vendredi 20 septembre 2024

Bakounine. Vie et Œuvre du père de l’Anarchisme collectiviste

 

Mikhaïl Alexandrovitch Bakounine (1814-1876) est l’une des figures les plus emblématiques du mouvement anarchiste. Philosophe, révolutionnaire, et théoricien politique, Bakounine est souvent cité comme l’un des fondateurs de l’anarchisme moderne. Son influence sur la pensée politique contemporaine, notamment sur les mouvements anarchistes, syndicalistes, et socialistes, est considérable. Explorons ci-dessous sa vie et son oeuvre

Une vie révolutionnaire

Né dans une famille noble russe en 1814, Bakounine a rapidement montré un intérêt pour les idées philosophiques et politiques. Après avoir quitté l’armée russe, il se rend en Allemagne où il rencontre des penseurs influents comme Hegel, dont les idées l’influencent profondément. Toutefois, il se détourne rapidement du conservatisme hégélien pour embrasser le radicalisme révolutionnaire.

Bakounine participe activement aux soulèvements de 1848, ce qui lui vaut d’être arrêté et emprisonné en Russie. Après plusieurs années de captivité, il s’évade et continue à voyager à travers l’Europe, s’impliquant dans divers mouvements révolutionnaires. Sa vie est marquée par une activité incessante : il conspire, écrit, et participe à des insurrections, affirmant toujours son engagement envers la cause de la liberté.

Les idées de Bakounine : un Anarchisme collectiviste

Bakounine est surtout connu pour son anarchisme collectiviste, une forme d’anarchisme qui prône l’abolition de l’État et la mise en place de collectivités autogérées. Contrairement à Karl Marx, avec qui il entretient une célèbre rivalité, Bakounine rejette l’idée d’une dictature du prolétariat. Pour lui, l’État, même s’il est contrôlé par les travailleurs, reste un instrument de domination. Il prône donc une révolution immédiate pour abolir toutes les formes d’autorité et permettre l’émancipation totale des individus.

Ses idées sont fortement influencées par une profonde méfiance envers toute forme de pouvoir. Bakounine croit que l’État est intrinsèquement oppressif, qu’il soit capitaliste ou socialiste. Il défend l’idée que seule une société fondée sur l’autogestion, la solidarité, et l’entraide peut garantir la véritable liberté. Cette vision s’oppose directement au centralisme autoritaire de Marx, menant à une scission notable au sein de la Première Internationale, une association internationale des travailleurs.

Les principaux ouvrages de Bakounine

Bakounine n’a jamais rédigé un ouvrage systématique exposant l’ensemble de sa pensée, mais ses écrits, souvent fragmentaires, ont été réunis en plusieurs volumes. Parmi ses œuvres les plus importantes, on retrouve :

1. “Dieu et l’État” (1882)

  • Résumé : Cet ouvrage est probablement le plus célèbre de Bakounine. Il critique la religion et l’État comme des instruments de domination. Pour Bakounine, la religion est une invention humaine utilisée pour asservir les masses, tandis que l’État impose une forme de hiérarchie et de contrôle contraire à la liberté. Il y développe sa vision de l’anarchisme, où l’autonomie individuelle est primordiale.

  • Extrait : « La liberté de l’homme consiste uniquement en cela qu’il obéisse aux lois de la nature parce qu’il les a reconnues comme telles, et non parce qu’elles lui ont été imposées de l’extérieur par une volonté étrangère, divine ou humaine. » . Ce passage résume la philosophie de Bakounine sur la liberté, qui doit être autodéterminée et non dictée par une autorité extérieure.

2. “Étatisme et Anarchie” (1873)

  • Résumé : Dans cet ouvrage, Bakounine s’oppose au marxisme, particulièrement à l’idée de dictature du prolétariat. Il considère que toute forme d’État, même temporaire, mène à l’oppression. Il prône à la place une fédération de communes autonomes et autogérées, où la liberté collective et individuelle peut s’épanouir sans hiérarchie.

  • Extrait : « Tout gouvernement, même le plus socialiste, le plus révolutionnaire, le plus sincère, mène nécessairement à l’oppression des masses par une minorité dirigeante. ». Cette citation souligne la méfiance de Bakounine envers toute forme de pouvoir centralisé, même s’il est issu de la révolution, car il estime que cela conduit inévitablement à une nouvelle forme de domination.

3. “La Confession de Bakounine” (1977)

  • Résumé : Écrite sous la contrainte après son arrestation par les autorités russes, cette confession est une réflexion personnelle de Bakounine sur ses actions et ses croyances. Bien que dictée par les circonstances, cette œuvre offre un aperçu unique de son état d’esprit et de ses dilemmes moraux.

  • Extrait : « Je crois que le désir de détruire est aussi un désir créateur. ».  Cette phrase emblématique de Bakounine exprime son idée que la destruction des structures oppressives est nécessaire pour permettre la création de nouvelles formes d’organisation sociale plus justes.

4. “Lettre à La Liberté” (1872)

  • Résumé : Dans cette lettre adressée au journal “La Liberté”, Bakounine répond aux critiques faites par ses contemporains sur ses idées et son engagement politique. Il y défend son anarchisme en soulignant la nécessité d’une révolution radicale et immédiate contre toutes les formes d’autorité, qu’elles soient politiques, économiques, ou religieuses.

  • Extrait : « L’idée d’un pouvoir providentiel, bon ou mauvais, est également absurde et immorale. Il n’y a qu’une seule force créatrice et civilisatrice : la liberté. ». Bakounine rejette ici l’idée d’une autorité bienveillante, insistant sur le fait que seule la liberté, non contrainte par une quelconque forme de pouvoir, peut mener à une véritable civilisation.

5. “La Commune de Paris et la notion de l’État” (1871)

  • Résumé : Dans ce texte, Bakounine analyse la Commune de Paris de 1871, qu’il considère comme une tentative incomplète mais prometteuse de mise en œuvre de ses idées anarchistes. Il critique l’incapacité des communards à abolir complètement l’État et à instaurer une véritable autonomie locale.

  • Extrait : « La Commune est tombée parce qu’elle n’a pas su comprendre que pour être libre, il faut détruire, non seulement le gouvernement central, mais toute forme de gouvernement. ». Ce passage critique la Commune pour ne pas avoir été assez radicale, soulignant l’insistance de Bakounine sur l’importance de l’abolition totale de l’État.

6. “L’Empire knouto-germanique et la Révolution sociale” (1871)

  • Résumé : Cet ouvrage est une critique du tsarisme russe et du pangermanisme, ainsi qu’une analyse de la situation politique en Europe. Bakounine y prédit la montée des tensions qui mèneront à une guerre généralisée, tout en appelant à une révolution sociale pour prévenir cette catastrophe.

  • Extrait : « L’Europe est une poudrière, et la seule issue pour éviter l’explosion est une révolution sociale radicale qui brisera les chaînes de l’oppression. ». Bakounine voit la révolution comme la seule solution pour éviter la guerre, considérant que l’oppression impérialiste conduira inévitablement à des conflits.

7. “Fédéralisme, socialisme et antithéologisme” (1867)

  • Résumé : Ce texte est une défense du fédéralisme anarchiste, où Bakounine propose une organisation sociale décentralisée basée sur des communes fédérées. Il s’oppose également à la théologie et à toute forme de dogme religieux, qu’il considère comme incompatibles avec la liberté humaine.

  • Extrait : « Le fédéralisme est l’organisation naturelle de la société libre, où chaque commune, chaque groupe, est maître de son destin sans interférence d’un pouvoir central. ». Bakounine propose ici une alternative à l’État centralisé, prônant une organisation fondée sur la coopération et l’autonomie locale.

8. “Catéchisme révolutionnaire” (1866)

  • Résumé : Rédigé en collaboration avec Sergueï Netchaïev, ce texte est un manuel pour les révolutionnaires, exposant les principes et les méthodes pour renverser l’ordre établi. Bakounine y exprime une vision intransigeante de la révolution, où tous les moyens sont justifiés pour atteindre la liberté.

