jeudi 23 octobre 2025

6 février 1934 : tout savoir sur le colonel de La Roque…

 


« Notre idéal de liberté et de défense de la civilisation chrétienne repousse également le joug hitlérien et la tyrannie moscovite » (Colonel François de La Roque, dans un discours de 1937)
Pour la droite nationaliste, le 6 février est une date anniversaire : celle d’une belle occasion manquée, le 6 février 1934. Cette énorme manifestation, dans son organisation et dans son échec, fut l’œuvre des « Croix de feu » du colonel de La Roque.
François de La Roque, un brave dans tous les sens du terme: il sert sous Lyautey au Maroc, s’illustre au feu pendant la Grande Guerre puis prend la tête de l’association des « Croix de feu » qui regroupe les seuls anciens combattants décorés au combat.
C’était le temps des ligues d’extrême-droite. Certaines regardaient d’un bon œil le fascisme italien. Mais La Roque ne saurait être fasciste puisqu’il était catholique convaincu.
L’antisémitisme ne le gênait pas mais il n’était en rien virulent sur le sujet.
Il était, en revanche, totalement antiparlementaire et anticommuniste.
La crise économique de 1929, puis les scandales financiers du début des années 30, gonflent les effectifs des « Croix de feu », qui s’adjoignent les « Fils de Croix de feu », puis les « Volontaires Nationaux », trop jeunes pour avoir combattu (et dont le plus célèbre sera l’aviateur Jean Mermoz).
Le 6 février 1934, dans l’émeute provoquée par le pseudo-suicide de l’escroc Stavisky, les colonnes du colonel de La Roque, disciplinées, prennent à revers la chambre des députés que la grosse masse des manifestants attaque par la Concorde. Elles bousculent les barrages et ont le palais Bourbon à portée de la main quand un ordre de La Roque, en personne, les détourne et les envoie déambuler, inoffensives, du côté des Invalides tandis que les salves des gardes mobiles continuent de coucher sur le pavé parisien des centaines de manifestants.
Le colonel de La Roque pensait, et il avait raison, que la prise d’un édifice public ne signifiait pas la prise du pouvoir. Mais il réussit, ce jour-là, à s’attirer la haine de l’extrême-droite, pour n’en avoir pas fait assez, ainsi que celle de l’extrême-gauche pour cette tentative avortée de coup d’État.
Cette conjonction apaisante, qui plaît tant aux partisans de l’ordre, lui vaut 10 000 adhésions par jour. Les « Croix de feu » dissoutes, il crée aussitôt le « Parti Social Français » et adopte une devise qui fera son chemin: « Travail, Famille, Patrie » appuyée sur un programme un peu simpliste et quelques formules qui font mouche: « Ni blanc, ni rouge mais bleu-blanc-rouge. ».
Le mouvement a un épouvantail : le Bolchevique, le « Moscoutaire », le Rouge.
Le brave colonel est à son affaire dans les grands rassemblements : défilés martiaux, grands meetings, immenses « grand messes » ; il faut, avant tout, intimider les Rouges.
Le chef-d’œuvre de ce Kriegspiel eut lieu au printemps 1935 : les adhérents, convoqués aux portes de Paris, y trouvent des centaines de cars et de voitures dont chaque conducteur ouvre au dernier moment une enveloppe contenant des instructions précises et un itinéraire. « Par des chemins différents, sans embouteillage, guidées par des agents de liaison aux carrefours, les colonnes s’égrènent vers l’ouest. Peu avant la nuit apparaît la flèche de Chartres. C’est presque la route de Peguy … » dira un témoin. Belle démonstration de force, totalement inutile !
Il n’empêche que 25 000 hommes ont été transportés sans heurt à 100 kilomètres de Paris.
Le colonel va les haranguer, dans une prairie, perché sur une charrette. Une fois de plus, ses militants les plus virulents se retireront avec le sentiment d’avoir été menés au bord du Rubicon pour… y pêcher à la ligne. C’est l’époque où un chansonnier ironisait en disant: « l’immobilisme est en marche et, désormais, rien ne l’arrêtera ». La droite nationale, qui n’a pas oublié le demi-tour gauche des « Croix de feu » le 6 février, ne les appellent plus que les « froides queues ». Dans la presse d’Action Française, le colonel de La Roque devient « Ronronnel de La Coque ».
La Roque était en fait un Boulanger mâtiné de Pierre Poujade : il drainait les déçus, les râleurs et les mécontents. Il ne savait pas ce qu’il voulait mais il l’a dit avec sonorité.
Il n’est pas sans rappeler certains généraux actuels qui prétendent fédérer les patriotes et défendre la civilisation française tout en restant… apolitiques : comme si une telle équation était possible !
Pourtant, dans ce pays avachi qui réécrit régulièrement « les heures les plus sombres de son histoire », qui se souvient encore que le colonel François de La Roque fut aussi un authentique résistant et qu’il est mort des suites de sa longue captivité ?
Dès le 16 juin 1940, donc avant le discours du maréchal Pétain du 17 juin, La Roque signait un éditorial intitulé « Résistance », dans le quotidien du « Parti Social Français » :
« Après avoir adressé aux Parisiens nos exhortations de courage et de fermeté, nous voulons maintenant crier à tous les Français le mot d’ordre de résistance. Le gouvernement au pouvoir a été désigné, soutenu à cause de son programme essentiel : tenir, ne jamais faiblir. Ce gouvernement ne saurait capituler sans se renier lui-même. Il ne saurait mettre bas les armes par une simple décision. Sa décision ne saurait sortir de la ligne choisie, convenue, adoptée, sans que le pays soit d’abord, consulté, prévenu. Ou bien ce serait une escroquerie morale dont aucun Français n’a le droit d’accuser un autre Français, ce dernier fût-il son pire adversaire politique. Tous les citoyens doivent donc être prêts à la résistance totale, et jusqu’au bout. La famille PSF au seul service de la nation entière doit donner l’exemple… Une seule consigne, quoi qu’il arrive : résistance ! »
Le colonel de La Roque est arrêté par Hugo Geissler, chef de la Gestapo de l’Auvergne, le 9 mars 1943, ainsi que 152 dirigeants du PSF. Il est interné successivement, durant les six premiers mois, dans les cellules de la prison de Moulins, de Fresnes puis du Cherche-Midi.
Il est transféré le 31 août 1943 et déporté en Tchécoslovaquie au camp de concentration de Flossenbürg ; puis en Autriche au château d’Itter, où il a la surprise de retrouver Édouard Daladier, Paul Reynaud, Jean Borotra, Léon Jouhaux.
« La Roque est en piètre état. La détention fut pour lui particulièrement rude d’autant qu’il souffrait des suites d’une blessure reçue lors de la Grande Guerre. C’est dans un état de cachexie, avec un œdème des deux jambes, qu’il arrive le 10 janvier 1944 à Itter, où il est examiné et soigné par un médecin de Dachau ». Après une opération chirurgicale, La Roque entre en contact avec des parachutistes américains. C’est la 103e Division américaine qui le libère, ainsi que les personnalités détenues à Itter, le 7 mai 1945.
La Roque revient en France le 9 mai 1945 et se voit immédiatement placé… en internement administratif jusqu’au 31 décembre 1945 afin de l’éloigner des affaires politiques, notamment des négociations du Conseil National de la Résistance.
La commission de vérification des internements administratifs réclame sa libération, mais le gouvernement ne tient pas compte de cet avis. À sa sortie d’internement, il est assigné à résidence et décède quelques mois plus tard, le 28 avril 1946, des suites de ses mois de détention.
Le colonel François de La Roque, héros de la Grande Guerre, du Rif et de la Résistance, sera décoré à titre posthume, en… 1961, de la « Médaille de la Déportation et de l’Internement pour faits de Résistance » et se voit attribuer la carte de déporté-résistant, qui lui avait été refusée de son vivant. Et de Gaulle rend enfin hommage, en tant que chef de l’État, « à la mémoire du colonel de La Roque, à qui l’ennemi fit subir une cruelle déportation pour faits de Résistance et dont, je le sais, les épreuves et le sacrifice furent offerts au service de la France. » Puis le gouvernement de Michel Debré présenta « les excuses du gouvernement pour une injustice dont il mesure la profondeur.»
Pourquoi l’histoire officielle ne raconte-t-elle jamais ces choses-là ?
Le 6 février, ayons une pensée, mieux une prière, pour le colonel François de La Roque.
Éric de Verdelhan

https://ripostelaique.com/6-fevrier-1934-tout-savoir-sur-le-colonel-de-la-roque.html

lundi 20 octobre 2025

« Q », la plus grande opération de réinformation de l’Histoire – Paul Furber & Stanislas Berton

 

   Une enquête palpitante  avec une préface de l’éditeur et une postface de Stanislas Berton, sur la plus grande opération de réinformation de l’Histoire qui remet les pendules à l’heure et qui se lit comme un véritable thriller.

