mardi 2 septembre 2025

ET SI C'ETAIT VRAI ? : VOICI POURQUOI MACRONERON VEUT -entre autres- LA GUERRE AVEC LA RUSSIE

 

Voilà pourquoi Macron et ses amis veulent que ça continue: rétrocommissions, villas, Lamborghini ukrainiennes sur la Côte d’Azur. La guerre est perdue, mais le business de la corruption, lui, roule toujours .

Avoirs Russe envolés ! ATTENTION CA RISQUE DE PETER ! ! 

Dans une vidéo explosive  doublée en français, Alex Krainer — analyste de marché, auteur et ancien gestionnaire de 'Hedge Fund' — révèle une information sidérante :
 Les avoirs russes gelés en France étaient de 71 milliards €.
 Aujourd’hui, il ne reste plus que 25 milliards €.
 46 milliards € ont disparu… sous la gestion du gouvernement Macron. 
 Conséquence explosive :
En cas d’accord de paix ou si la Russie gagne la guerre, ces avoirs doivent être libérés.
Mais comment rembourser une somme qui s’est volatilisée 
Vous comprenez maintenant pourquoi Macron s’acharne à prolonger la guerre ? 
Une paix immédiate ferait éclater au grand jour ce scandale financier sans précédent.

Regardez la vidéo complète traduite en français ci-dessous: 

                                 

En théorie, détourner de l’argent gelé constitue un crime financier, mais en pratique, quand il s’agit d’un État ou d’un gouvernement, c’est bien plus complexe. Voici une analyse claire et sans détour :

1. Le cadre légal: Les avoirs gelés appartiennent toujours au propriétaire initial (ici, la Russie ou ses entités), même si leur utilisation est bloquée. Voler, détourner ou utiliser ces fonds sans autorisation viole : Le Code pénal français (vol, abus de confiance, détournement de fonds). Le droit international (violation des sanctions ou des conventions de protection des biens). Les traités européens qui encadrent les gels d’actifs. En droit pur, cela peut mener à des peines de prison pour les responsables et des amendes massives.

2. La réalité politique: Quand le vol est commis par un gouvernement, il devient quasiment intouchable : Les dirigeants bénéficient d’une immunité en exercice. Les juges nationaux ne peuvent pas ouvrir de procédures contre l’État lui-même. Seules des juridictions internationales (comme la CIJ ou un arbitrage international) pourraient condamner l’État fautif — ce qui prend des années et nécessite une pression diplomatique énorme. En clair : Macron ou ses ministres ne risquent rien tant qu’ils sont au pouvoir.

3. Le risque futur: Si la guerre s’achève et que la Russie obtient une décision internationale favorable, la France pourrait : - Être obligée de rembourser les 46 milliards disparus,

- Payer des indemnisations et pénalités,

- Et voir des responsables poursuivis symboliquement (mais rarement emprisonnés).

https://x.com/cesarinijosy/status/1960994041526386907

«Guerre de haute intensité» : la France mobilise ses hôpitaux face à l’éventualité d’un conflit d’ici mars 2026
Une lettre, envoyée par le gouvernement aux Agences régionales de santé, a demandé aux hôpitaux de se préparer à un « engagement majeur » d’ici un an, en cas de conflit armé généralisé en Europe.   

Selon les révélations du Canard enchaîné, les Agences régionales de santé ont reçu un document, datant du 18 juillet 2025, dans lequel il était précisé que les hôpitaux devaient se tenir prêts à accueillir des milliers de soldats blessés, évoquant « une guerre de ‘haute intensité’ ».

Sur BFMTV-RMC ce mercredi, la ministre de la Santé et du Travail, C.Vautrin, s’est voulu rassurante: NON: elle rame ! !                    Un soutien sanitaire «en situation de conflit de haute intensité»

Voir la vidéo: 

  https://x.com/BFMTV/status/1960616388864672167

LE MANUEL DE SURVIE DE MACRONERON BIENTÔT DANS VOTRE BOITE

Dans un contexte international incertain, le gouvernement français s'apprête à distribuer un livret de survie à tous les ménages : le livret va préciser les démarches à adopter en cas de crise, s'agit-il d’un accident industriel, d'un événement climatique grave... ou d'un conflit armé. (20 Mars 2025)

Lire la suite: 

https://fr.euronews.com/culture/2025/03/20/un-manuel-de-survie-sera-envoye-a-tous-les-menages-francais-avant-lete#:~:text=Dans%20un%20contexte%20international%20incertain,ou%20d'un%20conflit%20arm%C3%A9.

Les choses sont de plus en plus claires. Alors que Trump veut se désengager de la guerre en Ukraine, tout en obligeant l’Europe à lui acheter des armes, MacroNéron multiplie les phrases provocatrices contre Poutine, et demande aux hôpitaux français d’être prêts à accueillir 100.000 blessés dans 6 mois, dans le cas d’une éventuelle guerre.

Et il ne parle pas d’une guerre interne à la France, entre les envahisseurs et les Français

Voir la vidéo:  

https://pierrecassen.ripostelaique.com/2025/08/30/macron-reve-dune-guerre-contre-la-russie-pour-achever-la-france/

Comprendre la Russie pour comprendre Poutine I Hélèna Perroud

lundi 1 septembre 2025

La Sécurité sociale n’est pas une création des communistes

 

La Sécurité sociale n’est pas une création des communistes

Dans le JDD, Joseph Thouvenel, ancien vice-président de la CFTC, démonte une intox des communistes :

 

(pour lire texte cliquez sur l'image et ouvrir dans un nouvel onglet)

https://lesalonbeige.fr/la-securite-sociale-nest-pas-une-creation-des-communistes/

L’alliance russe, une évidence impossible

 

L’alliance russe, une évidence impossible

Ancien directeur des Instituts français de Pologne et de Géorgie, Gilles Carasso connaît de l’intérieur les lignes de fracture qui traversent l’Europe de l’Est. Son expérience nourrit une réflexion lucide sur la guerre d’Ukraine et ses répercussions continentales. Au-delà des propagandes antagonistes, il rappelle que la véritable question pour l’Europe n’est pas tant la menace russe que le désengagement américain. Ce reflux de l’imperium atlantique, hérité de 1945, oblige l’Union européenne à redéfinir son autonomie stratégique, jusqu’ici cantonnée aux slogans. Mais nous en sommes loin.

Selon une formule célèbre, la première victime d’une guerre est la vérité. On pourrait ajouter que la seconde est l’intelligence. La guerre d’Ukraine en est l’illustration avec, à l’ouest, la construction de la menace russe et, à l’est, la militarisation de l’esprit public. Ce serait pourtant le moment de réfléchir sérieusement aux conséquences pour l’Europe d’une évolution géopolitique majeure : la disparition progressive de l’imperium américain tel qu’il s’est structuré en 1945 avant d’atteindre son apogée dans les années 1990. « Autonomie stratégique », « Europe puissance », « Coalition des volontaires » ne sont que des slogans qui ne recouvrent pas des objectifs clairs et partagés. Et ils n’offrent aucune vision des relations futures de l’Europe avec ses deux grands surgeons, l’Amérique et la Russie.

Le désengagement américain est un moment de vérité auquel on pourrait appliquer le bon mot de Warren Buffet : « C’est quand la marée reflue qu’on voit qui n’avait pas de culotte. » Sans « culotte » industrielle, il est en effet difficile de faire face aux conséquences de la fin de la mondialisation et du retour des États-Unis au mercantilisme. L’Europe entonne le grand air de la réindustrialisation, mais s’engage à payer un tribut de 600 milliards de dollars d’investissements pour amadouer le suzerain américain. De même, la contractualisation du parapluie militaire américain, jusqu’alors inconditionnel, ne suscite que des réactions apeurées, entre soumission, comme l’a illustré la procession des dirigeants européens à Washington du 18 décembre, et affirmation volontariste d’une mobilisation militaire commune, alors-même que les conditions économiques et politiques de ce sursaut n’existent pas.

Une mobilisation nécessite l’identification d’une menace. Ce ne sont bien sûr pas les États-Unis, pourtant le seul pays à avoir exprimé une revendication sur un territoire sous juridiction européenne (le Groenland), qui sont désignés. Ni la Chine, trop lointaine. Ni les dangers très actuels que constituent la perte de contrôle de l’immigration et la fièvre de la subversion islamique. Non, c’est la Russie.

