L’œuvre d’Homère est immense, non seulement en quantité, mais par la place qu’elle occupe dans la littérature mondiale.
Ces 27.000 vers de L’Iliade et L’Odyssée sont disposés dans les deux textes en 24 parties ou «chants» qui devaient former des histoires indépendantes pouvant être racontées en une seule fois.
L’Iliade en quelques mots
Achille
boude. Agamemnon, chef des armées grecques, lui a reprit son esclave
préférée, Briséis. Il refuse donc obstinément de retourner combattre
sous les murs de Troie. Depuis près de 10 ans, les armées des Grecs (ou
Achéens) en font le siège pour rependre la belle Hélène, enlevée par
Pâris, prince troyen. S’il ne se décide pas vite à repartir au combat,
c’est la défaite assurée !
Pour
sauver la Grèce, son meilleur ami, Patrocle, se fait passer pour le
héros et parvient à faire reculer les Troyens. Mais c’est sans compter
sur Hector, leur meilleur guerrier, qui parvient à tuer Patrocle.
Fou
de douleur, Achille jure de se venger. Hector succombe sous ses coups,
et son corps est traîné derrière le char de son vainqueur. Priam, roi de
Troie, vient supplier Achille de lui rendre le corps de son fils : des
funérailles solennelles vont pouvoir avoir lieu.
« Chante, Déesse, la colère d’Achille… »
La mort de Patrocle (chant XVI)
Et
dès que Hector eut vu le magnanime Patrocle se retirer, blessé par
l'airain aigu, il se jeta sur lui et le frappa dans le côté d'un coup de
lance qui le traversa. Et le fils de Menoetios tomba avec bruit, et la
douleur saisit le peuple des Achéens. De même un lion dompte dans le
combat un robuste sanglier, car ils combattaient ardemment sur le faîte
des montagnes, pour un peu d'eau qu'ils voulaient boire tous deux; mais
le lion dompte avec violence le sanglier haletant. Ainsi Hector, le fils
de Priam, arracha l'âme du brave fils de Menoetios, et, plein
d'orgueil, il l'insulta par ces paroles ailées :
- Patrocle, tu espérais sans doute saccager notre ville et emmener, captives sur tes nefs, nos femmes, dans ta chère terre natale ? Ô insensé ! c'est pour les protéger que les rapides chevaux d’Hector l'ont mené au combat, car je l'emporte par ma lance sur tous les Troyens belliqueux, et j'éloigne leur dernier jour. Mais toi, les oiseaux carnassiers te mangeront. Ah ! malheureux ! le brave Achille ne t'a point sauvé » […].
- Patrocle, tu espérais sans doute saccager notre ville et emmener, captives sur tes nefs, nos femmes, dans ta chère terre natale ? Ô insensé ! c'est pour les protéger que les rapides chevaux d’Hector l'ont mené au combat, car je l'emporte par ma lance sur tous les Troyens belliqueux, et j'éloigne leur dernier jour. Mais toi, les oiseaux carnassiers te mangeront. Ah ! malheureux ! le brave Achille ne t'a point sauvé » […].
Et le cavalier Patrocle, respirant à peine, lui répondit :
- Hector, maintenant tu te glorifies, car Zeus, le fils de Chronos, et Apollon t'ont donné la victoire. Ils m'ont aisément dompté, en m'enlevant mes armes des épaules […] Je te le dis, garde mes paroles dans ton esprit : Tu ne vivras point longtemps, et ta mort est proche. La Moire [le Destin] violente va te dompter par les mains d’Achille […] ». Il parla ainsi et mourut, et son âme abandonna son corps et descendit chez Hadès, en pleurant sa destinée, sa force et sa jeunesse.
- Hector, maintenant tu te glorifies, car Zeus, le fils de Chronos, et Apollon t'ont donné la victoire. Ils m'ont aisément dompté, en m'enlevant mes armes des épaules […] Je te le dis, garde mes paroles dans ton esprit : Tu ne vivras point longtemps, et ta mort est proche. La Moire [le Destin] violente va te dompter par les mains d’Achille […] ». Il parla ainsi et mourut, et son âme abandonna son corps et descendit chez Hadès, en pleurant sa destinée, sa force et sa jeunesse.
