 «
 La plupart de nos militants étaient révoltés contre la société, mais 
également intégrés dans leur génération ; ils n’étaient pas tombés d’une
 autre planète… »
«
 La plupart de nos militants étaient révoltés contre la société, mais 
également intégrés dans leur génération ; ils n’étaient pas tombés d’une
 autre planète… »
À l’heure
 où l’actuel Premier ministre Jean-Marc Ayrault, entend engager la 
dissolution de plusieurs groupes dit « d’extrême-droite » sans qu’on 
sache encore s’il s’agit d’un simple effet d’annonce légalement 
impossible à tenir, il est intéressant de rappeler le précédent de la 
dissolution d’Ordre Nouveau… il y a quarante ans ce mois-ci !
Ancien dirigeant d’Ordre Nouveau,
 Alain Renault a présenté la réédition d’un ouvrage collectif, 
introuvable pendant des décennies, résumant l’histoire et les positions 
de ce mouvement pas vraiment comme les autres. Souvenirs et remise en perspective… (voir aussi l’article du Gaulois « Ordre Nouveau au Palais des Sports en 1971, par Marc Noé »)
Quarante
 ans après sa dissolution, le mouvement Ordre Nouveau exerce toujours la
 même fascination. Nostalgie ? Ou effet de look sacrément efficace ?
La
 nostalgie est très « tendance », c’est même un marché… Il est bien 
certain que pour ceux qui ont connu cette époque, elle se confond avec 
leur jeunesse et ils entretiennent parfois la flamme comme d’autres font
 le succès de la « tournée des yé-yé »…
Quant
 aux jeunes générations, elles peuvent naturellement être fascinées par 
un passé plus ou moins mythifié, comme nous étions nous-même fascinés 
par nos aînés de Jeune Nation ou les grands anciens du Parti Populaire 
Français ou des Camelots du 6 février 1934.
Qu’Ordre
 Nouveau en soit le support n’a rien d’étonnant puisqu’il était le 
mouvement nationaliste le plus important des années 70 et que son action
 avait connu un fort retentissement médiatique.
Ce
 qui a fédéré « l’extrême droite » de l’époque, c’était 
l’anticommunisme. Cela suffisait-il à susciter une doctrine alternative 
au système d’alors ?
La
 plupart des militants étaient révoltés contre la société, mais 
également intégrés dans leur génération ; ils n’étaient pas tombés d’une
 autre planète. L’engagement par simple « anti-communisme » est souvent 
l’alibi de ceux qui veulent minimiser leur action de l’époque.
Il
 y avait de nombreux autres moyens que le militantisme à l’extrême 
droite pour lutter contre le seul communisme. La première affiche 
d’Ordre Nouveau était « Face au Régime, face au marxisme, pour un Ordre 
Nouveau », ce qui est loin d’une simple lutte contre les Rouges.
Certes,
 « l’Ordre Nouveau » était une notion vague et la « doctrine alternative
 » n’a jamais été très développée. Quant au système d’alors, c’était le 
même que celui d’aujourd’hui, il s’est simplement renforcé. Il est d’ailleurs lui-même une sorte de communisme, les formes d’oppression sont simplement plus subtiles.
À
 contrario, l’extrême droite, à l’instar de l’extrême gauche, a donné 
naissance à un indéniable vivier de futurs talents. Était-ce là le 
destin d’Ordre Nouveau ? Servir de pépinière plutôt que de sections 
d’assaut ?
Est-ce
 le mouvement qui donne du talent à ses adhérents ou ceux-ci qui 
apportent leurs talents au mouvement ? C’est l’éternel problème de la 
poule et de l’œuf. En réalité il y a une interaction et le militantisme 
est extrêmement formateur comme le relevait déjà Henry Charbonneau dans 
ses Mémoires de Porthos.
On
 y côtoie une ménagerie diverse allant du gorille au singe savant, du 
videur de boîte au normalien, on apprend à rédiger, prendre la parole, 
arbitrer des conflits, jouer les imbéciles en certaines circonstances, 
tenter de passer pour intelligent dans d’autres, monter des coups avec 
une caisse vide, recruter…
Recruter,
 c’est persuader un individu de payer une cotisation qui permettra 
d’imprimer du matériel qu’il sera chargé de propager à ses frais avec 
comme seule perspective personnelle un séjour au poste de police ou à 
l’hôpital. Bref, quand on est devenu un bon militant, on est armé pour 
la vie, mieux qu’en acquérant 3 UV de plus dans son cursus 
universitaire.
Quant
 aux sections d’assaut, il ne faut pas tomber dans le mépris affiché par
 quelques intellos pour de gros bras présumés microcéphales. D’abord, on
 peut être à la fois costaud, courageux, intelligent et cultivé. Je vous
 concède que l’espèce est rare, plus rare d’ailleurs que celle de ceux 
qui n’ont aucune de ces qualités. Mais, bien souvent, il vaut mieux 
disposer de quelques solides gaillards que d’évanescents exégètes de la 
pensée d’Oswald Spengler.
Cela ne sert à rien de réfléchir dans une cave si l’absence de force vous interdit d’en sortir. Comme le dit un chant : « L’homme des troupes d’assaut trace le chemin de la liberté. »¢
Ordre Nouveau,
 présenté par Alain Renault, Éditions Déterna, collection « Documents 
pour l’Histoire », dirigée par Philippe Randa, 460 pages, 35 euros.
 
 
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire