mercredi 2 juillet 2025

L’Ukraine nomme un néonazi à la tête d’une institution gouvernementale

 

Le gouvernement ukrainien a nommé un idéologue fasciste de premier plan à la tête d’une institution chargée de l’histoire.

La Pologne dispose d’un Institut de la mémoire nationale créé pour éduquer, archiver et poursuivre les crimes contre la nation polonaise. Il remonte à la Commission générale pour la recherche sur les crimes fascistes, un organisme créé en 1945 et chargé d’enquêter sur les crimes commis par l’administration nazie en Pologne pendant la Seconde Guerre mondiale. Il a ensuite été élargi pour enquêter sur les crimes présumés commis contre la Pologne sous le régime communiste.

En 2006, peu après que les États-Unis aient fomenté la « révolution orange », l’Ukraine, sous la présidence de Viktor Iouchtchenko, a créé l’Institut ukrainien de la mémoire nationale, rattaché au cabinet.  Il était censé jouer un rôle similaire à celui de l’institution polonaise. Il a cependant été immédiatement pris en main par les fascistes afin de blanchir les crimes perpétrés par les nationalistes ukrainiens qui s’étaient alliés aux nazis allemands.

En 2010, sous la présidence de Viktor Ianoukovitch, il a été rétrogradé au rang d’institut de recherche dirigé par Valery Soldatenko, qui s’opposait au nationalisme fasciste ukrainien.

Après le coup d’État fomenté par les États-Unis en 2014, Soldatenko a été licencié. Plusieurs nationalistes de droite se sont succédé à la tête de l’Institut de la mémoire nationale. Fin 2024, le dernier en date, Anton Drobobovich, a été licencié pour ne pas être suffisamment radical (traduction automatique) :

Le Conseil des ministres a démis Anton Drobovich de ses fonctions de directeur de l’Institut de la mémoire nationale. Son contrat avait pris fin et n’a pas été renouvelé….

Rappelons que Drobovich avait proposé de faire de l’Arche de la liberté du peuple ukrainien à Kiev un symbole des personnes LGBT. Il estime que le démantèlement du monument ne peut être évité que si son ancienne valeur est complètement remplacée.

Il avait également qualifié l’Armée rouge de « détachements communistes », tout en condamnant la marche nationaliste en l’honneur de la division SS « Galicie ».

La semaine dernière, le gouvernement ukrainien a nommé son remplaçant (traduction automatique) :

Alexander Alferov, ancien officier de la troisième brigade d’assaut et [ancien] bataillon Azov, est devenu le nouveau directeur de l’Institut de la mémoire nationale. La décision de nomination a été prise par le Conseil des ministres.

« Alexander Alferov est un historien ukrainien, animateur de télévision et de radio, personnalité publique et militaire. Depuis 2010, il est chercheur associé à l’Institut d’histoire de l’Ukraine de l’Académie nationale des sciences d’Ukraine. Il est l’auteur, co-auteur et compilateur de 15 livres et de plus de 100 articles scientifiques. Avec le début de l’invasion à grande échelle, il est devenu officier des forces spéciales « Azov-Kiev », puis, à partir de septembre 2022, officier de la 3e brigade d’assaut indépendante, chef du groupe de formation humanitaire et de soutien à l’information du département de soutien psychologique du personnel. Parallèlement, il était à la tête du groupe d’experts sur la dérussification à Kiev. Il a le grade de major de réserve à Kiev », indique le site web du ministère de la Culture.

Alferov est un fasciste. Il était le responsable idéologique de la brigade Azov.

Azov, vous vous en souvenez, est la milice fasciste choyée par les médias occidentaux, qui l’avaient d’abord décrite comme « une organisation paramilitaire néonazie ukrainienne » pour ensuite la qualifier de simple brigade militaire.

En 2014, la BBC mettait encore en garde contre elle :

Dirigée par l’organisation extrémiste Patriot of Ukraine, qui considère les Juifs et les autres minorités comme des « sous-humains » et appelle à une croisade blanche et chrétienne contre eux, elle arbore trois symboles nazis sur son insigne : un croc-de-loup modifié, un soleil noir (ou « Hakensonne ») et le titre Black Corps, qui était utilisé par les Waffen SS.

Azov n’est qu’un des plus de 50 groupes de volontaires qui combattent dans l’est, dont la grande majorité ne sont pas extrémistes, mais il semble bénéficier d’un soutien particulier de la part de certains hauts responsables : …

Azov a depuis suivi la voie des Waffen-SS. Il est passé d’un groupe de volontaires à un bataillon, puis à un régiment, puis à une brigade, qui a été divisée en deux (qui se battent actuellement l’une contre l’autre), chacune étant désormais en cours de transformation en corps d’armée. Azov est désormais une armée à part entière qui dispose de ses propres sources de financement et procède à son propre recrutement.

Alexander Alferov, le nouveau directeur de l’Institut ukrainien de la mémoire nationale, est étroitement lié à Azov.

En 2014, lorsque le fondateur et dirigeant d’Azov, Andriy Biletsky, est devenu membre du Parlement, Alferov est devenu son attaché de presse. De l’hiver 2014 à juin 2015, il a également été chef du service de presse du régiment Azov.

À partir d’avril 2022, il a été officier des forces spéciales Azov-Kiev, puis, à partir de septembre, officier de la 3e brigade d’assaut, chef du groupe de formation humanitaire et de soutien à l’information du département de soutien psychologique du personnel.

Marta Havryshko, historienne ukrainienne au Centre Strassler pour les études sur l’Holocauste et le génocide de l’université Clark, a commenté la nouvelle fonction d’Alferov :

Marta Havryshko @HavryshkoMarta – 20:03 UTC · 27 juin 2025

Le premier « Azovite » du gouvernement Zelensky est arrivé.

Oleksandr Alfyorov est désormais à la tête de l’Institut ukrainien de la mémoire nationale, la principale autorité publique du pays en matière de mémoire. Pour obtenir ce poste, il a quitté les rangs de la 3e brigade d’assaut Azov.

Il a organisé l’exposition « In Steel Storms » (Dans les tempêtes d’acier) du musée de sa brigade à Kiev, qui glorifiait la division Waffen-SS Galicia. Pendant son séjour dans cette unité, l’une de ses subdivisions a commencé à utiliser un écusson SS Dirlewanger modifié comme emblème officiel.

Alors pourquoi s’arrêter là ? Peut-être que le nouveau logo de l’Institut sera également l’insigne Dirlewanger 

Après sa nomination à la tête de l’Institut ukrainien de la mémoire nationale, Alferov a accordé une interview (vidéo).

Comme l’a rapporté Strana (traduction automatique) :

Le nouveau directeur de l’Institut de la mémoire nationale a expliqué pourquoi il est impossible de comparer Poutine à Hitler

Le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, et le dirigeant de l’Allemagne nazie, Adolf Hitler, ne peuvent être comparés, car ce dernier a reçu une éducation et a été « élevé dans la haute culture ».

C’est ce qu’a déclaré le nouveau directeur de l’Institut de la mémoire nationale ukrainienne, Alexander Alferov.

« Comment peut-on comparer une personne qui a reçu une éducation allemande, qui était un artiste, qui a été élevé dans la philosophie et, en fait, dans la culture allemande – la haute culture – avec ces personnes ? C’est impossible. Ce sont des personnes qui ne peuvent être comparées », a déclaré Alferov.

Ainsi, Hitler, qui n’a jamais terminé ses études, qui n’a jamais obtenu de diplôme, qui vendait ses aquarelles aux passants à Munich après avoir été rejeté par l’Académie des beaux-arts de Vienne et qui a fini soldat de première classe après la Première Guerre mondiale, était-il d’une « culture plus élevée » que Vladimir Poutine, qui est un véritable avocat avec un diplôme supplémentaire en économie des ressources, ancien colonel et judoka ceinture noire ?

[Alferov] estime également qu’il est impossible de comparer les peuples de l’Allemagne nazie et de la Russie d’aujourd’hui. Il a qualifié les Russes de « non pas d’orques, mais de gobelins ».