La question jamais réglée des confins impériaux

J’ai, dans un précédent article1, analysé l’hallucination de la menace russe. Olivier Schmitt a donné récemment une définition plus mesurée de cette « menace » comme une entreprise de déstabilisation de l’Union européenne et de l’OTAN2. C’est reconnaître qu’aucun pays européen, au-delà des confins de l’empire russe, n’est, en réalité, menacé.

Qu’il y ait aujourd’hui une guerre à bas bruit entre la Russie et l’UE, avec le soutien militaire à l’Ukraine d’un côté, et une guérilla informatique de l’autre, est évident. Ce conflit est récent et n’a pas de causes structurelles : pas de revendications territoriales, pas de conflits d’intérêts économiques, pas de risque de submersion démographique. Le seul enjeu visible, c’est la zone des anciens confins de l’empire russe et des empires européens, l’Ukraine, les pays baltes, la Pologne, la Finlande, la Moldavie, qui pourraient faire les frais d’une volonté de la Russie de rétablir par la manière forte sa zone d’influence. Si les Occidentaux l’avaient analysé dans sa complexité depuis 1990, au lieu de s’en croire dispensés par des élargissements successifs de l’OTAN et de l’UE, l’abominable guerre d’Ukraine aurait été évitée. Nous aurions échappé à l’engrenage3 dans lequel elle nous entraîne et qui pourrait un jour nous acculer à devoir répondre à une nouvelle version de la question « Mourir pour Dantzig ? »

Avant d’adopter des postures bellicistes, il eût été judicieux de nous demander en quoi consiste notre devoir de solidarité avec cette Europe de l’Est potentiellement menacée. La seule réponse sérieuse est qu’il faut éviter que ne se creuse à l’Est de l’Europe une zone de turbulences qui, ne pouvant être contenue par un impossible retour au rideau de fer, risquerait, à travers l’Allemagne et la Pologne, de déstabiliser l’Europe entière. Tout le reste, les belles formules sur la défense des valeurs européennes et du droit international, les « sentiments de solidarité », ne sont que l’habillage de manœuvres politico-économiques : la guerre d’Ukraine a fait s’envoler, au profit des États-Unis, le coût pour l’Europe de la politique de « containment » de la Russie.

Ainsi défini l’enjeu appelle une réponse aussi simple dans son principe qu’infiniment compliquée dans sa réalisation : il s’agirait de définir enfin, un siècle après l’effondrement des empires, 35 ans après la fin de l’équilibre des blocs figé en 1945, les nouveaux équilibres d’une architecture de sécurité qui assurerait la stabilité dans la zone des confins.

Y a-t-il une alternative au « containment » de la Russie ?

Ce nouveau « Congrès de Vienne » était possible en 1990, mais il ne l’est plus aujourd’hui. Les élargissements de l’OTAN ont figé les lignes et la seule zone au statut encore incertain, l’Ukraine, est en proie à la guerre. Imaginons cependant que la guerre d’Ukraine s’achève par une stabilisation précaire, que l’OTAN soit ébranlée à la fois par les exigences de Donald Trump et par des doutes croissants sur la qualité de sa garantie de sécurité, que l’UE elle-même connaisse une crise ou encore qu’une violente crispation des relations entre la Russie et les pays baltes, scandinaves ou la Pologne suscite de nouveaux foyers de tensions. Il faudrait bien alors constater que la politique de « containment » de la Russie qui est celle de l’Occident depuis 1990 n’est pas viable dans la durée. La solution de facilité, la guerre ouverte, étant, on peut l’espérer, écartée par la dissuasion nucléaire, il faudrait alors se décider à rechercher avec la Russie la définition d’un véritable équilibre régional tenant compte des réalités démographiques, économiques et stratégiques.

Le premier pas à faire, serait de cesser de considérer la Russie, ce pays gigantesque, qui depuis des siècles suscite fascination et détestation, comme un ogre assoiffé de conquêtes. La Russie était et demeure dans une certaine mesure un empire multinational qui, comme tout empire a sa propre version de la doctrine Monroe : quatre fois envahie, elle ne peut admettre qu’un autre empire s’approche de ses confins. En 1839, le marquis de Custine a dressé un tableau accablant du despotisme russe et d’une société où prévalaient la corruption, l’arbitraire, la servilité. Il est aisé de repérer une permanence de ces traits dans le pouvoir et la société russes actuels. Mais figer notre vision de la Russie dans un constat établi il y bientôt deux siècles, c’est tomber dans un essentialisme qui fait bon marché du mouvement de l’histoire. Il faut, pour le moins, y adjoindre la formule du général de Gaulle en 1966 : On ne peut rien faire sans la Russie en Europe, mais il est difficile de faire quelque chose avec elle.

Depuis, l’Union soviétique et son empire se sont effondrés. Avec toutes les pesanteurs de sa masse gigantesque, la Russie est confrontée depuis trois décennies au triple défi de réinventer un modèle politico-économique après le naufrage du soviétique, de redéfinir son identité nationale après la fin l’Union soviétique, et de trouver sa place dans le monde de l’après-guerre froide. La participation des Occidentaux, au nom de la promotion de l’économie de marché, à l’orgie maffieuse des années 1990, ne l’y a guère aidée.

Aussi, les tâches de ce « nouveau Congrès de Vienne » ne pourraient se limiter aux questions militaires et stratégiques. Qui peut croire que d’éventuelles « garanties de sécurité » données à l’Ukraine suffiraient à résoudre le problème ? Il faudrait également parler économie, entamer la construction d’une zone de coprospérité. On lit partout que l’Europe, et surtout l’Allemagne, se sont mis sous la dépendance des hydrocarbures russes. Mais on pourrait tout aussi bien décrire le même flux d’échanges comme une bonne affaire pour les deux partenaires. La prospérité adoucit les mœurs et calme les prurits nationalistes, elle serait la meilleure garantie des arrangements de sécurité. Que la Russie soit actuellement un partenaire horrible encore imprégné du cynisme soviétique et offrant une sécurité juridique limitée, ne doit pas empêcher de poursuivre cet objectif pour la simple raison qu’elle est et restera notre voisin.

Un second obstacle, encore plus difficile à surmonter, est la méfiance des pays qui gardent un fâcheux souvenir de l’occupation soviétique. La proposition que les Occidentaux leur ont faite en 1994, et qu’ils ont acceptée avec enthousiasme, de tout simplement passer à l’Ouest en tournant le dos à la Russie, ne les incline évidemment pas à rechercher l’entente avec leur encombrant voisin. Et tant que ne seront pas cicatrisées les plaies de la guerre d’Ukraine, ce sera impossible. Il est à craindre qu’un arrangement boiteux ne retarde pour longtemps la guérison. Les atermoiements occidentaux face à cette guerre4 vont sans doute engager un retour à la lucidité quant à cette chimère, mais quand ?

L’impossible alliance russe

Le troisième obstacle, enfin, est que les Européens continuent à intérioriser le veto anglais, puis américain, à l’unification du continent euro-asiatique alors-même que les États-Unis nous offrent de moins en moins en échange et nous somment d’acheter leur GNL quatre fois plus cher que le russe. Essayons un instant d’imaginer le plus grand pays du monde, l’un des pôles de la culture européenne, aux ressources incalculables, notre voisin, arrimé à l’isthme européen : c’est une évidence et c’est impossible. Non pas parce que les Américains s’y opposeraient : quand les pièces du système commencent à se disjoindre, une ferme volonté peut changer beaucoup de choses. Mais parce que cette volonté n’existe pas. Ce n’est pas une volonté européenne qui a signé la vassalisation volontaire de l’Europe, ce sont ses guerres suicidaires. Il n’y aurait pas plus de volonté commune pour un renversement stratégique.

