mercredi 31 juillet 2024

Un bipède en Crète il y a près de 6 millions d’années…

 

Datation de la couche stratigraphique où figurent des d’empreintes de pas datées de 5,7 millions d’années

En 2002 des empreintes de pas ont été découvertes dans la région de Trachilos, près de la ville de Kissamos, à l’ouest de l’île. C’est le paléontologue polonais Gerard Gierlinski qui avait fortuitement identifié ces traces de pas de mammifères lors de ses vacances dans l’île ! En 2010, accompagné d’un autre paléontologue, Grzegorz Niedzwiedzki, il retourne sur le site pour poursuivre ses investigations.
Deux surfaces d’empreintes (A et B2) ont été identifiées sur un affleurement naturel. Les chercheurs ont dénombré 29 traces au total. Elles mesurent entre 9,9 et 22,3 cm de longueur. Le séquencement et l’écartement des traces de pas indiquent qu’elles sont l’oeuvre d’un ou plusieurs bipèdes.
La forme du pied semble être nettement plus proche d’un humain que d’un autre animal. La forme de notre pied est très spécifique dans le genre animal : nous combinons un pied long avec 5 orteils courts dont le gros orteil (hallux) est plus grand et aligné sur les autres. Autres caractéristiques du pied humain, le calcaneum forme une boule au niveau du talon et nous ne possédons pas de griffes.
Pour l’équipe de chercheurs, « les nouvelles empreintes de Trachilos ont une forme indubitablement humaine ». C’est particulièrement vrai pour les orteils. Le gros orteil est semblable à celui du pied humain en terme de forme, de taille et de position ; il est également « associé à une protubérance distincte au niveau du talon (calcaneum), qui n’est jamais présente chez les autres primates ». La nature sablonneuse du sol au moment où les empreintes on été faites n’a malheureusement pas permis de laisser des empreintes aussi précises que les scientifiques auraient souhaité !
Photo de l’empreinte Andrzej Boczarowski

La datation des empreintes
Les empreintes ont été datées en étudiant les micro-organismes marins fossilisés et piégés dans la même couche que celles-ci. Les scientifiques ont identifié des foraminifères dont la particularité est d’avoir évolué continuellement dans le temps. Une fois identifié le stade de leur évolution, les chercheurs ont pu préciser que leur âge était compris entre 8,5 Ma et 3,5 Ma.
Les strates sédimentaires environnantes ont également permis de donner cette datation. En effet, il y a environ 5,6 millions d’années, à la fin du Miocène, un événement remarquable est arrivé : toute la Méditerranée s’est desséchée pendant un certain laps de temps. Cet assèchement s’est matérialisé par une couche plus claire, facilement identifiable, dans la stratigraphie. Les traces de pas de Trachilos étant juste en-dessous, il a été logique de les dater à environ – 5,7 millions d’années.

Une nouvelle donne dans la distribution géographique des espèces ?
Au moment où les traces de Trachilos ont été faites, le désert du Sahara n’existait pas. Des environnements semblables à ceux de la savane s’étendaient de l’Afrique du Nord vers la Méditerranée orientale. En outre, la Crète n’était pas une île et ne s’était pas encore « détachée » de ce qui allait devenir la Grèce. Il était alors tout à fait possible de venir « à pied sec » dans cette région. Pour les chercheurs cela implique donc qu’un homininé a marché à cette époque dans le sud de l’Eurasie il y a 3,7 Ma. Jusqu’à présent tous les hominidés plus anciens que 2 Ma étaient situés en Afrique : Sahelanthropus tchadensis (7,5 Ma), Orrorin (6 Ma), Ardipithecus et tous les australopithèques Les premiers « européens », les Homo georgicus, datés de 1,8 Ma ont été retrouvés en Ukraine à Dmanisi.
Pour les auteurs de l’étude, avec la découverte de ces empreintes de pas, il semblerait que des hominidés se sont déployés très tôt autour du bassin méditerranéen en continuant de se développer et d’évoluer sur le continent africain. Ils associent aux traces de pas la précédente publication d’une étude concernant Graecopithecus, une mâchoire de primate trouvée en Grèce (et une dent en Bulgarie) dont la classification comme homininé est fortement remise en question par la communauté scientifique.

(…) Hominides

https://www.fdesouche.com/2017/09/04/bipede-crete-y-a-pres-de-6-millions-dannees/

L’inquisition, la vraie histoire à découvrir à travers un récent ouvrage

 

L'inquisition ses origines - sa procédure, de Mgr Douais
L’inquisition ses origines – sa procédure, de Mgr Douais

Un récent ouvrage fait tomber quelques idées reçues sur l’Inquisition, à laquelle s’attache une légende noire depuis le XIXe siècle.

L’inquisition : le mot fait peur aux esprits contemporains

L’inquisition : le mot fait peur aux esprits contemporains. Relevant seulement du pape, l’inquisition fut fondée au XIIIe siècle et avait pour objectif de protéger l’orthodoxie catholique en réduisant les hérésies et d’éviter les excès de l’arbitraire de la justice seigneuriale ou épiscopale.

Tirant son nom du mot latin inquisitio qui signifie “enquête”, l’inquisition médiévale met en place une procédure d’enquête méthodique, nouveauté pour l’époque, et s’appuie sur des témoignages vérifiés. Sans vouloir nier les excès qu’elle pût commettre, une légende noire lui est cependant attachée depuis le XIXe siècle, qui en déforme la réalité.

Une procédure qui, et ce fut une innovation, rendait la défense plus facile et fournissait à l’accusé de plus fortes garanties

Aussi, si vous souhaitez mieux appréhender les raisons et le fonctionnement de ce tribunal pontifical ecclésiastique, les éditions Vox Gallia ont eu la bonne idée de publier récemment, L’inquisition ses origines – sa procédure, de Mgr Douais.

En quelques 200 pages, tomberont bien des idées reçues. En s’appuyant sur des documents d’époque, ce qui donne une ample valeur à son étude, Mgr Douais s’est tout spécialement attaché à expliquer aux hommes modernes quelle fut la principale raison de ce tribunal ecclésiastique, l’hérésie, le temps historique, le Moyen-Age, et sa procédure qui, et ce fut une innovation, rendait la défense plus facile et fournissait à l’accusé de plus fortes garanties.

L’Inquisition, la vraie histoire !

Francesca de Villasmundo

L’inquisition ses origines – sa procédure, de Mgr Douais, éditions Vox Gallia, 203 pages, 18€.

A commander en ligne chez Médias Culture et patrimoine

https://www.medias-presse.info/linquisition-la-vraie-histoire/188483/

Louis XVI et Marie-Antoinette : un mariage bien mal parti

 

mariage louis xvi marie antoinette
S’il est un couple, dont nous fêtons ce mois-ci le 254e anniversaire de mariage, qui est l’un des plus curieux de notre Histoire de France, c’est bien celui de Louis XVI et Marie-Antoinette. En effet, mariés pour des raisons politiques, ces deux oiseaux ne semblaient pas être faits pour le même nid. Tout les séparait et rien ne les rassemblait. L’un était le contraire de l’autre : Louis XVI souffrait d’une grande timidité et préférait se réfugier dans la chasse, la géographie ou l’horlogerie, tandis que Marie-Antoinette s'enivra dans les bals et les fêtes tout en s’entourant de confidentes et de courtisans. Mais comment a donc bien pu se former ce couple si divergent ?

Un mariage sous de sombres auspices

Afin de consolider la paix en Europe par des alliances et des mariages, Louis XV accepta de marier son petit-fils et héritier, Louis-Auguste, avec la fille de Marie-Thérèse d’Autriche, Marie-Antoinette. Afin d’éviter tout revirement dans cet accord, un premier mariage est célébré à Vienne, par procuration, le 17 avril 1770. Un mois plus tard, lorsque la future dauphine de France est enfin arrivée dans le royaume, l’union est célébrée, le 16 mai, dans la chapelle du château de Versailles. Après un somptueux souper donné dans le nouvel opéra royal du palais, les nouveaux époux sont invités à rejoindre leur chambre nuptiale. Cependant, contre toute attente, le mariage ne sera pas consommé, cette nuit-là. Il faudra attendre pas moins de sept années pour que cela se produise.