« Comment pouvez-vous comparer le peuple allemand, élevé dans l’esprit de la loi, de l’obéissance, avec une éthique chrétienne protestante ou catholique généralement forte, avec les gens qui vivent là-bas, à l’Est, avec des gobelins ? Et ils ont aussi leur propre nom : les Russes, bien sûr. Vous savez, quand ils ont commencé à parler – Orcs, Orcs… Non, pas des orques. Les orques sont d’anciens elfes. Et ceux-là, ce sont vraiment des Russes », a déclaré Alferov.

Imaginez ce que ce type a inculqué dans l’esprit des jeunes recrues d’Azov lorsqu’il était responsable de la formation humanitaire d’Azov. Le fait qu’il occupe désormais un poste où il peut endoctriner toute l’Ukraine au niveau national n’augure rien de bon pour le pays.

Moon of Alabama

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

https://lesakerfrancophone.fr/lukraine-nomme-un-neonazi-a-la-tete-dune-institution-gouvernementale

Immense succès de « Notre Faux Ami l’Amérique » en Russie (2)

 

Comme suite de cette très longue chronique explicative, quant au très grand succès en Russie de « Notre Faux Ami l’Amérique », après avoir expliqué hier les principales raisons du très grand succès intellectuel et médiatique grand public, nous présenterons aujourd’hui la première partie du discours de Marc Rousset à l’Institut de l’Europe de l’Académie des Sciences de Russie, le vendredi 6 juin 2025.

Chers Amis,

Je tiens tout d’abord à présenter mes excuses pour ne pas parler la langue de Pouchkine. Je parle plus ou mois bien 6 langues et ne peux malheureusement que lire l’alphabet cyrillique.
Je tiens à remercier :
– Monsieur Piotr Tolstoï, vice-président de la Douma, pour sa nouvelle préface en langue russe
– Monsieur Alexeï Gromyko, président de l’Institut de l’Europe de l’Académie des Sciences de Russie, ainsi que son collaborateur
– Monsieur Sergueï Fedorov, pour leur invitation à l’Institut.
– Madame le Professeur de Relations Internationales au MGIMO, Eugénie Obitchkina, pour avoir écrit deux recensions de mes ouvrages, celle toute récente du livre présenté aujourd’hui : « Notre Faux Ami l’Amérique / Pour une Alliance avec la Russie » – Préface de Piotr Tolstoï, et celle écrite en 2009 « La Nouvelle Europe Paris-Berlin-Moscou » avec la préface de Monsieur Youri Roubinski. Mes remerciements s’adressent également à Madame Obitchkina pour son article long, élogieux, remarquable pour la finesse de son analyse, et tout récent dans la prestigieuse Revue géopolitique Polis.
– Mes remerciements vont enfin à Monsieur Oleg Zimarin, brillant et dynamique éditeur, fondateur des Editions Ves Mir, pour avoir réussi à éditer ce livre, à le traduire en plus dans un délai aussi rapide, ce qui nécessite une organisation et un professionnalisme hors du commun !

– J’estime avoir écrit un livre avec des considérations géopolitiques à long terme, tout à fait comparable, pour son importance, au « Choc des civilisations » de Samuel Huntington et au « Grand Échiquier » de Zbigniew Brzezinski.
– Le côté original du livre « Notre Faux Ami l’Amérique » est le suivant : c’est un Européen de l’Ouest qui regarde à la fois du côté de l’Amérique et du côté de la Russie, en se posant la question de l’alliance la plus intéressante, la plus naturelle et la plus intelligente !
Je présenterai 14 thèmes, avec en conclusion un appel au peuple et à l’intelligentsia russe !

Le dilemme de l’Européen : « Etre ou ne pas être » !

Etre Américain en restant un valet de l’Amérique dans l’OTAN ou être Européen en quittant l’OTAN et en se rapprochant de la Russie !