« Peu de phénomènes politiques et sociaux récents ont suscité autant de commentaires et de controverses que l’opération Q faussement baptisée « Quanon » par les media de masse. Pour ces derniers elle ne serait qu’une dangereuse théorie du complot portée par la frange la plus radicale de l’électorat trumpiste. Pour une minorité d’ »éveillés », elle serait à l’inverse un nouvel évangile annonçant un monde meilleur enfin débarrassé du joug du totalitarisme mondialiste. Enfin pour les sceptiques, elle ne serait qu’une opération psychologique particulièrement habile, conçue pour endormir les patriotes américains en les convaincants de l’existence d’une résistance intérieure chargée de combattre l’Etat profond en coulisses.

Or ces différentes approches ont souvent pour point commun une tragique méconnaissance des faits. Parmi les contempteurs et parfois même les adeptes de « Quanon », combien de personnes connaissent la véritable histoire de l’opération « Q », son contexte, sa chronologie et ses principaux acteurs ? Parmi tous ceux qui critiquent ou louent l’opération Q, combien ont lu ses messages, les fameux « Q drops » dans le texte, voir dans leur intégralité ? Enfin parmi les commentateurs, de bonne comme de mauvaise foi, combien se sont forgés une opinion sur ce phénomène politique et social majeur à partir de commentaires ou d’analyses de seconde main sans avoir pris la peine de remonter eux-mêmes à la source ?

« L’Occident fu fondé sur le christianisme, les nations européennes et la tradition gréco-romaine. Il valorise la justice, l’ordre social, l’héroïsme,  la chevalerie et l’empirisme. Ainsi , afin de détruire l’Occident, tous ces éléments furent presque entièrement subvertis au cours du siècle dernier par des ennemis intérieurs. »  Affaire à suivre…

Ce livre se propose d’examiner un événement historique unique : une guerre secrète à grande échelle entre le bien et le mal au plus haut niveau de la géopolitique qui se déroula en grande partie sous nos yeux. D’un côté le président Trump, des personnes clé de son administration et des patriotes loyaux au sein de larmée américaine. De l’autre : un petit groupe de personnes très puissantes qui étaient sur le point de faire aboutir un plan conçu sur des siècles et dont l’objectif était la conquête de l’Occident. Si certaines des escarmouches et des batailles de cette guerre ont été rendues visibles, beaucoup d’entre elles sont restées dans l’ombre.

Loin des clichés et des analyses de seconde-main, ce livre de Paul Furber, témoin direct des événements, nous livre un témoignage unique et remarquable sur l’Opération Q, ainsi que sur les coulisses de l’élection de Donald Trump en 2016, les dessous de la guerre de l’information et la résistance américaine au totalitarisme mondialiste. Paul Furber est un journaliste, auteur et ingénieur informatique sud-africain. Il a suivi la source Q dès ses premiers messages et fut le responsable du forum « Calm before the storm » sur 8chan. Il vit actuellement à Johannesburg.

Plus d’informations et commandes sur LIVRES EN FAMILLE

Q,  la plus grande opération de réinformation de l’Histoire, Paul Furber, 340 pages, Editions Le temps retrouvé, 25€

https://www.medias-presse.info/q-la-plus-grande-operation-de-reinformation-de-lhistoire-paul-furber-stanislas-berton/210755/

Louis XIV, Dieu et Versailles... avec Alexandre Maral

dimanche 19 octobre 2025

Les Conversations de Paul-Marie Coûteaux n°69 - Jean Sévillia : Déjouer les mensonges sur l’Histoire !

 

Les Conversations de Paul-Marie Coûteaux n°69 - Jean Sévillia : Déjouer les mensonges sur l’Histoire !

Il y a une trentaine d'année, un homme d’influence, riche et patriote (il y en avait encore...), alarmé par le déluge de falsifications de l'Histoire et la déliquescence de l’enseignement public, proposa à Jean Sévillia, qui était déjà l’une des plumes les plus en vue du Figaro, de lancer une revue trimestrielle de "ré-instruction publique", qu’il se proposerait de financer.


Jean Sévillia me parla de ce projet, auquel nous rêvâmes un temps, jusqu’à ce que le précieux financier disparaisse brutalement. Du moins découvris-je ainsi les merveilleuses qualités de cet homme d’une érudition prodigieuse, toujours affable, et toujours capable d’instiller une once de scepticisme dès qu’une simplification lui paraît discutable, même si elle se fait au service d’une bonne cause : sa seule cause est la vérité. Voici, en deux Conversations, le parcours de l’auteur à grand succès du Terrorisme Intellectuel, d’Historiquement Correct (sans cesse réédité en poche), de biographies qu’on ne peut citer toutes tant est foisonnante son œuvre, souvent traduite dans toute l’Europe. De l’histoire de l’Autriche, son pays de cœur, à celle de l’Algérie, en passant par la véritable histoire de la Loi de 1905, sans oublier (mais comment ne pas en oublier ?) son dernier livre "Les Habits Neufs du Terrorisme intellectuel", préfacé par Mathieu Bock-Côté - suivons cet homme qui semble infatigable quand il s’agit de détruire les mensonges les mieux installés du "politiquement correct". Il est rare que cet homme pudique et discret se livre autant qu’il le fait dans ces Conversations : de bout en bout un régal, que les fidèles de TVLibertés doivent tenir pour un privilège…

https://tvl.fr/les-conversations-de-paul-marie-couteaux-n069-jean-sevillia-dejouer-les-mensonges-sur-l-histoire

La monarchie et les prévaricateurs

 

Un douzième texte de notre rubrique « Souvenez-vous de nos doctrines » est à retrouver aujourd’hui, de Louis XIV dans ses Mémoires et instructions pour le Dauphin

Ce fut alors que je crus devoir mettre sérieusement la main au rétablissement des finances, et la première chose que je jugeai nécessaire, ce fut de déposer de leurs emplois les principaux officiers par qui le désordre avait été introduit ; car depuis le temps que je prenais soin de mes affaires, j’avais de jour en jour découvert de nouvelles marques de leurs dissipations et principalement du surintendant.

La vue des vastes établissements que cet homme avait projetés et les insolentes acquisitions qu’il avait faites ne pouvaient que convaincre mon esprit du dérèglement de son ambition ; et la calamité générale de tous mes peuples sollicitait sans cesse ma justice contre lui. Mais ce qui le rendait plus coupable envers moi était que, bien loin de profiter de la bonté que je lui avais témoignée en le retenant dans mes conseils, il en avait pris une nouvelle espérance de me tromper et, bien loin d’en devenir plus sage, tâchait seulement d’en être plus adroit.

Mais quelque artifice qu’il put pratiquer, je ne fus pas longtemps sans reconnaître sa mauvaise foi. Car il ne pouvait s’empêcher de continuer ses dépenses excessives, de fortifier des places, d’orner des palais, de former des cabales et de mettre sous le nom de ses amis des charges importantes qu’il leur achetait à mes dépens, dans l’espoir de se rendre bientôt l’arbitre souverain de l’État.

Quoique ce procédé fût assurément fort criminel, je ne m’étais d’abord proposé que de l’éloigner des affaires ; mais ayant depuis considéré que de l’humeur inquiète dont il était, il ne supporterait point ce changement de fortune sans tenter quelque chose de nouveau, je pensai qu’il était plus sûr de l’arrêter.