En ce temps-là, un mariage princier n’était pas réglé en une journée. La cérémonie religieuse était suivie de fêtes, bals, banquets interminables, durant plusieurs jours, voire semaines. C'est ainsi que les festivités de ce mariage grandiose s'achevèrent le 30 mai, sur la future place de la Concorde à Paris, avec un magnifique feu d'artifice offert par Louis XV à son peuple. Malheureusement, l’une des fusées allumées retomba sur une réserve de poudre et déclencha un violent incendie. La foule rassemblée prit peur, la panique se propagea au point de provoquer une cohue infernale qui causa la mort de centaines de personnes. Dès lors, l'on vit cet événement comme un signe funèbre planant au-dessus du nouveau couple royal, et notamment sur celle que l'on commença à surnommer « l’Autrichienne ».

Louis XVI, un problème technique ?

Les années passent, le dauphin devient le roi Louis XVI à la mort de Louis XV en 1774. Tout devoir de roi et de reine est de donner un héritier au trône afin de perpétuer la monarchie et garantir ainsi la tranquillité du royaume. Chose plus facile à dire qu’à faire. En effet, après sept années de mariage, toujours aucun enfant n'était en vue. Les théories allaient bon train. Certains avançaient que Louis XVI souffrait d’une malformation au niveau des organes génitaux qui l’empêchait d’accomplir ses devoirs conjugaux et qu'une opération chirurgicale s'imposait. D’autres racontaient que les deux jeunes époux souffraient d’une grande timidité l’un envers l’autre et que l’étiquette étouffante de la cour de Versailles rendait délicat tout rapport charnel entre eux. Selon Marie-Antoinette, « le roi n'a pas le goût de coucher à deux ». On dit même que le propre frère de la reine, le futur Joseph II, serait venu rendre visite au couple royal afin de fournir « des conseils d'une crudité que ne craint pas cette époque », comme le raconte Jean Sévillia dans Les Dernier Jours des reines. Quoi qu’il en soit, le mariage finit enfin par être fécond avec la naissance de quatre enfants : Marie-Thérèse Charlotte, née en 1778, Louis-Joseph, né en 1781 mais qui mourut en 1789, Louis-Charles, futur Louis XVII, né en 1785, et, enfin, Marie-Sophie-Béatrice, née en 1786 avant de s’éteindre avant l’âge d’un an.

Quid des relations adultérines ?

Cette histoire et cette difficulté à engendrer ont pu étonner et même amener à se demander si Louis XVI avait bel et bien hérité du sang Bourbon de ses ancêtres. En effet, il n’est pas un roi de France, durant les deux siècles durant lesquels régnèrent les Bourbons, qui n'avait pas entretenu des relations avec plusieurs maîtresses. Louis XV était ainsi le maître du fantasmé harem du Parc-aux-Cerfs, Louis XIV fut le grand roi aux multiples conquêtes féminines et bâtards, dont certains légitimés. Même le timide Louis XIII se lança dans quelques relations platoniques avec certaines dames, tandis que son père Henri IV avait gagné le surnom de Vert-Galant par ses nombreuses aventures. Ainsi, vous comprendrez que si nous devions dresser une liste de toutes les maîtresses royales, nous en aurions pour un long moment. Même les frères du roi Louis XVI, les futurs Louis XVIII et Charles X qui lui succéderont, ont fait honneur à l’héritage amoureux des rois de France. Ainsi, Louis XVI est le seul roi Bourbon auquel on ne connaît aucun amour extra-conjugal.

A contrario, la reine Marie-Antoinette entretient une relation passionnée avec le jeune comte suédois Axel de Fersen. Cet amour fut tel que ce dernier chercha jusqu’à la fin à sauver le roi et surtout la reine de la Révolution et de sa guillotine en 1793. Néanmoins, c’est durant cette triste période pour la monarchie française que le couple royal aura su faire fi de ses différences pour mieux faire face ensemble aux dures épreuves qui les attendaient. Ainsi, selon Jean Sévillia, « Marie-Antoinette a appris à estimer son mari. Il l'a impressionné par son sang-froid, sa hauteur d'âme, sa bonté. En retour, elle s'est associée à lui dans l'épreuve, refusant de l'abandonner […]. Au temple, la foi chrétienne et la vie de famille sont dorénavant leur seul recours », et ce fut le cas jusqu’à la fin de ce couple si particulier.

Eric de Mascureau

dimanche 28 juillet 2024

Une pensée pour l’écologie

 

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L’Action française affiche clairement son souci écologique. Elle a produit une brochure que l’on peut se procurer aux Éditions de Flore. C’est pourquoi il nous a semblé intéressant de reproduire un article de Gérard Leclerc publié à l’occasion de la sortie d’un ouvrage de Bernard Charbonneau et Jacques Ellul, « La Nature du combat. Pour une révolution écologique », aux éditions L’Échappée. Il l’a publié dans le bi-hebdomadaire Royaliste n°1221.

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Par Gérard Leclerc

Le combat écologique semble avoir marqué des points, ces dernières années. La conquête de villes métropoles aux élections municipales par les Verts n’en est-elle pas une marque significative ? Par ailleurs, le souci de l’environnement s’affirme dans le programme de toutes les familles politiques. Est-ce une affaire gagnée pour autant ? Jacques Ellul et Bernard Charbonneau, pionniers d’une véritable pensée écologique, faisaient déjà, il y a quarante ans, le constat d’une incontestable prise de conscience : «  Il faut mesurer la différence entre aujourd’hui et la situation d’il y a trente ans, où tous les dangers s’accumulaient, réels et potentiels, mais où n’apparaissaient pas l’ombre d’une contestation, d’une prise de conscience, d’une mobilisation pour la défense de la nature, d’orientations nouvelles dans les sciences, de recherche de techniques douces ou alternatives : le progrès est immense en ce qu’au moins le problème de fond est posé ». Néanmoins, la question restait posée d’un aboutissement satisfaisant.

La réédition de textes publiés dans les années 1980 par Ellul et Charbonneau offre cet avantage de mesurer à quel point le militantisme idéologique est resté dans la ligne que ses initiateurs avaient dessinée et qui supposait un radical décrochage de la pensée et de l’action par rapport aux fondements idéologiques de la politique traditionnelle. Or, il faut bien constater qu’en démenti formel à cette orientation, l’écologisme est resté dans le jeu politique et idéologique, en ralliant notamment les positions d’extrême gauche. Alain de Swarte, qui dirigeait la revue Combat nature, où s’exprimaient nos deux penseurs, se sépare du mouvement écologique, lorsque celui-ci s’inféode à une mouvance où il perd son autonomie.

Il faut bien reconnaître une difficulté que l’on peine à dénouer, mais que l’on aurait tort d’ignorer. Ellul et Charbonneau expriment une forme d’intransigeance quant à une sorte de pureté doctrinale, qui n’a pourtant rien d’arbitraire. Les défis sont tels qu’ils exigent une révolution mentale globale. Celle-ci « doit être en même temps économique, politique, et “philosophique”, c’est-à-dire comporter tous les niveaux de l’analyse et de la réflexion ». Le but est un changement de civilisation. Généralement, pour l’atteindre on pense au levier institutionnel. Mais il est ici récusé avec force : « Ce n’est pas par l’intermédiaire de l’État et des administrations que nous pourrons mener une action écologique effective, à la dimension du danger. Par ailleurs, ce n’est pas d’un changement de régime politique que nous pouvons attendre un changement de civilisation. Tout pouvoir politique est subordonné aux impératifs (par exemple économiques, scientifiques, techniques) qui sont précisément ceux au nom desquels on détruit le milieu naturel et on déstructure le milieu social ».

Comment procéder alors ? Si aucun pouvoir institué n’osera jamais dénoncer les principes intangibles de la société industrielle, on est renvoyé à une mobilisation d’ordre moral, censée faire évoluer les comportements vers des initiatives locales, permettant sans doute, de proche en proche, un renversement total des perspectives et de la praxis sociale. Ce n’est sûrement pas une voie de facilité, même si on ne peut s’empêcher de la trouver idéaliste. Nos militants écolos sont un peu tributaires de cette attitude qui ne va pas sans maladresses ou errances de débutants. Mais c’est le prix à payer à ce qui ressemble un peu à une posture eschatologique avec l’espérance d’un autre monde.

Cependant, pour bien comprendre le fond de la rupture, il faut aller rechercher chez Ellul et Charbonneau ce qui est au cœur de leur contestation d’un mode généralisé de destruction de la nature. La civilisation industrielle repose sur le moteur de la technique, à quoi tout est subordonné. La thèse développée veut que « science et techniques sont créatrices de désordres et tendent vers le néant ». Nous nous trouvons ici proches des conceptions heidegeriennes, selon lesquelles « la science ne pense pas » et la technique est arraisonnement monstrueux du monde. Cela ne veut pas dire qu’il faut se priver de tous les avantages qui ont permis des progrès, par exemple dans le domaine de la santé. Il s’agit que les moyens n’engloutissent pas les finalités et que l’on garde ainsi le sens de nos existences.

Il y a quarante ans, nos pionniers avaient perçu comment après la bombe atomique la bombe génétique produirait ses effets dévastateurs. Un nouvel eugénisme qui ne sera plus raciste mais scientifique se profile : « Plus de déficients ou d’idiots, des croisements judicieux engendreront un nouvel homme dont la productivité matérielle et spirituelle sera à celle d’hier ce que le producteur en lait d’une Holstein est à celle de feu la Bretonne. Il suffira de marier, non plus à l’Église, mais in vitro un spermatozoïde de prix Nobel avec un ovule de Miss Monde pour obtenir un électeur aussi intelligent que beau ». Quarante ans avant, il n’était peut-être pas encore trop question de cyborg et de transhumanisme mais c’était dans la logique de l’évolution scientifico-technique.

Curieusement, nos écolos d’aujourd’hui semblent assez peu sensibles à cette dérive qui ne concerne plus seulement la nature mais notre humanité même. PMA, GPA, suicide assisté, ils sont tout prêts à avaliser ce qui s’apparente encore à une conception progressiste des engagements civiques. Seul un José Bové, qui a été à l’école directe de Jacques Ellul, se montre rebelle à la dérive généralisée. Charbonneau avait pressenti ce qui, depuis, a déferlé sur nous : « Que signifient désormais ces mots : paternité, maternité, mère, père ? La connaissance scientifique est capable de les supprimer ; est-elle assez grande pour enregistrer tout ce que signifie leur absence pour les enfants ? Quels surprenants délires ne risque-t-elle pas d’engendrer dans le couple masculin-féminin et la jeunesse ? » Ainsi le radicalisme de nos pionniers se trouvait-il moins au service de l’utopie que celui de notre humaine sauvegarde.

https://www.actionfrancaise.net/2024/07/28/une-pensee-pour-lecologie/

30 mai 1431, Jeanne au bûcher

 

jeanne d'arc
S’il est une grande épopée de la France médiévale, c’est bien celle de Jeanne d’Arc. Partie à l’âge de 18 ans des prés de Lorraine, la jeune Pucelle sut mener, par les grâces du Ciel, des armées entières pour libérer le royaume de France du joug des Anglais, et ceci, pendant deux longues années. Cependant, au terme de cette lutte acharnée, voilà qu’elle se retrouve capturée et emprisonnée à Rouen par ses adversaires. Selon Jacques Bainville, dans son Histoire de France, pour Jeanne d’Arc, « tout ce qui pouvait se faire par miracle était fait […] Sa mission était finie. Il ne lui manquait plus que l'auréole du martyr. »

Des juges au service de Dieu ou des Anglais ?

Après sa capture par les Bourguignons à Compiègne, Jeanne est vendue aux Anglais. Ces derniers sont heureux d’avoir enfin entre leurs mains leur si terrible ennemie. Désormais, ils vont pouvoir défaire et salir tout ce que la Pucelle a pu faire pour la France, notamment le sacre de Charles VII. En effet, faire reconnaître la jeune fille comme une envoyée du diable et non de Dieu ne pourra, ainsi, que délégitimer le règne du roi de France au profit de celui du roi d’Angleterre. Pour cela, il faut que ce soit l’Église qui soit juge de l’affaire. On réunit alors 120 ecclésiastiques dont des abbés, des chanoines, des prêtres, des théologiens qui, sous la pression et la menace de l'Anglais, ne devront faire qu’une seule chose : faire condamner Jeanne d’Arc pour hérésie. Le procès s’ouvre ainsi le 9 janvier 1431 sous la présidence de l’évêque de Beauvais, Pierre Cauchon.

