mardi 4 mars 2025

Contre la légende noire des conquistadors

 

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par Gérard Leclerc

Il est une étrange propension chez certains chrétiens qui les conduit à un dénigrement de leur Église et de son histoire. Tout notre passé serait marqué par la violence, l’assujettissement des peuples. Aujourd’hui, des essais entiers paraissent pour faire porter à l’Église catholique la responsabilité de tous les maux du temps. Il convient donc de saluer les remises au point salutaires qui permettent une juste appréhension des événements, à l’encontre de ce wokisme qui n’a pas manqué d’atteindre toute une intelligentsia et des publications catholiques. Parmi ces mises au point, l’ouvrage récemment traduit de l’historien argentin Marcelo Gullo Omodeo a droit à une mention toute spéciale.

Dans ce livre, qui connaît un immense succès en Espagne, il s’attaque à une page d’histoire particulièrement importante, puisqu’il s’agit de la conquête espagnole des Amériques, recouverte de ce qu’on a appelé une légende noire terriblement accusatrice. On a été jusqu’à parler d’un génocide exterminateur des populations indiennes. Et puisque l’Église catholique est liée intimement à l’entreprise de la couronne d’Espagne, elle est chargée d’une bonne part de responsabilité dans une telle tragédie. Il s’agit là à proprement parler d’un travestissement radical des faits, largement inspiré par les puissances anglo-saxonnes soucieuses de mettre l’Espagne au banc des criminels.

Or, la réalité est tout autre. Loin d’avoir conquis le plus violemment le Nouveau Monde, l’entreprise espagnole l’a libéré d’un véritable enfer : « Un enfer où régnaient les sacrifices humains, le cannibalisme, l’esclavage et la prostitution de masse ». Le degré de cruauté des empires locaux dépasse l’imagination. Pour l’historien, ce sont environ 20 000 victimes que les Aztèques emmenaient chaque année jusqu’à la pyramide de Tenochtitlan pour leur arracher le cœur et distribuer leurs extrémités à la noblesse. « Des esclaves cuisinaient alors le ‘succulent tlacatlaolli’, plat préparé à base de chair humaine et d’une grande quantité de maïs que l’on servait avec une sauce au piment, selon le goût des convives. »

On pardonnera ces détails particulièrement insupportables mais ils sont à la mesure du défi qui s’est imposé à Hernan Cortès et à la poignée de ses hommes (300 soldats) qui ont agi plus en libérateurs qu’en conquérants. D’ailleurs, si le conquistador a réussi si rapidement son entreprise, c’est pour avoir rallié massivement les populations locales, désireuses d’abattre la plus inhumaine des tyrannies.

On opposera pourtant à ce sombre tableau le témoignage d’un religieux qui continue à être loué comme dénonciateur de la colonisation. Le mythe est si puissant que la cause de béatification de Bartolomé de las Casas a été introduite. Pour ma part, j’ai toujours entendu ses louanges dans les cours d’histoire religieuse. Marcelo Gullo Omodeo, pour le coup, détruit sa légende dorée, en lui opposant notamment l’exemple des religieux qui ont réellement évangélisé les Indiens, ne serait-ce qu’au travers d’une véritable inculturation. Las Casas, dit notre historien, « n’a jamais vu les Indiens que de loin et n’a jamais pris la peine d’apprendre une des 300 langues qu’ils parlaient ».

In fine, on pourrait retenir sur l’héritage catholique de l’Amérique latine le propos d’un certain Jorge Mario Bergoglio : « Nous avons été forgés par l’Espagne qui, par-delà les contradictions et les limites de sa conception historique, nous illumine par ses lois des Indes, son ordonnance d’Alfaro [ndlr. juriste ayant protégé les Indiens de certains abus des colons] […] et la conscience missionnaire d’une femme merveilleuse que l’histoire appellera Isabelle la Catholique ». Oui, il convient de contredire une légende noire qui voudrait culpabiliser notre passé catholique. 

https://www.actionfrancaise.net/2025/03/02/contre-la-legende-noire-des-conquistadors/

Histoire militaire – 1970, quand les États-Unis envahissaient le Cambodge

 

par Sylvain Ferreira

Au début 1970, le Cambodge, dirigé par le prince Norodom Sihanouk, tente de maintenir une fragile neutralité dans le conflit vietnamien. Cependant, le pays est de plus en plus impliqué malgré lui. Les forces communistes vietnamiennes, notamment le Viêt-Cong et l’Armée populaire du Nord-Vietnam (APNV), utilisent les zones frontalières cambodgiennes comme sanctuaires pour leurs bases logistiques et leurs lignes d’approvisionnement, connues sous le nom de «piste Ho Chi Minh».

Ces infrastructures permettent aux combattants nord-vietnamiens d’acheminer des armes et des renforts vers le Sud-Vietnam, contournant ainsi les défenses américaines et sud-vietnamiennes. En mars 1970, un coup d’État orchestré par le général Lon Nol, soutenu par les États-Unis, renverse Sihanouk. Le nouveau gouvernement, aligné sur les intérêts américains, autorise les opérations militaires sur son territoire pour détruire les sanctuaires communistes. Cette décision marque un tournant dans l’implication américaine au Cambodge.

Les opérations américaines

Avant même le coup d’État de 1970, les États-Unis ont secrètement lancé une campagne de bombardements aériens sur le Cambodge dans le cadre de l’opération Menu. Débutée en mars 1969 sous l’administration Nixon, cette campagne vise à détruire les bases communistes le long de la frontière cambodgienne. Les raids, menés par des B-52, larguent des milliers de tonnes de bombes, mais leur existence est cachée au public américain et au Congrès pendant des mois. Selon les archives déclassifiées, plus de 100 000 tonnes de bombes sont larguées lors de cette opération, faisant des centaines de victimes civiles et dévastant des régions entières. Le 29 avril 1970, et les forces américaines et sud-vietnamiennes franchissent la frontière cambodgienne, marquant une escalade dramatique dans la guerre. Baptisée Operation Cambodge, cette incursion est plus qu’une simple opération militaire : c’est une guerre dans la guerre, une tentative désespérée de couper les lignes de ravitaillement communistes qui serpentent à travers la jungle cambodgienne. En parallèle des bombardements secrets de l’opération Menu, cette offensive terrestre conçue par le général Abrams, qui commande les forces américaines au Sud-Vietnam, vise à démanteler les bastions ennemis, mais elle révèle aussi les failles d’une stratégie qui mise tout sur la destruction des «sanctuaires» adverses par des moyens militaires conventionnels.

Parmi ces «sanctuaires», deux sites emblématiques sont particulièrement visés : le «Bec de Perroquet», une langue de terre à 60 kilomètres de Saïgon, un point d’infiltration privilégié pour le Viêt-Cong, et le «Crochet», une région boisée proche de la frontière cambodgienne, censée abriter le mythique COSVN (Central Office of South Vietnam : état-major des forces communistes du Sud-Vietnam). Ces secteurs sont hérissés de bunkers, d’armes et de tunnels, un labyrinthe stratégique où se sont retranchés, selon les estimations américaines, 40 000 combattants nord-vietnamiens et Viêt-Cong. Près de 50 000 soldats américains issus de la 1st Air Cavalry Division (héliportée), de la 25th Infantry Division et de la 11th Armored Cavalry Regiment, accompagnés d’environ 50 000 Sud-Vietnamiens, sont engagés. Les hélicoptères UH-1 «Huey» déposent des troupes au milieu de nulle part, renouvelant les tactiques éprouvées depuis le premier combat de la 1st Air Cav à Ia Drang en 1965. Les chars M48 Patton et les véhicules blindés M113 détruisent les défenses ennemies, tandis que du ciel, les B-52 et F-4 Phantom poursuivent les opérations de bombardement

Dans le secteur du «Crochet», du 1er au 25 mai, les soldats américains découvrent un monde souterrain faits de tunnels et de dépôts, mais le COSVN demeure insaisissable, ses chefs ayant déjà fui le pays immédiatement après le coup d’état de Lon Nol. Les combats sont sporadiques car les unités communistes ont pour consigne de décrocher pour éviter d’être anéanties par la puissance de feu américaine. À Snoul, la 11th Armored Cavalry Regiment affronte une résistance farouche, les chars écrasent les positions ennemies sous un déluge de feu. À Kompong Cham, les bulldozers blindés américains travaillent d’arrache-pied pour déminer les routes, ouvrant la voie à une avancée sanglante. Dans le «Bec de Perroquet», les Sud-Vietnamiens, avec l’appui aérien des hélicoptères américains Cobra, mènent des raids de nettoyage, mais chaque pas en avant est coûteux. Après deux mois de combats les Américains se replient tandis que l’armée sud-vietnamienne maintient une partie de ses forces pour soutenir Lon Nol. Si les Américains et leurs alliés ont mis la main sur 11 000 armes, des tonnes de munitions, des archives entières, les pertes sont élevées. Les Américains déplorent 338 morts, 1525 blessés et 13 disparus et les Sud-Vietnamiens 638 morts, 3009 blessés et 35 disparus. Les services américains estiment que les pertes communistes à 11 369 dont 2328 prisonniers, même si beaucoup de civils tués sont faussement comptés comme combattants. On estime qu’au cours de l’année suivante, le dispositif communiste est totalement rétabli, ce qui illustre parfaitement l’impasse de la stratégie américaine dans la région qui est incapable de maintenir un contrôle durable sur un secteur chèrement conquis.