L’Union européenne fédéraliste, technocratique et bureaucratique doit disparaître et laisser la place à une Europe des Nations !
– Ne pas oublier que c’est l’Amérique qui est à l’origine du fédéralisme européen pour mieux dominer l’Europe !
La création de la CECA en 1951 (Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier) n’était qu’un prétexte pour mettre en place le fédéralisme européen. L’aveu a été fait par Etienne Hirsch (collaborateur de Jean Monnet) à un thésard danois : « Notre seule préoccupation n’était pas la sidérurgie, mais le fédéralisme et la disparition des souverainetés nationales ».
– Le vide de la déconstruction des nations est comblé par l’UE et l’idéologie bien-pensante.
– Etre souverain, c’est pouvoir dire non lorsque l’essentiel est en jeu !
– L’erreur a été le traité de Maastricht, début du fédéralisme en 1992.
– L’UE est devenue l’UESS, une dictature, une tyrannie.
– L’UE doit laisser la place à une Confédération Européenne des Nations qui coopère économiquement et militairement avec la Russie !

L’OTAN doit disparaître et laisser la place à une Europe de la Défense non intégrée des Nations

Pourquoi 450 millions d’Européens auraient besoin de 340 millions d’Américains pour faire face à 140 millions d Russes ?
L’OTAN, à quoi ça sert ? Formule de Lord Hastings, premier secrétaire général de l’OTAN : « To keep the Americans in, the Russians out, and the Germans down », c’est-à-dire « Garder les Américains en Europe, mettre les Russes dehors et garder les Européens sous la botte ».
L’OTAN, bras armé de Etats-Unis, aurait dû disparaître en même temps que l’URSS et le Pacte de Varsovie (mai 1991).
« Nous devons être indépendants, pour ne pas être entraînés dans des guerres qui ne sont pas les nôtres » a pu dire le général De Gaulle.
Qu’il me soit permis de vous rappeler le scandale du projet de la CED en 1954, qui a finalement été rejeté par l’Assemblée nationale française.

L’Expansion sans fin de l’OTAN à l’Est

Gorbatchev avait dit à Madame Thatcher : « L’Europe doit être notre maison commune et non pas un théâtre d’opérations militaires ».
James Baker, secrétaire d’Etat de George W. Bush, avait promis que l’OTAN n’avancerait pas d’un pouce à l’Est, pour obtenir de Gorbatchev la réunification de l’Allemagne.
Voici ce qu’écrivait en 1998, dans le New York Times, George Kennan, père en 1945 de la politique du containment : « C’est une erreur tragique, le début d’une nouvelle guerre froide. Pendant la guerre froide, on s’en prenait à l’URSS ! Maintenant, on s’en prend au peuple russe ! Nous tournons le dos à ce peuple qui a fait la plus grande révolution de l’histoire, sans effusion de sang, pour mettre fin au régime soviétique ! »

Ce que je pense de la guerre en Ukraine quant à son origine, quant à sa fin et quant à ses conséquences phénoménales :
Origine de la guerre : l’Amérique, seule, est à l’origine de la guerre en Ukraine ! Elle a voulu dépecer la Russie en trois, comme le recommandait Zbigniew Brzezinski, afin de pouvoir mieux s’attaquer ensuite à la seule Chine, mais elle a échoué dans sa guerre par procuration avec l’Ukraine !
Citation de Montesquieu : « Les responsables des guerres ne sont pas ceux qui les déclenchent, mais ceux qui les ont rendues inévitables. »

Fin probable de la guerre en Ukraine : toutes choses égales par ailleurs, je pense que l’Ukraine en 2025 est dans une situation militaire pire que l’Allemagne en 1918 ! Je prédis fin 2025 un écroulement de l’Ukraine, suite à une percée qui sera effectuée par l’Armée russe.

Mon avis sur la meilleure stratégie à adopter pour la Russie
– Ne pas faire l’erreur de la France en novembre 2018 qui aurait dû aller jusqu’à Berlin !
– Aller jusqu’au bout de cette guerre et à la défaite totale de l’Ukraine car toute paix maintenant ou tout cessez-le feu prématuré équivaudrait à une reprise de la guerre par l’Ukraine et les pays européens, le jour où ils auraient réarmé d’ici 5 ans !