  • Extrait : « Le révolutionnaire est un homme condamné, il n’a ni intérêts propres, ni affaires personnelles, ni sentiments, ni attaches, ni biens, ni même un nom. Tout en lui est absorbé par un unique intérêt, une unique pensée, une unique passion : la révolution. ». Ce passage illustre l’extrémisme de Bakounine dans sa vision de la révolution, où le sacrifice total est exigé des révolutionnaires pour atteindre l’émancipation.

L’Héritage de Bakounine

L’influence de Bakounine s’étend bien au-delà de sa mort. Son anarchisme collectiviste a inspiré des mouvements révolutionnaires à travers le monde, de la Commune de Paris aux révolutions mexicaines et espagnoles. Sa pensée continue de résonner aujourd’hui dans les mouvements anarchistes, qui revendiquent son héritage en tant que l’un des pionniers de la lutte contre toutes les formes d’oppression.

En conclusion, la vie et l’œuvre de Bakounine offrent une perspective radicale sur la liberté et l’égalité. Sa critique de l’État, de la religion, et de toute forme d’autorité a laissé une empreinte indélébile sur la pensée politique moderne. Bakounine reste une figure incontournable pour quiconque s’intéresse à l’histoire de l’anarchisme et aux luttes pour l’émancipation humaine.

[cc] Breizh-info.com, 2024, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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Le début de la fin ou la fin de l’effondrement de l’empire

 

« Les gens regarderont les cinquantes dernières années et diront : Là se trouve le début de la fin de l’empire galactique. »

Asimov, Fondation

Nous en sommes là, les gens regarderont la semaine dernière et diront là se trouve le début de la fin de l’empire américain.

23 Ans après le onze Septembre a marqué le commencement du déclin de l’empire américain, nous venons d’entrer dans la phase du début de l’effondrement. Nous détaillerons ce déclin, puis les causes de la faillite et enfin les éléments qui marquent la fin de l’organisation du monde.

L’anniversaire du onze septembre fut l’occasion de rappeler les doutes persistants sur la thèse officielle. Si le débat peut être intellectuellement stimulant, sa valeur ajoutée est relativement faible au jour d’aujourd’hui.

Dans la pratique le onze septembre fut grave pour les USA non en raison des pertes matérielles et humaines relativement limitées, mais à cause de la réaction de l’administration US.

Que pèsent les 4-5 mds de dégâts infligés aux USA ce jour-là ? Un pourcentage tellement minime de l’actif national américain qu’il se voit à peine. Les 2600 morts sont pareillement inexistants face aux 300 mio d’habitants du pays. Si on peut admettre l’émotion des familles des victimes et sympathiser avec, la raison d’état aurait dû commander de garder la tête froide et se contenter d’une riposte symbolique.

Seulement, la réaction américaine fut bien différente : Conquête de l’Irak, de l’Afghanistan, Patriot act. En interne le paquet d’investissements militaires voulu par George W Bush passe comme une lettre à la poste.

L’Amérique libère les appétits de son complexe militaro-industriel, financé par l’expansion de la dette publique. On constate ainsi une accélération des relations incestueuses entre la bureaucratie étatique et la corpocratie pour assurer des dividendes de haut niveau.

Là est la première cause de déclin : pourquoi innover s’il suffit d’avoir l’accord des ronds de cuirs du gouvernement. Les entreprises d’armements, concentrées à la fin des années 90 valorisent leur pouvoir d’établir les meilleurs tarifs et conditions pour maximiser leurs profits. Au contraire, les départements de R&D sont rationalisés/détruits, ce qui conduit à l’échec des principaux programmes d’innovations d’armement. Seul le F35 passe au travers, mais au prix de coûts extraordinaires et d’une liste impressionnantes de malfaçons qui conduisent à douter des possibilités opérationnelles de l’engin !

Ainsi, la base technologique US se fragilise et on constate dans la course hypersonique les limites de la R&D au service du pentagone. Même si l’arme est surtout utile pour neutraliser les corps expéditionnaires de l’US Navy, elle apporte moins pour attaquer des nations continentales. Seulement le camouflet de cette course technologique perdue demeure.

Ce premier facteur de déclin s’associe à l’échec des occupations irakiennes et Afghanes qui ont ruiné la réputation des États-Unis comme puissance capable d’apporter du développement. Aujourd’hui les jours du plan Marshall, de la reconstruction du Japon et de l’Europe occidentale sont bien loin. Vingt ans de contre insurrection, de crimes de guerre comme à Abou Graib ou de dommages collatéraux, ont laissé un océan de ruines et de haines.

Le patriot act, voté dans l’enthousiaste de la guerre contre le terrorisme devient perçu avec les affaires Snowden et Assange comme le premier acte vers un régime autoritaire de contrôle lourd de l’information bien utile pour masquer l’échec économique.

La croissance basée sur la dette et l’importation de marchandises à bas coût connaît un premier coup d’arrêt avec la crise de 2008 fruits d’une gestion monétaire accommodante après le 11 septembre. Nos dirigeants refuseront de régler le problème et de punir les banquiers. Ils répandent des liquidités, garantissent les banques et sans surprise, les déséquilibres continuent à s’accumuler.

L’Amérique s’est muée du pays du progrès en une puissance prédatrice et les dommages sur son soft power sont incalculables. Pour compenser, elle se réfugie dans sa capacité à détruire et à menacer comme un gang de mafieux occupés à sauver leur business de racket en tuant à tout-va. La guerre contre le terrorisme devient un terrorisme occidental envers le reste du monde qui culmine en Libye, au Soudan ou au Congo1 !

Le constat du déclin !

La conséquence, nous la connaissons tous, nombres de pays se sont groupés derrière les puissances capables de les appuyer militairement.

Le rendement décroissant des guerres de l’empire s’accélére. En Syrie, la Russie démontre sa capacité à vaincre les proxy terroristes de l’occident. L’affaire ukrainienne marque un changement de braquet et à partir du moment où les occidentaux montent les enjeux, toutes les billes sont sur la table. La Russie montre sa capacité à résister aux opérations de déstabilisations occidentales. L’aide des pays du monde prouve la bienveillance de nombre de nations pour aider les Russes à contourner les sanctions à un niveau suffisant pour les rendre inefficaces. Dès lors, le soft power en échec, la victoire occidentale viendra du hard power.

On peut imaginer que les occidentaux auraient pu livrer davantage et qu’ils ont volontairement limité leurs livraisons pour ne pas permettre à l’Ukraine de prendre l’avantage sur les Russes.

Cette version me semble douteuse et nous allons l’examiner en profondeur, car elle est importante :

  • Tout d’abord, si c’était le cas, les personnels auraient systématiquement été prêts pour entrer en action dès que la livraison était décidée. Or, chaque décision fut suivie d’un important délai pour former les personnels ukrainiens. Ce faisant, on démontre à minima un lourd problème de planification avec de rares exceptions, comme les AMX 10 RC livrés relativement vite (Peut-être une bonne anticipation ou une formation rapide ?)

  • Secundo, bien souvent les matériels sortent de stockage et leur remise en état prend du temps. Là encore, si les occidentaux avaient planifié les commandes auraient dû être lancées. Ca démontre aussi les délais de fabrication bien trop long des pièces détachées et les Ukrainiens se plaindront souvent de problèmes de qualité de matériels remis. Là encore beaucoup se laissent influencer par les quantités de matériels en stockage inactif, mais cette illusion de puissance semble démentie par les problèmes de livraisons. Contrairement à la Russie capable de remettre en service quasiment à la demande (Ou alors, ils ont bien anticipé) l’occident traine. Surement car en réalité, ces matériels sont inutilisables faute de mise sous cocons dans de bonnes conditions. Cela conduit le reste du monde à réévaluer le potentiel militaire occidental.