Les conséquences de l’intervention américaine

Les bombardements et l’opérations terrestre de l’US Army et de ses alliés sud-vietnamiens causent d’immenses souffrances à la population cambodgienne. Des villages entiers sont détruits, et des milliers de civils sont tués ou jetés sur les routes pour fuir les combats. Selon l’historien Ben Kiernan, les bombardements américains contribuent à radicaliser une partie de la population rurale, poussant de nombreux Cambodgiens à rejoindre les rangs des Khmers rouges. L’intervention américaine exacerbe les tensions politiques au Cambodge et affaibli le gouvernement de Lon Nol, déjà confronté à des défis internes. Les Khmers rouges de Pol Pot profitent du chaos pour gagner en influence et en soutien populaire. En exploitant le ressentiment contre les bombardements américains et le gouvernement pro-occidental, ils renforcent leur position avant de lancer une insurrection générale qui débouchera sur leur conquête du pouvoir en avril 1975. Aux États-Unis, la révélation des bombardements secrets et l’invasion du Cambodge provoquent une vague de protestations, notamment sur les campus. La fusillade de Kent State en mai 1970, au cours de laquelle quatre étudiants sont tués par la Garde nationale lors d’une manifestation contre la guerre, marque un tournant dans l’opposition publique à la guerre du Vietnam.

sources :

• Kiernan Ben, «The Pol Pot Regime : Race, Power, and Genocide in Cambodia under the Khmer Rouge, 1975-79», Yale University Press, 2008
• Stanton Shelby L., «The Rise and Fall of an American Army : U.S. Ground Forces in Vietnam, 1965-1973», Presidio Press, 1985.
• Wiest Andrew, «The Vietnam War, 1956-1975», Osprey Publishing, 2002.
• After Action Reports de la 1st Air Cavalry Division (1970)

source : Le Diplomate

https://reseauinternational.net/histoire-militaire-1970-quand-les-etats-unis-envahissaient-le-cambodge/

Climat, CO2, Eco-Anxiété…. François Gervais, ancien du GIEC, sort la sulfateuse [Interview]

 

Physicien, professeur émérite et ancien directeur de recherches à l’université de Tours, François Gervais s’est imposé ces dernières années comme l’un des scientifiques les plus critiques du discours dominant sur le changement climatique. Auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet, il conteste les scénarios alarmistes relayés par les institutions internationales et plaide pour un débat scientifique ouvert, loin des dogmes et des pressions idéologiques.

Récemment invité en Loire-Atlantique pour une conférence, François Gervais a développé ses analyses sur l’évolution des températures, les modèles climatiques et les enjeux énergétiques liés aux politiques de transition écologique. À rebours du catastrophisme ambiant, il défend une approche basée sur les données mesurées et non sur des projections modélisées qu’il juge souvent biaisées.

Breizh-info.com l’a interrogé sur ses travaux, ses critiques du consensus climatique officiel et les conséquences des politiques dites « vertes » sur nos économies et nos libertés.

Breizh-info.com : Vous avez été professeur de physique et thermodynamique, médaillé du CNRS et rapporteur critique du GIEC. Comment êtes-vous passé d’un travail académique classique à une prise de parole publique sur les enjeux climatiques ?

Lorsque j’ai pris ma retraite à 67 ans à l’issue de mon troisième et dernier mandat de directeur d’un laboratoire associé au CNRS, j’ai retrouvé des espaces de liberté. Croyant ce qui se disait à l’époque avec le Prix Nobel de la Paix attribué au GIEC, j’ai eu la curiosité de lire son rapport AR4. A ma grande surprise n’y figurait pas le spectre infrarouge de l’atmosphère. Or le spectre infrarouge se révélant une de mes spécialités depuis que je suis physicien devenu Directeur de recherche au CNRS puis Professeur des Universités, cette grave lacune m’a amené à me porter candidat « expert reviewer » successivement pour les rapports AR5 puis AR6.  

Breizh-info.com : Le GIEC est souvent perçu comme un organe de consensus scientifique sur le climat. En tant qu’ancien rapporteur critique, quel regard portez-vous sur son fonctionnement interne et sur la place laissée au débat scientifique en son sein ?

Le mot « consensus » relève de la politique, pas de la Science qui privilégie le débat. Il est commode de mettre en avant un prétendu « consensus » en l’absence de conclusion scientifique avérée. Dans les rapports du  GIEC, le relevé des observations est intéressant et je les utilise. En revanche, on est en droit de se montrer « sceptique », vertu cardinale en Sciences n’est-il pas inutile de rappeler, sur les modèles de climat qui affichent une incertitude atteignant 500 % et sur lesquels sont pourtant essentiellement basés les conclusions du GIEC. Dans mes quatre rapports successifs au GIEC, j’ai recommandé d’inclure le spectre infrarouge de l’atmosphère et de l’analyser, recommandation restée lettre morte. Pourquoi ? Les conclusions seraient-elles à ce point dérangeantes ?

Breizh-info.com : Votre dernier livre s’intitule Il n’y a pas d’apocalypse climatique. Pourriez-vous expliquer pourquoi, selon vous, la situation climatique est loin d’être catastrophique ?

Selon les propres chiffres du rapport AR6 du GIEC (paragraphes A.1.1 et D.1.1 du résumé à l’intention des décideurs), les émissions de CO2 dues à de combustibles fossiles émanant principalement par ordre décroissant de la Chine, Les Etats-Unis, l’Inde, la Russie, la France n’en étant « coupable » que de 0,8 %, réchaufferaient la Planète de 0,007°C par an, soit 0,00056°C pour la contribution française. Par une belle journée ensoleillée en l’absence de couverture nuageuse, la France expérimente couramment un écart de température de 15°C entre l’aube et le meilleur de l’après-midi. Entre une nuit glaciale au cœur de l’hiver et un épisode estival caniculaire, l’écart atteint ’une cinquantaine de degrés. En comparaison, qualifier 0,007°C par an « d’apocalyptique » n’est-il pas un tantinet disproportionné ?

Breizh-info.com : Vous affirmez que le CO n’est pas un polluant, mais un fertilisant essentiel à la vie. Pourtant, une majorité de climatologues le considèrent comme le principal facteur du réchauffement climatique. Quelle est votre réponse à cet argument ?

Nous tous qui avons porté un  masque durant la pandémie COVID ne serions plus là pour en parler si le CO2 était un poison car une partie de ce que nous expirons – du CO2 justement – est réinspiré à cause de la barrière du masque. Mais surtout le CO2 est par photosynthèse une nourriture aussi indispensable qu’irremplaçable des plantes, y compris nutritives. Si la concentration de ce gaz dans l’atmosphère baissait de seulement 60 %, il n’y aurait plus de végétation sur Terre, et donc disparition de la Vie. En regard d’un tel bénéfice, resterait à prouver que quelques dixièmes de degré supplémentaires seraient dommageables à une flore et une faune qui s’adaptent facilement à des écarts de température journaliers et saisonniers bien supérieurs. 

Breizh-info.com : Vous évoquez un effet limité du CO sur la température globale, estimant que son augmentation n’a contribué qu’à un réchauffement de 0,4°C en 175 ans. Quels éléments scientifiques vous permettent d’arriver à cette conclusion ?

L’évolution des bandes d’absorption et d’émission infrarouge du CO2 atmosphérique permettent d’en évaluer l’impact thermique. Le phénomène, logarithmique, apparait proche de la saturation d’où le faible impact depuis près de deux siècles.