Le bouclier d’Achille (chant XVIII)
Et
il [Héphaïstos] jeta dans le feu le dur airain et l'étain, et l'or
précieux et l'argent. Il posa sur un tronc une vaste enclume, et il
saisit d'une main le lourd marteau et de l'autre la tenaille. Et il fit
d'abord un bouclier grand et solide, aux ornements variés, avec un
contour triple et resplendissant et une attache d'argent. Et il mit cinq
plaques au bouclier, et il y traça, dans son intelligence, une
multitude d'images. Il y représenta la terre et l'Ouranos [le Ciel], et
la mer […].
Et il fit deux belles cités des hommes. Dans l'une on voyait des noces et des festins solennels.
[…]
Puis, deux armées, éclatantes d'airain, entouraient l'autre cité. Et
les ennemis offraient aux citoyens ou de détruire la ville, ou de la
partager, elle et tout ce qu'elle renfermait. Et ceux-ci n'y
consentaient pas, et ils s'armaient secrètement pour une embuscade, et,
sur les murailles, veillaient les femmes, les enfants et les vieillards.
Mais les hommes marchaient, conduits par Arès et par Athéna, tous deux
en or, vêtus d'or, beaux et grands sous leurs armes, comme il était
convenable pour des dieux; car les hommes étaient plus petits. Et,
parvenus au lieu commode pour l'embuscade, sur les bords du fleuve où
boivent les troupeaux, ils s'y cachaient, couverts de l'airain brillant.
Deux
sentinelles, placées plus loin, guettaient les brebis et les bœufs aux
cornes recourbées. Et les animaux s'avançaient, suivis de deux bergers
qui se charmaient en jouant de la flûte, sans se douter de l'embûche.
Et
les hommes cachés accouraient; et ils tuaient les bœufs et les beaux
troupeaux de blanches brebis, et les bergers eux-mêmes. Puis, ceux qui
veillaient devant les tentes, entendant ce tumulte parmi les bœufs, et
montant sur leurs chars rapides, arrivaient aussitôt et combattaient sur
les bords du fleuve. Et ils se frappaient avec les lances d'airain. La
Discorde et le Tumulte et la Ker [la Mort] fatale s’y mêlaient. Et
celle-ci blessait un guerrier, ou saisissait cet autre sans blessure, ou
traînait celui-là par les pieds, à travers le carnage, et ses vêtements
dégouttaient de sang. Et ces divinités semblaient des hommes vivants
qui combattaient et qui entraînaient de part et d'autre les cadavres.
Achille tue Hector (chant XXIII)
Et
Achille, emplissant son cœur d'une rage féroce, se rua aussi sur le
fils de Priam. Et il portait son beau bouclier devant sa poitrine, et il
secouait son casque éclatant aux quatre cônes et aux splendides
crinières d'or mouvantes qu’Héphaïstos avait fixées au sommet. Comme
Hespéros, la plus belle des étoiles qui se tiennent dans le ciel, se
lève au milieu des astres de la nuit, ainsi resplendissait l'éclair de
la pointe d'airain que le fils de Pélée brandissait, pour la perte
d’Hector, cherchant sur son beau corps la place où il frapperait. Les
belles armes d'airain que le fils de Priam avait arrachées au cadavre de
Patrocle le couvraient en entier, sauf à la jointure du cou et de
l'épaule, là où la fuite de l'âme est la plus prompte. C'est là que le
divin Achille enfonça sa lance, dont la pointe traversa le cou d’Hector;
mais la lourde lance d'airain ne trancha point le gosier, et il pouvait
encore parler. Il tomba dans la poussière, et le divin Achille se
glorifia ainsi :
- Hector, tu pensais peut-être, après avoir tué Patrocle, n'avoir plus rien à craindre ? Tu ne songeais point à moi qui étais absent. Insensé ! […] Va ! les chiens et les oiseaux te déchireront honteusement, et les Achéens enseveliront Patrocle ! »
- Hector, tu pensais peut-être, après avoir tué Patrocle, n'avoir plus rien à craindre ? Tu ne songeais point à moi qui étais absent. Insensé ! […] Va ! les chiens et les oiseaux te déchireront honteusement, et les Achéens enseveliront Patrocle ! »
Et Hector au casque mouvant lui répondit en s’exprimant avec difficulté :
- Je te supplie par ton âme, par tes genoux, par tes parents, ne laisse pas les chiens me déchirer auprès des nefs achéennes. Accepte l'or et l'airain que te donneront mon père et ma mère vénérables. Renvoie mon corps dans mes demeures, afin que les Troyens et les Troyennes me déposent avec honneur sur le bûcher.