La défaite de l’Ukraine, aux conditions exigées par la Russie, est nécessaire pour deux raisons : changement de régime en Ukraine, plus renoncement de l’Ukraine à l’OTAN, disparition du risque de missiles braqués vers la Russie, récupération par la Russie au minimum de Novorossia jusqu’à la Transnistrie incluse et de tous les territoires à l’Est du Dniepr dont la moitié de Kiev !
Mais aussi, suite aux conséquences phénoménales pour l’Europe !
Explosion programmée de l’OTAN, avec une défaite de plus, ininterrompue, à son actif !
Défaite de l’Etat profond européen et donc une prise de pouvoir à terme par les patriotes en Europe ! Il se trouve que la plupart des patriotes en Europe, tout comme l’AfD en Allemagne, veulent se rapprocher de la Russie, et conclure une paix durable, effective avec la Russie !

La russophobie de l’Occident

C’est en fait la russophobie anglo-saxonne Etats-Unis/Angleterre avec les gouvernements européens valets !
Ce ne sont pas les Européens qui font la guerre à la Russie, mais les élites européennes, mondialistes, libre-échangistes, adeptes du LGBT, alias l’Etat profond européen.
67 % des Français sont contre une intervention militaire en Ukraine car ce n’est pas notre problème, ayant suffisamment à faire chez nous, dans une France envahie et décadente ! 80 % des patriotes français bien informés sur les réseaux sociaux souhaitent la victoire de la Russie en Ukraine !

En Allemagne, si vous ajoutez les voix de l’AfD aux voix du parti BSW de Sarah Wagenknecht, 30 % des Allemands et bientôt 40 % des Allemands seront pro-russes ! Lorsque je lis les écrits de Maximilian Krah de l’AfD, ce sont les propos du général De Gaulle en allemand !
Je suis tout simplement un membre patriote de la société profonde française, comme l’a remarqué dans un article prestigieux de la revue géopolitique Polis le professeur du MGIMO, Madame Eugénie Obitchkina, hostile à l’Etat profond français qui reprend le flambeau de l’Etat profond américain en déroute face à Donald Trump !
Je pourrais être sans problème un membre de l’AfD, et donc appartenir à la Société profonde allemande, si je devais vivre en Allemagne.

Liens ci-dessous attestant de l’immense succès intellectuel et médiatique de « Notre Faux Ami » en Russie :
https://disk.yandex.ru/i/bTyiyq4KbkV3RA
https://disk.yandex.ru/i/6M6otlycRL09XQ https://t.me/RTenfrancais/55089
https://zarubejom.ru/events/soyuz-rossii-s-evropoy-fantastika-ili-vozmozhnost-/

Deuxième partie et fin de la présentation de Marc Rousset à l’Institut de l’Europe de l’Académie des Sciences de Russie (à suivre demain sur RL)

Marc Rousset – Auteur de « Notre Faux Ami l’Amérique / Pour une Alliance avec la Russie » – Préface de Piotr Tolstoï – Numéro 1 des ventes sur Amazon en France en 2024 (catégorie Histoire de la Russie) – Editions Librinova – 2024 – Editions Ves Mir en Russie – Mai 2025

https://ripostelaique.com/immense-succes-de-notre-faux-ami-lamerique-en-russie-2.html

14 juin 1830 : la France débarque en Algérie et fonde son second Empire colonial

 

Sur la plage de Sidi-Ferruch le 14 juin 1830 par Pierre-Julien Gilbert - G.Garitan
Sur la plage de Sidi-Ferruch le 14 juin 1830 par Pierre-Julien Gilbert - G.Garitan
Le 14 juin 1830, des troupes françaises mettent pied à terre sur la plage de Sidi-Ferruch, à une trentaine de kilomètres d’Alger. Ce débarquement n’est alors pas une simple opération militaire au milieu des tumultes du XIXe siècle : il marque le début d’un processus de conquête qui débouchera sur la colonisation de l’Algérie et inaugurera le second Empire colonial français, Le premier s’était effondré sous le règne de Louis XV, suite à des défaites subies face à l’Angleterre. Ne subsistaient alors que quelques comptoirs épars en Inde et quelques îles antillaises. Avec Sidi-Ferruch, la France engage ainsi une nouvelle aventure, cette fois dirigée vers l’Afrique ainsi que l’Asie. Cet événement marque également le point de départ d’un conflit mémoriel toujours brûlant pour l’Histoire franco-algérienne.