Breizh-info.com : Selon vous, quelles sont les principales causes du réchauffement climatique observé ces dernières décennies ? Le rôle du soleil et des cycles naturels est-il sous-estimé dans le débat actuel ?

Lors du minimum de taches solaires de « Maunder » de 1645 à 1715, il faisait plus froid avec maladies et mauvaises récoltes historiquement documentées. Il convient de se réjouir que l’astre ait retrouvé depuis son activité bénéfique. Le système CERES disponible depuis le début de ce siècle nous montre qu’un réchauffement de l’ordre d’un degré est dû à l’évolution de la couverture nuageuse et non au CO2. L’Oscillation Atlantique Multidécennale témoigne d’un cycle de 60–70 ans.

Breizh-info.com : Le dernier rapport du GIEC prévoit une augmentation de la température mondiale allant jusqu’à 4°C d’ici 2100. Vous contestez ces projections, pourquoi ?

Vous faites allusion au plus alarmiste des quatre scénarios du GIEC, le RCP8.5, le plus irréaliste car il supposerait que les émissions de CO2 soient dès à présent multipliées par 5. Non seulement la tendance actuelle le récuse mais au-delà, les réserves connues de combustibles fossiles n’y suffiraient pas.

Breizh-info.com : Vous critiquez la politique de réduction des émissions de CO en France, estimant que l’impact réel sur la température mondiale serait insignifiant (0,00056°C par an). Comment expliquez-vous alors l’acharnement des gouvernements à imposer des mesures coûteuses comme la transition énergétique ?

C’est à eux qu’il convient de poser la question. Mais au-delà d’une inquiétante désaffection pour la culture scientifique, point n’est besoin d’être titulaire d’un doctorat pour imaginer la convergence de formidables intérêts financiers qui justifient un tel acharnement.

Breizh-info.com : Vous estimez que la décarbonation massive de l’économie est un gouffre financier. Quel serait, selon vous, un plan énergétique rationnel et réaliste pour la France ?

Contribuant à seulement 0,8 % des émissions mondiales de CO2, la France est déjà plus « vertueuse » en terme d’émissions par point de PIB que ses voisins comme l’Allemagne qui a pourtant beaucoup investi dans les éoliennes. La France le paie cher en contribuant pour partie à creuser de 1000 milliards en 7 ans une dette souveraine atteignant 3500 milliards. Elle est de ce fait handicapée par une charge de la dette en passe de devenir le premier poste de dépense dans le budget de l’Etat. Mon collègue économiste le Professeur émérite Rémy Prud’homme montre que la décarbonation obère le PIB des pays qui la pratique (www.climato-realistes.fr/decarbonation-et-productivite-une-nouvelle-methode-devaluation-des-couts)

Breizh-info.com : Vous évoquez « d’énormes intérêts en jeu » dans la lutte contre le CO. Quels sont, selon vous, les acteurs qui bénéficient le plus de la transition énergétique ?

On assiste à une prolifération de sources d’électricité intermittente avec contrats d’obligation d’achat même quand on n’en a pas besoin. Les panneaux solaires photovoltaïques sont importés de Chine, les éoliennes de différents autres pays. Au niveau mondial, la « lutte » contre le CO2 reste très relative puisque 80 % de l’énergie produite continue à y faire appel, montrant l’illusion de la décarbonation par une minorité.

Breizh-info.com : Certains de vos détracteurs affirment que vous minimisez l’impact économique et humain des catastrophes climatiques à venir. Comment leur répondez-vous ?

Le nombre de décès liés aux évènements météorologiques extrêmes a été divisé par 100 depuis le début du vingtième siècle alors que la population mondiale a quadruplé. Mais s’agissant de phénomènes chaotiques au sens physique du terme, il y en aura toujours. Il faut donc amplifier l’adaptation. Par ailleurs, un froid excessif est un « killer » dont l’impact est quelque 9 fois supérieur à une chaleur excessive (co2coalition.org/2023/07/26/the-lancets-graphical-deception-too-common)

Breizh-info.com : Que pensez-vous des politiques d’énergies renouvelables (éolien, solaire) mises en avant par l’UE et la France ? Sont-elles efficaces ou s’agit-il d’un dogme idéologique ?

En France, selon RTE, la demande d’électricité n’a pas augmenté depuis une trentaine d’années. Sa fourniture par le nucléaire et les barrages hydroélectrique est donc suffisante. L’implantation de sources intermittentes ne sert qu’à augmenter par deux ou trois le prix de l’électricité.

Breizh-info.com : Vos positions sont très critiques envers le consensus climatique. Pensez-vous qu’il y a un verrouillage idéologique dans le monde scientifique sur cette question ?

Tout scientifique a besoin d’argent pour travailler. Tant que les décideurs privilégient l’acharnement pour la décarbonation comme vous le soulignez, les scientifiques ont intérêt à rester « bien en cour » s’ils veulent continuer à pouvoir travailler. Quelle tristesse… 

Breizh-info.com : Certains scientifiques, comme François-Marie Bréon, vous accusent d’utiliser des données biaisées ou mal interprétées. Comment répondez-vous à ces critiques ?

Depuis 55 ans que je le pratique, le débat scientifique se pratique non via X-ex-twitter ou autres media en vue, mais par des publications dans des revues scientifiques internationales à comité de lecture, ainsi passé sous les fourches caudines de la revue par les pairs, ce qui oblige à réfléchir à ce que l’on écrit, voire à le corriger selon les recommandations des rapporteurs, anonymes. J’ai publié plusieurs articles sur le sujet dans de telles revues. Monsieur Bréon n’a pas adressé de critiques par ce seul canal scientifique qui vaille.  

Breizh-info.com : Vous insistez sur la nécessité de différencier climat et météo. Peut-on dire que les médias exagèrent la portée de certains événements climatiques pour alimenter un alarmisme ?

La réponse est dans la question…

Breizh-info.com : Quel message souhaitez-vous faire passer aux jeunes générations qui sont majoritairement sensibilisées aux discours alarmistes sur le climat ?

Il y a suffisamment de vrais problèmes dans notre monde, sources d’inquiétudes légitimes, pour ne pas angoisser les jeunes par des alarmes largement infondées. L’éco-anxiété a été montrée être en raison inverse des connaissances scientifiques sur ces questions. On ne peut donc qu’encourager les jeunes anxieux à investir dans une démarche intellectuelle minimale privilégiant les raisonnements de la physique. 

Propos recueillis par YV

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
[cc] Breizh-info.com, 2025, dépêches rédigée par la rédaction de breizh-info.com, parfois avec l’aide d’une Intelligence artificielle (correction, mise en forme). Dépêche libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

https://www.breizh-info.com/2025/03/03/244342/francois-gervais-climat/

25 juin 841 : Bataille de Fontenay-en-Puisaye

 

Obélisque commémorant la bataille érigé en 1860 sur ordre de Napoléon III.
Sur le piédestal : « ICI FUT LIVRÉE LE 25 JUIN 841 LA BATAILLE DE FONTENOY ENTRE LES ENFANTS DE LOUIS LE DÉBONNAIRE. LA VICTOIRE DE CHARLES LE CHAUVE SÉPARA LA FRANCE DE L’EMPIRE D’OCCIDENT ET FONDA L’INDÉPENDANCE DE LA NATIONALITÉ FRANÇAISE »

La bataille de Fontenoy-en-Puisaye eut lieu le 25 juin 841 sur le territoire de l’actuelle commune de Fontenoy (Yonne), “au cœur” de la Puisaye. Elle opposa Lothaire Ier, le fils aîné de Louis Ier le Pieux, à ses deux frères, Louis le Germanique et Charles le Chauve. Leur neveu, le roi Pépin II d’Aquitaine, fils de feu Pépin Ier, se rangea du côté de Lothaire.

L’affrontement se termine par une éclatante victoire de Charles le Chauve et de son demi-frère Louis le Germanique. Cette bataille fut marquée d’une violence extrême, rarement constatée jusqu’alors. – Wikipédia

La bataille vue par Angilbert, combattant dans l’armée de Lothaire :

“Quand l’aurore sépara une nuit affreuse des premières lueurs du matin, on vit paraître, non un jour de repos sabbatique [c’était le samedi], mais le fatal météore de Saturne [le samedi est le jour de Saturne]. La paix a été rompue entre les frères : un démon sacrilège en tressaillit de joie.
Le cri de guerre retentit, Ici et là le combat terrible commence. Le frère prépare la mort à son frère, l’oncle à son neveu, et le fils à l’égard de son père n’a plus aucune pitié filiale.
Jamais on ne vit carnage plus grand, non, sur aucun champ de bataille. Des chrétiens ont trouvé la mort dans un fleuve de sang. La troupe de génies infernaux est dans l’allégresse et Cerbère ouvre sa triple gueule.
La droite si puissante de Dieu a protégé Lothaire. Pour lui, son bras a été vainqueur ; il a vaillamment combattu. Si tous les autres avaient combattu ainsi, on eût bientôt vu la concorde revenir.
Mais voici ! De même qu’autrefois Judas a livré le Sauveur, ainsi, ô roi, tes propres généraux t’ont livré à l’épée. Sois prudent pour que le loup qui s’avance n’enlève pas l’agneau.
Fontenay, c’est le nom que les paysans donnent à la source et au village qui ont vu le massacre et la ruine, où a coulé le sang des Francs. Les campagnes en ont horreur, les forêts en ont horreur, les marais en ont horreur.
Que jamais la rosée ni la pluie ne rafraichissent la prairie où sont tombés ces braves, si savants dans les combats ! Oh ! qu’on pleure longtemps ceux qui viennent ainsi de mourir !
Je l’ai vu s’accomplir ce grand forfait que je décris dans mon vers, moi Angilbert, je l’ai vu, combattant avec les autres. Seul de beaucoup de guerriers, j’ai survécu aux premières lignes de l’armée.
En détournant la tête, j’ai vu le fond de la vallée et le sommet de la montagne, où le roi courageux, Lothaire, pressait ses ennemis et les forçait à la fuite jusqu’au bord du ruisseau.
Du côté de Charles et aussi du côté de Louis, les campagnes étaient blanches, couvertes de vêtements et de longues lignes mortes, comme elles sont blanches en automne quand les oiseaux s’y reposent.
Mais cette bataille n’est pas digne de louange. Il ne faut pas qu’on la chante en musique. L’Orient et l’Occident, le midi et l’aquilon pleureront ceux qui sont venus là recevoir du hasard le coup de la mort.
Maudit soit ce jour fatal ! Qu’il ne compte plus dans le cercle de l’année ! Qu’il soit rayé de tout souvenir ! Que la clarté du soleil lui manque, et qu’il n’ait point d’aurore à son lever !
Ah ! nuit affreuse, nuit amère, nuit dure, où demeurent gisants les forts, expérimentés aux batailles, qu pleurent aujourd’hui tant de pères et de mères, tant de frères et de sœurs, tant d’amis !”

Poème d’Angilbert traduit par l’abbé P. Chevallard.

https://www.fdesouche.com/2014/06/25/25-juin-841-bataille-de-fontenay-en-puisaye/

dimanche 2 mars 2025

En finir définitivement avec le mensonge du Maïdan !

 

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La guerre a un inconvénient : les mensonges médiatiques s’y font écrémer et en trois ans, un lourd ménage a été accompli. Hélas, au contrôle on s’aperçoit qu’il demeure des éléments pour lesquels les pro ukrainiens continuent à y insister. Parmi eux, le mensonge du Maïdan !

Cela pourrait-être de l’histoire ancienne, si les dirigeants européens ne s’enferraient pas dans la politique dite pro Ukraine par fidélité à ce narratif.

Il convient donc de déminer les bases du dogme : Action !

Comme dans tous les mythes, sur l’affaire ukrainienne, il est bon (Après tout de même 600 000 mort et 1 Mio de blessés graves) de savoir revenir aux sources pour comprendre. Le Maïdan serait le soulèvement d’un peuple indigné par les actes du président Ianoukovitch dont l’action se réalisait sans l’accord de son électorat. La non-signature avec l’UE aurait alors déclenché une insurrection justifiée et celle-ci aurait conduit au changement de régime.

Hélas, en trois années, ce mythe ne fut jamais attaqué dans ses fondements et la propagande banderiste/US a toujours droit de cité dans nos médias.

Commençons par le rappel des bases : En 2004[1] au second tour, Viktor Ianoukovitch est contesté et l’opposition s’insurge à Kiev au sujet de soi-disant irrégularités. Cette population insurgée est-elle pourtant neutre ? Dans un pays polarisé, la population de la ville de Kiev a, au contraire, voté massivement contre Ianoukovitch. En ce sens, la capitale ne reflète pas le pays réel. Peu importe, réveillée par ce bruit bienvenu, la cour suprême annulera le second tour, au nom de la démocratie !

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Vous savez, cette même démocratie au nom de laquelle on a annulé le premier tour des élections présidentielle en Roumanie, car, bien sûr, c’est dans les vieux pots que l’on fait les meilleures soupes !

Comme on dit, toute ressemblance avec des situations réelles ou déjà vues serait purement fortuite !

Après tout, vous savez, nous avons vu en Géorgie que lorsque les résultats ne correspondent pas aux attentes du « camp du bien » (ou plutôt le camps du : à vomir) on lâche la meute pour manifester dans la rue contre le résultat apporté par le vote démocratique. Autrefois, ça marchait !

Faut-il s’étonner du mécontentement des populations de l’est Ukrainien ? Elles avaient voté Ianoukovitch et ont vu leur vote nié par la populace hurlante de Kiev, soutenue par les puissances occidentales. Alors, commence le premier acte de cette mauvaise plaisanterie : Alignement systématique vers l’OTAN et L’UE, choix pourtant sans légitimité démocratique profonde. Les extrémistes ont pris le contrôle de l’appareil gouvernemental, ils imposent leurs options. Se sachant parvenus au pouvoir par la fraude, ils s’efforcent de tout verrouiller !

Match retour en 2010, de nouveau, la population TOTALE de l’Ukraine vote avec une légère majorité pour Ianoukovitch. Il y aura des contestations, mais le scrutin étant surveillé par l’OSCE, impossible de réitérer la manœuvre, il faut laisser le vilain accéder au pouvoir.

Pas de soucis, Ianoukovitch pourra diriger l’Ukraine pendant quatre ans, puis l’UE se servira des négociations avec L’Ukraine pour imposer au pays de choisir entre UE et Russie. Dans le contexte d’un pays divisé, la mesure ne pouvait que conduire à l’explosion et bien sûr on mobilisera la populace kievienne pour, Ô triomphe de la démocratie, déposer le président élu par l’ENSEMBLE de l’Ukraine.

La légende nous fait croire que Kiev, qui a voté très largement CONTRE Ianoukovitch, devient le réceptacle de la démocratie en Ukraine avec la COMPLICITÉ des médias occidentaux. Et, savons-nous depuis peu, beaucoup de financements de l’USAID. Désolé, mais il y a plusieurs fausses notes :

Tout d’abord, le mandat impératif n’existe pas en Ukraine. Donc, si le président ukrainien décide de signer avec Moscou et de proposer de nouvelles négociations à L’UE, il est dans son droit le plus absolu. La population de Kiev n’avait AUCUNE légitimité pour contester.

Vous pouvez argumenter contre, mais alors reconnaissez au peuple français le droit de virer Monsieur Sarkozy, qui, sans mandat, engagea la France dans le traité de Lisbonne, en complète violation de son NON au référendum de 2005. Parfait mépris d’un vote clair !

De même, alors, accordez au peuple Français le droit d’aller renverser monsieur Macron, coupable d’une réforme des retraites paramétriques après s’être engagé à l’inverse dans sa campagne de 2017. Chiche ? Nous devons toujours aller le chercher ! Je vous passe sa politique Covid ou le soutien à l’Ukraine, toujours sans mandats spécifique.

Glissons mortels, n’appuyons pas ! Dans leur système, la démocratie n’est démocratique que si elle livre les résultats espérés par le département d’état américain. Une institution que nous savons tous vouée à la défense du bien, du pauvre et de l’orphelin, comme chacun sait (Je conseille la passionnante lecture des mails de madame Clinton pour ceux qui douteraient de mon ironie.).

Bref, revenons aux chiffres, ils ont l’avantage de simplifier les problèmes.