- Je te supplie par ton âme, par tes genoux, par tes parents, ne laisse pas les chiens me déchirer auprès des nefs achéennes. Accepte l'or et l'airain que te donneront mon père et ma mère vénérables. Renvoie mon corps dans mes demeures, afin que les Troyens et les Troyennes me déposent avec honneur sur le bûcher.
Et Achille, aux pieds rapides, le regardant d'un œil sombre, lui dit :
- Chien ! Ne me supplie ni par mes genoux, ni par mes parents. Plût aux Dieux que j'eusse la force de manger ta chair crue, pour le mal que tu m'as fait ! Rien ne sauvera ta tête des chiens, même si on m'apporterait dix et vingt fois ton prix, et nuls autres présents; même si Priam, le fils de Dardanos, voulait te racheter ton poids d'or ! Jamais la mère vénérable qui t'a enfanté ne te pleurera couché sur un lit funèbre. Les chiens et les oiseaux te déchireront tout entier. »
- Chien ! Ne me supplie ni par mes genoux, ni par mes parents. Plût aux Dieux que j'eusse la force de manger ta chair crue, pour le mal que tu m'as fait ! Rien ne sauvera ta tête des chiens, même si on m'apporterait dix et vingt fois ton prix, et nuls autres présents; même si Priam, le fils de Dardanos, voulait te racheter ton poids d'or ! Jamais la mère vénérable qui t'a enfanté ne te pleurera couché sur un lit funèbre. Les chiens et les oiseaux te déchireront tout entier. »
Priam supplie Achille de lui rendre le corps de son fils (chant XXIV)
- Souviens-toi
de ton père, ô Achille égal aux Dieux ! Il est de mon âge et sur le
seuil fatal de la vieillesse. Ses voisins l'oppriment peut-être en ton
absence, et il n'a personne qui écarte loin de lui l'outrage et le
malheur; mais, au moins, il sait que tu es vivant, et il s'en réjouit
dans son cœur, et il espère tous les jours qu'il verra son fils
bien-aimé de retour d'Ilios. Mais, moi, malheureux ! qui ai engendré des
fils irréprochables dans la grande Troie, je ne sais s'il m'en reste un
seul. J'en avais cinquante quand les Achéens arrivèrent […]. Un seul
défendait ma ville et mes peuples, Hector, que tu viens de tuer tandis
qu'il combattait pour sa patrie. Et c'est pour lui que je viens aux nefs
des Achéens; et je t'apporte, afin de le racheter, des présents
infinis. Respecte les dieux, Achille, et, te souvenant de ton père, aie
pitié de moi car je suis plus malheureux que lui, car j'ai pu, ce
qu'aucun homme n'a encore fait sur la terre, approcher de ma bouche les
mains de celui qui a tué mes enfants ! »
Il
parla ainsi, et il remplit Achille du regret de son père. Et le fils de
Pélée, prenant le vieillard par la main, le repoussa doucement. Et ils
se souvenaient tous deux; et Priam, prosterné aux pieds d'Achille,
pleurait de toutes ses larmes Hector, le tueur d'hommes; et Achille
pleurait son père et Patrocle, et leurs gémissements retentissaient sous
la tente. Puis, le divin Achille, s'étant rassasié de larmes, sentit sa
douleur s'apaiser dans sa poitrine, et il se leva de son siège; et
plein de pitié pour cette tête et cette barbe blanche, il releva le
vieillard de sa main.
L’Odyssée en quelques mots
Les
Dieux ont enfin décidé de laisser Ulysse rentrer chez lui. Retenu chez
Calypso, le héros grec a hâte de revoir son île Itaque, où l’attend sa
femme Pénélope. Mais le chemin du retour ne peut qu’être pavé d’épreuves
: pendant que son fils Télémaque, parti à sa recherche, écoute ses
anciens compagnons d’armes lui expliquer la chute de Troie, Ulysse doit
lutter contre la tempête qui le fait naufrager sur les terres du roi
Alkinoos.
C’est
l’occasion pour lui de raconter à son hôte une partie de ses aventures :
sa confrontation avec le Cyclope Polyphème, sa rencontre avec la
redoutable magicienne Circé, sa descente au Royaume des morts. Puis
voici les cruelles Sirènes, les pièges tendus par Charybde et Scylla et
enfin l’arrivée chez la douce Calypso.