Je différai néanmoins l’exécution de ce dessein, et ce dessein me donna une peine incroyable ; car, non seulement, je voyais que pendant ce temps-là il pratiquait de nouvelles subtilités pour me voler, mais ce qui m’incommodait davantage était que, pour augmenter la réputation de son crédit, il affectait de me demander des audiences particulières ; et que pour ne lui pas donner de défiance, j’étais contraint de les lui accorder et de souffrir qu’il m’entretint de discours inutiles pendant que je connaissais à fond toute son infidélité.

Vous pouvez juger qu’à l’âge où j’étais, il fallait que ma raison fit beaucoup d’efforts sur mes ressentiments pour agir avec tant de retenue. Mais d’une part, je voyais que la déposition du surintendant avait une liaison nécessaire avec le changement des fermes et, d’autre côté, je savais que l’été où nous étions alors était celle des saisons de l’année où ces innovations se faisaient avec le plus de désavantage, outre que je voulais avant toute chose avoir un fond entre mes mains de quatre millions, pour les besoins qui pourront survenir. Ainsi, je me résolus d’attendre l’automne pour exécuter ce projet.

Mais étant allé vers la fin du mois d’août à Nantes, où les Etats de Bretagne étaient assemblés, et de là voyant de plus près qu’auparavant les ambitieux projets de ce ministre, je ne pus m’empêcher de le faire arrêter en ce lieu même, le 5 septembre.

Toute la France, persuadée aussi bien que moi de la mauvaise conduite du surintendant, applaudit à cette action.

https://www.actionfrancaise.net/2025/10/18/la-monarchie-et-les-prevaricateurs/

Les joueurs de pipeau du réchauffement climatique

 

« Vos enfants ne connaîtront pas la neige ». Ainsi parlait la science fiction climatique voici un quart de siècle. Une fraction de seconde à l’échelle cosmoplanétaire. Et puis, il y a une dizaine d’années, des vagues de froid sont arrivées si vite et si fortes, que les climatologues auto proclamés ont détourné le terme scientifique de « vortex polaire » pour expliquer qu’il faisait froid parce qu’il avait fait trop chaud.

Le vortex que les réchauffards découvrent, l’air ahuri, est un phénomène cyclique récurrent depuis des millions d’années. Les relevés isotopique des glaciers polaires en témoignent.

Au cours du XXe siècle, le vortex se tenait à l’écart des concentrations urbaines sur le Grand Nord Canadien et la Sibérie. Les zigotos du GIEC ont expliqué qu’en fondant la glace produit de l’évaporation modifiant les courants aériens, déplaçant le vortex polaire vers le Midwest. Comme ceux qui pourraient dénoncer leurs inepties sont interdits de médias, le bon peuple doit se contenter de ces explications foireuses.

Le « vortex » du XXI e siècle n’est pas un phénomène rare sinon unique, relevant d’un caprice de la nature. Il s’incruste et récidive. Installé sur la moitié Nord Est de l’Amérique, il a battu des records de froid un peu partout. Et en janvier-février 2025, il a fait tellement froid dans le New Hampshire que les températures rivalisaient avec le Pôle Nord.

Il a fait si froid à Détroit Michigan que sous l’effet des températures négatives, autour de – 20°C, les canalisations ont explosé et inondé les rues qui ont gelé et sont devenues des rivières de glace infranchissables. Dans plusieurs États du Nord, du Centre et de l’Est des États-Unis, une vague de froid inattendue a paralysé des quartiers entiers, la glace emprisonnant les voitures et recouvrant les rues et les maisons basses.

Les gens étaient coincés, les écoles et les usines fermées, les autoroutes bouchées. Même le télé travail fut impacté par des coupures d’électricité intempestives et le trafic aérien frappé par cet épisode de froid intense. Retards et annulations de vols ne se comptaient plus.

Cette baisse extrême des températures annoncée comme ne devant jamais arriver à notre époque, because réchauffement, ne s’est pas produite seulement en Amérique du Nord.

Le Royaume-Uni a connu ses plus fortes chutes de neige depuis un siècle. Il a fait aussi très froid en Inde, où quelque 70 personnes sont mortes dans le Penjab assez loin de l’Himalaya. Et le désert du Sahara, ainsi que celui du Rub al Khali en Arabie, les endroits les plus chauds de la planète, ont reçu une neige abondante plusieurs hivers consécutifs. Pour ne pas avoir l’air plus con que d’habitude, les experts du climat ont dit que c’était normal. À part qu’aucun récit des grands voyageurs depuis 2000 ans n’évoque un tel phénomène.

Pour la professeur Valentina Zharkova de l’Université de Northumbria dans le Nord du Royaune Uni, ces coups de froid à répétition, avec un déplacement répétitif des vortex polaires vers le Sud, sont des signes précurseurs d’une nouvelle ère glacière imminente. La mathématicienne et astrophysicienne a modélisé les champs magnétiques du Soleil indiquant une réduction énorme de l’activité de notre étoile pendant au moins trente-trois ans entre 2020 et 2053, provoquant une diminution radicale des températures mondiales.

Bien entendu ses calculs ne sauraient avoir valeur de prédiction, mais il est utile de signaler que, jusqu’à présent, les tendances qu’elle a indiquées depuis l’an 2000 sont tombées justes à 93%. Après, au delà de 2053, la terre pourrait connaître un nouvel âge glaciaire qui durerait 350 à 400 ans.

Les mammifères marins de l’Antarctique, otaries et léopard des mers observés dans les lagons de Polynésie depuis 2012, témoignent du refroidissement de l’hémisphère sud. De même que les couvertures polaires vendues dans les grandes surfaces de Tahiti depuis 2015.

Entre mensonges et erreurs, touchez pas au grisbi !

Pour masquer la réalité et ne pas reconnaître leurs erreurs, ceux qui vivent de la rente réchauffiste attribuent à la fonte des calottes glaciaires le refroidissement des villes côtières. Qui regèlent ensuite à cause du vortex. Al Gore, comme tous les politiciens entraînés à mentir, estime que le Cape Cod gelé prouve la réalité du réchauffement !

Gore cite Michael Mann et sa courbe en crosse de hockey lissée pour ignorer l’optimum médiéval, abandonnée après que le MIT l’ait qualifiée d’«artefact médiocre » et que son auteur ait été condamné pour fraude par la justice canadienne après avoir refusé de présenter les données prouvant le réchauffement anthropique. Mais pourquoi les révélerait-il alors que son but était d’effacer l’histoire récente du climat ? Pendant la récession de 2008, Mann a gagné un million de dollars rien qu’avec le plan de « relance verte » d’Obama.

Al Gore le magicien qui ose tout

Vice-président de Clinton, Al Gore est un bateleur de fête foraine qui n’a aucune formation scientifique. Il a embrassé la cause réchauffiste comme un poivrot enlace un réverbère. Parce que c’était tendance. Avec des discours lénifiants sur les télés où son look de VRP de choc plaisait aux ménagères de plus de 50 ans.

N’étant plus vice-président en 2001, Gore cofonde avec David Blood, directeur de la gestion opaque des actifs de Goldman Sachs « Generation Investment Management » que Gore dirige. Pour sauver la planète, sa boîte mène des recherches dans le domaines des éoliennes et des panneaux solaires, où il n’y a plus rien à trouver sinon des pigeons… Tout en investissant dans les nouvelles technologies et l’immobilier. Avec pour emblème la « citoyenneté éco-responsable ».

Cette boîte recueille 5 milliards de dollars de capitaux placés, en provenance du monde entier, et en particulier de fonds de pension américains. Dont certains seront en faillite en 2008. Tant pis pour les petits vieux et les petites vieilles qui se retrouvent à la rue à 80 ans… Pour renflouer Goldman Sachs promu « éco-citoyen exemplaire », Obama crée en 2009 un « fonds de sauvetage » permettant à ces philanthropes d’empocher 10 milliards de dollars sous formes de primes diverses, suscitant l’indignation des citoyens grugés.

La révolution néolithique, avec l’invention de l’agriculture, de l’élevage, de la métallurgie et la sédentarisation des Sapiens après 300.000 années d’errances, n’a été possible que grâce à un réchauffement climatique qui a remodelé la planète.