Ianoukovitch, élu pour DOUZE ans par le peuple Ukrainien, est resté au pouvoir pendant QUATRE ans, soit un tiers de ce temps en raison des émeutes des gangs banderistes Kieviens qui ont imposé de force leurs options au reste du pays. Beau mépris de la démocratie ! Nous savons d’ailleurs grâce à monsieur Glücksmann que l’un des dirigeants du mouvement était monsieur Klitschko. Une référence morale : Monsieur le roi du sexe en Ukraine qui vend ses concitoyennes en Europe et aux USA[2]. On sent tout de suite le haut patriotisme qui anime le mouvement !

Faut-il alors s’étonner que devant cette scandaleuse rupture du contrat social, les régions lésées : Odessa, le Lougansk, le Donetsk et la Crimée aient crié stop ? Ces gens ont gagné à deux reprises les élections sur un programme de pays et de coopération avec la Russie. On peut le critiquer, mais tyrannie de la majorité, ce projet pour l’Ukraine aurait dû être appliqué, surtout que Ianoukovitch s’efforçait d’avoir les deux fers au feu. Sa politique constituait dans cet environnement compliqué, une sacrée main tendue à la population de l’ouest !

Inutile, il est des gens qui ne comprennent que la force : les macronistes, le département d’état US, les banderistes de l’ouest ! La main tendue de Ianoukovitch, les tentatives russes d’accords ont été lues comme des appels à pousser plus fort.

Sauf que les populations de l’est, promises à l’holocauste économique occidental par les oligarques ont refusé de se laisser martyriser.

Ce sera le référendum de Crimée voté à une large majorité, par une population excédée par les débordements kieviens. Le parlement votera pour convoquer le référendum, les troupes ukrainiennes resteront l’arme au pied et la population s’engagera massivement, mais ce serait en raison de la présence de quelques milliers de soldats russes. En soit, c’est vrai, ces troupes ont empêché les gangs kieviens de débarquer en Crimée pour y semer le chaos et ainsi rassurée la population. Le vote s’est alors déroulé dans un calme que je vous laisse comparer avec les événements d’Odessa. Ce sera aussi l’insurrection des républiques qui mettront dehors l’armée des banderistes kieviens. Celle-ci s’en vengera en pratiquant la seule forme d’opération militaire qu’elle maîtrise : Le bombardement des populations civiles.

Constatons-le, face au mépris de la démocratie des kieviens, les populations de l’est et de Crimée étaient dans leur droit le plus absolu de considérer la rupture du lien social dans leur pays !

L’Ukraine est morte en 2014 de l’abus fait par les kieviens de leur place comme capitale. Inutile, donc de parler de nation souveraine et indépendante après que l’occident l’ait assassinée ! La mauvaise foi ajoute au dégoût !

Les Kieviens ont rompu le dépôt sacré de la confiance du reste de la nation pour traiter l’ensemble du pays comme une dépendance féodale. Sans surprise, ils ont échoué. Il existe une règle intangible en justice : Avoir les états-unis comme ennemi est dangereux, les avoir comme amis est mortel, la racaille kievienne est en train de l’apprendre : Ils n’avaient pas le droit de livrer leur pays aux USA !

Ils auront l’occasion de méditer dans les prisons russes s’il y a une justice, même s’ils méritent plus sévère, mais je redoute la gentillesse de Poutine !

Alors, le pro OTAN de base, hurlera à l’aide russe, lors de l’établissement des républiques et en Crimée. Honnêtement, je laisse à son insignifiance cet argument qui ne devrait même pas mériter de réponse. Que la Russie ait refusé de tendre l’autre joue est normal, c’était son droit et son devoir envers des populations qui l’ont appelée à l’aide. On rappellera que pour détruire l’Ukraine, les USA avaient investi 5 mds de dollars en opérations d’influence[3] !

Pour s’amuser, on notera le remarquable silence de ce même pro OTAN devant les crimes du M23 occupés à conquérir le Kivu pour le compte du Rwanda. Les principes sont apparemment à géométrie variable pour ces gens-là !

Mais passons justement aux pro OTAN chez nous, engeance particulièrement répugnante !

Qui vous a donné le droit d’engager notre pays dans cette politique ? L’unanimisme de l’assemblée sur les questions de diplomatie pose question. Il faudra que les députés qui ont applaudi Zelensky à l’assemblée rendent gorge de ce crime en cours d’assise spéciale, comme tout pétainiste doit le faire Où plutôt, il n’en pose pas : l’appareil américain d’influence tient notre pays dans des griffes de fer !

Bref, nous sommes dans la même situation que l’Ukraine depuis que les Kieviens ont dissous le pays pour en faire un dominion US. Sauf que les Russes ne viendront pas à nous, il convient de nous libérer nous-même.

Il convient d’ailleurs de noter que les mêmes méthodes sont appliquées en France : Entre la presse subventionnée, pour éviter le gros mot de corrompue, les milices anti-fa utilisée pour appuyer où briser les mouvements selon leur utilité pour le pouvoir où l’usage de minorités pour gouverner le pays, nous sommes, nous aussi bien servis.

Peut-être serait-il temps de rompre nos chaînes avant de finir par vivre la même catastrophe.

Les mensonges de la Résistance communiste

 

Les mensonges de la Résistance communiste

Avocat honoraire, ancien bâtonnier de l’Ordre et collaborateur régulier de mensuels et sites nationalistes, Michel Festivi s’intéresse aux réalités de l’action du Parti communiste dans notre pays. Dans son livre, La désinformation autour du Parti communiste « français » (Éditions Dualpha, 352 pages, 39 euros), l’auteur propose une étude fouillée des « manipulations, trahisons, mystifications, constructions de mensonges, soutiens aux pires tyrans » auxquels s’est livré le « PC“F” » depuis l’origine, ce qui l’amène à plaider pour un « Nuremberg du communisme » destiné à rétablir la vérité historique.

Un parti « comme les autres » ?

Depuis 1917, les différents régimes communistes « ont provoqué à travers le monde plus de 100 millions de morts, sans compter les déportés, les internés, les torturés, les famines, les déplacements contraints de populations, les travaux forcés, les catastrophes économiques, etc. ».

Après la chute de l’URSS, l’ouverture – partielle – des archives moscovites a confirmé « que tous les partis communistes et notamment le PC“F” n’ont fait que suivre aveuglément la politique voulue par les autorités centrales à Moscou ».

Ce parti appartient pourtant à ce qu’il est convenu d’appeler « l’Arc républicain ». Les massacres commis jadis au nom « des lendemains qui chantent » sont le plus souvent occultés, y compris de la part d’adversaires politiques qui reprennent à leur compte le jugement de l’ex-directeur du journal L’humanité Roland Leroy : « À l’origine du nazisme, il y a la haine des hommes. À l’origine du communisme, il y a l’amour des hommes. » En 2023, l’ancien Premier ministre Édouard Philippe s’est tout naturellement rendu à la fête annuelle de L’humanité pour y débattre avec Fabien Roussel, le Secrétaire national du PC“F”.

« Aujourd’hui, dans nos médias “officiels”, les mêmes complicités se retrouvent lorsqu’un membre du PC“F”, ou une personne de l’extrême gauche communisante y est invitée. […] C’est là toute la difficulté du débat politique et culturel français, qui n’a jamais voulu se livrer à un aggiornamento du communisme. »

Les intellectuels et artistes français qui ont soutenu la répression contre les dissidents ou pseudo-dissidents (à l’instar de la vieille garde bolchevique condamnée durant les purges staliniennes) sont légion. Souvenons-nous, parmi d’autres, d’un « Aragon, qui écrivit contre la nation française et qui voulait que la France se munisse d’une police politique équivalant à la Guépéou ».

Résistant à compter de juin 1941

« Depuis toujours, le PC“F” a prétendu qu’il avait appelé à la lutte contre l’occupant dès 1940, et qu’il avait résisté très tôt. » Qu’en est-il en réalité ?

Depuis sa naissance en 1920, ce parti prônait une ligne pacifiste, mais en 1935, il « va développer tactiquement, sur les ordres du Komintern, une politique qui opère un virage à 180° », justifiée au nom de la lutte contre le fascisme.

Dès lors, « comment va réagir le PC“F” lorsque, le 24 août 1939, on apprend en France que la veille Hitler et Staline se sont accordés dans le cadre “d’un pacte de non-agression” ? »

« Le 25 août 1939, L’Humanité titre à la Une : « L’action de l’Union Soviétique par le pacte de non-agression avec l’Allemagne concourt à raffermir la paix générale. » Quelques rares députés communistes rechignent, mais le Secrétaire général Maurice Thorez les rassure : « Le camarade Staline sait ce qu’il fait. »

La Seconde Guerre mondiale éclate neuf jours plus tard… L’opinion publique apprend bientôt que les troupes russes ont envahi le Nord de la Pologne (conformément au protocole additionnel secret du Pacte germano-soviétique).

En septembre 1939, le gouvernement interdit par décrets les journaux communistes puis le PC“F”. L’Humanité clandestine prône alors une nouvelle ligne pacifiste et dénoncent « les profiteurs de guerre » : « En fustigeant l’impérialisme allemand, [les Blum et consorts] essaient d’innocenter leurs maîtres, les impérialistes franco-anglais, et d’obtenir une obéissance servile à toutes leurs volontés. » De son côté, Maurice Thorez déserte et rejoint l’URSS (Il reviendra en 1944 avec la bénédiction du général de Gaulle qui a promis à Staline de l’amnistier).

Le 17 juin 1940, alors que les Allemands occupent Paris, le quotidien titre, en français et en allemand : « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! », sans mentionner l’invasion. En juillet sont lancés des appels à la fraternisation entre travailleurs français et soldats allemands, tandis que de Gaulle est décrit comme « l’allié du gouvernement réactionnaire anglais, des lords et des banquiers ».

« Lorsque les dirigeants du PC“F” rencontrent les autorités allemandes pour parvenir à faire reparaître L’Humanité, ils rédigent un argumentaire, qui sera saisi par la police française […]. Parmi les thèmes retenus pour convaincre les Allemands du bien-fondé de cette requête figure en toutes lettres le fait que les communistes “français” ont appelé au sabotage des matériels de guerre français. »

L’accord des autorités allemandes est donné et le premier numéro officiel doit paraître le 23 juin 1940, mais l’arrestation des émissaires communistes par la police française (effectuée dans le cadre du décret-loi de 1939 qui interdit la presse communiste) empêche cette reparution. Les intéressés sont cependant libérés deux jours plus tard sur instruction de l’ambassadeur Otto Abetz.

Dès le lendemain, les tractations reprennent mais le journal ne reparaîtra pas [ce qui aurait permis de révéler ces manœuvres, mais on ne refait pas l’Histoire…]. Quelques jours après l’Armistice, les Allemands ménagent en effet les autorités de Vichy qui poursuit la même politique répressive à l’égard des communistes que les derniers gouvernements de la IIIe République.

Le 5 août 1940, Moscou ordonne de suspendre ces négociations avec les autorités allemandes.

Par la suite, L’Humanité clandestine n’attaquera pas l’Allemagne, ni ne lancera un appel à la résistance, jusqu’au 22 juin 1941, date du début de l’opération Barbarossa.

C’est donc à cette époque – et pas avant – que les communistes entrent en résistance.

La légende Guy Môquet

Ce jeune communiste, arrêté en octobre 1940 par la police française, en application d’un décret-loi anticommuniste de 1939, alors qu’il distribuait des tracs, était-il un résistant précoce ?

De fait, les tracts en question ne font pas référence à l’occupant et désignent la responsabilité des Anglais et des Français dans l’origine de la guerre.

Le jeune homme n’est d’ailleurs pas été livré aux autorités allemandes, comme cela était obligatoire concernant ceux qui avaient d’une manière ou d’une autre attenté aux forces d’occupation. Relaxé par le Tribunal correctionnel de Paris, il est placé en internement administratif, conformément à une loi de septembre 1940 visant les personnes suspectées d’être liées à la IIIe Internationale, avant d’être fusillé en octobre 1941, avec d’autres otages, à la suite de l’exécution d’un officier supérieur allemand.

Comme le soulignent les historiens Jean-Marc Berlière et Franck Liaigre, l’affirmation selon laquelle « un communiste arrêté en 1940, fusillé par les Allemands en 1941 est forcément un résistant, donc le Parti communiste résistait depuis 1940 » relève du sophisme et d’une instrumentalisation de l’Histoire à des fins politiques.

Les « 75 000 » fusillés

Le PC“F” évoque régulièrement ce mythe, contredit par les historiens les plus sérieux : « Le nombre total de fusillés, tous statuts confondus, condamnés ou otages, serait de l’ordre de 4 500 », et ceux-ci ne sont évidemment pas tous communistes.

« On peut y rajouter les massacrés, des civils tués en représailles. […] Pour ces auteurs, on peut évaluer le nombre de morts par balle entre 15 000 et 20 000, sans compter les autres morts en camp de concentration et aux combats », mais là aussi « il y avait indistinctement des femmes, des vieillards et des enfants qui la plupart du temps n’avaient aucune sensibilité politique. »

Au-delà de la polémique macabre sur les chiffres, le Parti considère ainsi que toutes les victimes de l’Occupation étaient communistes…

Le passé occulté du Secrétaire général

Georges Marchais (1920-1997), membre du Parti depuis 1947 et dernier Secrétaire général à le diriger quand celui-ci représentait encore une vraie force électorale, a travaillé volontairement en Allemagne, à partir de décembre 1942 (trois mois avant la mise en place du STO), dans les usines Messerschmitt qui fabriquaient les chasseurs de la Luftwaffe.

L’affaire ne sera connue du grand public que dans les années 1970, malgré une complaisance des grands médias qui se garderont longtemps d’aborder cette question.

« Le Parti était friand de ce type de personnages […], c’était pour le Parti et Moscou un moyen de pression considérable et la certitude d’avoir quelqu’un à sa botte. »

***

Comme le souligne le préfacier Francis Bergeron, le livre de Michel Festivi constitue un indispensable travail de mémoire au sujet d’un parti qui resta jusqu’au bout inféodée à l’URSS (d’où les guillemets à “F” ajoutés par l’auteur), tout en conservant jusqu’à nos jours une paradoxale honorabilité politique.

Johan Hardoy 28/02/2025

https://www.polemia.com/les-mensonges-de-la-resistance-communiste/

La chronologie de l’Ukraine révèle la véritable histoire

 

18 mai 2015 vestige d'une église orthodoxe après le bombardement de l'armée ukrainienne près de l'aéroport international de Donetsk.
Sans le contexte, occulté par les médias dominants, impossible de comprendre l'Ukraine. Les historiens relateront les faits, mais les journalistes sont muselés s'ils tentent de le faire aujourd'hui.
Ce calendrier montre clairement les intentions agressives de l'Occident envers la Russie, et comment cet affrontement aurait pu être évité si l'OTAN n'avait pas ouvert ses portes à l'Ukraine, si les accords de Minsk avaient été mis en œuvre et si les États-Unis et l'OTAN avaient négocié un nouvel accord de sécurité en Europe, tenant compte des propres préoccupations de la Russie en matière de sécurité.

Un bon moyen d'empêcher que la guerre en Ukraine soit comprise est d'en supprimer le contexte historique.

La version caricaturale fait débuter le conflit le 24 février 2022, lorsque Vladimir Poutine s'est réveillé ce matin-là en décidant d'envahir l'Ukraine.

Selon cette version, il n'y a pas d'autre cause que l'agression russe non provoquée contre un pays innocent.

N'hésitez pas à partager ce bref guide historique avec ceux qui écoutent encore les médias pour essayer de comprendre ce qui se passe en Ukraine.

Le récit dominant revient à ouvrir le livre et lire un chapitre au hasard comme s'il s'agissait du début.

Dans trente ans, les historiens écriront sur le contexte de la guerre en Ukraine : le coup d'État, l'attaque du Donbass, l'expansion de l'OTAN, le rejet des accords de Minsk et les propositions de traité russes - sans être traités de marionnettes de Poutine.

Il en est allé de même pour les historiens qui ont écrit sur le traité de Versailles comme cause du nazisme et de la Seconde Guerre mondiale, traités de sympathisants nazis.

Fournir un contexte est tabou alors que la guerre se poursuit en Ukraine, comme ce fut le cas pendant la Seconde Guerre mondiale. Le contexte est primordial dans le journalisme.

Mais les journalistes doivent suivre le programme de propagande de guerre pendant le déroulement des hostilités. Les journalistes ne jouissent manifestement pas des mêmes libertés que les historiens. Longtemps après la guerre, les historiens se voient libres de passer les faits au crible.

Chronologie de l’Ukraine

Seconde Guerre mondiale : Les fascistes ukrainiens, dirigés par Stepan Bandera, d'abord alliés aux nazis allemands, massacrent plus de cent mille Juifs et Polonais.