  • Encore plus grave, dans les catégories de munitions clé, la faillite occidentale est criante. Impossible de tricher, les stocks russes, infiniment plus vaste se joignent à une capacité de production plus importante. Celles des alliés des russes s’avèrent aussi significatives alors que l’occident est en faillite d’obus et de missiles AA dont la consommation a été lourdement sous estimée2.

  • A cela s’ajoute l’échec de la doctrine de l’OTAN. Avant-guerre, les pays occidentaux avaient formé 80.000 militaires ukrainiens. Où sont-ils ? Que sont devenus ces super soldats préparés dans des conditions parfaites en théorie ? L’égalité numérique des deux camps au début du conflit aurait dû leur permettre d’avoir un impact considérable. En réalité, la défense de Kiev ne doit pas faire illusion : Les Russes avancent partout, conquièrent la moitié des oblasts de Zaporizia et de Kherson, libèrent le Lougansk, rentrent dans celui de Karkiv et prennent Marioupol, complétant le lien terrestre avec la Crimée. 20 % du territoire ukrainien tombent entre leurs mains, un avantage initial qui aujourd’hui encore délimite les lignes de front !

    Les combattants formés par l’OTAN auraient dû infliger des pertes punitives aux formations russes bien trop aventurées. En réalité, si le nombre de soldats perdu fut douloureux, il demeure modéré et le corps de bataille russe conserve sa capacité à effectuer ses missions. La seule erreur du pouvoir à Moscou est d’espérer des négociations et de retarder le rappel des réservistes jusqu’en septembre pendant que Kiev mobilise ses troupes.

    La situation d’avantage numérique Ukrainienne permettra de frapper les forces russes surétendue à la fin de l’été 2022, ce sera la seule grande victoire du pouvoir Kievien de la guerre !

    Les Russes mobilisent et le conflit acquière ce caractère de guerre de tranchées qu’il conservera jusqu’en 2024. La supériorité numérique constante des Ukrainiens, aidés, formés par l’OTAN se révélera inutile et le mythe de l’efficacité des méthodes de combats occidentales acquis dans le Golfe contre l’Irak, vole en éclat aux yeux des observateurs attentifs.

  • L’occident se réfugie dans le mythe de sa supériorité technologique et si ses armes miracles semblent avoir eu temporairement une efficacité, force est de constater son absence de pérénitée. La R&D occidentale, trop délocalisée, réduite/optimisée est incapable de développer rapidement des solutions pour suivre l’évolution du conflit. Au contraire, les Russes développent des brouilleurs puissants qui neutralisent les HIMARS et nombre d’armes à guidage GPS en quelques semaines. Après de bonnes entrées en scènes les armes occidentales sont reléguées dans une obscurité honteuse faute d’apporter l’avantage espéré3.

    Coté Russe au contraire, les drones se multiplient et s’intègrent aux forces. L’avantage observationnel crée des synergies pour compenser le manque de précision de l’artillerie et augmente les performances de leur arme chérie. Le différentiel de pertes s’accumule et détruit le potentiel humain de l’armée ukrainienne4.

    Là encore, la perception du monde change et les Russes retrouvent l’image de l’armée soviétique : Une bonne quantité avec une qualité suffisante pour effectuer la mission. Des armes faciles à servir et utiliser au contraire du fatras occidental désormais perçu comme inutilement sophistiqué !

Voilà les principaux caractères de l’échec occidental en Ukraine et ce conflit marque le coup d’arrêt. Dès la bataille de Barkmout, les conséquences sont claires pour ceux qui veulent regarder la réalité sans fard :

La garantie nucléaire de l’OTAN a toujours été un parapluie percé, mais au plan conventionnel les signataires pouvaient espérer une armée d’un demi-million d’américains pour les défendre. Ce fut l’effectif de l’intervention dans le Golfe. L’Ukraine démontre l’insuffisance d’une telle force.

Restent deux stratégies : Doubler, comme la Pologne le projette avec son projet de construire la seconde armée Européenne après la Russe : un puits sans fond seulement envisageable avec de lourdes aides européennes et des partis désireux de se faire financer par les entreprises d’armement US, parfois clémente sur leur propre corruption5.

La seconde est d’abandonner l’OTAN et les guerres impériales US pour s’acheter une certaine clémence du reste du monde. Notre insignifiance à venir pourra alors nous servir de paravent. Il est vrai que payer nos retraites, nos dettes, remettre en états nos économies dévitalisées attireront assez peu les envahisseurs. Inutile de convoquer Attila, les échecs de nos dirigeants ont fait le travail et faire repousser l’herbe sera difficile. Nous sommes un peu comme ces vieilles bigotes qui peuvent sagement se proclamer indifférente aux émois de l’amour protégées qu’elles sont par leur figure et leur charmes flétris.

Et la semaine passée vient justement de marquer le changement de stratégie. La Pologne continue dans ses errements, c’est là une habitude historique, mais l’Allemagne effectue brutalement sa volte face.

Bien sûr, l’arrêt de l’aide à l’Ukraine, ou du moins sa dissimulation était à attendre après les votes de Thuringe et de Saxe ou les partis pacifiste ont effectués de grosses percées.

Seulement, ce n’est pas tout, Volkswagen annonce des fermetures d’usines en plein Standort Deutschland. De plus, l’Allemagne rétablit ses frontières face à l’immigration.
L’UE, avec le rapport Draghi, reconnaît son échec à générer de la croissance et du progrès au profit de ses peuples. Si la solution est plus d’UE, l’aveu d’échec est cinglant !

Les Polonais se préparent à renvoyer en Ukraine les hommes dont l’armée a besoin pour résister encore un temps à l’armée russe.

Ces décisions marquent un repli national, la fin de l’Europe, vassal intégré et soumis des USA. Bien sûr seul le sommet a été franchi et redescendre de la montagne exigera de nombreux pas. Le chemin sera difficile, parsemé d’embûches et de ravins, mais une étape décisive a été franchie cette semaine.

Alors, il reste les élections américaines : Notre suzerain acceptera-t-il de relâcher ses griffes sur notre continent conquis en 44-45 et dans la décennie 90 ? L’issue est improbable si on attend une réaction volontaire, mais minée par sa crise politique, ses problèmes industriels et sociaux, l’Amérique peut s’avérer manquer de forces pour nous conserver.

L’histoire est en marche à nous de la comprendre, pour cette fois monter dans le bon train. Le monde a changé et servir le pouvoir US n’est désormais qu’une option parmi d’autres. Aux peuples d’en avoir conscience6 pour effectuer leur véritable choix. Démocratique cette fois au lieu de nous montrer otages d’une caste de collaborateurs qui s’enrichissent de nos dépouilles.

1Les guerres oubliées de la prédation impériale que nos médias négligent d’évoquer tant les dossiers sont sanglants !

2En raison de l’usage intensif de ces armes pour abattre les drones alors que les stocks avaient été dimensionnés en fonction des avions et des missiles russes. En tenant compte de plus des forces aériennes occidentales.

3Dommage monsieur Tytelmann pour votre précieuse courbe technologique !

4C’est le dernier mythe défendu par les plateaux. L’idée de lourdes pertes russes doit révolter la société civile et l’inciter à la révolte. Le réel refuse pourtant de se plier au narratif et d’ici peu, les « spécialistes » occidentaux devront procéder à une nouvelle révision déchirante de leurs narratif. Mon cœur saigne devant leur douleur à venir. OU pas, je suis rancunier !

5Pas sur celle des concurents comme l’a montré l’affaire Alstom. Mais bon l’avantage d’être un empire est de bénéficier du deux poids deux mesures.

6Donc, merci de diffuser ce texte.

Jules Seyes

https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-debut-de-la-fin-ou-la-fin-de-l-256848

Le LIVRE de FAMILLE (ou de raison) - Entretien avec les Éditions de l'Ho...

jeudi 19 septembre 2024

"Occident go home", le nouveau livre de Michel Geoffroy

 

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Les éditions Via Romana viennent de publier un nouvel essai de Michel Geoffroy intitulé "Occident go home", sous-titré "Plaidoyer pour une Europe libre".