Envisager l’alliance russe, que ce soit dans le cadre de l’UE ou par des arrangements pays par pays ce serait imaginer un avenir non pas anti-américain, mais non-américain de l’Europe. On en est loin. Si nous courbons l’échine devant la politique des tarifs douaniers de Trump, c’est parce que les États-Unis demeurent la première puissance économique du monde, qu’ils disposent de la monnaie d’échange et de réserve internationale et que, malgré les rodomontades des BRICS, ce n’est pas près de changer. Ils sont en outre, et de loin, de la première puissance militaire, et l’Europe découvre avec effarement qu’elle avait tout simplement remis sa défense entre leurs mains. La Russie, « jamais aussi forte ni aussi faible qu’on le croit » (Bismarck) ne saurait jouer un rôle comparable.

Malgré ses handicaps historiques, la Russie a beaucoup à offrir, mais pas l’essentiel : une mythologie. Or, il n’y a pas d’ensemble humain concevable sans un fonds mythologique commun. La réussite américaine en la matière est extraordinaire. Quant à la Russie, « prison des peuples » au XIXe siècle, elle a réussi brièvement au XXe siècle à se faire passer pour la « patrie du socialisme » avant de révéler son visage de « pays du Goulag ». Aujourd’hui, elle expérimente trois « offres » ideéologiques, mais aucune n’a un pouvoir d’attraction.

La première est celle des vertus chrétiennes traditionnelles dont elle serait le bastion. Une nouvelle catégorie de visas, les visas idéologiques, a été créée pour permettre aux familles voulant élever leurs enfants dans une atmosphère exempte d’idéologie woke de s’établir en Russie. Mais ces efforts de propagande sont pathétiques : l’an passé la Russie a connu 8 divorces pour 10 mariages et rien ne semble pouvoir enrayer son effondrement démographique. L’orthodoxie russe recèle sans doute dans les profondeurs de ses monastères des trésors de spiritualité, mais force est de constater qu’elle ne dit rien aujourd’hui que le monde puisse entendre.

La seconde innovation, le « Sud global », n’en est pas vraiment une, c’est une double réactualisation : du tiers-mondisme révolutionnaire version Brejnev/Fidel Castro et du mouvement des non-alignés. Mais contrairement au projet révolutionnaire post-colonial des années 1960, l’ensemble que veut fédérer ou entraîner les BRICS n’a de contenu idéologique que négatif : combattre l’hégémonisme américain, d’abord en affaiblissant le dollar. Les communiqués des sommets des BRICS sont des odes au multilatéralisme, au développement durable et à la lutte contre le changement climatique. Ce sont de parfaits décalques des liturgies onusiennes, on n’y trouve pas la moindre idée originale.

La troisième, celle qui a le plus de réalité, est un culte des ancêtres, celui des combattants de la « grande guerre patriotique » dont la plus belle expression est le défilé annuel du Régiment immortel5. Manifestation de gratitude envers les héros, il soutient l’image d’une Russie refuge des valeurs traditionnelles. Malheureusement, les célébrations du 9 mai, jour de la Victoire et désormais la véritable fête nationale russe, déploient une mythologie guerrière qui nourrit, depuis la guerre d’Ukraine, un embrigadement intellectuel croissant. En outre, la gloire de 1945 interdit le procès du stalinisme, indispensable pour tourner cette page sinistre de l’histoire russe. Enfin, elle renforce un courant politique « rouge-brun » qui veut en découdre avec les puissances occidentales et reproche à Poutine sa modération.

Il n’y a actuellement aucune base idéologique, dans les trois segments de ce qui pourrait être l’Europe de l’Atlantique à l’Oural, sur quoi fonder un avenir commun non-américain. Tous, Russie comprise, continuent à vivre dans la fascination de l’American way of life : automobile, hamburgers, vols low cost et écrans. La nouvelle posture américaine va-t-elle fragiliser son soft power ? Rien n’est moins sûr. Certes, la dernière production du puritanisme américain, le wokisme, tout entier tourné vers la protection et la pénitence, c’est-à-dire vers la peur, marque la limite de l’individualisme occidental, donc du rêve américain, et elle s’accompagne d’une catastrophe démographique. Mais les dirigeants européens, par faiblesse ou par aveuglement, semblent déterminés, quelles que soient les couleuvres que leur fait avaler l’empereur blond, à ne pas sortir de leur cadre de pensée américain.

De son côté, la Russie, plus paranoïaque que jamais, a fait savoir qu’elle n’accorde plus aucune confiance à l’UE et à ses pays-membres. On voit ainsi se dessiner l’un des pires scénarios, loin des rêveries d’alliance russo-européenne évoquées dans cet article : une entente russo-américaine qui enjamberait l’Europe, la laissant se débrouiller avec une UE invertébrée, une OTAN déboussolée, et avec ses vieux démons.

1. Psychopolitique de la menace russeparu sur le site d’Élements.

2. Olivier Schmitt, « L’Europe contre les tyrans : un plan », Le Grand Continent, 19 août 2025.

3. Cf. Pierre Lellouche, Engrenages, la Guerre d’Ukraine et le basculement du monde, Odile Jacob, 2024.

4. Cf. Pierre Lellouche, op. cit., chap.6 : « Leçons stratégiques : erreurs de calcul et buts de guerre insaisissables ». 5. Actuellement suspendu du fait de la guerre

https://www.revue-elements.com/lalliance-russe-une-evidence-impossible/

Gazoducs sabotés… Finalement ce serait les Ukrainiens qui ont attaqué les intérêts supérieurs allemands.

 

C’est le moment en cette rentrée, alors que l’on parle de paix, de revenir sur le sabotage de Nord Stream, souvenez-vous le gazoduc qui alimentait l’Europe en général et surtout l’Allemagne en particulier.

Souvenez-vous de nos médias qui la bouche en cœur accusaient le méchant, le vilain Palpoutine d’avoir fait sauter ses propres gazoducs.

Souvenez-vous les accusations en complotisme aggravé de tous ceux qui comme moi émettais quelques doutes sur le fait non pas que Poutine soit gentil ou méchant, mais sur le fait qu’il n’avait objectivement aucun intérêt à faire sauter ses propres gazoducs servant à livrer à l’Europe son propre gaz.

Souvenez-vous de la crise énergétique qui a frappé notre Union Européenne, chacun de nos pays, l’inflation terrible, les conséquences économiques funestes pour toutes nos nations.

Souvenez-vous ensuite des révélations de Seymour Hers, un immense journaliste américain accusant Washingthon d’avoir fait sauter ces gazoducs, (source courrier international ici) et les propos de nos médias qui semblent relativiser ces informations (source ici).

Maintenant, malgré la torpeur de l’été et les vacances, ne passez pas à côté de cette information majeure et si peu commentée.

Un suspect ukrainien arrêté en Italie

« Près de trois ans après le sabotage du gazoduc russe Nord Stream dans la mer Baltique, un Ukrainien, suspecté d’être l’un des coordinateurs du commando, a été arrêté jeudi en Italie ».

Source France Info ici et source l’Opinion ici.

Il s’agit de la première arrestation dans cette mystérieuse affaire, particulièrement sensible en raison de la guerre en Ukraine, attaquée depuis février 2022 par la Russie.

« Dans un communiqué diffusé jeudi, le parquet fédéral allemand, spécialisé dans les affaires de terrorisme, a annoncé avoir « fait procéder à l’arrestation sur la base d’un mandat d’arrêt européen du citoyen ukrainien Serhii K., par la police italienne, dans la province de Rimini (Italie) ».

« Serhii K. faisait partie d’un groupe de personnes qui, en septembre 2022, ont placé des explosifs sur les gazoduc ‘Nord Stream 1′ et ‘Nord Stream 2′ près de l’île (danoise, ndlr) de Bornholm », écrit-il.

Il s’agit « vraisemblablement d’un des coordinateurs de l’opération » de sabotage, ajoute-t-il.

A Berlin, seule la ministre allemande de la Justice, Stefanie Hubig, avait réagi pour le moment à cette annonce, louant le « succès très impressionnant » du parquet. »

Mais ce n’est pas tout…

« Fin 2023, un commandant des forces spéciales ukrainiennes, Roman Tchervinski, était cité comme responsable de l’explosion du gazoduc Nord Stream. Mais la piste de l’ex-chef de l’état-major ukrainien, Valeri Zaloujny, nommé ambassadeur d’Ukraine à Londres, semble aujourd’hui plus vraisemblable ».