Des années 50 aux années 90 : La CIA fait venir des fascistes ukrainiens aux États-Unis et travaille avec eux pour saper l'Union soviétique en Ukraine, en menant des opérations de sabotage et de propagande. Le dirigeant fasciste ukrainien Mykola Lebed s'est rendu à New York où il a travaillé avec la CIA au moins jusqu'aux années 1960 et a continué à servir la CIA jusqu'en 1991, année de l'indépendance de l'Ukraine. La preuve en est dans un rapport du gouvernement américain à partir de la page 82. L'Ukraine a donc été un terrain d'essai pour les États-Unis dans le but d'affaiblir et de menacer Moscou pendant près de 80 ans.

Novembre 1990 : Un an après la chute du mur de Berlin, la Charte de Paris pour une nouvelle Europe est adoptée par les États-Unis, l'Europe et l'Union soviétique. La charte est basée sur les accords d'Helsinki et actualisée dans la charte pour la sécurité européenne de 1999. Ces documents sont le fondement de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. La charte de l'OSCE stipule qu'aucun pays ou bloc ne peut préserver sa propre sécurité aux dépens d'un autre pays.

25 décembre 1991 : Effondrement de l'Union soviétique. Au cours de la décennie qui suit, les profiteurs de Wall Street et de Washington s'emparent des biens de l'État, s'enrichissent, contribuent à l'émergence des oligarques et appauvrissent les peuples russe, ukrainien et d'autres ex-pays soviétiques.

Années 1990 : Les États-Unis reviennent sur la promesse faite au dernier dirigeant soviétique, Gorbatchev, de ne pas étendre l'OTAN à l'Europe de l'Est en échange d'une Allemagne unifiée. George Kennan, le principal expert du gouvernement américain sur l'URSS, s'oppose à cette expansion. Le sénateur Joe Biden, qui soutient l'élargissement de l'OTAN, prédit que la Russie s'y opposera.

1997 : Zbigniew Brzezinski, ancien conseiller à la Sécurité nationale des États-Unis, écrit dans son livre de 1997, ‘The Grand Chessboard: American Primacy and Its Geostrategic Imperatives’ :

“L'Ukraine, nouvel espace essentiel sur l'échiquier eurasien, est un pivot géopolitique car son existence même en tant que pays indépendant contribue à la transformation de la Russie. Sans l'Ukraine, la Russie cesse d'être un empire eurasien. La Russie sans l'Ukraine peut encore aspirer au statut d'empire, mais elle deviendrait alors un État impérial à prédominance asiatique”.

Réveillon du Nouvel An 1999 : Après huit ans de domination américaine et de Wall Street, Vladimir Poutine devient président de la Russie. Bill Clinton rejette sa demande d'adhésion à l'OTAN en 2000.

Poutine commence à fermer la porte aux intrus occidentaux, rétablissant la souveraineté russe, suscitant ainsi la colère de Washington et de Wall Street. Ce processus ne se produit pas en Ukraine, qui reste soumise à l'exploitation et à l'appauvrissement du peuple ukrainien par l'Occident.

10 février 2007 : Poutine prononce son discours à la Conférence de Munich sur la sécurité, dans lequel il condamne l'unilatéralisme agressif des États-Unis, y compris leur invasion illégale de l'Irak en 2003 et l'expansion de l'OTAN vers l'est.

Il a déclaré :

“Nous sommes en droit de nous demander qui est visé par cette expansion [de l'OTAN]. Et que sont devenues les garanties données par nos partenaires occidentaux après la dissolution du Pacte de Varsovie ? Où en sont ces déclarations aujourd'hui ? Personne ne s'en souvient plus”.

Poutine s'exprime trois ans après que les États baltes, anciennes républiques soviétiques limitrophes de la Russie, ont rejoint l'Alliance occidentale. L'Occident humilie Poutine et la Russie en ignorant leurs préoccupations légitimes. Un an après son discours, l'OTAN annonce que l'Ukraine et la Géorgie deviendront membres. Quatre autres anciens États du Pacte de Varsovie les rejoindront en 2009.

2004-2005 : Révolution orange. Les résultats des élections sont annulés, donnant la présidence à Viktor Iouchtchenko, aligné sur les États-Unis, au détriment de Viktor Ianoukovitch. Iouchtchenko fait du leader fasciste Bandera un “héros de l'Ukraine”.

3 avril 2008 : Lors d'une conférence de l'OTAN à Bucarest, une déclaration du sommet

“salue les aspirations euro-atlantiques de l'Ukraine et de la Géorgie à l'adhésion à l'OTAN. Nous avons convenu aujourd'hui que ces pays deviendront membres de l'OTAN”.

La Russie s'y oppose fermement. William Burns, alors ambassadeur des États-Unis en Russie et actuellement directeur de la CIA, prévient dans un câble diplomatique adressé à Washington, révélé par WikiLeaks, que

“Le ministre des Affaires étrangères Lavrov et d'autres hauts fonctionnaires ont réitéré leur forte opposition, soulignant que la Russie considérerait toute nouvelle expansion vers l'est comme une menace militaire potentielle. L'élargissement de l'OTAN, en particulier à l'Ukraine, reste une question ‘sensible et névralgique’ pour la Russie, mais des considérations de politique stratégique sous-tendent également une forte opposition à l'adhésion de l'Ukraine et de la Géorgie à l'OTAN. En Ukraine, cela inclut la crainte que la question ne divise potentiellement le pays en deux, conduisant à la violence ou même, selon certains, à la guerre civile, ce qui contraindrait la Russie à décider d'intervenir. [...]. Lavrov a souligné que la Russie ne peut que considérer l'expansion continue de l'OTAN vers l'est, en particulier vers l'Ukraine et la Géorgie, comme une menace militaire potentielle”.

Une crise éclate en Géorgie quatre mois plus tard, menant à une brève confrontation avec la Russie, que l'Union européenne impute à une provocation de la Géorgie.

Novembre 2009 : La Russie cherche à conclure un nouvel accord de sécurité en Europe. Moscou publie un projet de proposition pour une nouvelle architecture de sécurité européenne qui, selon le Kremlin, devrait remplacer des institutions obsolètes telles que l'OTAN et l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

Le texte de cette proposition, publié sur le site Internet du Kremlin le 29 novembre, arrive plus d'un an après que le président Dmitri Medvedev a soulevé officiellement la question pour la première fois. S'exprimant à Berlin en juin 2008, Medvedev a déclaré qu'un nouveau pacte s'impose pour enfin moderniser les accords de l'époque de la guerre froide.

« Je suis convaincu que les problèmes de l'Europe ne seront pas résolus tant que son unité ne sera pas établie, une unité organique de toutes ses parties intégrantes, y compris la Russie”, a déclaré Medvedev.

2010 : Viktor Ianoukovitch est élu président de l'Ukraine lors d'une élection libre et équitable, selon l'OSCE.

2013 : Ianoukovitch opte pour un programme économique russe plutôt que pour un accord d'association avec l'UE. Cette décision menace les profiteurs occidentaux en Ukraine ainsi que les dirigeants politiques et les oligarques ukrainiens.

Février 2014 : Ianoukovitch est renversé par un coup d'État violent soutenu par les États-Unis (et annoncé par les écoutes de Nuland et Pyatt), avec pour principaux protagonistes des groupes fascistes ukrainiens tels que Right Sector. Des fascistes ukrainiens défilent dans les villes avec des portraits de Bandera à la lueur de torches.

Des manifestants affrontent la police à Kiev, en Ukraine en 2015

16 mars 2014 : les habitants de la Crimée rejettent le coup d'État et la mise en place inconstitutionnelle d'un gouvernement anti-russe à Kiev, et votent à 97 % en faveur de l'adhésion à la Russie lors d'un référendum qui a enregistré un taux de participation de 89 %. L'organisation militaire privée de Wagner est créée pour soutenir la Crimée. Pratiquement aucun coup de feu n'est tiré et personne n'est tué dans ce que les médias occidentaux décrivent à tort comme une “invasion russe de la Crimée”.

12 avril 2014 : Le gouvernement putschiste de Kiev déclare la guerre aux séparatistes anti-putsch et pro-démocratie du Donbass. Le bataillon Azov, ouvertement néonazi, joue un rôle clé dans les combats pour Kiev. Les forces Wagner arrivent en soutien aux milices du Donbass. Les États-Unis déforment à nouveau ces événements en les qualifiant d'“invasion” de l'Ukraine par la Russie.