Comme toujours, avec Michel Geoffroy, les faits sont expliqués avec intelligence et clarté. De plus, vous n'y trouverez aucun défaitisme. On peut d'ailleurs lire, au début du livre, cette phrase pleine d'espérance de Dominique Venner : "Il n'y a de fatalité que dans l'esprit des hommes". Nous ne pouvons que conseiller la lecture de ce livre tellement d'actualité.

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Voici la note de l'éditeur en 4e de couverture :

L’Occident incarne désormais, non plus la chrétienté, le progrès et la liberté, mais l’américanisme, l’empire du mal, des valeurs inversées, de la mort et du mensonge. Il correspond à une maladie civilisationnelle qui tente d’infecter le monde entier et c’est pourquoi il suscite une répulsion justifiée et croissante.

Pourtant, si l’oligarchie occidentale nous vassalise, elle perd la domination du monde devant la poussée des civilisations émergentes.

Oui, nous vivons dans un monde d’autant plus dangereux que nous déclinons dans tous les domaines : religieux, moral, économique, social, militaire et le monde entier le sait désormais. Mais la conscience de notre déclin constitue pour Michel Geoffroy une incitation vitale à réagir.

On nous fait oublier, pour mieux nous asservir, que le génie de notre civilisation consiste à refuser le fatalisme ; que la Providence ne dispense pas l’homme d’œuvrer à son salut, que la volonté forge l’histoire, que l’esprit domine la matière et que l’épée reste l’axe du monde.

Voici toutes les raisons de retrouver l’espérance car vient déjà l’heure des hommes debout au milieu des ruines, celle d’une nouvelle élite qui engagera la renaissance de notre civilisation, relevant les défis du monde polycentrique qui vient.

Alors cessons de ruminer nos désastres en attendant le couteau de l’islamiste ou le drone qui nous tuera pour nous libérer. Occident Go home ! Décolonisons l’Europe en retrouvant son âme, par une reprise en main de nos destinées humaines et spirituelles.

Michel Geoffroy est énarque, ancien haut fonctionnaire, contributeur à la fondation Polemia. Il a déjà publié en collaboration avec Jean-Yves Le Gallou le Dictionnaire de novlangue, puis La Superclasse mondiale contre les peuples, La Nouvelle Guerre des mondes et Le Crépuscule des Lumières aux éditions Via Romana ; ainsi qu’Immigration de masse, l’assimilation impossible, et Bienvenue dans le Meilleur des Mondes aux éditions de la Nouvelle Librairie.

Occident go home, Michel Geoffroy, Via Romana, septembre 2024,136 pages, 17,00 €  cliquez ici

http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2024/09/14/occident-go-home-le-nouveau-livre-de-michel-geoffroy.html

La vie et l’œuvre de Charles Fourier : Un visionnaire du socialisme utopique

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Charles Fourier, né le 7 avril 1772 à Besançon et mort le 10 octobre 1837 à Paris, est l’un des penseurs les plus influents du socialisme utopique. Il est connu pour ses idées radicales et ses théories visionnaires sur la société, l’économie, et la réorganisation sociale. Ses concepts, bien que souvent considérés comme utopiques, ont marqué profondément l’histoire des idées et ont inspiré de nombreux mouvements sociaux au XIXe siècle. Cet article revient sur la vie de Fourier, les idées qu’il a défendues, et ses ouvrages principaux, avec une attention particulière portée à son concept de “Phalanstère”, qui reste l’une de ses contributions les plus emblématiques à la pensée sociale.

La vie de Charles Fourier

Charles Fourier est né dans une famille bourgeoise à Besançon. Son père, un marchand de draps, lui laisse un petit héritage qui permet à Fourier de se consacrer à l’étude et à la réflexion. Jeune homme, il est marqué par les injustices qu’il observe autour de lui, notamment les pratiques commerciales trompeuses et l’exploitation économique. Cela alimente sa critique du capitalisme et du commerce, qu’il voit comme des systèmes déshumanisants.

Fourier se distingue par son indépendance d’esprit et son refus de se conformer aux attentes sociales de son époque. Il refuse de se marier, préférant se consacrer entièrement à l’élaboration de ses théories. Fourier ne s’intègre jamais vraiment à la société de son temps, restant à l’écart des cercles intellectuels dominants, mais cela ne l’empêche pas de développer une pensée novatrice qui influencera des générations de réformateurs sociaux.

Les idées de Fourier

Fourier est souvent considéré comme un visionnaire en raison de ses idées audacieuses sur la réorganisation de la société. Il critique vivement l’ordre social existant, qu’il juge oppressif et destructeur. Pour lui, le capitalisme et la propriété privée sont à l’origine de la misère et de l’injustice sociale. Contrairement à d’autres penseurs socialistes, Fourier ne prône pas une révolution violente mais une transformation pacifique et progressive de la société.

Son idée centrale est celle de l’harmonie universelle, qu’il croit possible grâce à la réorganisation de la société en unités coopératives appelées “Phalanstères”. Dans ces communautés, les individus vivraient et travailleraient ensemble de manière égale, chacun contribuant selon ses capacités et recevant selon ses besoins. Fourier croyait que cette organisation permettrait à chacun de réaliser son potentiel tout en vivant en harmonie avec les autres et avec la nature.

Fourier était également un défenseur de la libération des femmes, un sujet sur lequel il était bien en avance sur son temps. Il estimait que le statut des femmes dans une société était un indicateur de la civilisation de cette société, et il prônait l’égalité des sexes dans tous les domaines, y compris le mariage, l’éducation, et le travail.

Les principaux ouvrages de Fourier

Parmi les œuvres les plus importantes de Fourier, on trouve :

1. “Théorie des quatre mouvements et des destinées générales” (1808)

  • Résumé : Cet ouvrage est le premier grand traité de Fourier où il présente sa vision globale de l’humanité et de l’univers. Il y développe sa théorie des quatre mouvements (mouvement social, animal, végétal, et matériel) qui régissent le monde. Fourier y introduit également son concept de “phalanstère”, une communauté idéale où les passions humaines s’harmonisent pour créer une société parfaite.
  • Extrait : « L’homme n’a pas encore atteint le dernier degré de son évolution ; le progrès véritable ne peut s’accomplir qu’en harmonie avec la nature. ». Ce passage reflète la croyance de Fourier en une évolution humaine guidée par l’harmonie des passions, aboutissant à une société idéale.

2. “Le Nouveau Monde industriel et sociétaire” (1829)

  • Résumé : Dans cet ouvrage, Fourier critique le capitalisme et présente son modèle alternatif de société, fondé sur les Phalanstères. Il propose une organisation de la production où le travail est réparti de manière équitable et agréable, en fonction des aptitudes et des goûts de chacun. Fourier croit que cette réorganisation sociale mènera à une prospérité collective.
  • Extrait : « Le bonheur de l’humanité réside dans l’association harmonieuse des passions ; la société industrielle telle qu’elle est conçue aujourd’hui en est l’antithèse. ». Fourier insiste sur l’idée que le capitalisme est incompatible avec le bonheur humain, et que seule une réorganisation sociale peut amener la véritable harmonie.

3. “Traité de l’association domestique-agricole” (1822)

  • Résumé : Ce traité est une extension des idées de Fourier sur les Phalanstères, appliquées spécifiquement à l’agriculture et à la vie domestique. Fourier y propose un modèle où les communautés agricoles vivent en autarcie, dans une organisation collective où les tâches sont partagées selon les préférences individuelles. L’ouvrage est aussi une critique du système agricole de son époque, qu’il voit comme inefficace et inhumain.
  • Extrait : « Dans le Phalanstère, l’agriculture devient une source de plaisir, car elle est pratiquée dans le respect des goûts et des talents de chacun. ». Fourier présente ici une vision idyllique de la vie agricole, où le travail manuel est synonyme de joie et d’accomplissement personnel.

