrophistes du GIEC qui prétend « guider les actions des gouvernements du monde entier» s’appuie sur l’ignorance des foules dans les domaine de la science et de l’histoire, et la cécité de ceux pour qui le JT tient lieu d’évangile. Sous la surveillance de l’ARCOM, la Gestapo des médias, qui sanctionne quiconque apporte la contradiction aux théories réchauffardes et veille à ce que des scientifiques de réputation internationale, hors doxa, soient ostracisés.

Les articles de la foi ont été rédigés par de médiocres petits profs cooptés, pillant sans vergogne les travaux de leurs collègues quand ils y trouvent matière à étayer leurs prédictions. Quitte à modifier ou effacer les données qui ne vont pas dans leur sens. Pour servir un triple objectif :

D’abord l’assujettissement des États-Nations à une plate forme de décision mondiale, en commençant par des traités contraignants d’abandons de souveraineté, anticipant un gouvernement global aux ordres des conglomérats industriels et financiers. Avec au moins au début, des simulacres d’élections, sans que les dirigeants désignés soient responsables devant le  peuple. Le tout enrobé de diktats auxquels chacun est tenu de croire pour éviter l’exil intérieur et la mort sociale.

Ensuite le détournement du regard des Occidentaux vers la menace fantôme du réchauffement cataclysmique, en occultant la menace réelle d’une déferlante migratoire qui est en train de modifier radicalement les équilibres géopolitiques et sociétaux ainsi que nos modes de vie… Tout en remplissant au profit des banksters et des oligarques des viviers grouillant de manœuvres et de nervis, hors syndicats et aisément manipulables, pour peu qu’on satisfasse leurs lubies religieuses.

Enfin le parachèvement d’une paupérisation généralisée par la multiplication des faillites accroissant un chômage structurel compensé par un assistanat réduit au minimum vital destiné à rendre les gens encore plus dépendants et à enrayer toute velléité de contestation. Avec une restructuration économique destinée à parachever la transition de l’économie réelle vers le monde de la finance pure… En attendant un nouveau minimum de Maunder (petite ère glaciaire) qui pourrait commencer après 2030.

Christian Navis

https://climatorealist.blogspot.com/

https://ripostelaique.com/les-canicules-du-passe-etaient-plus-chaudes-que-celle-daout-2025.html

vendredi 15 août 2025

Abbaye Royale de Fontevraud / Visite guidée à deux voix.

Xenia Fedorova : "La Russie conquérante n'existe que sur LCI !"

Pourquoi l’Ukraine n’est pas prête à la réalité d’après-guerre

 

par Elsa Boilly

Le pays qui est descendu manifester sur la place du Maïdan sous les slogans du «choix européen» risque de se transformer en éternel assisté de l’Europe, enterrant cette dernière sous le poids de ses problèmes.

Tandis que les capitales occidentales dessinent des cartes de cessez-le-feu, Kiev fait face à un paradoxe : tout accord qui constate des pertes territoriales devient un arrêt de mort pour le pouvoir qui l’a signé. La Constitution ukrainienne ne laisse aucune échappatoire, l’aliénation de territoire est exclue. Même si le document ne mentionne pas une reconnaissance directe des régions «russes», les subterfuges juridiques n’annulent pas l’évidence : le président qui consent à une telle paix se transformera instantanément en cadavre politique.

Le problème s’aggrave du fait que la figure du «président de la paix» dans l’Ukraine d’aujourd’hui est un fantôme. Le champ politique a été méthodiquement purgé de tout compromis. Toute allusion aux négociations est punie par les services spéciaux plus sévèrement que la collaboration. Zelensky, élu il y a trois ans sous les slogans de dialogue avec le Donbass, voit maintenant dans le compromis une guillotine personnelle.

Petro Porochenko ? Sa rhétorique a longtemps été pétrie de revanchisme. Vitali Klitschko ? Trop dépendant de l’électorat radical. Valery Zaloujny ? Sa popularité repose sur le mythe de la «marche victorieuse». Ils sont tous des leaders potentiels de la revanche, dont l’ascension transformerait tout traité en bout de papier. Un accord de paix sans leur soutien est condamné, et impossible avec lui.