En réalité depuis les attentats contre les gazoducs, 3 enquêtes ont été ouvertes en Allemagne, en Suède et au Danemark.

Les soupçons se sont rapidement tournés vers un voilier baptisé L’Andromeda, aperçu dans la zone peu avant les explosions. Plusieurs éléments semblent le désigner.

Je vous laisse lire ces articles pour ceux qui veulent en savoir plus et aller plus loin.

Ce qui semble apparaître comme étant le plus probable, c’est que les gazoducs qui alimentaient l’Europe et nos économies ont été détruits par les Ukrainiens eux-mêmes avec l’aides de nos amis Américains.

C’était donc une attaque de l’Ukraine contre nos intérêts énergétiques qui sont vitaux.

L’Ukraine a donc attaqué l’Europe, et nous continuons à l’armer et à l’aider, tout en achetant des armes et du gaz à nos gentils amis américains qui n’ont rien trouvé à redire à la destruction de ce lien logistique important pour livrer du gaz russe pas cher à l’Europe qui a du le remplacer par du gaz liquéfié américain hors de prix.

Brillant.

Vraiment brillant.

Mais les couillonnés c’est nous, et je déteste être couillonné !

Faites passer cet article au plus grand nombre. Partagez-le sans modération aucune.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.

Préparez-vous !

Charles SANNAT

« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.insolentiae.com. »

https://insolentiae.com/gazoducs-sabotes-finalement-ce-serait-les-ukrainiens-qui-ont-attaques-les-interets-superieurs-allemands/

dimanche 31 août 2025

La Russie tire des leçons du passé. L’Occident tourne en rond

 

Pour l’historien allemand Tarik Cyril Amar, les négociations de paix en Ukraine montrent que Moscou vit dans la réalité, tandis que l’Occident, aveuglé par un sentiment de supériorité profonde, s’en tient à son monologue géopolitique interne et s’obstine à n’écouter personne d’autre que lui-même.

par Tarik Cyril Amar

Sur certains points importants que les combattants occidentaux de la guerre de l’information préfèrent omettre, la Russie et l’Occident sont bien semblables. Comme l’Occident, la Russie est un État typiquement moderne même si aujourd’hui il fonctionne beaucoup mieux que ses confrères occidentaux.

L’économie russe est capitaliste comme partout ailleurs dans le monde d’aujourd’hui, même si l’État russe, vu qu’il fonctionne mieux, a repris le contrôle des riches, tandis que l’Occident, rongé par le néolibéralisme, les laisse dominer et nuire aux intérêts nationaux. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles la Russie a résisté à une guerre économique occidentale d’une brutalité sans précédent et dispose d’un complexe militaro-industriel bien plus performant que l’Occident.

Enfin, en plus de s’étendre sur l’Europe et l’Asie, la Russie est aussi une force majeure au sein d’une tradition culturelle spécifique, allant de la littérature romanesque jusqu’aux conservatoires classiques, dont les origines sont associées à l’Europe ou plus largement à l’Occident.

Pourtant, à d’autres égards, il existe des différences fondamentales entre la Russie et l’Occident. Oublions un instant les arguments habituels (l’orthodoxie russe contre tout le reste, par exemple, ou les spéculations habituelles autour de l’espace, le climat et les mentalités). Soyons plutôt concrets et contemporains : interrogeons-nous sur les différences qui comptent le plus pour parvenir (ou non) à une paix durable dans le conflit ukrainien. Deux constats émergent alors, l’un évident, l’autre un peu moins.

Ce qui est facile à constater, c’est que la Russie est unie, contrairement à l’Occident. Cela s’explique en partie par le fait que Moscou dirige un seul pays, tandis que Washington, capitale de facto de l’Occident en tant qu’entité géopolitique, dirige – et exploite de plus en plus férocement – un empire extérieur complexe d’États-nations formellement indépendants qui sont de facto ses clients, satellites et vassaux.

Même si les États-Unis exercent fortement une puissance brute sur leurs domaines, en réalité, ils sont potentiellement autant fragmentés que tous les empires avant eux. Si vous pensez qu’affirmer son unité et son contrôle rapproche de la réalité, vous n’avez qu’à interroger l’Union soviétique si cette idée était heureuse. En fait, vous ne pourrez pas, parce qu’elle a disparu du jour au lendemain, comme par magie.

Ce qui est moins évident à voir, mais impossible d’oublier une fois vu, c’est que les institutions politiques russes et occidentales ont désormais des courbes d’apprentissage fondamentalement différentes.

Pour résumer, la courbe russe d’apprentissage est dans la norme dans le sens où sa courbe est croissante : c’est exactement pour cela que ses adversaires n’arrivent plus à la duper massivement comme c’était le cas à la fin des années 1980 et pendant une grande partie des années 1990.

En revanche, le modèle d’apprentissage actuel des élites occidentales et notamment européennes est extrêmement curieux : il forme, en effet, un cercle plat et fermé. Sur cette trajectoire, les choses avancent d’une certaine manière mais sans jamais vraiment changer.

Les tentatives actuelles visant à mettre fin au conflit ukrainien à travers les négociations et le compromis illustrent parfaitement cette différence. Effectivement, la Russie et l’Occident appliquent de manière exemplaire les leçons apprises, ou plutôt non apprises dans le cas de l’Occident.

Du côté russe, les leçons pénibles de la mauvaise foi systématique de l’Occident, allant des promesses de non-expansion de l’OTAN jusqu’aux accords de Minsk II, ont été pleinement assimilées. Résultat, la Russie, même étant ouverte aux négociations et à une solution par un accord réaliste, ne commet pas l’erreur de se laisser berner par les émotions, les espoirs et les pulsions du moment (par exemple, par l’agitation du sommet en Alaska), comme c’était le cas pour la Russie (et pour l’Union soviétique auparavant) à la fin de la guerre froide, avec des conséquences extrêmement douloureuses.

En particulier, cela signifie que le gouvernement russe a été parfaitement clair, tant avant qu’après le sommet en Alaska : il ne fera aucune concession sur ses objectifs essentiels. Moscou n’acceptera pas l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, même sous un autre intitulé, n’autorisera pas le déploiement de troupes de l’Alliance en Ukraine d’après-guerre et n’abandonnera pas la protection des droits des russophones dans ce pays. Les pressions stupides visant à pousser le Kremlin à des rencontres prématurées avec Volodymyr Zelensky, président ukrainien dont le mandat a expiré, sont restées vaines.

En Occident, certains observateurs échappent à la propagande occidentale et portent sur la Russie un regard objectif. Certains ont exprimé la crainte que Moscou tombe à nouveau dans un piège occidental, comme à la fin de la guerre froide ou en 2015 avec les accords de Minsk, ensuite bafoués par Kiev et l’Occident. Pour l’heure, le gouvernement russe ne paraît pas prêt à commettre une telle erreur.

L’Occident, quant à lui, s’obstine. Il n’a tiré, au moins dans son ensemble, aucune leçon ni du grand échec de sa stratégie à long terme d’après-guerre froide visant à s’étendre par tricherie, ni de sa récente tentative de réduire la Russie au rang de puissance secondaire par une guerre par procuration confiée à l’Ukraine. L’OTAN est fichue, mais ne s’en aperçoit pas.

Le signe le plus évident de cet échec d’apprentissage est la pratique d’une diplomatie avec soi-même. L’Occident mène étrangement ses négociations les plus intenses en circuit fermé. On pourrait croire que cela découle d’un manque d’unité structurelle, mais la véritable cause de cette pratique narcissique réside ailleurs.

En réalité, la raison derrière ce refus autodestructeur de faire face à la réalité réside en un sentiment de supériorité profonde, déplacé, pathologiquement indéniable, qui pousse l’Occident à croire qu’il n’a à écouter personne d’autre que lui-même. Illusion absurde et nuisible.

Considérez la «coalition de volontaires» comme essentiellement un ensemble d’États, pour la plupart européens (le Canada n’arrive toujours pas à prendre une décision), qui semblent incapables de cesser de planifier, quel que soit le degré de leur sincérité, l’envoi d’une manière ou d’une autre de troupes en Ukraine d’après-guerre, avec un soutien des États-Unis pourtant mal défini.