La majeure partie de l’histoire de la Terre a connu des phases inter-glaciaires chaotiques entre deux glaciations de longue durée. Notre période l’Holocène a environ 12.000 ans. Elle est tempérée avec des pics de chaleur comme l’optimum romain et l’optimum médiéval où il faisait en moyenne 3 à 4° C de plus qu’aujourd’hui. Bien qu’il n’y ait eu ni camions ni avions ni usines à neutrons, producteurs de CO2. Qui accuser alors ? Les réchauffards ont redécouvert l’impact des variations solaires dont ils niaient les effets auparavant.

Anticiper un réchauffement du climat mondial en raison d’une très légère augmentation du CO2 est une aberration. Le principal gaz à effet de serre est la vapeur d’eau qui représente 2% de l’atmosphère quand le CO2 égale 0,04%. Une valeur stable depuis 50 ans. Dans l’atmosphère le CO2 se mélange à H2O dont les bandes d’absorption recouvrent en intensité et fréquences celles du CO2 avec un ratio de 50 pour 1.

La vapeur d’eau absorbe par saturation 90% des infrarouges, le reste étant imputable à d’autres gaz comme l’ozone ou le méthane. Et le cycle de l’eau qui produit avec la chaleur l’épaississement des couches nuageuses, a pour effet d’accroître l’albédo de la terre et de renvoyer davantage de rayons solaires vers l’espace, diminuant l’effet de serre.

Mais une fausse science comparable au géocentrisme ou au lyssenkisme, a instauré comme une vérité irréfragable le réchauffement anthropique. Une nouvelle religion est née avec ses grands inquisiteurs qui attaquent tout scientifique qui minimise le réchauffement. Depuis, la science est figée. La caste dirigeante anone bêtement des slogans. Sous la pression des écolos gauchistes herbivores qui se sont donnés pour reine une simple d’esprit d’une ignorance crasse, promue génie universel.

Christian Navis

https://climatorealist.blogspot.com/

https://ripostelaique.com/les-joueurs-de-pipeau-du-rechauffement-climatique.html

80 ans de la Sécurité sociale : quelle histoire !

 

Albert de Mun, père, avec René de la Tour du Pin, des catholiques sociaux, inspirateurs de la sécurité sociale. Par [Isidore Alphonse] Chalot, Paris — Cette image provient de la bibliothèque numérique de la New York Public Library, sous l’identifiant 1158451: digitalgallery.nypl.org → digitalcollections.nypl.org, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=12740255
Albert de Mun, père, avec René de la Tour du Pin, des catholiques sociaux, inspirateurs de la sécurité sociale. Par [Isidore Alphonse] Chalot, Paris — Cette image provient de la bibliothèque numérique de la New York Public Library, sous l’identifiant 1158451: digitalgallery.nypl.org → digitalcollections.nypl.org, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=12740255
Ce 4 octobre 2025, la France célèbre les 80 ans de la Sécurité sociale. Depuis 1945, elle demeure une institution essentielle qui répond aux besoins de santé et de protection des Français. Cependant, pour comprendre pourquoi et comment ce système a vu le jour à la Libération, il faut remonter plus loin encore, jusqu’aux sources morales de la pensée du catholicisme social au XIXe siècle, avant d’en venir au moment charnière de l’après-guerre, dans une France meurtrie mais rêvant d’un avenir meilleur.

Des fondations chrétiennes

Longtemps avant qu’on ne parle de « sécurité sociale », des chrétiens en Europe et en France réfléchissaient déjà aux conditions d’une société plus juste, fondée sur le partage, la dignité et la solidarité. Ce mouvement, qu’on appelle doctrine sociale de l’Église, puise alors ses racines dans l’Évangile mais prend forme au XIXe siècle, notamment avec l’encyclique Rerum novarum du pape Léon XIII, en 1891. Ce texte fondateur défend ainsi la dignité des travailleurs et appelle à un équilibre entre capital et travail et instaure des principes clés comme la dignité humaine, le bien commun et la solidarité.

En France, le catholicisme social s’incarne dans des figures comme Albert de Mun ou René de La Tour du Pin. De Mun, ancien officier devenu député, fonde ainsi en 1871 les Cercles catholiques d’ouvriers pour rapprocher l’Église des milieux prolétaires et y promouvoir les idées d’un changement de la société par la justice plutôt que par la révolution. Il propose également l’idée de caisses d’assurance, financées conjointement par patrons et ouvriers, afin de prévenir les catastrophes de la misère et de créer une société organisée autour du bien commun.

Ces idées dépassent alors vite les cercles catholiques et rejoignent celles de certains républicains ou socialistes. La doctrine sociale devient ainsi un argument moral dans les débats sur l’assistance et la prévoyance. Elle affirme que la solidarité n’est pas un simple geste philanthropique mais une exigence que chaque génération doit aux plus fragiles. Ce terreau intellectuel nourrira alors, au fil du XXe siècle, quelques actions mineures concernant certaines catégories socioprofessionnelles, jusqu’à l’après-guerre.

La France en 1945

Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, la France est ruinée et divisée. Le gouvernement provisoire de la République française, présidé par le général de Gaulle, doit alors reconstruire le pays et restaurer la République.

Le Conseil national de la Résistance avait, dès mars 1944, tracé une feuille de route ambitieuse pour l’après-guerre. Son programme prévoyait ainsi un « plan complet de sécurité sociale visant à assurer, à tous les citoyens, des moyens d’existence dans tous les cas où ils sont incapables de se les procurer par le travail ». Ce texte, rédigé par des sensibilités allant du PCF aux chrétiens socialistes, servira alors de guide moral et politique pour la Libération.

Dans ce contexte, les grandes forces politiques jouent un rôle décisif. Le PCF est alors à son apogée, la SFIO retrouve une place centrale, tandis que le Mouvement républicain populaire, héritier du catholicisme social, incarne une force démocrate-chrétienne. De Gaulle, attaché à préserver l’autorité de l’exécutif, accepte un compromis avec tous dans le cadre du gouvernement provisoire et ne s’oppose pas à leur projet. Ainsi, très vite, des réformes sont engagées pour redresser le pays et aider les Français : nationalisations, revalorisation des salaires, mais la mesure la plus emblématique reste les ordonnances des 4 et 19 octobre 1945, qui créent le cadre légal de la Sécurité sociale. Elles établissent ainsi un régime unifié, obligatoire, financé par des cotisations, couvrant les maladies, la maternité, la vieillesse ou les accidents du travail. Ce qui est véritablement remarquable, dans cet événement, c’est l’affirmation d’un droit national qui concerne l’ensemble des Français sans distinction.

80 ans de défis

Au fil des décennies, la Sécurité sociale est ainsi devenue la pierre angulaire de l’État-providence français. L’assurance maladie résume ce legs par sa devise du 80e anniversaire : « Citoyenne et solidaire depuis 80 ans », soulignant qu’elle demeure un bien collectif qu’il faut préserver et transmettre. En effet, pour survivre, cette institution n’a cessé d’évoluer et de susciter des débats. Chaque génération a dû ainsi la défendre ou la réformer face aux défis du vieillissement, de la dépendance, des déficits et de l’innovation médicale.

Cependant, en 2025, le constat est préoccupant. Les dépenses de la Sécurité sociale atteignent plus de 666 milliards d’euros, toutes branches confondues, avec un déficit annoncé de 22,1 milliards - un taux jamais atteint, hors période de crise. Ce déséquilibre fragilise la pérennité du système, au point que l’on peut légitimement s’interroger sur sa capacité à traverser un nouveau siècle.

Ainsi, à l’heure de son 80e anniversaire, la Sécurité sociale incarne à la fois l’une des plus belles conquêtes sociales de la France mais aussi l’un des défis majeurs de la République : continuer à garantir la solidarité nationale sans que son modèle ne s’effondre sous son propre poids.

Eric de Mascureau

jeudi 16 octobre 2025

10 octobre 1789 : nationalisation des biens du clergé, l’État promet…

 

Le mauvais état est général. © Samuel Martin
Le mauvais état est général. © Samuel Martin
Les millions récoltés pour la sauvegarde de Notre-Dame de Paris n'ont pas ruisselé. L'État abandonne les édifices religieux français. On estime à 5.000 le nombre d'églises en ruine, aujourd'hui, dans la France, fille aînée de l'Église. Le désastre est si grand qu'une fondation pour « La Sauvegarde de l’art français » lance une collecte nationale. Objectif : réparer le petit patrimoine religieux. Pourtant, la France révolutionnaire avait promis d'entretenir les édifices religieux. C'était le 10 octobre 1789.