Une accusée éloquente

Lors des interrogatoires, Jeanne d’Arc fait preuve d’une très grande finesse dans ses réponses. En effet, ses accusateurs testent sa foi et sa pratique religieuse. Lorsque Cauchon lui demande de réciter la prière du Notre Père, la Pucelle lui répond : « Entendez-moi en confession, et je vous le dirai volontiers », renvoyant son détracteur à son rôle d’homme de Dieu. On lui demande : « Dieu hait-il les Anglais ? » Ce à quoi répond Jeanne, en rappelant sa sainte mission : « De l’amour ou de la haine que Dieu a pour les Anglais, je n’en sais rien ; mais je sais bien qu’ils seront tous boutés hors de France, exceptés ceux qui y périront. » Plus tard, à la question « Savez-vous si vous êtes en la grâce de Dieu ? », Jeanne répondra : « Si je n’y suis, Dieu m’y mette ; et si j’y suis, Dieu m’y tienne. Je serais la plus dolente du monde si je savais n’être pas en la grâce de Dieu. Et, si j’étais en péché, je crois que la voix ne viendrait pas à moi. » L’assemblée reste stupéfaite face à une telle repartie et ne sait comment faire avancer et conclure le procès.

Le problème des vêtements

Le tribunal, embourbé dans un procès qui dure trop longtemps au goût des Anglais, va alors changer d’angle d’attaque et manigancer un piège contre la Pucelle. Si on ne peut la prendre réellement à défaut par les règles célestes, cela se fera par les règles terrestres. Ainsi, les juges de Jeanne vont l’accuser de porter des habits d’homme qu’elle refuse d’abandonner à la suite d’une agression dans ses geôles après avoir pourtant accepté de porter d’autres vêtements plus féminins. Constatant cela, le tribunal peut enfin l’accuser de relapse et apporte ses propres conclusions sur Jeanne en la jugeant officiellement comme hérétique et affabulatrice. Elle est ainsi condamnée à mort par le feu du bûcher.

La fin d’une épopée

Ce 30 mai 1431, Jeanne est emmenée à la place du Vieux-Marché de Rouen où a été dressé un bûcher. Installée face à ses accusateurs et attachée à un poteau de bois, elle disparaît ainsi dans les flammes. Ses restes sont jetés dans la Seine afin qu’aucun culte de ses reliques ne puisse être fait et pour que toute trace de la Pucelle d’Orléans disparaisse à la face des hommes. Cependant, selon la légende, on dit que s’il vous arrive de naviguer sur le fleuve et de passer sous les ponts de la cité, si vous tendez suffisamment l’oreille, vous pouvez entendre le cœur de Jeanne battre encore pour l’éternité.

Si aujourd’hui Jeanne d’Arc, réhabilitée en 1456 puis canonisée en 1920, est l’un des symboles de la France et de son unité nationale, c’est peut-être parce que, selon Jacque Bainville, « grâce au mouvement national que son intervention avait déterminé, le retentissement et l'horreur de son martyre réalisèrent son vœu » car « une des grandes idées de Jeanne d'Arc avait été la réconciliation des Français ». En effet, 22 ans après son sacrifice, en 1453, la guerre de Cent Ans prenait fin après plus de 116 longues années de conflits et d’occupations de la France par les Anglais.

Eric de Mascureau

vendredi 26 juillet 2024

L’histoire peu connue de Cléopâtre Séléné, fille de la dernière reine d’Égypte Cléopâtre et de Marc-Antoine

 

La fille de Cléopâtre : l’héritage tragique du règne triomphant de Cléopâtre Séléné

Jane Draycott révèle comment Cléopâtre Séléné, fille de Marc-Antoine et de Cléopâtre, a transformé un héritage tragique en un règne triomphant…

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par Jane Draycott

Cléopâtre VII était la reine égyptienne que les Romains aimaient détester. À la fin de 30 avant JC, sa réputation atteignait des profondeurs. Elle était, après tout, le « monstre fatal » qui avait séduit Marc Antoine et l’avait attiré dans une alliance qui s’était soldée par une défaite face à l’empereur en attente de Rome, Octave. Tout l’épisode sordide avait atteint son paroxysme plus tôt cette année-là lorsque, alors que les forces d’Octave se rapprochaient de la capitale égyptienne d’Alexandrie, le couple s’était suicidé.