Finalement,
Uysse quitte Alkinoos et retrouve Itaque où les prétendants tentent de
s’emparer du pouvoir. Déguisé en mendiant, il réussit à vaincre ses
adversaires à l’épreuve de l’arc avant de les massacrer, avec l’aide de
Télémaque.
« Je suis Ulysse, le fils de Laërte… »
Ulysse et le Cyclope (chant IX)
Ulysse
raconte à Alkinoos ses aventures chez le Cyclope Polyphème qui le
retient prisonnier avec ses marins. Il lui a fait croire qu’il
s’appelait « Personne »
Mes
gens se tenaient près de moi ; le ciel décuplait notre audace.
Soulevant le pieu d’olivier à la pointe acérée, ils l’enfoncèrent dans
son œil ; moi, je pesais d’en haut et je tournais. […] Ainsi, tenant
dans l’œil le pieu affûté à la flamme, nous tournions, et le sang
coulait autour du bois brûlant. Partout, sur la paupière et le sourcil,
grillait l’ardeur de la prunelle en feu, et ses racines grésillaient.
[…] Il poussa d’affreux hurlements ; la roche en retentit ; mais nous,
pris de frayeur, nous nous étions déjà sauvés. Alors il s’arracha de
l’œil le pieu souillé de sang et le rejeta loin de lui d’une main
forcenée. Puis d’appeler à grands cris les Cyclopes qui vivaient dans
les grottes des environs, sur les sommets venteux. En entendant ses
cris, ils accoururent de partout ; plantés devant la grotte, ils
voulaient connaître ses peines :
« Polyphème,
pourquoi jeter ces cris d’accablement ? Pourquoi nous réveiller au
milieu de la nuit divine ? Serait-ce qu’un mortel emmène malgré toi tes
bêtes ? Serait-ce toi qu’on veut tuer, ou par ruse ou par force ? »
Le puissant Polyphème leur cria du fond de l’antre :
« Par ruse, et non par force ! et qui me tue, amis ? Personne ! »
« Par ruse, et non par force ! et qui me tue, amis ? Personne ! »
Et les Cyclopes de répondre par ces mots ailés :
« Personne ! aucune violence ? et seul comme tu l’es ? Ton mal doit venir du grand Zeus, et nous n’y pouvons rien. Invoque plutôt Poséidon, notre roi, notre père ! »
« Personne ! aucune violence ? et seul comme tu l’es ? Ton mal doit venir du grand Zeus, et nous n’y pouvons rien. Invoque plutôt Poséidon, notre roi, notre père ! »
Ils s’éloignèrent sur ces mots, et je ris en moi-même : mon nom et mon habile tour les avaient abusés !
Sous le charme de Circé, la magicienne (chant X)
Ulysse laisse ses compagnons aller visiter des rivages inconnus…
Ils
découvrirent dans un val, en un lieu dégagé, la maison de Circé avec
ses murs de pierres lisses. Autour se tenaient des lions et des loups de
montagne, que la déesse avait charmés par ses drogues funestes. Mais
loin de sauter sur mes gens, les fauves se levèrent et vinrent les
flatter en agitant leurs longues queues. […]
Circé
sortit en hâte, ouvrit la porte scintillante et les pria d’entrer ; et
tous ces grands fous de la suivre ! […] Elle les conduisit vers les
sièges et les fauteuils ; puis, leur ayant battu fromage, farine et miel
vert dans du vin de Pramnos, elles versa dans ce mélange un philtre
[potion magique] qui devait leur faire oublier la patrie, le leur servit
à boire et, les frappant de sa baguette, alla les enfermer au fond de
son étable à porcs. De ces porcs ils avaient la tête et les voix et les
soies [poils du porc], et le corps, mais gardaient en eux leur esprit
d’autrefois. Ainsi parqués, ils pleurnichaient, cependant que Circé leur
jetait à tous à manger glands, faînes et cornouilles [fruits], qui sont
la pâture ordinaire aux cochons qui se vautrent.