À l’automne 1789, alors que la France croule sous une dette publique évaluée à plus de quatre milliards de livres, l’Assemblée constituante voit apparaître une proposition qui va bouleverser en profondeur le paysage religieux et patrimonial de la France : la nationalisation des biens du clergé.  Cette mesure, avant tout motivée par la nécessité de renflouer les finances publiques, s’accompagne de promesses solennelles : les richesses confisquées serviront « aux frais du culte, à l'entretien de ses ministres et au soulagement des pauvres ».

La proposition de Talleyrand

Le 10 octobre 1789, le célèbre évêque d’Autun et député Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord présente à l’Assemblée constituante une motion audacieuse. Il y expose que les biens ecclésiastiques doivent être remis à la nation afin de répondre aux besoins urgents de l’État, alors en quasi-banqueroute. Talleyrand développe alors une justification à la fois philosophique et juridique : selon lui, le clergé n’est pas propriétaire au sens civil, car les biens qu’il détient lui ont été confiés pour le service religieux et non pour l’enrichissement particulier. Il affirme ainsi que « la nation, principalement dans une détresse générale, peut, sans injustice, disposer des biens des différentes communautés religieuses ». L’État, garant de l’intérêt général, peut donc réaffecter ces biens pour répondre aux besoins publics, tout en assurant reprendre les charges du clergé comme l’éducation et le service auprès des plus pauvres. Talleyrand, encore membre du clergé, cherche néanmoins à rassurer les siens en évoquant l’installation de compensations comme le versement, aux ministres du culte, de rentes convenables et en proposant d’assurer l’entretien des biens de l’Église à l’aide du revenu et des ventes de ses anciens domaines.

La proposition du « Diable boiteux » débouche sur l’adoption, le 2 novembre 1789, d’un décret par 568 voix contre 346. Celui-ci proclame « que tous les biens ecclésiastiques sont à la disposition de la nation, à la charge de pourvoir, d'une manière convenable, aux frais du culte, à l'entretien de ses ministres et au soulagement des pauvres ».

Ce texte fondateur précise aussi que chaque cure bénéficiera d’une dotation annuelle minimale de 1.200 livres, en plus du logement et du jardin attenant à la cure. Cependant, dans cette affaire, il n’y a qu’un seul vrai gagnant : la Révolution. Comme le dit l’historien François Furet, « les hommes de 1789 […] font d’une pierre deux coups : ils résolvent le problème de la dette publique en dépossédant un des ordres privilégiés de l’Ancien Régime ». Cette stratégie reste d’ailleurs, plus de deux siècles plus tard, une idée qui séduit encore l’extrême gauche, lorsqu’il s’agit de s’attaquer aux grandes fortunes pour résoudre le problème de la dette.

De la promesse à l’abandon

Pourtant, dès les premières années, les limites de la promesse de la Révolution apparaissent au grand jour. La situation économique, l’inflation galopante, les assignats, le coût des guerres révolutionnaires compromettent la capacité de l’État à honorer ses engagements. Le décret du 2 sans-cullotides de l’an II, soit le 18 septembre 1794, supprime le budget de l’Église constitutionnelle et rompt avec l’engagement initial de financement du culte. Il faudra attendre la signature du concordat en 1801 pour que, de nouveau, le clergé puisse percevoir une rente de la part de l'État.

En attendant, dans les campagnes, de nombreuses paroisses se retrouvent sans ressources suffisantes pour entretenir leurs bâtiments ou pour assurer le maintien du culte. Des milliers de biens sont vendus au plus offrant lors des ventes de biens nationaux. Beaucoup sont acquis par des particuliers qui, par intérêt spéculatif ou par indifférence, démolissent les églises pierre par pierre pour en revendre les matériaux ou les laissent se dégrader. Le phénomène est comparable à celui des biens des émigrés saisis auparavant : les logiques financières l’emportent très largement sur les considérations patrimoniales. Et sur le respect du patrimoine français.

Le parjure de l’État

Une seconde vague d’accaparement des biens du clergé intervient avec la loi de séparation des Églises et de l’État du 9 décembre 1905. Cette fois, il ne s’agit plus de nationaliser pour financer la dette mais, officiellement, de réorganiser juridiquement la possession et l’usage des édifices cultuels. Officieusement, la IIIe République souhaite achever des décennies de luttes anticléricales. Les bâtiments construits avant 1905 sont alors attribués en pleine propriété à l’État, l’usage étant garanti par des associations cultuelles.

En théorie, l’État conserve alors un rôle de garant du patrimoine cultuel. Mais en pratique, cette charge repose sur les collectivités locales. Communes, associations et fidèles assurent ainsi souvent l’essentiel des travaux d’entretien et de restauration, parfois au prix d’efforts budgétaires et de campagnes de dons considérables.

Aujourd’hui, des milliers d’églises témoignent de cette situation par leurs toitures effondrées, leurs vitraux endommagés, leurs clochers fissurés, leurs profanations, leurs vandalisations ou encore leurs fermetures et leurs démolitions par mesure de sécurité. Les subventions publiques, les campagnes de mécénat et les plans nationaux de sauvegarde ne couvrent ainsi qu’une fraction des besoins réels.

Ainsi, la France, qui s’était engagée en 1789 à assumer les frais du culte et de l’entretien des bâtiments et avait voulu se substituer à l’Église dans ses fonctions sociales tout en s’appropriant ses biens, commence à se parjurer, faute de disposer des moyens nécessaires pour assumer pleinement cette responsabilité

lundi 22 septembre 2025

Europe : proie américaine depuis 1945 – De la libération à la vassalisation

 

par Serge Van Cutsem

Libérée du nazisme par Moscou en 1945, l’Europe a été recyclée par Washington en vassale consentante. Derrière l’illusion de la souveraineté, tout démontre une dépendance structurelle : bases américaines intouchables, OTAN sous commandement US, énergie et industrie sous tutelle. Aujourd’hui, le Vieux Continent finance docilement son propre déclin, au nom de la guerre en Ukraine.

Ce texte propose une lecture résumée du fil historique de l’histoire qui relie la fin de la Seconde Guerre mondiale au conflit actuel en Ukraine et à ses conséquences pour l’Europe.

Il montre comment celle-ci, prétendument libérée en 1945, est progressivement devenue une proie stratégique des États-Unis, à travers l’OTAN, l’Union européenne et le complexe militaro-industriel. L’ironie tragique, c’est que les Russes, qui ont payé le prix le plus lourd pour écraser le nazisme, sont désormais présentés comme les nouveaux agresseurs, tandis que l’Europe finance docilement sa propre soumission.

1945, la Seconde Guerre mondiale s’achève dans un bain de sang dont l’URSS sort exsangue : 27 millions de morts1, des villes en ruine, mais la Wehrmacht brisée à Stalingrad et à Berlin.

L’Europe de l’Ouest, elle, retient essentiellement les images du débarquement en Normandie (merci Hollywood et les barres de chocolat). L’Histoire officielle en Occident efface le rôle décisif des Soviétiques, et cela faisait déjà partie du plan.

En effet, dès 1945 les États-Unis imposent leur présence militaire : bases permanentes, accords bilatéraux, Plan Marshall2. Ce plan, présenté comme une aide généreuse, est cependant conditionné à l’ouverture des marchés européens aux entreprises américaines. La libération s’accompagne déjà d’une mise sous tutelle.

L’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) est créée en 1949, officiellement pour protéger l’Europe, elle fonctionne comme un instrument de contrôle : le commandement militaire suprême est toujours confié à un général américain3 et les Européens n’ont plus, dans le cadre de l’OTAN, les clés réelles de leur défense. La logique est simple : les États-Unis installent un parapluie, ou plutôt un encapsulage militaire, qui leur garantit à la fois une domination stratégique et un marché captif pour leur industrie d’armement.