Si vous regardez des débats et des médias mainstream occidentaux, vous aurez du mal à y trouver un fait assez important : la réponse de la Russie à tout schéma de ce genre est un non catégorique. Malgré tout, l’Occident s’en tient à son monologue géopolitique interne et discute sans cesse d’une seule chose tout en sachant qu’elle ne pourra jamais être mise en œuvre, si jamais les dirigeants occidentaux ont écouté le gouvernement russe, parce qu’insister sur cela voudrait dire que Moscou ne cédera pas mais continuera à se battre… et à gagner.

Peut-être est-ce justement l’objectif occidental : empêcher tout accord. Mais si tel est le cas, la question qui se pose alors est de savoir pourquoi les États-Unis tolèrent cette opération de sabotage de la part de leurs vassaux européens.

Trois hypothèses existent. Soit les États-Unis se préparent déjà à ignorer leurs alliés européens et n’accordent aucune importance à leurs illusions, soit Washington partage leur aveuglement, soit enfin Trump et son équipe cherchent à instrumentaliser ces discussions européennes comme levier de négociation avec Moscou.

Seule la première option paraît réaliste et productive. Les deux autres signifieraient que Washington est aussi incapable de tirer des leçons que l’Europe, car croire que ces discussions puissent servir de bluff contre la Russie témoignerait d’une incompréhension de sa détermination à ne pas renoncer à ses objectifs de guerre, alors même qu’elle progresse sur le terrain.

D’autres exemples pourraient d’ailleurs également être cités, comme les déclarations incohérentes de Washington sur les livraisons d’armes, c’est-à-dire les hésitations quant à l’autorisation ou à l’interdiction pour Kiev de frapper en profondeur la Russie, ou sa récente tentative d’imposer une nouvelle date limite et d’émettre des avertissements vagues. Cette fois, le délai est de deux semaines, en l’espace desquelles, à en croire le président américain, il décidera de ce qu’il faut faire avec l’Ukraine et la politique américaine à son égard. S’il n’y a pas de progrès dans le règlement pacifique, il pourrait soit mettre les bouchées doubles sur la confrontation avec la Russie, à la manière de Biden, soit laisser cette terrible guerre par procuration aux Européens qui s’obstinent à la prolonger.

Les récentes décisions et actions de Trump semblent donner le sentiment, dans le contexte de la guerre en Ukraine, que les États-Unis franchissent un cap et sortent de ce cercle vicieux du non-apprentissage pour devenir un pays comme la Russie, avec une courbe d’apprentissage plus normale en matière de politique étrangère. Espérons que cette attitude raisonnable prévaudra, même si l’Europe de l’Ouest veut demeurer enfermée dans son royaume d’illusions d’omnipotence.

source : RT France

https://reseauinternational.net/la-russie-tire-des-lecons-du-passe-loccident-tourne-en-rond/

samedi 30 août 2025

Daniel Husson, partisan du climato-réalisme

 

Daniel Husson, partisan du climato-réalisme

Le physicien et enseignant Daniel Husson lance un véritable « appel à la raison » dans son livre Climat, de la confusion à la manipulation (Éditions L’Artilleur, 192 pages, 18 euros), dans lequel il explique avec une grande clarté pourquoi le réchauffement climatique ne sera pas insoutenable et ne conduira pas à une submersion des côtes maritimes.
En revanche, « l’humanité doit intégrer rapidement la finitude prochaine des ressources fossiles », ce qui rend « désormais urgent pour l’Homme de changer certaines de ses habitudes, trop nocives pour la planète et pour lui-même ».
L’auteur précise qu’il « ne roule ni pour le camp des pétroliers ni pour celui des partisans du nucléaire-seule-énergie-décarbonée », mais qu’il refuse tout simplement « de verser dans la sinistrose organisée qui joue sur les réflexes de peur dans le but d’imposer sans débat des choix de société contestables ».

Le GIEC en question

En 2023, le « rapport des rapports » du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) décrivait une situation d’extrême urgence qui ne manquait pas d’alimenter, surtout chez les jeunes, une « éco-anxiété délétère ». Le GIEC n’est pourtant pas « un club de scientifiques », mais une « assemblée politique » qui rédige des rapports à partir de contributions scientifiques.
De fait, les « simulations informatiques du climat global [reprises dans les rapports du GIEC] donnent de bien piètres résultats ». Les chiffres du réchauffement climatique avancés couramment — une augmentation « entre 1,5 et 4,5 degrés d’ici un siècle » — ne proviennent pas de simulations complexes, mais du « bon docteur Arrhenius », prix Nobel de chimie en 1903 !
« Au vu de ses piètres résultats, on se demande encore quel crédit accorder aux “scenarii” du GIEC, prophéties chiffrées qui semblent précises aux yeux du grand public, alors qu’elles sont basées exclusivement sur des extrapolations linéaires (la linéarité, c’est dire que 0,03 degré l’an dernier feront 3 degrés dans cent ans). »
Ce qui est avéré, c’est que « les mesures consignées de 1850 à 2016 donnent très exactement 1,09 °C d’augmentation sur cent soixante ans », mais « la machine climatique est tout sauf linéaire ». En effet, « la courbe des températures moyennes a été plate de 1850 à 1920, augmentant ensuite jusqu’en 1940 pour redescendre de 1940 à 1975 (!) avant de remonter depuis ».
Par ailleurs, « la puissante modération du climat par le radiateur de Planck reste largement ignorée des médias, des écologistes encartés et du grand public ». Les corps naturels rayonnant à la puissance quatre de leur température, si celle du globe augmentait de 1 %, la quantité de rayonnement renvoyée vers le cosmos augmenterait instantanément de 4 %, ce « qui entraînerait illico son refroidissement ! »

Une submersion fantasmée

« Contre la logique la plus élémentaire, la doxa du moment prétend qu’à cause du CO2, l’atmosphère voit sa température augmenter et que donc, mécaniquement, l’océan va suivre… Sommes-nous condamnés à écouter de pareilles sornettes ? […] Il suffit de savoir que cette masse d’eau salée vaut deux cent cinquante fois celle de l’atmosphère. » La masse des corps gouverne également ce type d’échange. « Thermiquement parlant, les océans sont mille fois plus “lourds” que l’air » et la proportion de molécules de CO2 dans l’air — quatre sur dix mille — n’y changera pas grand-chose.
« Partout sur la planète, c’est l’océan qui dicte sa loi à l’atmosphère, et non l’inverse. »
« Certains climato-alarmistes prétendent que l’eau douce des glaciers nordiques va empêcher les eaux “trop peu” salées du Gulf Stream de plonger dans l’océan Arctique. » Cette menace « est non seulement ridicule au regard des énergies en jeu », mais également « contre-productive dans l’argumentaire des alarmistes », car « un arrêt de ce courant marin signifierait un pôle Nord plus froid ! »
Dans l’Antarctique, où un record de froid de –98 °C a été enregistré le 30 janvier 2021, une perte de glace de la banquise a été évaluée à 150 kilomètres cubes par an entre 2002 et 2005, sur une masse totale de vingt millions de kilomètres cubes. « On peut transformer cette fonte en élévation de la hauteur d’océan sur le globe, le calcul indique 0,4 millimètre par an. […] Le socle Antarctique est en place depuis plus d’un million d’années, malgré des variations de température du globe considérables, et dans les deux sens, sans que la main de l’homme y soit pour quoi que ce soit. »
Dans le film célèbre d’Al Gore de 2006, il est avancé qu’il ne restait « que dix ans avant la catastrophe » et que le niveau de la mer bondirait bientôt de six mètres ! La cause principale du blanchiment des coraux était également attribuée au réchauffement de l’océan. « On le sait peu, mais en 2007 un tribunal américain a tranché net à propos des neuf “vérités” énoncées dans Une vérité qui dérange. » [La même année, l’ancien vice-président américain a obtenu, en compagnie du GIEC, le prix Nobel de la paix. Plus tard, il s’est lancé dans le négoce de certificats d’émission de CO2.]
« Rivés au fil de l’actualité, nous oublions que la montée des eaux a déjà eu lieu. Il y a quinze mille ans, nos ancêtres allaient à pied de Dunkerque à Londres ! Quant à l’évolution future, il est certain que cette montée des eaux du passé ne se répétera pas au cours du siècle prochain, puisqu’elle fut causée par la fonte de l’énorme couvercle de glace qui recouvrait les continents, du pôle Nord jusqu’à la latitude de Paris. Cette formidable calotte de glace n’a pas attendu le GIEC pour fondre, elle est déjà retournée dans le vaste océan mondial. »