Le retour d’Ulysse à Itaque : Argos, un compagnon fidèle (chant XVII)
Tandis
qu'ils [Ulysse et son serviteur Eumée] se livraient à cet échange de
propos, un chien affalé là dressa la tête et les oreilles : c'était
Argos, le chien que de ses mains le brave Ulysse avait nourri, mais bien
en vain, étant parti trop tôt pour la sainte Ilion [Troie]. Les jeunes
l'avaient longtemps pris pour chasser le lièvre, le cerf et les chèvres
sauvages. Mais depuis le départ du maître, il gisait là sans soins, sur
du fumier de bœuf et de mulet qu’on entassait en avant du portail, afin
que les valets d’Ulysse eussent toujours de quoi fumer son immense
domaine. C’était là qu’était couché Argos, tout couvert de vermine. Or, à
peine avait-il flairé l’approche de son maître, qu’il agita sa queue et
replia ses deux oreilles ; mais il n’eut pas la force d’aller plus
avant ; Ulysse, en le voyant, se détourna, essuyant une larme, vite, à
l’insu d’Eumée ; après quoi il dit ces mots :
« Porcher, l’étrange chien couché ainsi sur le fumier ! De corps il est vraiment très beau, mais je ne puis savoir si sa vitesse à courre [à la poursuite du gibier] était égale à sa beauté, ou s’il n’était simplement qu’un de ces chiens de table, que les maîtres n’entourent de leurs soins que pour la montre [pour le plaisir de le montrer]. »
« Porcher, l’étrange chien couché ainsi sur le fumier ! De corps il est vraiment très beau, mais je ne puis savoir si sa vitesse à courre [à la poursuite du gibier] était égale à sa beauté, ou s’il n’était simplement qu’un de ces chiens de table, que les maîtres n’entourent de leurs soins que pour la montre [pour le plaisir de le montrer]. »
À ces mots, tu lui répondis ainsi, porcher Eumée :
« Celui-là c’est le chien d’un homme qui est mort au loin. S’il était resté tel, pour les prouesses et l’allure, qu’Ulysse le laissa au moment de partir pour Troie, sa forme et sa vitesse auraient tôt fait de t’étonner. Jamais les bêtes qu’il traquait dans les forêts profondes ne lui ont échappé ; il connaissait les pistes. Mais le voilà fort affaibli ; son maître a disparu loin de chez lui ; les femmes le délaissent, le négligent. Les serviteurs, dès qu’ils n’ont plus de maître à respecter, refusent d’accomplir le travail auquel ils se doivent. Zeus tonnant ôte à l’homme la moitié de sa valeur, dès l’instant que vient le saisir le jour de l’esclavage. »
« Celui-là c’est le chien d’un homme qui est mort au loin. S’il était resté tel, pour les prouesses et l’allure, qu’Ulysse le laissa au moment de partir pour Troie, sa forme et sa vitesse auraient tôt fait de t’étonner. Jamais les bêtes qu’il traquait dans les forêts profondes ne lui ont échappé ; il connaissait les pistes. Mais le voilà fort affaibli ; son maître a disparu loin de chez lui ; les femmes le délaissent, le négligent. Les serviteurs, dès qu’ils n’ont plus de maître à respecter, refusent d’accomplir le travail auquel ils se doivent. Zeus tonnant ôte à l’homme la moitié de sa valeur, dès l’instant que vient le saisir le jour de l’esclavage. »
À
ces mots, il gagna la riche demeure et marcha droit vers la salle où se
trouvaient les nobles prétendants. Mais Argos n’était plus : la sombre
mort l’avait saisi, au moment de revoir Ulysse après vingt ans
d’absence.
Sources bibliographiques du dossier et des textes
Les Collections de l’Histoire n°24 (La Méditerranée d’Homère. De la guerre de Troie au retour d’Ulysse), juillet-septembre 2004.
Alexandre Farnoux, Homère, le prince des poètes, éd. Gallimard (« Découvertes » n°555), 2010.
Paul Faure, La vie quotidienne en Grèce au temps de la Guerre de Troie - 1250 avant JC, Librairie Hachette, 1975.
Jacqueline de Romilly, Homère, Presses universitaires de France (« Que sais-je ? » n°2218), 1985.
Extraits de L’Iliade et l'Odyssée (édition Larousse, « Petits classiques »)
Alexandre Farnoux, Homère, le prince des poètes, éd. Gallimard (« Découvertes » n°555), 2010.
Paul Faure, La vie quotidienne en Grèce au temps de la Guerre de Troie - 1250 avant JC, Librairie Hachette, 1975.
Jacqueline de Romilly, Homère, Presses universitaires de France (« Que sais-je ? » n°2218), 1985.
Extraits de L’Iliade et l'Odyssée (édition Larousse, « Petits classiques »)
Isabelle Grégor http://www.herodote.net
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