C’est le début de la Guerre froide avec l’Europe qui est vassalisée par la peur. Pendant quatre décennies, la peur du «péril rouge» maintient l’Europe dans la dépendance. Mieux vaut l’ombre américaine que la botte soviétique, dit-on alors. Mais cette protection a un prix : alignement diplomatique, soumission stratégique et impossibilité de bâtir une défense autonome. Chaque tentative d’indépendance, Charles de Gaulle en France ou Willy Brandt avec l’Ostpolitik, est marginalisée ou combattue.4

En janvier 1961, dans son discours d’adieu, le président Dwight D. Eisenhower, ancien général en chef allié, met en garde son peuple contre l’essor du «complexe militaro-industriel»5. Il décrit le risque qu’une alliance entre militaires, industriels et politiciens risque de transformer la démocratie américaine en machine à guerre permanente. Ironie tragique : ses successeurs n’ont pas suivi son avertissement mais le transforment plutôt en mode d’emploi. Du Vietnam à l’Irak, de l’Afghanistan à l’Ukraine, les États-Unis ont transformé ce complexe militaro-industriel en socle de leur puissance mondiale.

La chute de l’URSS en 1991 aurait pu libérer l’Europe de la tutelle américaine, mais c’est exactement le contraire qui s’est produit : l’OTAN s’élargit à l’Est (Pologne, pays baltes, Roumanie, Bulgarie, etc.)6, l’Union européenne suit la même trajectoire et tout rapprochement significatif avec Moscou finit par être torpillé, directement ou indirectement, par Washington et ses relais européens. Le dernier exemple est l’indépendance énergétique avec Nord Stream, détruit dans des conditions où plusieurs enquêtes pointent la responsabilité américaine7 au profit du gaz liquéfié américain qui est quatre fois plus cher et dont le transport est hyper polluant.

Aujourd’hui, l’Ukraine n’est plus qu’un pays-tampon instrumentalisé. En effet ce pays n’est ni membre de l’UE ni de l’OTAN, mais elle est traitée comme si elle faisait partie des deux. Depuis 2014, Kiev est devenue l’avant-poste idéal contre Moscou. Les populations russophones de l’Est, marginalisées, ont fourni le prétexte parfait à la Russie pour intervenir.8

Mais derrière l’argument humanitaire, le conflit est devenu un instrument américain : affaiblir Moscou, contrôler l’Europe, et nourrir l’industrie d’armement. Washington n’a aucune obligation légale envers Kiev, mais l’utilise comme proxy. Et l’Europe, bonne élève, paie la facture : 168,9 milliards d’euros depuis 2022.9

Quelques chiffres du coût de la vassalisation, et les données sont parlantes :

  • 6 milliards de dollars d’armes américaines financées par les alliés10,
  • 1,5 milliards d’euros dépensés par l’Italie en 2025, +/- 3 milliards depuis 2022, pendant que ses jeunes peinent à trouver un logement,
  • sous pression américaine, les dépenses militaires de l’OTAN doivent grimper à 3,5% du PIB d’ici 2030 puis 5% d’ici 2035.

L’Europe sacrifie totalement son modèle social pour devenir une garnison US.

On nous répète que l’Europe a son mot à dire, que l’OTAN fonctionne par consensus, que les États européens sont souverains et libres de leurs choix. Tout ça n’est qu’une belle fable. La réalité est tout autre : jamais l’Europe n’a eu le droit réel de contester Washington, le ver était dans le fruit dès 1949. Le commandement militaire suprême de l’OTAN a toujours été confié à un général américain, et il ne viendrait à l’idée de personne de donner cette fonction à un Européen. Les forces nucléaires stratégiques, colonne vertébrale de l’alliance, sont sous contrôle exclusif des États-Unis, sauf pour la France qui a gardé son autonomie. Autant dire que l’illusion d’un partage du pouvoir n’a jamais existé.

Le reste n’est qu’un habillage. Les bases américaines couvrent le continent, de Ramstein en Allemagne à Aviano en Italie, en passant par Sigonella, Rota, Lakenheath ou Chievres. Environ 35 000 soldats américains en Allemagne, 12 000 en Italie, et ainsi de suite. Ces bases sont extraterritoriales, protégées par des accords bilatéraux qui empêchent tout gouvernement de les fermer sans provoquer une crise majeure. De Gaulle, en 1966, a osé renvoyer les Américains hors de France, mais c’était l’exception. En 2009, Sarkozy a ramené la France dans le commandement intégré : tout le monde mis au pas, merci Nicolas.

Là où l’on touche au grotesque, c’est quand Washington impose son droit à toute la planète. Les sanctions américaines s’appliquent en Europe comme si Bruxelles n’existait pas. Nord Stream 2 en est l’exemple parfait : projet voulu et financé par Berlin, saboté par des sanctions américaines, puis détruit mystérieusement dans le silence des médias. Même chose pour Total ou BNP Paribas, rackettées de plusieurs milliards pour avoir violé des sanctions décidées à Washington, pas à Bruxelles. L’Europe ne moufte pas, elle plie l’échine et paie.

Quant au fameux consensus de l’OTAN, il n’existe que sur le papier. En pratique, les pays baltes et la Pologne jouent les porte-voix de Washington, rendant impossible toute contestation. Le droit de veto est une fiction. Quand un pays tente l’indépendance, il est mis à l’isolement, comme la France de Charles de Gaulle. Quand il revient dans le rang, on l’applaudit, la mécanique est bien rodée.

La dépendance énergétique et militaire achève d’enfermer l’Europe dans sa cage dorée. L’explosion de Nord Stream a rendu l’Allemagne captive du gaz liquéfié américain, quatre fois plus cher et mille fois plus polluant. Les programmes d’armement sont alignés sur le made in USA : Patriot, Abrams. l’OTAN a largement imposé le F-35 comme standard, Dassault, MBDA ou Krauss-Maffei font de la figuration. Chaque tentative de projet européen est torpillée au profit de contrats américains.

Et l’Ukraine est la cerise sur le gâteau. Les États-Unis n’ont aucun traité d’alliance avec Kiev, aucune obligation. Pourtant, c’est l’Europe qui paie la plus grosse part de l’aide. Mais c’est la Maison-Blanche qui fixe la ligne : pas de négociation, pas de recul, guerre jusqu’au bout. L’Europe suit, même quand son industrie s’effondre, ses factures énergétiques explosent et les citoyens les plus faibles n’arrivent plus à payer leur chauffage.

Voilà la vérité crue : l’Europe n’a jamais eu le droit de contester les États-Unis ni l’OTAN. Les preuves s’accumulent : commandement verrouillé, bases intouchables, sanctions extraterritoriales, veto fictif, dépendance énergétique et militaire, Ukraine comme champ de bataille. La souveraineté européenne est une vitrine de carton-pâte pour endormir les foules, rien de plus. En réalité, nous ne sommes pas partenaires, nous sommes des vassaux. Et la différence entre les deux, c’est qu’un partenaire peut dire non.

Le renversement narratif est répété sans cesse par les médias propagandistes : les Russes libérateurs sont devenus les agresseurs qui sont presque aux portes de Paris. Pourtant, les faits historiques sont incontestables : en 1945, l’Armée rouge libère Auschwitz et prend Berlin11, mais l’Histoire officielle occidentale retient Hollywood et le Débarquement, tout en interdisant les Russes lors des commémorations. L’inversion est totale : les véritables libérateurs sont devenus l’ennemi absolu.

Ce renversement narratif permet de justifier l’escalade militaire, de maintenir l’Europe sous peur constante, et d’imposer l’idée que la guerre est inévitable.

La conclusion est que l’Europe applaudit sa propre servitude.

Depuis 1945, l’Europe est devenue une dépendance structurelle qui équivaut de facto à une vassalisation et qui finance une guerre par procuration. La prophétie d’Eisenhower s’est réalisée : le complexe militaro-industriel gouverne, mais ce n’est plus seulement les États-Unis qu’il dévore, c’est aussi l’Europe entière. Le comble de l’ironie noire : les Européens paient docilement leur propre ruine, en applaudissant à chaque nouveau paquet d’armes comme si c’était un signe de liberté.

En somme : libérés par Moscou, recyclés par Washington, l’Europe et ses peuples se retrouvent pris en otages d’une mécanique géopolitique où ils ne sont plus que des financeurs et des spectateurs impuissants. La vérité est dure, mais incontournable : ce n’est pas l’Ukraine qui est en guerre, c’est l’Europe qui est en train de se suicider sous contrôle américain.