L’affaire de l’éventail

Tout commence par une humiliation diplomatique. En effet, en 1827, le dey d’Alger, Hussein, frappe le consul de France d’un coup de chasse-mouche. Cet incident, passé à la postérité sous le nom de « l’affaire de l’éventail », dissimule en vérité un contentieux plus ancien : la France refusait de rembourser une dette envers deux commerçants algériens ayant fourni du blé à l’époque révolutionnaire. Néanmoins, ce geste est perçu à Paris comme une offense nationale.

Charles X, en difficulté sur le plan intérieur, y voit l’occasion de ressouder l’opinion autour d’une expédition militaire. Ainsi, une flotte imposante composée de plus de 453 navires quitte la France en mai 1830 avec, à son bord, 83 pièces de siège, 27.000 marins et 37.000 soldats, l’ensemble sous le commandement du comte Louis de Bourmont. L’objectif est alors clair : Alger doit devenir française.

Le débarquement de Sidi-Ferruch

À l’aube du 14 juin 1830, les troupes françaises débarquent sur la plage de Sidi-Ferruch, à une vingtaine de kilomètres d’Alger. Le dey tente de repousser les Occidentaux à la mer, mais en vain. Les Français établissent ainsi rapidement une tête de pont solide sur le continent africain. Ce succès tactique ouvre alors la voie vers Alger, où la supériorité militaire française, notamment en artillerie, fait la différence. Après quelques semaines de combats, la ville tombe le 5 juillet 1830, entraînant la capitulation du dey. Cette victoire constitue un tournant géopolitique majeur pour l’histoire de notre pays. Pour la première fois depuis Napoléon, la France entame une nouvelle expansion territoriale.

La chute d’Alger et la naissance d’un nouvel empire

Une convention est alors signée entre le dey et Bourmont. Ce traité, entérinant la prise d’Alger, stipule le respect des populations et de la religion locales : « L'exercice de la religion mahométane restera libre. La liberté des habitants de toutes classes, leur religion, leurs propriétés, leur commerce et leur industrie, ne recevront aucune atteinte. Leurs femmes seront respectées. » En réalité, comme lors de toutes conquêtes, de nombreux pillages et exactions ont lieu.

Pendant ce temps, en France, les régimes et les rois changent. Louis-Philippe, qui succède à Charles X renversé par la révolution de Juillet, décide de maintenir l’occupation d’Alger. Il voit dans cette conquête le point de départ d’une politique coloniale ambitieuse, destinée à faire de la France une puissance capable de rivaliser avec les autres nations européennes, notamment le Royaume-Uni. Ce processus de colonisation s’étendra ainsi bientôt à l’ensemble du territoire algérien, puis à l’Afrique occidentale, équatoriale, au Maghreb, à Madagascar, à l’Indochine et, enfin, à l’Océanie. Le débarquement de 1830 fut donc, sans que personne ne s’en doute à l’époque, l’acte fondateur du second Empire colonial français, couvrant à son apogée près de 13 millions de km².

Cependant, pour bâtir ce nouvel empire, il faudra se battre. Dès 1832, l’émir Abd el-Kader organise une farouche résistance à l’envahisseur. Cette lutte acharnée s’effondrera lors de sa reddition en 1847. Malgré ce succès pour la France, la pacification du territoire algérien ne sera jamais totale. Il faudra attendre le début du XXe siècle pour que les dernières poches de résistance armée sur le sol algérien soient définitivement défaites.

Eric de Mascureau

mardi 1 juillet 2025

L’Opération Barbarossa – un plan de guerre éclair contre l’URSS

 

L’opération Barbarossa est «la plus grande invasion de l’histoire militaire» selon l’historien britannique Geoffrey Roberts, plus de 3,5 millions de soldats ont déferlé sur l’Union Soviétique. La propagande nazie a insisté sur l’aspect d’une croisade défensive contre l’ennemi : «judéo-bolchévique» qui menaçait la civilisation européenne et la «race aryenne».