Un carbone qui n’en peut mais

L’équation de l’équilibre radiatif de la Terre (le rapport des températures Terre/Soleil est égal au rapport des longueurs : rayon du Soleil sur distance Terre–Soleil) établit que notre planète peut voir sa température augmenter ou diminuer sous l’effet de trois changements : le diamètre de notre étoile, sa température de surface ou sa distance.
Daniel Husson dénonce « l’erreur du carbone-seul-coupable » du réchauffement climatique, car cet élément chimique n’explique ni les grandes oscillations thermiques du Pacifique (El Niño), « ni les glaciations multimillénaires, ni la douceur du Groenland médiéval, ni les carottes de l’Antarctique [prélevées dans des glaces vieilles de 650 000 ans !], ni le froid des Trente Glorieuses, pas plus que les événements Dansgaard-Oeschger [ces deux savants ont découvert que la température du Groenland a augmenté, il y a 11 500 ans, d’environ huit degrés en quarante ans, avant une phase de refroidissement] ou la stabilité obstinée de la température de la basse stratosphère ».
Par ailleurs, « le gaz carbonique étant un aliment pour les plantes, même à surfaces boisées constantes, davantage de ce gaz dans l’air augmentera la masse végétale. D’où, mécaniquement, davantage de CO2 absorbé chaque jour. »

Sortir des énergies fossiles

L’auteur plaide également pour une sortie résolue de « l’addiction aux hydrocarbures ».
« Il y a mille raisons impérieuses pour sortir des combustibles fossiles. Particules de suie qui tuent massivement, oxydes NOx ou particules soufrées issues du raffinage, la pollution de l’air cause deux cent mille décès prématurés par an en Europe ; ce chiffre à lui seul devrait pousser à fermer les mines de charbon au plus vite. »
« Énergies indispensables, charbon et pétrole sont aussi le socle d’une industrie pétrochimique dont les émissions de déchets sont très préoccupantes. »
Mais à court terme, « une “décarbonation” synonyme de débranchement de l’économie n’aura pas lieu, qu’on se le dise. À moyen terme, elle repose sur l’attelage électrification–efficacité–biocarburants, et restons conscients que seule une fraction de l’énergie primaire passera à l’électrique, et que l’isolation complète des bâtiments s’étalera sur quatre ou cinq décennies ».
En attendant, « pour l’habitat, la nouvelle réglementation contre les passoires thermiques est tellement sévère (la France surtranspose les normes européennes) qu’elle en est insoutenable », ce qui conduira à la sortie du marché de quatre millions de logements mal classés en 2050 !

Sortir du nucléaire au profit de l’éolien

Très critique envers la politique nucléaire française, Daniel Husson ironise sur les arguments du polytechnicien médiatique Jean-Marc Jancovici, qui « pourfend les renouvelables, fabriqués grâce au pétrole et aux mines de métal. Hélas pour lui, cet argument s’applique à l’identique au nucléaire qu’il porte haut ! L’uranium utile ne constitue que 0,7 % du minerai qu’il faut extraire à grands coups de moteurs diesel. La séparation isotopique nécessite des tombereaux d’électricité, sans parler du démantèlement ou du stockage ».
« Isolé, l’Hexagone persiste et signe dans son aveuglement nucléaire sur un chemin caillouteux et, à terme, sans issue. » « Le nucléaire français est un peu à l’image du club de foot de Paris : arrogance et bling-bling, champion chez lui mais médiocre à l’international. » [Oups ! Le livre est sorti quelques mois avant que le PSG devienne champion d’Europe et vice-champion du monde…]
« Tant qu’à faire du nucléaire, un prototype du plus haut intérêt est développé en Belgique sur une idée du physicien nobélisé Carlo Rubbia. Le projet MYRRHA (sans uranium) a un triple avantage : aucun risque d’accident, combustible thorium très abondant (2 000 ans de réserves) et, en prime, reconditionnement de nos déchets nucléaires issus de l’uranium. »
Selon l’auteur, l’avenir n’est donc pas dans le nucléaire mais dans l’installation en masse des éoliennes maritimes, comme le prévoient la Grande-Bretagne, l’Espagne et le Danemark.

Johan Hardoy

https://www.polemia.com/daniel-husson-partisan-du-climato-realisme/

Les dessous du différend entre l’Ukraine et la Pologne

 

par Alexandre Lemoine

Des nuages s’amoncèlent entre Kiev et Varsovie : les protestations des agriculteurs contre le blé ukrainien ont été suivies du refus des autorités de prolonger l’aide aux réfugiés. Pour l’Ukraine, c’est un sérieux problème, car c’est précisément la Pologne qui a accueilli le plus de personnes.

La raison de la querelle entre la Pologne et l’Ukraine

La Pologne soutient l’Ukraine depuis les premiers jours de la guerre. Varsovie n’a pas seulement été l’un des premiers pays à appeler à l’introduction de sanctions sévères contre la Russie, mais a également exigé de ses voisins qu’ils renforcent l’aide militaire à Kiev. Ces paroles étaient appuyées par des actes : la Pologne a accueilli plus de réfugiés que tous les autres États réunis. Selon Eurostat, fin juin 2025, 992 505 Ukrainiens se trouvaient dans le pays.

Cependant, la population locale s’interrogeait parfois : le gouvernement n’agit-il pas au détriment des intérêts nationaux ? Une vague de protestations a déferlé sur le pays, les agriculteurs exigeaient l’interdiction des importations de blé ukrainien et d’autres produits. Karol Nawrocki, qui a remporté l’élection présidentielle, a habilement exploité ce thème.

Arrivé au pouvoir à l’été 2025, il a déclaré que l’Ukraine ne pouvait pas adhérer à l’UE ni à l’OTAN tant que la guerre se poursuivait. Puis il est allé plus loin : il a opposé son veto à la loi prolongeant les avantages pour les réfugiés ukrainiens, précédemment approuvée par le parlement. Il a particulièrement critiqué le programme Rodzina 800+, qui prévoit un versement mensuel de 800 zlotys (environ 200 euros) pour chaque enfant.

Parmi les autres initiatives du président figure l’assimilation de la symbolique de l’OUN-UPA à celle des nazis. Cette mesure a fait suite au concert du rappeur biélorusse Max Korzh le 9 août à Varsovie, lors duquel plusieurs Ukrainiens ont déployé des drapeaux de l’UPA. Cela a provoqué des troubles et a motivé les déclarations fermes de Nawrocki.

«Nous devons indiquer dans le projet de loi un slogan sans équivoque – stop au bandérisme», a-t-il dit. Le Premier ministre Donald Tusk l’a soutenu : «Les contrevenants doivent quitter le pays volontairement ou par la force». 57 citoyens ukrainiens sont menacés d’expulsion.

Rappelons que l’OUN-UPA reste depuis longtemps un sujet controversé dans les relations ukraino-polonaises. Pour une partie des Ukrainiens, c’est un symbole de lutte pour l’indépendance, pour les Polonais, c’est un rappel du massacre de Volhynie de 1943.

Ce qui se cache derrière le changement de rhétorique

Les décisions de Varsovie sont largement conditionnées par l’agenda politique intérieur de la Pologne. Cela s’explique par l’opposition entre la Plateforme civique dirigée par Donald Tusk et le président Nawrocki, représentant la force plus conservatrice Droit et Justice (PiS).

Pendant la campagne électorale et les élections parlementaires, c’est précisément ce parti qui a activement parlé de la menace des réfugiés ukrainiens et des exportations de produits agricoles d’Ukraine, faisant appel aux craintes d’une partie de la société polonaise concernant la concurrence et le flux incontrôlé des Ukrainiens et des produits ukrainiens.