  1. Richard Overy, Russia’s War : A History of the Soviet Effort, 1941-1945, Penguin, 1997
  2. Tony Judt, Postwar : A History of Europe Since 1945, Penguin, 2005 (Plan Marshall)
  3. OTAN, historique du SACEUR (Supreme Allied Commander Europe)
  4. Frédéric Bozo, La France et l’OTAN : De Gaulle à Sarkozy, Odile Jacob, 2010
  5. Dwight D. Eisenhower, Farewell Address, 17 janvier 1961 (archives US)
  6. OTAN, L’élargissement de l’Alliance (site officiel)
  7. Seymour Hersh, How America Took Out the Nord Stream Pipeline, 2023
  8. OSCE, rapports sur la situation dans le Donbass (2014-2021)
  9. Commission européenne, communiqué août 2025 sur l’aide totale à l’Ukra
  10. OTAN, Rapport annuel 2025
  11. Archives soviétiques et mémoriaux de la libération d’Auschwitz

https://reseauinternational.net/europe-proie-americaine-depuis-1945-de-la-liberation-a-la-vassalisation/

Que sont les régimes républicains démocratiques ?

 

Un huitième texte de notre rubrique « Souvenez-vous de nos doctrines » est à retrouver aujourd’hui, d’Albert Morel cettefois

*****

Les régimes républicains que notre pays a dû subir depuis des décennies se sont réclamés des principes de 1789…

En matière politique, ces principes dissocient l’autorité en l’éparpillant sur des millions d’électeurs souverains ce qui, dans la pratique, aboutit à ruiner l’œuvre de sage centralisation de la monarchie capétienne et nous ramène, sous une forme moderne, aux pires errements du régime féodal en divisant le pays par la lutte des partis et en instaurant de véritables fiefs électoraux soumis, comme la plupart des autres forces de la nation, à ces nouveaux seigneurs que l’Action française a qualifiés : les Quatre États confédérés.

En matière sociale, il est nettement établi que les principes de 1789, à savoir les dogmes Liberté et Égalité, les Droits de l’Homme, le Contrat social, ont eu pour conséquence la plus effrayante centralisation, entraînant la négation et la destruction de tous les organismes sociaux autres que l’État. La conséquence fut, dans les faits, une persécution constante des divers corps sociaux et des communautés naturelles, persécution acharnée sous la Révolution, moins affirmée mais non moins opiniâtre sous les autres régimes républicains, aboutissant à ruiner tous les fondements de la société française et à l’opposition irréductible du Pays réel et du Pays légal.

En matière administrative, nous avons montré l’insanité des prétendues mesures décentralisatrices attribuées à la IIIeRépublique. Concessions apparentes que le régime s’est vu contraint de faire à une opinion progressivement éclairée par les écrits des maîtres de la contre-révolution, mais contre laquelle il ne cessa de réagir, s’efforçant, en toute occasion, de reprendre ou d’annihiler les concessions arrachées. Nous avons vu comment toute la politique intérieure du régime fut dominée par cette opposition de ses tendances fondamentales avec l’esprit national restauré. Cette lutte, nous l’avons également constaté, aboutit à un resserrement et une aggravation de la centralisation. La théorie de l’encliquetageexposée par Henri Cellerier, nous a montré la fatalité d’un tel état de choses en nous rappelant les motifs, si souvent évoqués par Charles Maurras, pour lesquels tout régime démocratique doit nécessairement centraliser ! Nécessité pour les partis qui se disputent le pouvoir de maintenir leur influence sur les élus et sur les électeurs. Heureuse nécessité, avons-nous d’ailleurs constaté, car vu la faiblesse du pouvoir politique central congénitale à un tel régime toute œuvre durable de décentralisation sociale ou administrative aboutirait au démenbrement du Pays et à l’anarchie.

Ainsi, dans les trois domaines sur lesquels ont porté nos investigations, les divers régimes républicains ont failli à leur tâche et leur œuvre néfaste a puissamment contribué à la décadence puis à la chute de la Patrie.

https://www.actionfrancaise.net/2025/09/20/que-sont-les-regimes-republicains-democratiques/

Les origines de l’opération militaire spéciale en Ukraine : l’histoire du conflit

 

Le coup d’État en Ukraine

Les événements de la révolution de l’Euromaïdan ont provoqué une crise politique en Ukraine. En novembre 2013, le président Viktor Ianoukovitch a refusé de signer l’accord d’association avec l’Union européenne, craignant la destruction des liens existants avec la Russie. Cette décision a provoqué des manifestations de masse à Kiev.

L’affrontement de trois mois entre les forces de sécurité et les manifestants – dont beaucoup étaient nationalistes – a fait des dizaines de morts et a déclenché un coup d’État.

Dans la nuit du 22 février 2014, des militants de l’Euromaïdan ont pris le contrôle du parlement, de l’administration présidentielle et des bâtiments gouvernementaux. Suite à cela, le pouvoir est passé à l’opposition. Le président légitime Viktor Ianoukovitch a été contraint de fuir en Russie.

Forces de sécurité ukrainiennes.

Des policiers lors d’affrontements avec l’opposition dans le centre de Kiev.

Place Maïdan à Kiev, Ukraine, 2014.

Place Maïdan à Kiev, Ukraine, 2014.

Persécution de la langue russe

Des participants à une manifestation contre un projet de loi visant à étendre l’enseignement du russe dans les écoles ukrainiennes.

Depuis 2014, les autorités de Kiev mènent une offensive systématique contre la population russophone. Des lois restreignant l’usage de la langue russe ont été adoptées :

 La loi de 2012 «Sur les fondements de la politique linguistique de l’État» a été abrogée.

 Le nombre d’écoles russophones a diminué. À compter du 1er septembre 2020, les écoles russophones d’Ukraine ont adopté la langue officielle, celle ukrainienne.

 Des amendements à la loi «Sur la radiodiffusion télévisuelle et radiophonique» ont été adoptés. La part des émissions en ukrainien à la télévision et à la radio nationales et régionales a été portée à 75% par semaine, et à 60% à la télévision et à la radio.

 Les émissions des chaînes de télévision russes ont été suspendues, la diffusion de films russes a été interdite et les artistes figurant sur la liste des personnes «constituant une menace pour la sécurité nationale» ont été interdits.

 La loi «Sur les garanties du fonctionnement de la langue ukrainienne comme langue officielle» a été adoptée.

 Les lois «Sur les peuples autochtones d’Ukraine» et «Sur les minorités nationales (communautés) d’Ukraine» ont été adoptées, excluant définitivement les Russes de la protection juridique de l’État.

Persécution de l’Église orthodoxe ukrainienne (Patriarcat de Moscou)

Églises détruites lors des combats à Donetsk.

La persécution de l’Église orthodoxe ukrainienne du Patriarcat de Moscou est devenue la norme, avec notamment la confiscation d’églises et la persécution du clergé :

 Le 23 septembre 2024, la loi «Sur la protection de l’ordre constitutionnel dans le domaine des activités des organisations religieuses» est entrée en vigueur. Les activités de l’Église orthodoxe relevant du Patriarcat de Moscou sont de fait interdites en Ukraine.

 Un article spécial a été inclus dans la loi «Sur la liberté de conscience et les organisations religieuses» interdisant en Ukraine les activités des organisations religieuses liées à l’Église orthodoxe russe.

 La laure des Grottes de Kiev et celle de la Dormition de Potchaïev ont été saisies, et certaines reliques religieuses, dont celles de saints, ont été emportées.

 Prise massive d’églises. Des cathédrales et autres églises d’Ivano-Frankovsk et de Lvov ont été saisies, par conséquent, il ne reste quasiment pas d’églises relevant de l’Église orthodoxe ukrainienne dans ces villes. Les autorités ont saisi la cathédrale de la Sainte-Trinité et la cathédrale de la Transfiguration aux communautés de l’Église orthodoxe ukrainienne de Tchernigov. Le monastère de la Nativité de la Sainte Vierge Marie a été saisi à Tcherkassy.

 Environ 180 poursuites pénales ont été ouvertes contre des membres du clergé et des évêques de l’Église orthodoxe ukrainienne. Vingt évêques et membres du clergé ont été déchus de leur nationalité ukrainienne.

