Des chercheurs bulgares et de l’université de Southampton (Royaume-Uni), qui avaient pour mission de cartographier les fonds de la mer Noire, sont tombés nez à nez avec un cimetière de 41 épaves situé à 1 800 mètres de profondeur au large de la Bulgarie. « Du jamais vu en archéologie », selon Rodrigo Pacheco-Ruiz, membre de l’expédition Black Sea Maritime Archaeology Project. Les archéologues effectuaient leurs observations avec notamment deux bathyscaphes, des sous-marins téléguidés, quand ils ont découvert cette nécropole maritime. Dans un état de conservation exceptionnel, les vaisseaux fantômes dateraient de l’empire byzantin (de 330 à 1453) à l’empire ottoman (de 1299 à 1923).
Les images prises en haute résolution par les robots laissent distinguer des gouvernails, des cordes, des décorations élaborées presque intactes et même un mât toujours levé. Selon les scientifiques, tout ce qui sera découvert dans ou à proximité des épaves devrait être dans un état de parfaite conservation notamment grâce à l’eau des fleuves d’Europe de l’Est qui empêchent l’oxygène de passer et de détruire les épaves ou de détériorer les tissus.
« On pourrait retrouver des livres, des parchemins, des documents. Qui peut savoir tout ce qu’ils transportaient ? », a confié au Brendan P. Foley, archéologue rattaché à la Wood Hole Oceanographic Institution de Cape Cod (États-Unis). « On peut s’attendre à trouver des éléments très intéressants pour notre compréhension du fonctionnement des anciennes routes commerciales », a affirmé, de son côté, Shelley Wachsmann de l’institut d’archéologie nautique à la Texas A & M University. Certains experts avancent d’ailleurs l’hypothèse que la plupart de ces embarcations n’étaient pas des vaisseaux de guerre mais des navires commerciaux qui auraient été victimes de fortunes de mer en raison des intempéries.
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