L’âge industriel n’a pas été comme on le dit l’âge des
progrès politiques et sociaux. Il a été bien plutôt l’âge de la
régression démocratique comme l’avait compris Chesterton. La discipline
industrielle, bureaucratique, politique a gagné tous les segments de la
société, favorisant les guerres et les massacres de masses, les
holocaustes et les règlements les plus aberrants, l’acceptation de
conditions de vie de plus en plus démentes (HLM, pavillons, rocades,
stations-service, supérettes, métro...), qui n’ont en fait tenu aucun
compte des progrès qui comptaient, ceux de la technique. L’embarquement
pour Cyber dont j’avais parlé jadis nous mène aujourd’hui dans des
utopies glacées, comme on le voit avec ces enfants affalés qui peuvent
rester le week-end devant leur console de jeux, avalés par le Vide,
pendant que leurs parents téléphonent ou regardent la télé. Mais le
monde industriel et postindustriel repose sur la même absence de
participation du citoyen ou autre. Ce dernier qui défendait tous les
jours son beefsteak au Moyen Age, quand on l’appelait un bourgeois, sous
la forme des guildes, des corporations, des ordres religieux, des
ordres de chevalerie, des rébellions incessantes, des villes franches et
des privilèges à conquérir a fait chapeau bas quand l’âge froid du
moulin à vent fut venu.
Tout ceci pour dire qu’il ne faut pas reprocher à l’Europe d’être
antidémocratique : elle n’est qu’à l’image du monde moderne. Comme le
dit Chesterton dans son oeuvre magique et polyfacétique, la démocratie
était un reliquat du Moyen Age qui était condamné à disparaître à notre
époque. Donc les fous de Bruxelles ne sont que l’émanation suintante et
répugnante d’un mouvement technocrate fou et globalisé qui n’a d’autre
eschatologique fonction que de nous rayer de la carte en tant que
peuples, races, sexes ou classes sociales. A la veille de l’Armageddon
monétaire que nous allons vivre, il est bon de le rappeler.
Pour expliquer ce monde, on incrimine souvent Hitler. Pourtant je ne
la trouve pas qu’hitlérienne cette société ; je la trouve bien plutôt
stalinienne avec ses grands projets, ses planifications, son
internationalisme niveleur et destructeur, avec son incompétence et son
arrogance, sa haine des peuples et du populisme en général.
Mais ici dans les malheurs qui nous frappent, je vois un élément
encore plus précis de comparaison : la grande famine ukrainienne qui fit
autant de morts que l’holocauste ; famine bien oubliée s’il en fut, et
qui est due à un échec, comme le projet européen, échec des bureaucrates
et des irresponsables qui se retournèrent contre le peuple pour le
punir d’avoir échoué !!! Autrement dit, dans le cas de l’Holodomor,
comme disent les ukrainiens comme dans celui de la faillite européenne,
on ne punit pas les bourreaux, on punit les victimes ! La
collectivisation forcée était une aberration même aux yeux de Trotsky
dans son journal (qui était bien sûr pour l’abolition des koulaks, mais
c’est un autre problème), qui prévoyait la faillite d’un tel programme.
Et une fois que le programme échoue, on accuse les cobayes ! Et on les
affame !
J’ai commencé par dire que le monde moderne s’était établi sur
l’industrie, mot indicateur de toutes les avanies de toutes les
filouteries à l’époque de Manon Lescaut (« la Ligue de l’Industrie »,
c’est la mafia des banques et des casinos) ; mais il s’est aussi appuyé
sur la science, science qui a toujours accompagné les
"révolutionnaires" et surtout les tyrans de la politique moderne, aussi
bien à l’époque de la Terreur que du nazisme ou du stalinisme. La
science est progressiste parce qu’elle tue la Liberté ; et notre époque
est elle fervente de manipulations génétiques, d’hitlérisme darwinien et
d’organismes génétiquement modifiés. Là aussi, elle n’a plus aucune
prétention à la démocratie : elle est même prête à remplacer les
récalcitrants, comme elle a remplacé nos troupeaux, nos espèces de
vaches et les oiseaux dans nos champs. L’immigration de masse et de
remplacement n’a fait qu’accompagner ce mouvement. Hommes, bêtes,
enfants : tout doit être bradé et remplacé par la race à prix unique de
la monnaie inique.
Tout de même, j’y reviens, parce que cette fois ce bon vieux Staline
explique trop bien nos maux : si un programme scientifique, technique ou
économique échoue, c’est la faute des cobayes, qu’il faut alors
persécuter. Le gouvernement Rajoy et rabat-joie en Espagne promet des
coupes de 15 % dans les budgets sociaux en Espagne, alors qu’il
suffirait d’abandonner l’euro pour que l’Espagne retrouve son autonomie
financière, fiscale et sa compétitivité. Mais il est tellement mieux de
jeter le bébé que l’eau du bain !!! C’est comme cela que Staline a
exterminé les paysans ukrainiens, et c’est comme cela que nos
bureaucrates et nos politiques en finiront avec leurs peuples !
Nicolas Bonnal http://www.france-courtoise.info/?p=1130
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