Mais il y a un autre côté à cette histoire. Car en même temps que le nom de Cléopâtre était traîné dans la boue, l’enthousiasme pour l’Égypte – qu’Octave avait saisi pour l’empire romain – était à son plus haut niveau à Rome. Il y a eu une explosion de décorations d’inspiration égyptienne, des fresques ornées aux pyramides imposantes, comme l’imposante tombe de Gaius Cestius Epulo à la Porta San Paolo au sud de la ville.

Ainsi, alors que Rome était consumée par une haine brûlante de Cléopâtre, son admiration pour le royaume qui l’avait produite ne s’estompait pas. Une personne qui aurait sans aucun doute été déconcertée par cette juxtaposition était la fille unique d’Antoine et de Cléopâtre, Cléopâtre Séléné.

Une statue de Cléopâtre Séléné et de son frère jumeau, Alexandre Hélios (Crédit photo : Alamy)

Née en 40 avant JC et élevée au Palais Royal d’Alexandrie, Cléopâtre Séléné avait environ 10 ans lorsque ses parents se sont suicidés. Elle et son frère jumeau fraternel, Alexandre Hélios, et leur frère cadet, Ptolémée Philadelphe, ont été ramenés à Rome par Octave et confiés à sa sœur – l’ex-épouse de leur père – Octavia, sur la colline du Palatin.

Alors que le biographe d’Octave, Suétone, affirmait que le (futur) empereur était une figure paternelle bienveillante envers les enfants, insistant pour qu’ils soient pris en charge comme s’ils étaient sa propre progéniture, il y avait sans aucun doute une dimension politique à cette décision. Conserver le contrôle des enfants signifiait que toute menace potentielle pour le pouvoir de Rome sur l’Égypte était neutralisée.

Le soleil et la lune

Ce contrôle a été exprimé pour la première fois lors du Triple Triomphe d’Octave – un événement organisé pour célébrer ses succès militaires – à l’été 29 av. Le troisième et dernier jour du triomphe a commémoré sa conquête de l’Égypte, et en l’absence de leur mère, les enfants ont marché à côté d’une effigie d’elle enlacée avec les serpents qui avaient soi-disant mis fin à sa vie. Cléopâtre Séléné était habillée en lune et Alexandre Hélios en soleil, en référence aux noms célestes qu’Antoine leur avait conférés, afin de s’assurer que les foules qui bordaient la route processionnelle les reconnaîtraient. Heureusement pour eux, contrairement à d’autres ennemis de Rome comme Vercingétorix de Gaule, leur participation à un triomphe militaire n’a pas abouti à leur exécution rituelle.

Mais après le triomphe, que faire d’une princesse qui n’était plus en possession d’un royaume ? Octave s’est assuré que les autres enfants survivants d’Antoine étaient élevés comme des Romains traditionnels: Lullus Antonius, le fils d’Antoine par sa troisième épouse, Fulvia, a gravi le cursus honorum (échelle des offices) et a été élu consul. Antonia Major et Antonia Minor, les deux filles d’Antoine par Octavie (sa quatrième épouse), étaient mariées à des hommes romains convenables et comptaient parmi leurs descendants les empereurs Caligula, Claudius et Néron.

Mais la situation de Cléopâtre Séléné n’était pas si simple. Elle avait, après tout, été déclarée reine de Crète et de Cyrénaïque (partie de la Libye moderne) à part entière par Antoine en 34 av. J.-C., et pouvait techniquement être considérée comme la reine légitime d’Égypte à la suite de la mort de sa mère.