“Au XXIe siècle, on ne se comporte pas comme au XIXe siècle en envahissant un autre pays sous un prétexte totalement mensonger”,

déclare le secrétaire d'État américain John Kerry, qui a voté en tant que sénateur en faveur de l'invasion de l'Irak par les États-Unis en 2003 sous un prétexte totalement mensonger.

2 mai 2014 : Des dizaines de manifestants d'origine russe sont brûlés vifs dans un bâtiment d'Odessa par des militants néonazis. Huit jours plus tard, Louhansk et Donetsk déclarent leur indépendance et votent leur sortie de l'Ukraine.

5 sept. 2014 : Le premier accord de Minsk est signé à Minsk, en Biélorussie, par la Russie, l'Ukraine, l'OSCE et les dirigeants des républiques séparatistes du Donbass, avec la médiation de l'Allemagne et de la France dans le cadre du processus dit “format Normandie”. Il ne parvient pas à résoudre le conflit.

12 février 2015 : Signature à Minsk, en Biélorussie, des accords de Minsk II, qui mettraient fin aux combats et accorderaient l'autonomie aux républiques tout en restant rattachées à l'Ukraine. L'accord a été approuvé à l'unanimité par le Conseil de sécurité des Nations unies le 15 février. En décembre 2022, l'ancienne chancelière allemande Angela Merkel admet que l'Occident n'a jamais eu l'intention de faire pression pour la mise en œuvre de Minsk et l'a essentiellement utilisé comme une ruse pour donner le temps à l'OTAN d'armer et d'entraîner les forces armées ukrainiennes.

2016 : Le canular connu sous le nom de Russiagate se propage au sein du Parti démocrate et des médias affiliés aux États-Unis, alléguant faussement que la Russie a interféré dans l'élection présidentielle américaine de 2016 pour faire élire Donald Trump. Ce faux scandale sert à diaboliser davantage la Russie aux États-Unis et à accroître les tensions entre les puissances nucléaires, conditionnant le public à une guerre contre la Russie.

12 mai 2016 : Les États-Unis activent leur système de missiles en Roumanie, provoquant la colère de la Russie. Les États-Unis affirment qu'il s'agit d'une mesure purement défensive, mais Moscou déclare que le système est également à usage offensif et qu'il permet de frapper la capitale russe en 10 à 12 minutes.

6 juin 2016 : L'OTAN lance symboliquement des manœuvres agressives contre la Russie à l'occasion de l'anniversaire du débarquement en Normandie. L'organisation organise des manœuvres militaires rassemblant 31 000 soldats près des frontières russes, les plus importantes en Europe de l'Est depuis la fin de la guerre froide. Pour la première fois en 75 ans, les troupes allemandes marchent sur les traces de l'invasion nazie de l'Union soviétique à travers la Pologne.

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank Walter-Steinmeier, s'y oppose.

“Aujourd'hui, nous devons éviter d'envenimer la situation en faisant des démonstrations de force et en attisant les tensions”, déclare-t-il de manière surprenante au journal Bild am Sonntag“Ceux qui croient qu'un défilé symbolique de chars à la frontière orientale de l'alliance apportera la sécurité se trompent”.

C'est pourquoi Steinmeier appelle au dialogue avec Moscou.

“Nous ferions bien de ne pas créer de faux prétextes pour relancer une vieille rivalité” prévient-il, ajoutant qu'il serait “fatal de ne rechercher que des solutions militaires et une politique de dissuasion”.

Décembre 2021 : La Russie propose des projets de traité aux États-Unis et à l'OTAN, suggérant une nouvelle architecture de sécurité en Europe, relançant ainsi la tentative russe avortée de 2009. Les traités proposent le retrait du système de missiles roumain et le retrait des troupes de l'OTAN déployées en Europe de l'Est. La Russie affirme qu'il y aura une réponse “technico-militaire” si des négociations sérieuses sur les traités n'ont pas lieu. Les États-Unis et l'OTAN les rejettent d'emblée.

Février 2022 : La Russie intervient militairement dans le Donbass, dans le cadre de la guerre civile ukrainienne toujours en cours, après avoir d'abord reconnu l'indépendance de Louhansk et de Donetsk.

Avant l'intervention, les cartes de l'OSCE montrent une augmentation significative des bombardements de l'Ukraine vers les républiques séparatistes, où plus de 10 000 civils ont été tués depuis 2014.

Troupes ukrainiennes dans la région du Donbass en 2015

Mars-avril 2022 : la Russie et l'Ukraine s'accordent sur un accord-cadre qui mettrait fin à la guerre, l'Ukraine s'engageant notamment à ne pas rejoindre l'OTAN. Les États-Unis et le Royaume-Uni s'y opposent. Le Premier ministre Boris Johnson se rend à Kiev pour dire au président ukrainien Volodymyr Zelensky de cesser de négocier avec la Russie. La guerre se poursuit et la Russie s'empare d'une grande partie du Donbass.

26 mars 2022 : Biden admet, lors d'un discours à Varsovie, que les États-Unis cherchent, par le biais de leur guerre par procuration contre la Russie, à renverser le gouvernement Poutine. Plus tôt en mars, il s'est opposé à son secrétaire d'État sur la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne contre les avions russes en Ukraine. Biden s’oppose à la zone d'exclusion aérienne, a-t-il déclaré à l'époque, car

“cela s'appelle la troisième guerre mondiale, okay ? Soyons clairs, les gars. Nous ne nous battrons pas pour la troisième guerre mondiale en Ukraine”.

Septembre 2022 : Les républiques du Donbass votent pour rejoindre la Fédération de Russie, ainsi que deux autres régions : Kherson et Zaporijia.

Mai 2023 : L'Ukraine lance une contre-offensive pour tenter de reprendre le territoire contrôlé par la Russie. Comme le montrent des documents divulgués plus tôt dans l'année, les services du renseignement américains concluent que l'offensive échouera avant même d'avoir commencé.

Juin 2023 : Une rébellion de 36 heures menée par le Groupe Wagner échoue, lorsque son chef, Yevgeny Prigoshin, accepte un accord pour s'exiler en Biélorussie. L'armée privée Wagner, financée et armée par le ministère russe de la Défense, est absorbée par l'armée russe. L'offensive ukrainienne se solde par un échec à la fin du mois de novembre.

Septembre 2024 : Biden s'est rangé du côté des réalistes du Pentagone pour s'opposer au tir par l'Ukraine de missiles britanniques à longue portée Storm Shadow sur le territoire russe, de peur que cela n'entraîne une confrontation militaire directe entre l'OTAN et la Russie avec tout ce que cela implique.

Poutine avertit alors que, puisque les soldats britanniques sur le terrain en Ukraine vont lancer les missiles britanniques en Russie avec le soutien géostratégique des États-Unis, cela

“va signifier que les pays de l'OTAN - les États-Unis et les pays européens - sont en guerre avec la Russie. Et si tel est le cas, compte tenu du changement dans la nature du conflit, nous prendrons les décisions appropriées en réponse aux menaces qui nous seront ainsi adressées”.

Novembre 2024 : après avoir été écarté de la course et perdu la Maison Blanche, Biden, président sortant, change soudain de stratégie et autorise le tir de missiles ATACMS à longue portée non seulement britanniques, mais aussi américains, sur la Russie. Il n'est pas certain que la Maison Blanche en ait informé le Pentagone à l'avance, une décision risquant d'entraîner la Troisième Guerre mondiale que Biden avait auparavant cherché à éviter.

Février 2025 : Le premier contact direct entre les hauts dirigeants des États-Unis et de la Russie en plus de trois ans a lieu, avec un appel téléphonique entre les présidents des deux pays et une réunion des ministres des Affaires étrangères en Arabie saoudite. Ils conviennent d'entamer des négociations pour mettre fin à la guerre.


Ce calendrier montre clairement les intentions agressives de l'Occident envers la Russie, et comment cet affrontement aurait pu être évité si l'OTAN n'avait pas ouvert ses portes à l'Ukraine, si les accords de Minsk avaient été mis en œuvre et si les États-Unis et l'OTAN avaient négocié un nouvel accord de sécurité en Europe, tenant compte des propres préoccupations de la Russie en matière de sécurité.

Par  Joe Lauria
rédacteur en chef de Consortium News et ancien correspondant aux Nations Unies pour The Wall Street Journal, le Boston Globe et de nombreux autres journaux, dont The Montreal 
Gazette et The Star de Johannesburg.