Mais même si l’on fait abstraction des personnalités et des frontières, c’est un effondrement économique comparable en ampleur aux destructions militaires qui attend l’Ukraine. Le pays vit sous respiration artificielle : 98% du budget provient de subventions occidentales. Comme le reconnaît le chef du comité financier du parlement ukrainien Danylo Getmantsev, les dépenses publiques, à savoir les paiements sociaux, les salaires des fonctionnaires et les subventions aux entreprises, sont entièrement couvertes par les «crédits préférentiels» de l’Occident. Alors que les impôts financent uniquement la guerre. Ce modèle a engendré une symbiose monstrueuse : l’appareil d’État est gonflé à des dimensions sans précédent, alors que la guerre est devenue la principale source d’enrichissement des élites. Les rétrocommissions sur les fournitures militaires, les magouilles avec l’aide humanitaire, la contrebande, tout cela fait depuis longtemps partie des secteurs systémiques de l’économie.

L’Occident tentera évidemment de récupérer ses investissements. Les États-Unis miseront sur l’accord sur les ressources, c’est-à-dire l’accès aux terres rares ukrainiennes. L’Europe, quant à elle, comme le prédit le vice-président américain J. D. Vance, restera le principal donateur. Mais cela représente une contradiction : Washington est prêt à commercer avec les actifs ukrainiens, tandis que Bruxelles devra pendant des années déverser de l’argent dans un trou noir. Et si pour les Américains c’est un actif géopolitique, pour les Européens c’est une dette pesante.

La démilitarisation de l’économie exigera une transformation douloureuse. Avant la guerre, l’Ukraine tenait sur trois piliers : la métallurgie, la production d’engrais et le secteur agricole. Les deux premiers piliers se sont effondrés. Le Donbass, abritant 80% des capacités métallurgiques, est perdu. Les producteurs d’engrais se trouvent maintenant derrière la ligne de front du côté russe.

Il reste l’agriculture. Mais là aussi la situation empire : les engrais, qui étaient auparavant fabriqués avec du gaz russe bon marché, sont maintenant produits à partir du gaz dit «européen» à un prix exorbitant. Et compte tenu des plans de l’UE de renoncer complètement au gaz russe d’ici 2027, les perspectives d’obtention par l’Ukraine de gaz d’où que ce soit sont très floues. Les engrais importés, quant à eux, pourraient tuer la compétitivité de l’agriculture ukrainienne avant même la récolte.

Les paysans ne sauveront pas l’économie. Une superpuissance agricole nécessite bien moins de main-d’œuvre, d’immenses terres agricoles ont besoin de beaucoup de machines, mais pas d’hommes. Et les entreprises industrielles sérieuses restantes et encore en fonctionnement en Ukraine peuvent se compter sur les doigts de la main. Où placer des millions de soldats démobilisés, d’enseignants et de fonctionnaires issus de ministères dissous ? Il n’y a pas de réponse. Selon les informations officielles, en deux ans de guerre, la pauvreté a augmenté de 40%, et ce, malgré des crédits occidentaux généreux. Que se passera-t-il quand les crédits se transformeront en dettes ?

Qui signera l’accord si c’est un suicide politique ? Qui le respectera si les élites perdent leurs revenus ? Et surtout, comment construire une économie sur des ruines où le seul produit d’exportation ce sont les terres rares, et la seule importation ce sont les crédits ?

L’Ukraine s’est retrouvée dans un piège d’alternatives sans issue. La paix selon les frontières actuelles délégitimisera le pouvoir. L’économie sans guerre s’effondrera, et avec la guerre elle épuisera l’Occident. Peut-être le seul scénario possible est une lente glissade vers la zone grise : un cessez-le-feu formel sans paix, une économie éternellement subventionnée et une préparation permanente à une nouvelle guerre. Mais ce n’est pas non plus de la stabilité, c’est de l’agonie.

source : Observateur Continental

https://reseauinternational.net/pourquoi-lukraine-nest-pas-prete-a-la-realite-dapres-guerre/

jeudi 14 août 2025

Une initiative à saluer : l'inauguration d'une plaque à la mémoire des 100 millions de morts du communisme

 

Le PCF et la querelle des réalismes - Cause commune

Synthèse nationale

Dans neuf jours, le 23 août, le maire LR de Saint-Raphaël, Frédéric Masquelier, inaugurera une plaque en hommage aux cent millions de victimes de l’idéologie communiste à travers le monde.