4. “La Fausse Industrie, morcelée, répugnante, mensongère, et l’antidote, l’industrie naturelle, combinée, attrayante, véridique” (1835-1836)

  • Résumé : Cet ouvrage en deux volumes est une critique acerbe du capitalisme et de l’industrie telle qu’elle est pratiquée à son époque. Fourier y oppose la “fausse industrie”, qui divise et appauvrit les hommes, à l'”industrie naturelle”, qu’il imagine comme une organisation collective où le travail est une source de satisfaction. Il développe également ses idées sur la répartition des richesses et la gestion des ressources.
  • Extrait : « La vraie richesse ne réside pas dans l’accumulation de biens matériels, mais dans l’harmonie des relations humaines et la satisfaction des besoins moraux. »
  • Commentaire : Fourier critique ici la recherche effrénée du profit au détriment du bien-être collectif, une idée qui reste très actuelle.

5. “Le Nouveau Monde amoureux” (inachevé, publié posthumement en 1967)

  • Résumé : Cet ouvrage inachevé est une exploration des théories de Fourier sur l’amour et les relations humaines. Il y envisage une société où les relations amoureuses et sexuelles sont libérées des contraintes morales et sociales de son époque. Fourier propose une organisation où les passions sont libres et harmonieuses, contribuant ainsi à l’épanouissement de l’individu et à la cohésion sociale.
  • Extrait : « L’amour, libéré de ses chaînes morales, devient le ciment de la société harmonieuse. ». Fourier présente ici une vision radicalement libertaire des relations humaines, un aspect souvent méconnu de sa pensée.

6. “La Civilisation et le Grand Mal” (1820)

  • Résumé : Dans cet ouvrage, Fourier critique la civilisation moderne, qu’il considère comme la source de tous les maux de l’humanité. Il y dénonce l’hypocrisie, l’injustice, et la corruption qui, selon lui, caractérisent les sociétés contemporaines. Fourier y propose une réorganisation sociale qui permette de dépasser ces défauts en revenant à une forme de vie collective plus naturelle et plus juste.
  • Extrait : « La civilisation moderne n’est que l’apogée de l’hypocrisie ; seule une société fondée sur la vérité et la transparence peut mener à l’harmonie. ».  Ce livre montre l’aspect profondément critique de la pensée de Fourier, qui ne se contente pas de proposer des utopies, mais aussi de dénoncer les travers de son époque.

Les Phalanstères : Utopie ou réalité ?

Le Phalanstère est sans doute l’idée la plus célèbre de Fourier. Il s’agit d’une communauté idéale où 1 620 personnes vivraient et travailleraient ensemble en parfaite harmonie. Chaque Phalanstère serait une sorte de microcosme de la société idéale, où l’inégalité, la misère et l’oppression n’existeraient pas. Fourier croyait que les Phalanstères pourraient se multiplier pour former une nouvelle société mondiale, débarrassée des maux du capitalisme.

Bien que les Phalanstères n’aient jamais vraiment vu le jour sous la forme exacte que Fourier avait imaginée, ses idées ont inspiré plusieurs tentatives de création de communautés utopiques au XIXe siècle, notamment aux États-Unis avec des expériences comme celle de Brook Farm. Ces tentatives, bien qu’éphémères, ont laissé une trace durable dans l’histoire des mouvements sociaux et continuent d’influencer les idées de coopération et de vie communautaire.

La vie et l’œuvre de Charles Fourier sont un témoignage de la puissance de l’imagination humaine face aux injustices sociales. Bien que ses idées aient souvent été considérées comme utopiques, elles ont inspiré de nombreux réformateurs et ont jeté les bases de la pensée socialiste moderne. Fourier reste une figure incontournable pour quiconque s’intéresse à l’histoire des idées sociales et économiques, et son concept de Phalanstère continue de fasciner.

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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L’Atlantide ou l’énigme résolue

 

par Géraldine Pilleul

Après une formation universitaire en histoire et en archéologie, Géraldine Pilleul a étudié les civilisations anciennes, l’ésotérisme et la mythologie. Elle vient de publier un ouvrage intitulé : « L’Atlantide, redécouverte d’une civilisation oubliée ».

Qui n’a jamais rêvé de retrouver le continent perdu de l’Atlantide ? De nombreux aventuriers et chercheurs se sont mis à la recherche de ce mythe… ou de cette réalité. Géraldine Pilleul, à travers des recherches scrupuleuses, affirme avoir la preuve que l’Atlantide a réellement existé dans l’histoire du monde. Elle établit son existence dans le temps mais aussi dans l’espace. En effet, l’auteur restitue géographiquement et très précisément l’Atlantide. On cherchait ce continent englouti en Crète, aux Açores, sous le triangle des Bermudes… Et la réponse, si on en croit Geraldine Pilleul, est bien plus décoiffante ! Un livre intrigant qui nous replonge directement dans notre passé.

source : TV Libertés

https://reseauinternational.net/latlantide-ou-lenigme-resolue/

Non, les Gaulois n’étaient pas des barbares : “La civilisation gauloise s’est développée en osmose avec le monde grec”

 

DOSSIER – Une biographie de Vercingétorix et un essai sur les celtes corrigent l’image barbare que Jules César avait donnée de ses adversaires dans «La Guerre des Gaules». Et montrent que la civilisation gauloise s’est développée en osmose avec le monde grec.

Vercingétorix, un guerrier éduqué par les druides

Longtemps, Vercingétorix n’a existé qu’à travers la plume de César qui dans La Guerre des Gaules fait de lui un portrait aussi partiel que partial. Il magnifie les qualités guerrières de son adversaire pour exalter ses propres mérites stratégiques. Aux yeux de César, les Gaulois étaient des Barbares que Rome devait dominer pour instaurer la paix. Cette conception sera remaniée par les historiens nationalistes du XIXe siècle pour qui les Gaulois étaient nos ancêtres et Vercingétorix leur chef flamboyant. Une sorte de «souverainiste» avant l’heure, un militant de l’indépendance nationale dont de Gaulle fera d’ailleurs l’apologie dans ses discours de guerre. Le grand perdant de ces représentations fut Vercingétorix lui-même, dont on ne savait presque rien.

C’est dire l’intérêt de cette biographie de Jean-Louis Brunaux. Les progrès de l’archéologie mais aussi la lecture des auteurs de l’Antiquité permettent de peaufiner l’idée que l’on se fait de ce chef arverne qui, selon Brunaux, fut très près de vaincre César. Le tableau que Brunaux campe de Vercingétorix jeune est captivant. Très grand et majestueux, «l’air terrible», Vercingétorix a vécu plusieurs années dans la proximité de César. Il l’a assisté dans sa lutte contre les Germains d’Arioviste qui avaient pénétré en Gaule… avant de prendre la tête de la révolte contre Rome.

Comment s’est-il imposé? Fils du roi Celtill, il fut formé par les druides, qui constituent une classe sacerdotale dont les conceptions sont proches des pythagoriciens de la Grèce présocratique. Ils croient en la métempsychose et tentent de faire reculer la violence endémique des sociétés gauloises, notamment les sacrifices humains. En Gaule rien d’essentiel ne se décide sans eux. Vercingétorix n’est pas le rustre hirsute de l’image d’Épinal. Les mœurs des Gaulois ont tout de même évolué depuis l’époque où ils mirent Rome à sac et où ils combattaient nus et couverts d’or. Même si la notion moderne de nationalisme ne signifie rien en Gaule, Brunaux montre que Vercingétorix refuse l’acculturation au monde romain. D’une certaine manière, il est un anticolonialiste avant l’heure. «Il arriva trop tard dans un monde en mutation. Tous les nobles et les bourgeois du centre de la Gaule reniaient leurs valeurs ancestrales et aspiraient à vivre à la mode romaine (…). Quelques années plus tôt, il eût gagné son pari, rassembler les hommes et les cités autour d’un même projet politique qu’il définissait comme celui de la liberté commune.»

Nous avons rencontré Jean-Louis Brunaux, archéologue français spécialiste de la civilisation gauloise et auteur de Vercingétorix.