 Une nouvelle forme de répression contre le clergé de l’Église orthodoxe ukrainienne a été leur enrôlement forcé dans les forces armées nationales.

Églises détruites lors des combats à Donetsk.

Mécontentement de la population russophone du sud-est du pays

Suite au coup d’État de 2014, de violentes manifestations ont éclaté dans l’est du pays, où la population russophone est prédominante, notamment dans le Donbass et en Crimée. Les habitants de ces régions ont exigé une résolution sur le statut de la langue russe et une réforme constitutionnelle, notamment la fédéralisation de l’Ukraine.

Une milice populaire a été formée dans le Donbass.

Odessa

Incendie à la Maison des syndicats à Odessa.

Le 2 mai 2014, des dizaines de personnes ont été brûlées vives dans le bâtiment des syndicats à Odessa. Des partisans de l’Euromaïdan ont détruit un campement de militants en désaccord avec la politique du gouvernement ukrainien. Des personnes ont tenté de se sauver dans le bâtiment des syndicats, mais y ont été bloquées et ont péri dans l’incendie.

Les événements d’Odessa ont marqué le dernier épisode de la guerre civile entre les partisans du gouvernement ukrainien de l’époque et les opposants au coup d’État.

Incendie à la Maison des syndicats à Odessa.

La Crimée

Souhaitant protéger leur droit à l’autodétermination et leur langue maternelle, les habitants de Crimée ont massivement voté lors d’un référendum le 16 mars 2014 en faveur de la réunification avec la Russie. La région a été intégrée à la Fédération de Russie.

Congrégation à Simferopol après le référendum en Crimée.

Proclamation de la RPD et de la RPL, bombardements de villes

Au printemps 2014, des républiques populaires ont été proclamées dans les régions de Donetsk et de Lougansk. En réponse, les autorités ukrainiennes ont accusé la population de «séparatisme» et lancé une opération militaire, qui a dégénéré en combats à grande échelle. Des chars et des avions ont été déployés contre les milices populaires.

Des villes comme Donetsk, Gorlovka, Lougansk et Debaltsevo étaient soumises depuis des années aux bombardements d’artillerie. Des quartiers résidentiels, des hôpitaux et des écoles ont été détruits.

Une femme regarde à travers une fenêtre brisée de son appartement après qu’il a été touché par l’artillerie ukrainienne dans le quartier de Voroshilovski, dans le centre de Donetsk.

Des miliciens populaires transportent une victime de la frappe aérienne de l’armée de l’air ukrainienne sur le bâtiment de l’administration régionale à Lougansk.

Une femme sur le balcon d’une maison bombardée par l’armée ukrainienne.

«La Madone de Gorlovka»

Le 27 juillet 2014, les forces armées ukrainiennes ont bombardé les rues de Gorlovka avec des lance-roquettes Grad. Vingt-deux habitants ont été tués. Parmi eux se trouvaient la «Madone de Gorlovka», Kristina Jouk, et sa fille de 10 mois, Kira. Tenant l’enfant dans ses bras, la mère a fui les forces armées ukrainiennes. La photographie de Kristina, gisant morte dans l’herbe d’un parc urbain, serrant sa fille dans ses bras, est devenue un symbole de la terreur monstrueuse commise contre la population du Donbass invaincu.

La « Madone de Gorlovka « – la jeune Kristina Zhuk et sa fille de 10 mois – sont mortes le 27 juillet 2014, lorsque les forces armées ukrainiennes ont bombardé les rues de Horlivka avec des lance-roquettes Grad.

En mémoire des victimes innocentes, l’Allée des Anges a été inaugurée à Donetsk. Ce mémorial est dédié aux enfants tués.

Tragédie de Zougrès

Le 13 août 2014, les forces armées ukrainiennes ont bombardé une plage pour enfants de la ville de Zougrès. Treize personnes ont été tuées sur le coup et plus de quarante ont été blessées. Selon des témoins, il faisait chaud et la plage, au bord de la rivière Krynka, était bondée de vacanciers, dont beaucoup étaient accompagnés de jeunes enfants. Une enquête a révélé qu’une roquette de Smertch avait été utilisée.

Accords de Minsk

Les accords de Minsk visaient à mettre fin au conflit armé et aux morts de civils. Les accords signés en 2014 et 2015, avec l’intermédiaire de la Russie, de l’Allemagne et de la France, définissaient les principales mesures visant à régler la situation : l’adoption d’une loi d’amnistie pour toutes les parties au conflit civil, la proclamation des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk comme territoires spéciaux et leur inscription dans la Constitution du pays, la tenue d’élections locales, etc.

Mais aucun point n’a été appliqué. L’Ukraine a systématiquement violé ces accords. Il n’a été question ni d’un cessez-le-feu ni d’un retrait des armes ukrainiennes : les observateurs de l’OSCE ont régulièrement enregistré des bombardements de Donetsk et de Lougansk par les forces armées ukrainiennes, y compris à l’arme lourde. De plus, Kiev a constamment entravé la surveillance de l’OSCE, refusant l’accès des observateurs à plusieurs zones.

Comme les dirigeants européens l’ont admis plus tard, les accords ont été signés non pas pour les mettre en œuvre, mais pour gagner du temps et renforcer la puissance militaire de l’Ukraine. Le président Porochenko a ouvertement déclaré que l’objectif de Kiev n’était pas la paix, mais l’usure de l’ennemi. Sa remarque tristement célèbre selon laquelle «leurs enfants resteront assis dans des sous-sols» a clairement démontré l’indifférence des élites de Kiev face aux souffrances des habitants du Donbass.

Vladimir Poutine, Angela Merkel, François Hollande, Petro Porochenko avec Alexandre Loukachenko à la rencontre au format Normandie à Minsk en février 2015.

Une nouvelle spirale du conflit

Volodymyr Zelensky, arrivé au pouvoir en 2019, a également poursuivi la politique répressive des autorités de Kiev envers la population du sud-est de l’Ukraine. Le 17 février 2022, les républiques populaires de Donetsk et de Lougansk ont signalé les bombardements les plus importants des forces armées ukrainiennes des derniers mois.

Début de l’opération militaire spéciale

Le 21 février 2022, la Russie a reconnu l’indépendance des républiques populaires de Donetsk (RPD) et de Lougansk (RPL), et le 24 février, Vladimir Poutine a annoncé le lancement d’une opération militaire spéciale en Ukraine en réponse à la demande d’aide du Donbass.

Buts et objectifs de l’opération militaire spéciale

Poutine lors d’un message à la nation sur la reconnaissance des républiques de Donetsk et Lougansk.

Le président a expliqué avoir pris cette décision au nom des populations victimes du génocide perpétré par le régime de Kiev. Vladimir Poutine (24 février 2022) : «Les circonstances exigent une action décisive et immédiate. Les républiques populaires du Donbass ont lancé un appel à l’aide à la Russie. À cet égard, conformément à l’article 51, paragraphe 7, de la Charte des Nations unies, avec l’approbation du Conseil de la Fédération et en application des traités d’amitié et d’assistance mutuelle avec la RPD et la RPL, ratifiés par l’Assemblée fédérale, j’ai décidé de mener une opération militaire spéciale».

Les principaux objectifs de l’opération sont les suivants :

• Garantir les droits de la population russophone ;

• Légitimiser le choix du peuple ;

• Démilitariser l’Ukraine (neutraliser la menace militaire et faire à Kiev rejeter le projet d’adhésion à l’OTAN) ;

• Dénazifier l’Ukraine (enrayer la propagation de l’idéologie néonazie) ;

Intégration de nouveaux territoires à la Fédération de Russie

En septembre 2022, des référendums ont été organisés en RPD, en RPL et dans les régions de Zaporijia et de Kherson sur la question du rattachement de ces territoires à la Russie. Une écrasante majorité des habitants s’est prononcée en faveur de cette intégration. Le 30 septembre, des accords d’adhésion à la Fédération de Russie ont été signés pour ces quatre régions.

Poutine lors d’un message à la nation sur la reconnaissance des républiques de Donetsk et Lougansk.

source : Sputnik Afrique

https://reseauinternational.net/les-origines-de-loperation-militaire-speciale-en-ukraine-lhistoire-du-conflit/