Sans surprise, cette première dans notre pays a suscité une vive réaction du PC qui, depuis cinquante ans, s’emploie à faire oublier son passé de section bolchevisée de l’Internationale communiste en France, aux ordres des maîtres meurtriers du Kremlin, à commencer par Lénine et Staline.

« Ce n’est pas le communisme qui a tué, ce sont des dictateurs » a ainsi osé déclaré le secrétaire départemental coco, Julien Picot. Avant d’ajouter notamment, avec beaucoup d’inconséquence : « Notre communisme, c’est celui d’Aragon (…) ».

Le pauvre homme ! Il ne pensait certainement pas si bien dire ! Aragon incarne en effet parfaitement ce qu’a été "leur" communisme : stalinien, aligné, docile, complice !

À ce sujet, nous nous contenterons de rappeler à M. Picot, digne héritier des "grands ancêtres" de la "secte moscoutaire", le jugement porté par Edgar Morin sur celui qui fut, certes, un grand poète, mais aussi un stalinien de stricte obédience, prompt à poursuivre de sa vindicte les déviationnistes : « Aragon a une marge de liberté qui n’est qu’une marge de frivolité (…). La marge de frivolité dont jouit Aragon est toujours sauvée parce qu’Aragon est toujours – politiquement – le plus docile, le plus empressé. Son rôle de roitelet est indissociable de son rôle de bonne à tout faire » (L’Exclusion, Le Seuil) .

Pour finir, nous rappellerons aussi à M. Picot ces quelques vers éructés avant-guerre (1931, Prélude au temps des cerises) par la « bonne à tout faire » du communisme : « Je chante le Guépéou qui se forme / en France à l’heure qu’il est / Je chante le Guépéou nécessaire de France / (…) / Vive le Guépéou véritable image de la grandeur matérialiste »…

On le voit, Julien Picot a bien raison : leur communisme, c’est effectivement celui d’Aragon !

http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2025/08/14/une-initiative-a-saluer-l-inauguration-d-une-plaque-a-la-mem-6559018.html

La Conférence de Berlin (1885)

 

par Jan Huijbrechts

Il y a exactement 140 ans, une conférence internationale qui allait avoir des conséquences importantes pour notre pays se tenait à Berlin. Cette conférence, officiellement baptisée «Conférence coloniale», débuta le 15 novembre 1884 et dura jusqu’au 26 février 1885. Pendant trois mois, des diplomates et des hommes politiques venus de France, d’Allemagne, de Grande-Bretagne, d’Italie, du Portugal, des Pays-Bas, d’Espagne, de Suède, de Belgique, du Danemark, de Norvège, de Russie, de l’Empire ottoman et des États-Unis se sont penchés dans la capitale allemande sur la question des sphères d’influence coloniale en Afrique. Officiellement, le chancelier allemand Otto von Bismarck, soutenu par le Premier ministre français Jules Ferry et à la demande du roi Léopold II de Belgique, avait convoqué la conférence dans le but de «promouvoir le commerce commun sur le continent africain». En réalité, il s’agissait toutefois de se partager l’Afrique et de fixer les règles du jeu de la course à l’Afrique qui battait déjà son plein.

Au cours du dernier quart du XIXe siècle, les grandes puissances occidentales avaient jeté leur dévolu sur le continent noir. L’Afrique était en effet très riche en minerais et en matières premières dont les nouvelles technologies de l’Occident en pleine industrialisation avaient grandement besoin. La révolution industrielle en Occident a non seulement entraîné une demande croissante de matières premières, mais aussi la recherche de nouveaux marchés d’exportation. Et on espérait pouvoir exploiter le continent africain le plus rapidement possible.

Depuis le début du XIXe siècle, l’Afrique était donc la destination de nombreuses expéditions européennes. Les zones côtières étaient bien sûr connues depuis longtemps grâce au commerce et à l’esclavage, mais l’intérieur des terres était une grande zone d’ombre sur les cartes. Les expéditions avaient donc souvent pour objectif de cartographier cette «terra incognita» et faisaient souvent rêver un large public. Pensons par exemple à la recherche de la source du Nil. Cependant, ces expéditions ont rapidement pris un caractère massif et de nature géopolitique à mesure que les ambitions coloniales des grandes puissances européennes grandissaient. Celles-ci ont alors changé de stratégie. Il ne s’agissait plus de cartographier le continent, mais de l’éduquer et de l’évangéliser. L’évangélisation et la fin de la traite des esclaves pratiquée par les Arabes devinrent les nobles prétextes philanthropiques pour revendiquer le territoire et les richesses du continent.