(…)
Le Figaro

https://www.fdesouche.com/2018/02/15/non-gaulois-netaient-barbares-civilisation-gauloise-sest-developpee-osmose-monde-grec/

mercredi 18 septembre 2024

Pour une alliance avec la Russie I Marc Rousset

Enseigner la guerre (Morgane Barey)

 

Enseigner la guerre (Morgane Barey)

Morgane Barey est officier de l’armée de terre et docteur en histoire contemporaine de l’ENS Paris-Saclay. Depuis juillet 2022, elle est chef du département Histoire et Géographie de l’Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan. Elle signe le premier ouvrage de synthèse sur la formation des militaires en France au sortir d’une guerre (1914-1918) et à l’orée d’une autre (1939-1945).

Former des chefs et faire des soldats

L’idée d’une formation spécifique, dédiée et conçue comme telle pour les besoins des armées, est relativement récente au regard de l’histoire de l’institution. Il faut attendre le XVIIIe siècle pour qu’à une initiation jusqu’alors empirique à l’exercice du métier des armes succède et s’impose la notion d’une formation codifiée, organisée, structurée, adaptée à la diversité des fonctions, des responsabilités et des formes de combat. Progressivement, la guerre ne s’apprend plus seulement en la faisant, mais encore en l’analysant à la manière des sciences expérimentales, afin de déboucher sur des lois éphémères que l’on transforme, par le biais d’un système éducatif militaire, en nouvelles habitudes. Le terme d’école se théorise alors et s’inscrit progressivement dans le vocabulaire militaire : il désigne à la fois des institutions d’enseignement – les écoles militaires proprement dites – tout comme les modes spécifiques d’un certain type d’apprentissage collectif – comme l’école du soldat, qui permet d’exécuter des mouvements du corps en harmonie avec l’ensemble du groupe et participe à la réussite de l’ordre serré.

A cet impératif de formation répondent des exigences tactiques différentes selon les armées, qui imposent un type d’instruction censée correspondre à la spécificité de leurs modes de combat. Les armées de terre, de mer et de l’air possèdent ainsi leurs écoles, en charge de fournir les bases nécessaires à l’instruction de leurs soldats et officiers, mais aussi de proposer une certaine communauté de culture au-delà des particularismes techniques, au-delà aussi de la diversité des vocations et de celle des modes de vie.

A partir de 1918, à l’instar d’un de Gaulle, certains officiers réfléchissent aux améliorations à apporter à la formation des cadres en intégrant les évolutions apparues avec la guerre et condamnent l’isolement dans lequel se maintient l’armée française. D’autres, à l’inverse, estiment que rien ne doit changer. Ainsi, passé le choc des combats de la Grande Guerre, les écoles sont invitées à reprendre leur fonctionnement sans que les enseignements récents n’imprègnent pleinement l’instruction des cadres et contribuent, inversement, à consacrer un triptyque qui s’est progressivement affirmé : la formation d’un triple point de vue humain, militaire et physique.

Révolution militaire ou Révolution nationale ?

Cet ouvrage est traversé par de nombreux questionnements, dont le plus important est celui de la capacité d’adaptation d’institutions pluriséculaires en périodes de crise – sociale avec les lendemains de 1918 puis de 1945 ; militaires puis politique avec la défaite de 1940 et ses conséquences. La mission de l’officier et de sa formation sont-elles redéfinies ? Face à l’apparition d’écoles concourant à des objectifs communs – former des cadres -, comme discordants – créer des chefs fers de lance de la Révolution nationale à Vichy ; participer aux combats aux côtés des Britanniques pour la France libre ; réussir l’amalgame dans le but de reprendre la conduite de la guerre en Afrique du Nord -, observe-t-on une continuité ou une rupture de la formation ?

En centrant cette étude sur les officiers en formation, ce livre offre ainsi à voir les ambitions et les souhaits qui sont formulés par et pour les armées au prisme d’un avenir parfois incertain, mais souvent idéalisé.

Ex Libris

Enseigner la guerre, Morgane Barey, éditions Perrin, en collaboration avec le Ministère des Armées, 361 pages, 25 euros

A commander en ligne sur le site de l’éditeur

https://www.medias-presse.info/enseigner-la-guerre-morgane-barey/192940/

mardi 17 septembre 2024

V.RUSSIE - NOUVELLES FRAICHES DU FRONT Ukr.

En Normandie, découverte d’un rare cimetière d’enfants gaulois

 

Des sépultures d’enfants gaulois très bien conservées ont été récemment mises au jour à Jort, dans le Calvados.

Ce sont de petits ossements d’enfants vieux de plus de 2000 ans qui sont récemment apparus sous la truelle de l’archéologue Vincent Carpentier et d’une équipe de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap). Cette étonnante nécropole gauloise a été exhumée à quelques kilomètres de la vieille ville fortifiée de Falaise, sur la commune de Jort (Calvados).

“Cette ville est connue pour avoir été une importante cité gallo-romaine, mais nous sommes en train d’établir que son passé gaulois, antérieur de deux ou trois siècles à la conquête de César, a été tout aussi considérable “, précise Vincent Carpentier. Ainsi, de ce cimetière d’enfants, découvert intact, alors que les restes antiques, dont la région est richement dotée, ont souvent été victimes de pillages depuis le XVIIIe siècle.

Les petites sépultures étaient creusées dans des calcaires, substrat qui explique la très bonne conservation des restes osseux, y compris ceux, fragiles, des nouveau-nés. Les quelques centaines de m2 de surface étudiée – sur lesquelles seront prochainement édifiées des maisons individuelles- correspondent à une petite partie seulement de la nécropole.  Les archéologues ont pu déjà dégager près de 130 frêles dépouilles inhumées aux alentours de 70 avant notre ère. Non sans émotion. «Quelques-unes d’entre elles portaient des fibules en bronze, des perles, ou encore de fins bracelets en lignite façonnés à leur proportion ». Ces parures funéraires confirment les échanges commerciaux entre la Gaule et l’Angleterre, seul endroit à l’époque d’où était exportée cette matière première fossile.

Sciences et Avenir 13/02/2018

https://www.fdesouche.com/2018/02/13/normandie-decouverte-dun-rare-cimetiere-denfants-gaulois/

lundi 16 septembre 2024

Septembre 1939, le suicide de l’Europe

 

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« En 1939, Germains et Polonais rêvaient d’expansion à l’échelle européenne, tandis que les autocrates nord-américain et soviétique croyaient possible la conquête de l’ensemble des États et des Nations de la planète… »

Entretien avec Bernard Plouvier qui vient de publier Septembre 1939, le suicide de l’Europe aux éditions Dualpha.

(Propos recueillis par Fabrice Dutilleul)

Qui doit être accusé, en bonne logique, d’avoir voulu une « Guerre pour Dantzig » ?

À peu près tous les chefs d’État et les leaders d’opinions publiques en Occident et en URSS… sauf les Allemands qui ont été ébahis de devoir guerroyer pour recouvrer Dantzig, ville allemande depuis 1304, fondée par les membres de la Ligue Hanséatique et qui ne fut jamais une ville polonaise avant 1945.

Du côté de la France et de l’Angleterre qui déclarent la guerre au IIIe Reich le 3 septembre 1939, une foule de politiciens et d’observateurs avaient prédit dès 1919 et jusqu’en 1938 un risque de guerre absurde pour le Couloir (Korridor en allemand) et l’État de Dantzig, administré par la SDN (Société Des Nations) conjointement à diverses administrations polonaises extrêmement agressives. Blum et Reynaud, Lloyd George et Churchill avaient à un moment ou un autre réclamé le retour de Dantzig au Reich… puis un avis contraire fut donné : pas question d’autoriser le Reich à reprendre son bien !

