Voici une analyse des Cubains qui décrivent l’absence de «temps morts» dans la propagande sous couvert de culture que livre la CIA. Et c’est encore plus facile quand celle-ci est installée à demeure avec ses porte-voix qui ne se cachent même plus au cœur de l’Humanité, le journal et à la tête du PCF. L’industrie du divertissement a pour fonction de nous faire avaler les crimes des États-Unis comme de simples dysfonctionnements que le cowboy Amérique voire UE corrige grâce à Superman et à le défense d’une coexistence pacifique où le méchant russe et le pervers chinois ont des chances d’être pardonnés s’ils se conduisent bien et se soumettent en riant et plaisantant.
Danielle Bleitrach
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par Raúl Antonio Capote
Aujourd’hui, la CIA continue d’interférer avec et de financer certains des programmes de télévision les plus populaires.
L’une des premières séries télévisées créées dans les années 1970 avec un objectif direct de guerre culturelle en Europe, était Music in the Twenties, qui, selon la CIA, devrait être un promoteur et une incarnation du rêve américain sur le Vieux Continent.
Un autre exemple était la série «Dallas», sortie en 1980. Dans l’article «How Dallas won the Cold War», publié par Nick Gillespie et Matt Welch, dans Razón Magazine, les auteurs déclarent : «Cette caricature de la libre entreprise et du style de vie des cadres américains s’est avérée irrésistible…» Ce n’était pas juste une autre série télévisée, mais une force culturelle qui a changé une atmosphère, qui a contribué à définir les années 1980, dans lesquelles le capitalisme, malgré ses échecs moraux, semblait être un système en balance.
La popularité initiale de Dallas dans des pays comme la Pologne, la RDA et la Tchécoslovaquie a beaucoup à voir avec l’augmentation du budget des cinéastes. La CIA a canalisé des millions de dollars pour la financer, et des ressources substantielles ont été utilisées pour assurer la visibilité de la série dans les pays socialistes d’Europe de l’Est.
La guerre culturelle ne laisse jamais de fissures. Lors de l’ouverture à Moscou de l’Exposition nationale américaine, le 24 juillet 1959, présidée par Nikita Khrouchtchev et Richard Nixon, il y eut un débat sur les bénéfices supposés du capitalisme et sa prétendue supériorité.
Le spectacle, baptisé Kitchen-debate, a eu lieu au milieu de la cuisine d’une maison préfabriquée, construite expressément pour l’occasion par All State Properties, pour montrer aux Soviétiques «la maison que chaque Américain peut avoir».
La conception correspondait aux célèbres architectes designers de la House of Future, Alison et Peter Smithson; les meubles et autres objets ont été apportés par Macy’s et les appareils électroménagers par General Electric. À l’intérieur de la cuisine idéale, un mannequin blond, mince et souriant, travaillait avec diligence devant la vue des observateurs, manipulant habilement tous les derniers équipements électroniques. L’effet de cette mise en scène a été dévastateur.
Une vision idéalisée de la vie culturelle sous le capitalisme marquait l’imagination de beaucoup, en particulier des jeunes.
Aujourd’hui, la CIA continue d’interférer avec et de financer certains des programmes de télévision les plus populaires.
Cela ne signifie pas que tout ce qui est produit pour la télévision aux États-Unis est orienté vers ce seul but, mais la plupart des programmes télévisés d’aujourd’hui sont réalisés par les plus grandes sociétés de médias intéressées par des contrats avec la CIA.
Faire croire que l’Agence est une organisation morale qui tue et torture avec un cœur rétréci d’angoisse, qui ne fait que protéger les États-Unis, de ses ennemis multiples et maléfiques, est l’objectif central.
L’interaction entre les médias d’information, l’industrie du divertissement et les services spéciaux est en fait une grande alliance de production d’informations, qui ne laisse pas d’espaces vides. Le récit fabriqué vient toujours d’une manière ou d’une autre ou de toutes les manières.
Des milliers de séries télévisées conditionnent le public à maintenir une bonne opinion du mode de vie américain, des services spéciaux et du Pentagone.
Les ennemis changent en fonction des intérêts de Washington : des terroristes irakiens et afghans aux Vénézuéliens, Cubains, Chinois et Russes ; la CIA protège la «stabilité du pays».
Pas étonnant que nous ayons bientôt à l’écran une série sur les attaques à l’arme sonique, les mystérieux ballons espions chinois et les bases d’espionnage secrètes à Cuba.
source : Histoire et Société
https://reseauinternational.net/la-cia-et-la-guerre-culturelle/
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