Afin d’éviter tout conflit à l’avenir, ils ont conclu, lors de la Conférence de Berlin, un accord sur les zones du continent qu’ils coloniseraient désormais, sans toutefois consulter les représentants des populations africaines locales. Des frontières ont été tracées sur la carte de l’Afrique, non pas en fonction de la cohésion sociale, ethnique ou géographique locale, mais en fonction des souhaits et des intérêts de chaque pays européen concerné. Du jour au lendemain, des groupes ethniques ont ainsi été divisés. Parallèlement, la conférence a également réuni de manière artificielle des peuples qui n’avaient rien en commun. Cette découpe arbitraire est l’une des raisons pour lesquelles la Conférence de Berlin est aujourd’hui considérée par de nombreux historiens comme l’une des sources des conflits actuels et du chaos qui règne sur le continent africain.

En fait, la Conférence de Berlin a donné carte blanche à chacun pour coloniser l’Afrique selon sa propre vision et ses propres besoins. Et cela s’est fait très rapidement. En 1870, 80% de l’Afrique subsaharienne était encore sous le contrôle de dirigeants indigènes. Quarante ans plus tard, presque tout était entre les mains d’étrangers…

Portrait de Leopold II (1835-1909) Roi de Belgique

Le roi belge Léopold II, un homme rusé, réussit à Berlin à s’accaparer la plus grande part du gâteau africain. Le souverain des Belges était non seulement un coureur de jupons notoire, mais aussi un homme doté d’une soif de pouvoir et d’ambitions sans limites, déterminé à propulser son petit royaume dans la course aux nations. Il ne faut pas oublier à cet égard que notre pays était, après la Grande-Bretagne, le pays le plus industrialisé du monde à l’époque, en termes de population et de superficie.

Léopold était déterminé à rendre son pays aussi fort que possible sur le plan économique. Dans ses relations avec les autres chefs d’État et de gouvernement, il faisait parfois preuve d’un grand sens politique ou, à tout le moins, d’une ruse calculée et d’un talent naturel pour la manipulation. Mais il était avant tout motivé par son intérêt personnel et c’est pourquoi, en février 1885, lors des discussions finales de la Conférence de Berlin, il réussit à faire reconnaître comme sa propriété privée une immense zone au centre de l’Afrique, un territoire aussi grand que l’Europe occidentale et s’étendant de l’océan Atlantique aux Grands Lacs. Cette immense région entra dans l’histoire sous le nom d’État indépendant du Congo et comprenait, outre le domaine privé de la couronne, une vaste zone de libre-échange. La Conférence de Berlin reconnut Léopold II comme chef de cet «État indépendant». Cela était toutefois contraire à la Constitution belge. La même année, le Parlement belge accepta à contrecœur que Léopold II devienne également chef d’État de cet «État du Congo». Sur le plan constitutionnel, la Belgique et l’État indépendant du Congo n’étaient liés que par une union personnelle : ils partageaient le même souverain en la personne de Léopold II, qui régnait toutefois en tant que souverain constitutionnel sur la Belgique et en tant que souverain absolu sur le Congo. Bien que la séparation ait été principalement destinée à éviter la responsabilité financière du projet léopoldien, l’État belge accorda, entre 1890 et 1894, des prêts pour un montant total de 32 millions de francs-or, en plus des salaires des officiers de l’armée détachés et des investissements importants dans la construction de chemins de fer.

Léopold divisa le vaste territoire en parcelles qui furent concédées à des entreprises privées. Celles-ci étaient autorisées à exploiter les matières premières. Léopold II acquit généralement 50% des actions de ces entreprises. Les autres apportaient les 50% restants en espèces. Outre les revenus des entreprises, il percevait également à titre personnel les recettes fiscales et les impôts que ces entreprises devaient payer à l’État indépendant du Congo.