Les sentiments radicaux nationalistes sont forts dans la province polonaise, et c’est précisément cet électorat qui a assuré la victoire à Nawrocki. Les thèmes sur lesquels jouent les nationalistes polonais, c’est-à-dire le massacre de Volhynie et la symbolique de l’OUN-UPA, sont depuis longtemps entrés dans le courant politique dominant. C’est un fait auquel il faudra faire face constamment.

Les conséquences pour les Ukrainiens

Malgré la rhétorique politique, la Pologne a largement bénéficié de la présence d’un million d’Ukrainiens. Ils travaillent là où il manquait de personnel, créent des entreprises, paient des impôts et contribuent à la croissance économique.

Les Ukrainiens en Pologne se sont souvent mieux intégrés que dans d’autres pays de l’UE. En Pologne, la majorité travaille occupant les niches vacantes, des électriciens aux plombiers en passant par les travailleurs dans le secteur des services. Ce sont précisément les Ukrainiens qui ont aidé à combler l’écart démographique et ont assuré à l’économie polonaise une croissance supplémentaire. De plus, leurs contributions fiscales et sociales dépassent les dépenses de l’État pour les allocations aux réfugiés. Les Ukrainiens en Pologne ne sont certainement pas des «parasites».

En même temps, résoudre les problèmes internes aux dépens des réfugiés est une tendance européenne générale. En Europe, on entend de plus en plus souvent le mécontentement face à la hausse des impôts, des prix des services publics et à la détérioration de la vie, et les Ukrainiens se retrouvent souvent dans le rôle des «coupables».

Quelle sera la réponse de l’Ukraine

Kiev ne dispose que d’instruments diplomatiques pour sortir de cette situation. L’une des solutions possibles consiste à intensifier l’interaction avec la Plateforme civique et Donald Tusk.

Bien que ce parti ne dispose pas de la majorité pour annuler directement les décisions du président, il est capable d’influencer l’agenda parlementaire et de faire dévier la ligne de Nawrocki.

Un autre moyen qui permettrait d’assouplir la position de Varsovie est la diplomatie au niveau de l’UE. Par exemple, Bruxelles pourrait allouer des fonds supplémentaires pour compenser les dépenses polonaises et convaincre la Pologne de maintenir les programmes de soutien.

En même temps, les instruments de pression de Kiev sont limités : la Pologne reste un partenaire clé de l’Ukraine, et c’est dans la ville polonaise de Rzeszow que se trouve le plus grand hub d’aide militaire occidentale.

Quoi qu’il en soit, pour l’instant, ce qui se passe ne fait que servir les intérêts de la Russie.

source : Observateur Continental

https://reseauinternational.net/les-dessous-du-differend-entre-lukraine-et-la-pologne/

vendredi 29 août 2025

Les animaux de la forêt et le vieil hibou royaliste

 

Aujourd’hui, un quatrième conte populaire…

Par Philippe Lallement

Le lièvre, prudent et curieux : « Mes amis, et si la grande forêt n’était plus gouvernée par le Conseil des cabris gaullistes ? Après tout, le système de 1958 a bien changé au fil des années, et les sages d’autrefois ne semblent plus à l’œuvre comme avant. Ne devrions-nous pas envisager une autre manière de régner, après avoir essayé tant de formes ? »

Le vieil hibou, réfléchissant : « Ah, voilà une question qui mérite réflexion, mon cher lièvre. Depuis bien longtemps, sous la conduite des cabris, la forêt prospérait. Mais, il semble que le vent ait tourné. Les cabris, comme un monarque républicain, gouvernaient avec sagesse et autorité. Mais tout dépendait de l’harmonie parmi nous, le pays, le pays réel. Si une majorité se levait pour soutenir le Conseil, tout allait bien. Mais, parfois, comme durant les grandes périodes de tempête, les décisions vacillaient et certains devaient cohabiter sous le même toit. Même sous les plus sages, comme le vieux cerf, général prétentieux, cette harmonie n’était pas toujours assurée ».

Le lièvre, avec un sourire malicieux : « Mais mon cher hiboux, pourrait-on retrouver, dans les bois, la grandeur d’autrefois, celle où un seul et noble lion, tout-puissant, veillait sur la forêt ? Et si nous rétablissions une règle forte, comme dans le bon vieux temps des rois, lions de la forêt ? »

Le vieil hibou, secouant la tête :« Ah, cher ami, la monarchie, bien que pleine de splendeur, ne saurait aujourd’hui gouverner. Les animaux ont goûté à la république monarchique, et ils s’y sont attachés. Rappelle-toi le vieux taureau Maurras qui, autrefois, proposa son rêve de monarchie fédérative et autogestionnaire. Mais il n’eut que peu d’adeptes, même s’ils étaient brillants. C’est que la forêt a changé, et le peuple des animaux aliénés est divisé en trois grands clans : le clan des renards technocrates rusés, le clan des chacals islamo-gauchiste et celui des petites proies populistes. Aucun des trois clans ne peut plus se permettre d’écraser les autres. L’unité de la forêt est brisée, et chacun tire de son côté ».

Le lièvre curieux, intervenant avec sagesse : « Il est vrai, vieil hiboux, que la noblesse n’est plus ce qu’elle était. Nous ne pouvons plus imposer de royaume aux animaux. Mais, n’y a-t-il pas, dans le cœur de nos bois, un désir profond de grandeur ? Car la forêt, sans un chef éclairé, risque de tomber dans le chaos ».

Le hibou, pensif : « Peut-être, mais que faire ? La monarchie a son charme, il est vrai. Mais la nature des animaux a changé. Nous, les anciens, les politiques, nous devons comprendre que notre époque est celle du doute. La république monarchique, avec toutes ses failles et ses divisions, est le reflet de la loufoquerie actuelle. Le seul remède pourrait être un équilibre fragile, à la fois respectueux de nos héritages et prêt à s’adapter ». Une solution nouvelle.

Le lièvre, songeur : « Alors, cher vieil hiboux, la forêt devra-t-elle suivre l’exemple des vieux royaumes ? Ou trouver une autre voie, moins glorieuse, mais plus juste pour tous ? »

Le hibou, regardant les étoiles : « Ni l’un, ni l’autre. La réponse n’est pas dans un retour au passé d’avant 1789, mais dans l’invention d’une solution nouvelle, qui tienne compte des luttes et des désirs des uns et des autres. Mais cela demandera un coup de force, et la forêt devra être prête à affronter des tempêtes pour y parvenir ».

https://www.actionfrancaise.net/2025/08/29/les-animaux-de-la-foret-et-le-vieil-hibou-royaliste/

FAQ IV – Août 2025 (fascisme, écologie, remigration, sens de l'histoire,...

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jeudi 28 août 2025

C’est l’idée de liberté chrétienne qui a permis de lutter contre l’esclavage

 

Les Chrétiens et l’Esclavage, ouvrage qui fait désormais référence, montre que c’est bien la conception chrétienne de l’homme qui a étouffé la tendance naturelle de celui-ci à asservir ses semblables. Explications avec l’auteur, l’historien Jean-Pierre Montembault.

Propos recueillis par Étienne Lombard pour Le Bien Commun

Le Bien commun : Vous déclarez que l’esclavage est dans la nature humaine. Pourquoi ?

Jean-Pierre Montembault : Il suffit de regarder autour de soi pour voir tous les défauts des êtres humains : l’orgueil, l’égoïsme, la volonté d’exploiter l’autre, de dominer. Autant de défauts qui sont universels, même s’ils peuvent être plus criants dans certains pays que dans d’autres. Chez les chrétiens, on explique cela par le péché originel. L’historien, lui, constate que le christianisme a fait éclore l’idée du caractère universel de l’être humain, lié à sa dignité d’enfant de Dieu, quel que soit son origine sociale ou ethnique. Or, ce concept n’existait nulle part ailleurs. Dans l’antiquité ou la préhistoire, les hommes étaient animistes, et beaucoup d’entre eux ont d’ailleurs tendance à le redevenir aujourd’hui. Or, les animistes ne font pas de distinction entre l’homme et la nature, ce qui veut dire que la hiérarchisation va se faire entre les groupes humains, entre lesquels il n’y a pas d’égalité. Chez les Romains, les autres sont des Barbares ou des Berbères. Ailleurs, en Inde par exemple, ils sont impurs, d’une caste inférieure, etc. Et aujourd’hui, c’est un peu la même chose : on a le camp du bien, en quelque sorte, qui peut se permettre de faire des monstruosités contre celui qu’il considère comme le camp du mal. Ce dernier est déshumanisé, on ne va donc pas pleurer sur son sort. On peut brutaliser les « méchants » ou les asservir. Cette conception du caractère universel de l’être humain a donc beaucoup de mal à imprégner nos esprits, même aujourd’hui.