Quant à Joseph Staline, il a très volontiers envisagé de guerroyer contre un gouvernement de type fasciste dominant la Nation polonaise, dont les dirigeants mégalomanes espéraient ressusciter la Grande Pologne médiévale, après une facile victoire contre une « armée allemande inexpérimentée, composée de recrues sous-entraînées et sous-alimentées »… puisque la propagande, en tous lieux, proclamait « la ruine de l’économie allemande et la révolte du peuple allemand dès le premier coup de canon. »

Quid de l’entrée en guerre ?

Ce livre rapporte l’invraisemblable quantité de bobards alarmistes que les bellicistes britanniques (notamment les agents du MI-6) ont fait ingurgiter mois après mois, de janvier à la fin mars 39, à Neville Chamberlain, par ailleurs assailli en permanence par les injonctions des bellicistes, notamment du Président des USA.

L’on n’est guère étonné, de ce fait, que le Premier britannique, excédé, malade (il souffre d’un cancer colique dont il mourra le 9 novembre 1940), abruti par une multitude d’ordres venus du Président des USA, de sollicitations appuyées de financiers basés à New-York, des banquiers de la City et d’Afrique du Sud, des industriels britanniques travaillant à fond depuis 1936 pour la Défense nationale, ait fini par octroyer un « chèque en blanc » aux dirigeants polonais.

Dans la nuit du 23 au 24 août 1939, est signé à Moscou devant un Staline hilare un accord germano-soviétique, agrémenté d’un protocole secret prévoyant une action de l’Armée Rouge en Pologne si la guerre devient inévitable. Or, c’est pour éviter la guerre qu’Adolf Hitler fait signer cet accord par son ministre Joachim v. Ribbentrop, espérant que le risque de conflit générale fera reculer tout le monde et que Dantzig, ville allemande, fera retour pacifiquement au Reich.     

Les opérations de guerre en Pologne furent-elles aussi rapides qu’on l’a dit ? 

Bien plus qu’on ne le reconnaît usuellement. Il y eut 8 à 9 jours de véritables combats, puis un nettoyage de poches de résistance. Le coût pour la Wehrmacht fut très faible : cinq fois moindre que les prévisions du Führer. On décrit le détail des opérations et l’on insiste sur les bombardements de Varsovie, dans leur cause – qui aurait dû être évitée par les militaires polonais – et l’ampleur des morts et des destructions, très inférieure aux légendes de la Deception (Propagande) alliée. On rectifie les bobards sur les chiffres de victimes civiles polonaises en 1939 et l’on présente les tueries d’Allemands vivant en Pologne, qui ont débuté mi-août 1939.

Quelles conclusions peut-on en tirer ?

En 1939, Germains et Polonais rêvaient d’expansion à l’échelle européenne, tandis que les autocrates nord-américain et soviétique croyaient possible la conquête de l’ensemble des États et des Nations de la planète soit par la souriante dictature du capitalisme, soit par celle, plus déplaisante, du communisme bureaucratique – deux doctrines dont les humoristes et les humanistes de l’époque disaient qu’elles « étaient l’exploitation de l’homme par l’homme et son inverse ». Par cette guerre stupide et inutile, l’Europe perdit son rôle d’agent civilisateur. Les nations de la moitié orientale du continent subirent un demi-siècle de barbarie marxiste et celles de la moitié occidentale devinrent de gentils consommateurs vivant dans des succursales des USA. Et tout cela, pour avoir voulu empêcher la direction du Reich de reprendre pacifiquement une terre peuplée à 96-97 % d’Allemands !

Septembre 1939, le suicide de l’EuropeBernard Plouvier, éditions Dualpha, 392 pages, 43 euros. Pour commander ce livrecliquez ici

La mondialisation ibérique au XVIe siècle [1/3], avec Serge Gruzinski

La révolution industrielle, prélude à la fin du monde

 

La révolution industrielle, prélude à la fin du monde

Il est entendu que notre monde moderne naît au XIXe siècle avec ce qu’il est convenu d’appeler la révolution industrielle. C’est une évidence. D’une évidence au prêt-à-penser il n’y a qu’un pas. Il est donc temps de réexaminer cette évidence, de penser à nouveaux frais la révolution industrielle. Non pas pour prétendre qu’elle n’aurait pas d’importance, mais au contraire pour prendre toute la mesure de cet événement à nul autre pareil.

C’est à cette tâche fondamentale que nous invite un ouvrage récent de Gilles de Juganville, maladroitement intitulé par l’éditeur Introduction radicale à la philosophie. Les lecteurs pressés et les amateurs de raccourcis peuvent passer leur chemin. Il faut mordre et mâcher longuement ce livre solide destiné à tous ceux qui veulent faire l’effort de penser. Après tout, la philosophie n’est pas une fille facile qui se donne à des amants d’un jour.

Le point de départ est le suivant. Nous assistons impuissants à l’appauvrissement du monde, à la disparition sans cesse accélérée de sa richesse, de sa diversité, de sa bigarrure. Où sont les cavaliers mongols, les Apaches, les Bretons ? Où sont les toits de chaume, les rossignols, l’air pur ? Où sont les forêts primaires, les fleurs des champs, les fleuves sauvages ? Le désert croît : le divers décroît.

Nous assistons également à la multiplication de choses absolument nouvelles, radicalement inédites. Un nouveau continent en plastique, un nouveau climat, des plantes et des animaux génétiquement modifiés, des clones, des lapins fluorescents, des rats avec une oreille humaine sur le dos.

Le monde ordinaire, tel qu’il a toujours été depuis des millénaires, est en train de disparaître, humanité comprise, et d’être remplacé par un monde nouveau, artificiel, industriel, humanité comprise. On cultivait naguère plus de mille espèces différentes de riz. On en cultive aujourd’hui moins de dix, toutes génétiquement modifiées. Voilà ce qui n’avait jamais eu lieu dans l’histoire de l’humanité, l’unique révolution radicale qui caractérise les temps modernes, voilà ce que Gilles de Juganville se propose d’examiner à fond.

Les grands sens de l’être

Comment traiter sérieusement cette question ? L’idée de Juganville est de passer par le noyau dur de la philosophie qu’on appelle l’ontologie, la science de l’être. Ne craignons rien, ce n’est pas abstrait ni fumeux, tout au contraire. Il s’agit de partir à la recherche des grands sens d’être, les grands ensembles ou catégories qui ordonnent notre existence quotidienne. En termes simples : dans notre vie de tous les jours, tout ce à quoi nous avons affaire se catégorise en quelques catégories simples et fondamentales : les hommes, les animaux, les végétaux, les choses etc.

Comment établir ces catégories, ces grands sens de l’être, sans sombrer dans des découpages artificiels, subjectifs, historiquement et culturellement déterminés ? Pourquoi après tout distinguer les hommes des animaux ? Comment procéder sérieusement ? La première partie du livre part à la recherche du sol ferme et solide sur lequel effectuer cette analyse ontologique. Cette recherche méthodologique s’effectue dans une synthèse magistrale de la philosophie contemporaine, sur la base de la phénoménologie de Heidegger enrichie de tous les développements ou correctifs apportés depuis. De ce point de vue, c’est bien une remarquable introduction à la philosophie. Le sol qui se dégage pour mener à bien l’analyse ontologique est le monde concret, quotidien, ordinaire, loin de toutes les abstractions.

Sur le sol ainsi dégagé, la deuxième partie distingue et examine 6 grands sens d’être :  l’homme qui existe, les animaux qui vivent, les végétaux qui croissent, les choses qui sont disponibles, les aliments qui sont comestibles et les éléments qui persistent. Ces sens d’être sont absolument irréductibles, ils sont absolument différents les uns des autres. L’étude des hommes et des animaux est instructive, on y comprend mieux ce que c’est qu’un homme et pourquoi il n’est en aucun cas un animal, comme un animal n’a rien à voir avec un végétal ou un minéral. Les sciences prétendent l’inverse, mais les sciences sont abstraites donc disqualifiées pour penser le monde réel, concret.