Les troupes nazies avançaient simultanément de la mer de Barents à la mer Noire :

• l’est (groupe d’armées centre) vers Moscou,

• le sud-est (groupe d’armées sud) vers Kiev,

• le nord-est (groupe d’armées nord) vers Leningrad.

• le groupe d’armées germano-finlandais (en direction de Mourmansk).

Aux côtés de la Wehrmacht, les armées italienne, roumaine, hongroise, finlandaise et les unités de volontaires croates, slovaques, espagnols, hollandais, norvégiens, suédois, danois et d’autres pays européens avançaient sur l’URSS.

La ligne de front s’étendait sur plus de 2000 kilomètres.

Dans les premières heures de la guerre, de puissantes attaques aériennes sont lancées contre les aérodromes, les ports, les entrepôts et les nœuds ferroviaires. Les groupes de chars constituaient l’épine dorsale des groupes d’assaut, avançant rapidement pour percer ou simplement contourner les défenses de l’Armée rouge.

L’Armée rouge perdait par le nombre de divisions engagées dans les combats :

• la région balte était opposée à 34 divisions allemandes contre 21 russes,

• en Biélorussie il y avait 36 divisions allemandes contre 26 russes,

• en Ukraine 57 divisions allemandes contre 45 russes.

Dès les premiers jours de la guerre, la Wehrmacht a pris l’initiative stratégique et s’est emparé d’une grande partie des régions occidentales de la Biélorussie, de l’Ukraine et de la Russie.

Le 29 juin 1941, Hitler a déclaré : «Dans quatre semaines, nous serons à Moscou et la ville sera rasée».

source : Info Defense via News Pravda

https://reseauinternational.net/loperation-barbarossa-un-plan-de-guerre-eclair-contre-lurss/

Protéger les ressources de la mer.

 

Banc de poissons

Dans une indifférence populaire assez tragique, se tient le troisième sommet de l’ONU sur les océans qui doit évoquer les mesures à prendre pour protéger les mers et les fonds de celles-ci d’une dégradation malheureusement fortement avancée et accélérée ces dernières années en conséquence du déploiement de la société de consommation et de croissance dans le monde, en particulier dans les pays du Sud global, ceux-là mêmes qui veulent accéder au paradis consommatoire sans beaucoup de précautions sur les moyens d’y parvenir. C’est un triste constat : les mers se vident, et « nous regardons ailleurs », pour paraphraser l’ancien président Chirac…

Sur les étals du poissonnier, il n’y a jamais eu autant de poissons, dirait-on : pourtant, la part de poisson sauvage, elle, ne cesse de diminuer au fil des ans pour être remplacée par celle des poissons d’élevage. Sans doute parce que les prises de nos pêcheurs français, par exemple, si elles ne sont pas forcément mauvaises, pèsent de moins en moins dans la balance, le nombre de professionnels et de petits chalutiers ne cessant de diminuer. J’ai le souvenir que, dans ma jeunesse des années 1960, le port de Lancieux (en Côtes d’Armor) comptait une demi-douzaine de ces petits navires qui partaient pour la journée et revenaient les flancs chargés de produits de la mer, comme disent aujourd’hui les marchands et les économistes. J’ai aussi le souvenir que le petit pêcheur à pied que j’étais se glorifiait de ramener pour le dîner nombre de bigorneaux et de bouquets, quand, désormais, les rochers du littoral sont fort dépeuplés de leur petite faune comestible. La désertification des côtes n’est pas moindre que celle des fonds marins, même si elle est plus directement perceptible pour les anciens qui se lamentent devant le spectacle des trous d’eau et des dessous d’algues vides de toute présence animale.