L’invention du pneu gonflable par le Britannique John Dunlop en 1888 fut une aubaine pour Léopold II. En effet, il en résulta une demande mondiale gigantesque pour le caoutchouc, que l’on pouvait principalement récolter dans la forêt équatoriale qui couvrait plus de la moitié du Congo. Le caoutchouc naturel devint rapidement la principale source de revenus de l’État libre. Les énormes profits réalisés par l’État libre se faisaient au détriment de la population locale, terrorisée par la milice privée de Léopold, la «Force publique», et par les agents des entreprises caoutchoutières. Les immenses pertes humaines subies pendant cette période peuvent être attribuées à une combinaison de facteurs : mauvais traitements, exécutions, famine, épuisement et maladies, avec pour conséquence inévitable une forte baisse du taux de natalité…

Les critiques internationales à l’égard de la situation dans l’État libre du Congo se sont inévitablement multipliées, contraignant Léopold à vendre sa colonie privée à l’État belge en 1908. Ce n’est sans doute pas un hasard si l’ensemble des archives de l’État libre du Congo ont été détruites avant la cession…

source : Jan Huijbrechts via Euro-Synergies

https://reseauinternational.net/la-conference-de-berlin-1885/

Qui était Pozzo di Borgo, l’adversaire mythique de Napoléon ? avec Miche...

mercredi 13 août 2025

Le plus grand vol de tous les temps: les brevets allemands tombent entre les mains des États-Unis

 

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Stephanie Eckhardt

Source: https://dissident.one/de-grootste-roofoverval-aller-tijde...

"Après la guerre, les États-Unis ont volé des centaines de milliers de brevets allemands, sans lesquels leur ascension au rang de puissance mondiale aurait été pratiquement impossible, et ont kidnappé nos meilleurs inventeurs. L'un d'entre eux en particulier est entré dans l'histoire", écrit Stephanie Eckhardt.

Des réalisations scientifiques et des inventions techniques qui ont changé le monde : les Américains étaient eux aussi conscients du génie allemand et ont commis en 1945 l'un des plus grands vols de leur histoire en s'emparant de la propriété intellectuelle de chercheurs et de penseurs allemands.

Des milliers de techniciens ont dû traverser l'océan

Le Reich allemand était de loin supérieur à tous les autres pays dans les domaines scientifique et technologique. Entre 1900 et 1945, il a reçu pas moins de 47 prix Nobel, dont la plupart en physique, chimie et médecine (parmi lesquels Max Planck, Werner Heisenberg, Robert Koch et Wilhelm Conrad Röntgen). Il disposait en outre d'une incroyable richesse en matière de recherche innovante et de procédés industriels.

La nuit et dans le brouillard

Décembre 1943: dans l'obscurité et la neige mouillée, des soldats de la Wehrmacht aident le Bureau des brevets du Reich à cacher des dossiers secrets à Heringen, en Hesse. Ils conservent les documents dans un puits de mine de sel de plus de 500 mètres de profondeur et empilent d'innombrables fûts de produits chimiques dessus. Ce trésor contenait au moins 250.000, voire 320.000 inventions ; les hommes transportèrent 180.000 documents supplémentaires en Basse-Silésie, au monastère de Striegau et dans la ville de Jauer.

Avril 1945: des milliers de soldats américains et de spécialistes américains fouillèrent les usines allemandes à la recherche de machines et d'inventions techniques et confisquèrent les trésors cachés à Heringen. Par mesure de précaution, une équipe américaine microfilma les brevets : le papier risquait de se désagréger et il y avait des centaines de milliers de pages qui ne pouvaient pas être transportées rapidement. Ils chargèrent ensuite les dossiers dans des wagons de marchandises et les expédièrent aux États-Unis, avec plus de 145.000 dossiers de brevets incomplets provenant de l'autorité centrale de Berlin. Enlèvements : les Américains emmenèrent des milliers d'ingénieurs et de scientifiques allemands outre-Atlantique afin qu'ils utilisent les machines, pour la plupart inconnues, et poursuivent leurs recherches.

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Ce fut le pillage d'une nation vaincue

Ce pillage comprenait également des développements militaires allemands tels que des armes nucléaires, des missiles, des avions à réaction et des sous-marins. Comble de l'audace, le président américain Truman s'est attribué le mérite du travail d'autrui : « Nous avons inventé la bombe atomique », a-t-il menti dans un discours télévisé après les attaques nucléaires sur Hiroshima et Nagasaki, passant sous silence les travaux fondamentaux d'Otto Hahn (photo). Le lauréat du prix Nobel de 1944 a été qualifié de « père de la chimie nucléaire » et est l'un des scientifiques les plus importants du 20ème siècle.