Parmi tous ces sens d’être, deux ont la caractéristique d’être produits, fabriqués. Les aliments et les choses sont produits. Le pain et la table ont été faits, ils ne poussent pas tout seuls. Et c’est là que se noue le cœur de l’analyse, dans ce concept de production. Produire, c’est faire venir à l’être quelque chose qui n’existait pas. Au cœur de la production se tient donc la cause, ou plus précisément le système des 4 causes analysé par Aristote.

Extension infinie du domaine de la production

La troisième et dernière partie, armée de ces concepts, peut alors examiner rigoureusement la modernité. Celle-ci se caractérise par une extension de la production à tous les sens d’être. Ce ne sont plus seulement les aliments et les choses qui sont produits, mais tous les sens d’être. On produit les éléments (géo ingénierie), on produit les animaux et les végétaux (manipulations génétiques), on produit les hommes (ingénierie sociale, transhumanisme).

Qu’est-ce que cela signifie ? Pour la première fois des sens d’être irréductibles et structurants sont détruits. Désormais, les hommes comme les animaux, les végétaux comme les choses, les aliments comme les éléments disparaissent, remplacés peu à peu par des produits. Un enfant et son chat, une fleur et une voiture, le vin et le vent sont désormais ontologiquement les mêmes : des produits. La diversité ontologique qui faisait le monde disparaît, c’est la fin du monde comme monde.

Quel est le problème ? Pour produire il faut détruire. Produire et détruire sont inséparables. Pour faire une table on coupe un arbre. Pour faire une omelette on casse des œufs. Pour produire un homme nouveau on détruit l’homme ancien. Pour produire le monde, il faut détruire le monde. Le monde moderne toujours et partout produit, donc toujours et partout détruit.

De ce point de vue ontologique radical, la révolution industrielle ou la modernité se définit comme l’extension de la production à tout ce qui est, ce qui implique de détruire les invariants ontologiques qui structuraient le monde. Elle est l’unique révolution radicale qu’ait connu l’humanité, qui la conduit à devenir un produit comme les autres. La révolution industrielle productiviste est par essence un ontocide inouï, une destruction totale, un mal total. Par contraste avec les destructions qu’implique le productivisme moderne, même les destructions des régimes totalitaires auront l’ait d’un jeu d’enfant méchant.

Décidément, cette remarquable Introduction radicale à la philosophie est aussi originale qu’éclairante.

Gilles de Juganville, Introduction radicale à la philosophie, PUF, 325 p., 19 €.

https://www.revue-elements.com/la-revolution-industrielle-prelude-a-la-fin-du-monde/

Naples, Sicile, Calabre : aux origines de la mafia

dimanche 15 septembre 2024

Nous vous invitons à découvrir et à visiter le Château de La Chapelle d’Angillon, Mille ans d’histoire et d’indépendance.

 

Bienvenue au Château de La Chapelle d’Angillon

Merci de votre aide pour faire connaître ce château millénaire et son incroyable histoire.

ROUTE JACQUES COEUR
– Accueil exceptionnel !
– Château meublé et habité
– Musée Alain-Fournier
– Albanie Royale au 19e siècle
– Visites guidées toute l’année  –  Mariages  –  Repas pour les groupes
– Location de salles  –  Réceptions

Réservations:
– Comte Jean d’Ogny
– Email : jeandogny@orange.fr
– Téléphone : 02 48 73 41 10 / Télécopie : 02 48 73 46 66
– Adresse postale : Le Château, 18380 La Chapelle d’Angillon

Fabien Laurent

https://www.medias-presse.info/nous-vous-invitons-a-decouvrir-et-a-visiter-le-chateau-de-la-chapelle-dangillon-mille-ans-dhistoire-et-dindependance/193152/

Vers un monde sans dollar ?

13 juillet 1191 : Philippe Auguste et Richard Cœur de Lion entrent dans Saint-Jean d’Acre

 

13 juillet 1191 : Philippe Auguste et Richard Cœur de Lion entrent dans Saint-Jean d'Acre

Le 13 juillet 1191, les croisés, avec à leur tête Philippe Auguste et Richard Cœur de Lion, entrent dans Saint-Jean d’Acre, après une reddition négociée par Saladin (il s’engage notamment à rendre la Vraie Croix, prise à Hattin).

Le siège d’Acre

Le siège d’Acre est une des plus grandes opérations militaires du Moyen Age. Il dure de 1189 à 1191. Au cours des ces trois années se livrent plus de neuf grandes batailles et une centaine de combats. 120 000 Chrétiens et 190 000 Musulmans y mourront. Et ce n’est pas comme lors de la Première Croisade une fuite désordonnée de soldats et de pèlerins, mais l’aventure de l’élite de la chevalerie chrétienne avec à sa tête les plus puissants des rois, Philippe Auguste et Richard Cœur de Lion.

En 1187, le redoutable Saladin, sultan d’Egypte et de Syrie, détruit à Hattin l’armée du roi de Jérusalem, Guy de Lusignan. Il s’empare ainsi de la Ville Sainte et de tout le royaume latin.
Une troisième croisade est aussitôt organisée et dès 1189, les souverains d’Occident partent pour l’Orient rejoindre Guy de Lusignan qui a déjà commencé le siège de Saint Jean d’Acre, ville de Galilée ouverte sur la Méditerranée.

C’est l’Empereur du Saint-Empire romain germanique, Frédéric Ier de Hohenstaufen, dit Frédéric Barberousse, qui le premier répond à l’appel de la croisade, en mars 1190, obligeant ainsi les deux autres grands souverains à l’imiter. Ni le roi de France Philippe Auguste, ni celui d’Angleterre, Richard Cœur de Lion, ne partagent l’enthousiasme de l’empereur. Mais Barberousse trouve la mort en se baignant dans le Cydnus dès son arrivée en Asie Mineure en 1190. Philippe Auguste et Richard Coeur de Lion ont choisi de voyager par la mer et pendant toute la première partie du voyage ils ne cessent de se quereller (ce qui était fréquent entre les deux hommes). En effet, Philippe Auguste avait en 1187-1189 apporté son soutien à Richard Cœur de Lion qui se révoltait alors contre son père, le roi Henry II de Plantagenêt. Mais à peine monté sur le trône en 1189, Richard Cœur de Lion s’opposa au roi de France, donnant ainsi à la rivalité entre Plantagenêts et Capétiens un nouveau souffle. Philippe Auguste embarque à Gênes alors que Richard Cœur de Lion prend la mer à Marseille. Les deux hommes se retrouvent en Sicile. De là, le roi de France part directement pour la Terre Sainte. Il arriva à Saint Jean d’Acre le 20 avril 1191. Richard décide, quant à lui, de s’emparer de Chypre (1191) si bien qu’à son arrivée, il a déjà ravi la vedette au roi de France pourtant bien plus puissant. Richard Cœur de Lion n’a de cesse d’agacer Philippe Auguste par son faste et ses coups d’éclat, tant et si bien que l’on peut dire que le siège de la ville de Saint Jean d’Acre devient le lieu privilégié de la lutte entre Capétiens et Plantagenêts.

Pourtant à mesure que les mois passent, l’armée musulmane s’affaiblit, et bien que la discorde règne souvent dans le camp chrétien (compte tenu du grand nombre des nations présentes et de l’opposition Capétiens-Plantagenêts) le siège se poursuit au grand désespoir de Saladin qui fait en vain appel au Calife de Bagdad et à tous les princes musulmans. Le 13 juillet 1191, la ville tombe aux mains des Croisés. La victoire profite essentiellement à Richard Cœur de Lion, qui représente dans les esprits le véritable roi chevalier. Philippe Auguste, offusqué d’avoir été mis en difficulté par son ennemi, décide séance tenante de rentrer le 2 août 1191 et de continuer la lutte contre les Plantagenêts. Richard Cœur de Lion, lui, préfère poursuivre les exploits militaires en Orient en multipliant les victoires contre Saladin (Arsuf en septembre 1191), même s’il ne peut reprendre Jérusalem. Richard Cœur de Lion ne rentrera, lui, qu’en 1192.

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