Comment expliquer que le christianisme ait été la seule religion à combattre l’esclavage ?

Dans la conception catholique, l’homme a été créé à l’image de Dieu, c’est-à-dire libre et autonome. Il a été sublimé par l’Incarnation, sauvé par la Rédemption. Tout cela le rend sacré. Le christianisme définit donc la personne humaine par elle-même et non par rapport à sa cité ou à son statut : citoyen, clan, « race »… Tous les hommes sont égaux aux yeux de Dieu, et ce quelle que soit leur origine ou leur religion. C’est l’épître de Saint Paul aux Galates. Il n’y a plus ni juifs, ni grecs, ni esclaves, mais des hommes libres. Ajoutons enfin que pour un chrétien, tout homme va être jugé par Dieu sur ses actes, dont il est responsable. Or comment pourrait-on être responsable si on n’est pas libre ? Et cette liberté ne peut être qu’individuelle chez les chrétiens. C’est-à-dire qu’on doit être libre parce qu’on est un homme, et non pas parce qu’on appartient à tel groupe ou telle cité.

Cette idée était en rupture totale avec la conception habituelle de l’homme, et le christianisme a été la seule à la promouvoir. Saint Thomas d’Aquin l’avait bien résumé en disant que « seuls les êtres sans raison sont par nature destinés à servir ». L’homme a une raison. Il doit donc être libre. Il reprenait les propos de Saint Grégoire de Nysse : « Dieu a fait l’homme libre. Quel homme pourrait oser se considérer comme supérieur à Dieu, en affirmant le contraire ? » Il faut enfin rappeler que le christianisme dit d’aimer son prochain, ami comme ennemi. Comment pourrait-on, dès lors, le transformer en esclave ? Cette conception est aux antipodes de celle de l’Islam, qui a de ce fait intégré et pratiqué l’esclavage pendant des siècles.

Selon vous le christianisme a-t-il été aidé dans son entreprise par l’institution royale, en Europe et notamment en France, et si oui pourquoi et comment ?

Oui parce que les rois étaient chrétiens, et cherchaient à faire des lois chrétiennes. En 1315, Louis X le Hutin a supprimé le servage dans ses États, et non pas l’esclavage, parce que l’esclavage n’existait déjà plus. Malgré des exceptions, la disparition de l’esclavage s’est étendue à toute l’Europe, à l’initiative ou avec le soutien explicite des pouvoirs politiques. Sans leur accord, l’esclavage aurait perduré. Cela s’est fait progressivement, parce qu’on ne peut pas changer les mentalités d’un seul coup. Au début, les rois ont interdit les marchés d’esclaves, puis favorisé le rachat des esclaves chrétiens, puis des autres. Ce travail par étape, en France notamment, s’est fait parallèlement avec le renforcement de l’autorité royale. Plus le pouvoir royal s’affirmait face aux seigneurs, plus ses édits avaient force de loi. Leurs dons aux organisations religieuses ont aussi permis à ces dernières de racheter la liberté de nombreux esclaves en terre d’Islam.

Mais cette lutte contre l’esclavage avait aussi ses limites. Le roi vit dans un contexte précis, réagit en fonction de ce contexte et doit tenir compte d’autres contraintes, d’autres priorités. Il n’est pas hors sol. La lutte contre l’esclavage ne constitue pas l’alpha et l’oméga de sa politique.

Louis XIV et Colbert n’ont-ils pas illustré cette difficulté avec le Code noir, qui leur est beaucoup reproché aujourd’hui ?

Il n’y avait plus d’esclavage dans la métropole depuis le XIIe, mais il est réapparu dans certaines colonies. Le roi savait que les colons n’allaient pas lui obéir. Il n’avait pas les moyens de les contraindre et il avait besoin des produits venant d’Amérique. Donc, il a officiellement toléré l’esclavage, en le réglementant avec le Code noir, afin de l’adoucir, de l’humaniser. Et le code comptait de ce point de vue des aspects positifs. Il se souciait des conditions de vie de l’esclave et imposait beaucoup de devoirs au maître. On ne le souligne jamais, de nombreux maîtres se sont correctement comportés avec leurs esclaves, en leur permettant par exemple de cultiver leur propre lopin de terre (le Samedi Jardin). De fait, la situation de l’esclave était moins mauvaise qu’en pays protestant, et beaucoup moins mauvaise qu’en pays islamique. Mais il n’empêche : l’esclavage reste indigne pour un pays qui se disait officiellement chrétien avec un roi très chrétien. Enfin cette codification permettait aux colons de se donner bonne conscience à moindre frais. Et en ne luttant plus contre cette pratique, on la légitimait, on la justifiait et on la faisait rentrer dans les mœurs, tout en permettant des punitions terribles contre les fuyards.

Comment expliquer la différence d’attitude entre catholicisme et protestantisme vis-à-vis de l’esclavage ?

Les catholiques obéissent à une autorité, celle du pape et par ricochet aux conciles, évêques, etc., contrairement aux protestants. Boileau disait : « Tout protestant est pape, une bible à la main ». Les protestants interprètent la Bible par eux-mêmes, aidés disent-ils par l’illumination divine et par leurs connaissances religieuses. Ces interprétations divergentes expliquent pourquoi certains protestants ont légitimé l’esclavage, notamment à partir de l’histoire du rejet par Noé de son fils Cham, que l’on va voir comme noir, alors que ce n’est écrit nulle part dans le texte de la Bible. Mais vu qu’il est considéré comme noir, l’esclavage a trouvé une justification ra- ciste chez certains protestants. A l’inverse, d’autres protestants, notamment les Quakers, qui y étaient favorables au XVIIe, ont ensuite changé d’interprétation et lutté contre l’esclavage. La seconde raison tient à la haine des protestants contre tout ce qui venait de Rome, qui les conduisait à prendre souvent le contre-pied des textes pontificaux. Et cela a particulièrement vrai concernant l’esclavage.

Que dire de l’attitude en France vis-à-vis de l’esclavage au XVIIIe siècle et pendant la Révolution ?

Le XVIIIe n’a pas été très net sur la question pour plusieurs raisons. Du fait d’un affaiblissement de la foi chrétienne, mais aussi de l’attitude de nombreux prélats français : parce qu’ils sont gallicans, ils écoutent peu Rome et développent parfois un discours différent, un peu comme les protestants. Quant aux philosophes des Lumières, qui tenaient alors le haut du pavé, ils ont donné l’impression de combattre virulemment l’esclavage dans certains passages de leurs écrits, mais de façon très ambiguë en réalité, comme je le montre dans mon livre. Quant aux révolutionnaires français, ils se sont fondés sur les écrits des Lumières, avec les mêmes ambiguïtés, une certaine hypocrisie et un racisme latent. On le voit dès le début de la Révolution, avec l’article 1 de la Déclaration des droits de l’homme, qui déclarait le 26 août 1789 que « les hommes naissent libres et égaux en droit », mais ne supprimait pas l’esclavage. Il a fallu pour cela attendre 1794, en pleine Terreur, et la raison n’est pas humanitaire mais politique. On était en guerre contre l’Angleterre, des es- claves se révoltaient à Saint-Domingue notamment. Les Anglais s’apprêtaient à prendre la Martinique, la Guadeloupe : on avait besoin de soldats. Donc, on a fait une loi permettant de libérer ces esclaves, puis de les enrôler dans l’armée. Ce n’est pas un acte d’humanité : cette loi n’a pas été appliquée dans les îles où il n’y avait pas de menace anglaise : l’île Bourbon (la Réunion) et l’île Maurice. Puis, une fois les Anglais vaincus, les révolutionnaires imposèrent le travail forcé aux noirs qu’ils avaient libérés quelques mois avant.

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