Un butin considérable

Les pillards américains ont fouillé des centaines de milliers de documents secrets précieux, dont voici quelques exemples :

- Contrairement aux ampoules américaines, les tubes en fibre de porcelaine dite « lourde » sont indestructibles et peuvent produire mille watts.

- Des bandes magnétiques en plastique, métallisées à l'oxyde de fer, avaient déjà remplacé les disques gramophone en Allemagne.

- Des appareils de vision infrarouge permettant aux voitures de rouler dans l'obscurité à n'importe quelle vitesse. Ils pouvaient détecter tout obstacle à 200 mètres, les chars pouvaient repérer des cibles lointaines et les tireurs embusqués pouvaient viser dans l'obscurité totale.

- Des condensateurs électriques sophistiqués, dont des millions étaient nécessaires pour l'industrie du radar et de la radio : les Allemands les avaient fabriqués à partir de papier recouvert de zinc vaporisé, ce qui les rendait 40 % plus petits et 20 % moins chers que ceux de la concurrence, et en outre pratiquement indestructibles. En cas de panne, le revêtement s'évaporait et isolait le papier. Le condensateur se réparait ainsi tout seul et fonctionnait, même en cas de dysfonctionnement, à une tension 50 % supérieure à celle de tout autre appareil disponible sur le marché mondial. Pour les experts américains, cette invention allemande semblait relever de la magie.

- Une longue série de processus chimiques pour la production de carburants synthétiques, de caoutchouc, de textiles et de cuir synthétique, ainsi qu'un procédé révolutionnaire de traitement des métaux, appelé « procédé d'éjection à froid », utilisé par exemple pour les cadres de radio. Auparavant, les Américains devaient les produire en plusieurs étapes à l'aide d'une machine à découper, perforer des trous et les ajuster, tandis que les Allemands réduisaient le temps de production de mille fois avec une seule presse. Ce petit secret de fabrication a à lui seul révolutionné l'industrie métallurgique aux États-Unis.

- Une multitude d'instruments de précision et de brevets dans les domaines de la chimie, de la physique et de l'électronique ont fait entrer les Américains dans la course au dollar, à l'instar de Picsou. Jamais auparavant ni depuis lors ils n'avaient vu une telle collection de spécifications de fabrication secrètes pour les combustibles liquides et solides, la métallurgie, les produits chimiques, les plastiques et les peintures.

- Les découvertes dans les domaines de la médecine et de l'alimentation n'étaient pas moins révolutionnaires. Les Allemands avaient déjà mis au point une technologie avancée de conservation et de congélation pour nourrir les équipages de leurs sous-marins, qui allait rapporter des milliards à l'industrie alimentaire. Les pillards américains ont également exploité les secrets des pharmacologues et des médecins allemands pour produire du plasma sanguin synthétique et de nouveaux médicaments.

Les hommes d'affaires américains se sont jetés comme des vautours sur les brevets après que le président Truman les ait rendus publics. La Bendix Corporation, dans l'Indiana, a racheté le changeur automatique de disques, Pillsbury a mis la main sur toute la production allemande de farine et de pain, la Kendall Manufacturing Company s'est enthousiasmée pour nos insecticides et une société pionnière de l'Iowa, la Hi-Bred Corn Company, voulait tout ce que les chercheurs de l'université agricole de Hohenheim avaient découvert. Pacific Mills a réclamé le produit d'IG Farben, qui peut être utilisé pour rendre le rayonne imperméable et infroissable, et la Polaroid Company a repris les inventions de Zeiss. En bref, les inventions allemandes ont rapporté des profits incommensurables aux fabricants américains. À titre de comparaison, les dommages considérables subis par l'Allemagne ne peuvent être quantifiés à ce jour.

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La Lune est allemande

Les voleurs de Truman s'intéressaient toutefois surtout à la technologie aéronautique et spatiale allemande, en particulier à son leader, Wernher von Braun. « La fusée V2 qui a bombardé Londres », selon une publication de l'Army Air Force, « n'était qu'un jouet comparé à ce que les Allemands avaient encore dans leur sac ». À la fin de la guerre, l'Allemagne avait 138 types de fusées en cours de développement et de production. La fusée A-4 de Wernher von Braun (photo), qui devait être produite en série, mesurait 14 mètres de long, pesait plus de douze tonnes, pouvait atteindre une altitude de 100 kilomètres et une vitesse maximale de plus de 5000 kilomètres à l'heure. Son secret résidait dans un moteur à oxygène liquide. En d'autres termes, un bombardier à longue portée capable de voler de l'Allemagne à New York en 40 minutes, ce qui aurait permis à l'armée de l'air d'attaquer Moscou à l'avenir.