Et pourtant, ce ne sont pas les alertes et les conseils pour préserver les ressources marines qui manquent, de la plage sur laquelle des panneaux bien illustrés expliquent la taille minimale des prises et les attentions nécessaires pour éviter de dévaster la biodiversité locale, aux magazines audiovisuels qui insistent, à raison, sur ces gestes simples qui peuvent permettre à la petite faune marine et littorale de se reproduire et de prospérer à nouveau. C’est évidemment utile, mais est-ce suffisant ? Malheureusement, j’en doute…

Ce qui est vrai pour les rochers de mon village côtier et les sables de mes fonds de baie, l’est aussi pour toutes les mers, aussi loin que le regard et la présence humaine puissent porter : là où il faudrait de la mesure et de la raison, c’est l’hubris consommatoire qui l’emporte, et qui emporte tout sur son passage, au détriment de la nature et de ses ressources, de ses richesses que l’homme veut s’attribuer dès maintenant et sans entraves. Que faudrait-il faire, concrètement, pour limiter cette dévastation ? Au-delà de la prise de conscience universelle (qui semble peu probable, malheureusement), quelques mesures simples (sans être simplistes) peuvent être avancées et appliquées : au niveau local, le gel annuel ou bisannuel d’une partie du littoral (jusqu’à une part, aussi, de ce que découvrent les grandes marées) pour laisser la petite faune se reproduire et prospérer (1) ; au niveau régional ou national, la mise en place d’une véritable politique de la Pêche qui concilie préservation des ressources halieutiques et intérêt bien compris des pêcheurs eux-mêmes (trop souvent oubliés par les oukases de quelques administrations peu conciliantes avec ceux qui vivent des produits de la mer) pour permettre à ces derniers de poursuivre dans de bonnes conditions leur métier et de pouvoir en vivre dignement (2) ; au niveau national et étatique, une politique de protection et de valorisation des Zones économiques exclusives de la France (y compris dans les zones polaires), que le gouvernement actuel semble vouloir promouvoir (insuffisamment, néanmoins), par exemple en interdisant le chalutage de fond ou le mouillage de plaisance dans certaines « aires marines protégées », celles qui, selon Mme Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, comptent les fonds marins « les plus sensibles et les plus riches en biodiversité »… Mais cette politique n’est possible que si la France engage une véritable stratégie de réarmement maritime (au double sens du terme, d’ailleurs…) et qu’elle se dote d’un grand Ministère de la Mer, autrement plus important que les « petits » ministères des dernières années et décennies, aussi peu crédibles qu’inefficaces… La grande question de la souveraineté maritime française mérite mieux que quelques communiqués gouvernementaux ! C’est aussi vrai pour la question environnementale, et c’est même complémentaire et obligatoire pour qui souhaite que la France reprenne sa place dans le concert des puissances susceptibles d’assurer la protection des océans sans rien céder à la voracité des multinationales alimentaires, ces nouvelles féodalités plus économiques qu’écologistes…

Notes : (1) : Chaque commune littorale pourrait, avec l’aide des scientifiques, des naturalistes et des pêcheurs locaux (principalement amateurs là où il n’y a plus de professionnels), déterminer cette zone à geler (c’est-à-dire à interdire, non d’accès, mais de prélèvement de poissons, de crustacés et de coquillages sur une période donnée, plus ou moins longue selon l’état initial de la ressource concernée), et faire respecter cette interdiction temporaire de pêche en l’accompagnant, autant que faire se peut, d’activités pédagogiques de découverte et d’observation pour les habitants locaux et les estivants de passage.

(2) : Il n’est pas impossible d’imaginer une gestion par une forme (locale, régionale ou même nationale ? Ne fermons aucune piste de travail…) de Corporation des pêcheurs (ou des travailleurs de la Mer) qui aurait, statutairement et avec l’aval des autorités concernées, la mission d’assurer la bonne tenue des stocks des ressources comestibles marines ; fixerait les conditions et des quotas de pêche ; financerait, sur son propre patrimoine corporatif, les activités et une part des revenus minimaux des pêcheurs empêchés de prélever en période de disette halieutique ou de reconstitution du cheptel marin.

https://jpchauvin.typepad.fr/jeanphilippe_chauvin/2025/06/prot%C3%A9ger-les-ressources-de-la-mer.html