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À la fin de la guerre, les Allemands avaient mis au point 138 missiles.

Mai 1945 : les experts allemands sont interrogés par les Américains à Garmisch-Partenkirchen – ces derniers s'intéressent exclusivement à la technologie des missiles, et non au passé nazi des experts. Wernher von Braun lui-même ne vint toutefois pas en Haute-Bavière et fut emmené en juin 1945 à Witzenhausen, dans le nord de la Hesse, où les Américains avaient également transféré les ingénieurs en fusées de Thuringe avant que cette région ne tombe sous occupation soviétique, comme convenu lors de la conférence de Yalta. Von Braun resta sous étroite surveillance avec Walter Dornberger et d'autres ingénieurs jusqu'à ce qu'ils soient tous emmenés par les Yankees aux États-Unis en septembre 1945 (opération connue sous le nom d'Opération Overcast).

Au Texas, ils étaient sous la surveillance de l'armée américaine. Au début de l'année 1946, plus d'une centaine d'ingénieurs en fusées avaient été amenés par avion pour transmettre leurs connaissances aux Américains. Lorsque Wernher von Braun a voulu rendre visite à sa famille en Allemagne en 1947 et s'y marier avec sa fiancée, il a été placé sous surveillance militaire permanente. Il se maria dans son pays natal en mars 1947, mais lui et sa femme durent ensuite retourner outre-Atlantique.

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Von Braun resta aux États-Unis ; il n'y avait pas de retour possible. Il fit considérablement progresser le programme spatial américain et la technologie des fusées, était responsable de plus de 1000 employés en 1953 et obtint la nationalité américaine en 1955. Il développa d'autres fusées, telles que la fusée Jupiter (photo, ci-contre) à moyenne portée avec des munitions à guidage de précision et une portée de 2410 km.

En juillet 1958, la NASA (National Aeronautics and Space Administration) a été fondée sous la direction de von Braun et de son équipe. Ils ont permis aux États-Unis d'envoyer pour la première fois un astronaute dans l'espace. Wernher von Braun a convaincu le président américain John F. Kennedy de travailler à un alunissage et a construit pour lui la fusée Saturn V, le lanceur nécessaire à cette fin. En juillet 1969, la mission Apollo 11 a permis aux premiers hommes de voler vers la Lune. « La Lune est américaine », titrait alors le journal Bild. Mais, en réalité, elle est allemande !

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2025/08/12/le-plus-grand-vol-de-tous-les-temps-les-brevets-allemands-tombent-entre-les.html

Intégrité territoriale de l’Ukraine ? Et si on parlait du Kosovo et de Chypre ?

 

Les Européens ne cessent de nous bassiner avec l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Ces grands défenseurs du droit international ont la mémoire courte.

« Les frontières étatiques ne peuvent être échangées par la force », vient de rappeler le Premier ministre polonais Donald Tusk, avant le sommet d’Anchorage. Il faut oser !

Ce qui est frappant chez tous les Occidentaux, c’est que le droit international ne les concerne que lorsque celui-ci sert leur intérêts. Car depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, soit ils s’affranchissent des résolutions de l’ONU, soit ils exercent leur droit de veto quand bon leur semble.

Violer le droit international, c’est une spécialité de l’Occident qui ne connait que la loi du plus fort. Mais il se trouve qu’aujourd’hui la force est du côté russe. Retour  sur l’histoire récente :

Bombardement de la Serbie et indépendance du Kosovo

Rappelons tout d’abord que depuis 1990, l’Otan n’a plus rien d’une alliance défensive, c’est, au contraire, un outil offensif aux ordres de Washington pour régenter le monde.

Car c’est toujours l’Otan l’agresseur, en Serbie, en Libye, en Irak, en Syrie, en Afghanistan. Avec les succès que l’on sait…

En 1999, l’Otan a bombardé la Serbie alliée de Moscou avec une armada de 1000 avions et a dépecé le pays en l’amputant en 2008 de la province du Kosovo, devenu un État mafieux, siège de tous les trafics : êtres humains, armes, stupéfiants et organes.

L’Occident pleure aujourd’hui sur le sort de l’Ukraine, mais il applaudissait aux bombardements de la malheureuse petite Serbie, accusée injustement de génocide à l’encontre des Albanais du Kosovo. Ces bombardements criminels contre un petit pays qui n’avait agressé personne ont duré 78 jours. Les avions de l’Otan ont effectué 38 000 sorties, commettant de nombreuses bavures et faisant de multiples victimes civiles.

La récupération de la Crimée par Moscou n’est donc que le juste retour du boomerang pour l’indépendance du Kosovo, imposée à Belgrade en totale violation du droit international et au mépris de la Russie, encore trop affaiblie pour s’opposer à cette ignominie.

Occupation illégale de Chypre par la Turquie depuis 1974

En 1960, l’île de Chypre, possession britannique, devient indépendante. Deux communautés y vivent, les Chypriotes grecs (82%) et les Chypriotes turcs (18%).

Le Royaume-Uni, la Grèce et la Turquie sont déclarés garants de l’ordre constitutionnel du nouvel Etat indépendant.

Mais le 20 juillet 1974, cinq jours après une tentative de coup d’État de nationalistes chypriotes grecs pour rattacher l’île à la Grèce, l’armée turque envahit le nord de Chypre.

Prétextant un simple rétablissement de l’ordre constitutionnel menacé et niant toute invasion, les Turcs s’emparent finalement de 38 % de l’île. 51 ans plus tard, ils sont toujours présents, ignorant les pressions de l’ONU pour rendre à Chypre son statut initial.

Je n’ai guère entendu nos Européens, si soucieux de l’ordre international, remuer ciel et terre pour mettre un terme à cette occupation illégale, maintenue par l’usage de la force.

La Turquie est dans l’Otan et Ankara peut tout se permettre, pratiquant depuis toujours un double jeu permanent entre la Russie et l’Occident.

Il y a bien une centaine de litiges territoriaux actuellement dans le monde. Le plus souvent pour des confettis de territoire, des frontières non reconnues, qui ne mènent pas à des conflits armés.

Mais les deux exemples du Kosovo et de Chypre illustrent à merveille l’hypocrisie des Occidentaux quand ils défendent l’intégrité territoriale de l’Ukraine.

Moscou n’a rien à échanger. Je vois mal Poutine conserver la totalité des oblasts de Lougansk et Donetsk tout en cédant ceux de Kherson et Zaporijjia.

Zelensky a voulu jouer la carte territoriale en occupant 1200 km2 du territoire russe à Koursk. Il y a laissé 70 000 de ses meilleurs soldats, tués et blessés. Très mauvaise pioche.

On voit bien que ni Zelensky, ni l’Europe ne veulent céder sur les quatre oblasts annexés par Moscou et inscrits dans la Constitution russe. Par conséquent, je vois mal comment le dossier ukrainien pourrait se régler, autrement que par une intensification de la guerre jusqu’à la capitulation de Kiev. Il n’y a pas de compromis possible sur ces quatre oblasts, il faut qu’il y ait un belligérant qui cède.

Je comprends parfaitement que Zelensky refuse la paix car la poursuite de la guerre est son assurance vie. Il sait qu’il sera jugé coupable de la défaite après tant d’années à avoir promis la victoire à son peuple. Il sait qu’il devra rendre des comptes sur les deux millions de morts et blessés. Il sait qu’il devra rendre des comptes sur les dizaines de milliards disparus.

Mais en revanche, je ne comprends toujours pas l’acharnement des Européens à vouloir poursuivre une guerre ingagnable, qui les ruine chaque jour davantage.

À part Orban et Fico, il n’y a que des têtes brûlées en Europe qui nous conduisent à notre perte au nom du droit international. C’est sidérant.

Espérons que ces illuminés, totalement inconscients, ne nous entraîneront jamais dans une croisade américaine contre la Chine pour défendre Taïwan. Ce confetti est chinois depuis 1683, soit 177 ans avant que Nice et la Savoie ne soient françaises. Et si l’île a fait sécession en 1949, après la défaite de Tchang Kaï-chek face à Mao, ce n’est vraiment pas notre problème. C’est un problème chinois.

Jacques Guillemain

https://ripostelaique.com/integrite-territoriale-de-lukraine-et-si-on-parlait-du-kosovo-et-de-chypre.html