La mort de Cléopâtre. Gravure : Domenichino (Crédit photo : Getty Images)

Heureusement pour Octave, une solution s’est présentée sous la forme d’un autre de ses pupilles, Gaius Julius Juba. Comme Cléopâtre Séléné, Juba était le dernier rejeton d’une famille royale déchue en exil. Son père, Juba I, avait été roi de Numidie (une région au nord du Sahara), mais avait soutenu le perdant de la guerre civile entre Jules César et Pompée le Grand. Après la défaite de Pompée, Juba I s’était suicidé, comme Cléopâtre, et son royaume, son trésor et sa progéniture avaient tous été confisqués par Rome. Et comme Cléopâtre Séléné, Juba avait été exposée dans une procession militaire: le Quadruple Triomphe de Jules César en 46 av. C’était un enfant à l’époque et le biographe de César, Plutarque, le décrit comme « le captif le plus heureux jamais capturé ».

Cléopâtre Séléné et Juba se sont mariés vers 25 avant JC avant d’être envoyés dans le royaume client romain nouvellement créé de Maurétanie (Maroc et Algérie actuels). Leur union fut commémorée dans un poème composé par le poète de la cour augustéenne Crinagoras de Mytilène : « Grandes régions limitrophes du monde que le plein fleuve du Nil sépare des Éthiopiens noirs, vous avez par mariage rendu vos souverains communs aux deux, transformant l’Égypte et La Libye en un seul pays. Puissent les enfants de ces princes régner à nouveau avec une domination inébranlable sur les deux terres ».

Une reine visible

La Maurétanie était le seul royaume romain client à l’ouest de l’empire. C’était un vaste territoire, doté de ressources naturelles considérables qui comprenaient de nombreux produits de luxe dont les Romains rêvaient, tels que la teinture pourpre, le bois de cédrat et les animaux exotiques pour l’arène, ainsi que des produits de base comme les céréales et le poisson.

Elle était peuplée par de nombreux groupes indigènes différents, qui sont aujourd’hui appelés collectivement « Berbères ». Il y avait aussi des colonies grecques et romaines situées le long de la côte méditerranéenne de la région.

Alors que les femmes au cœur même de l’empire romain n’étaient censées exercer qu’un pouvoir de façade, les reines clientes à la périphérie – dans des royaumes comme la Maurétanie – auraient été beaucoup plus visibles. Elles auraient bien sûr été impliquées dans tous les aspects de la gestion quotidienne de leurs royaumes, au point que leurs sujets auraient été lésés s’ils n’avaient pas pleinement participé. Et bien sûr, Cléopâtre Séléné aurait passé son enfance à voir sa mère faire exactement cela, non seulement diriger son royaume et recevoir des ambassades de toute l’ancienne Méditerranée, mais aussi visiter et correspondre avec d’autres femmes puissantes, telles que la reine Amanirenas, qui a dirigé le royaume voisin de l’Égypte, Kush. Cléopâtre Séléné n’aurait probablement vu aucune raison pour laquelle, une fois reine, elle ne devrait pas faire de même.

Il n’est donc pas surprenant qu’elle n’ait montré aucune intention de se retirer et de permettre à Juba de prendre la tête de leur entreprise commune.

Cette pièce, montrant Juba d’un côté et Cléopâtre Séléné de l’autre, suggère qu’elle se considérait comme une partenaire égale dans la relation (Crédit photo : Alamy)

Elle était, après tout, celle qui avait la lignée la plus prestigieuse remontant à Ptolémée, un général d’Alexandre le Grand, et elle pouvait également se vanter d’avoir un lien direct avec la famille impériale par l’intermédiaire de ses demi-sœurs et de sa grand-mère paternelle, Julia. Au lieu de cela, la paire a régné ensemble, un fait que leur monnaie rend très clair. Dans les pièces émises conjointement (comme l’exemple ci-dessus), un portrait de Juba et la légende latine « Rex Iuba » (roi Juba) apparaît sur une face, tandis qu’un portrait de Cléopâtre Séléné et la légende grecque « Kleopatra Basilissa » (reine Cléopâtre) s’affiche de l’autre.

Cependant, il est à noter que Cléopâtre Séléné a également émis ses propres pièces autonomes. Celles-ci regorgent non seulement de références à elle-même à travers des croissants de lune, mais également de motifs égyptiens tels que des crocodiles, des ibis, ainsi que la couronne et le sistre de la déesse Isis. Sur une émission de pièces, elle s’est même fait appeler « Reine Cléopâtre, fille de la reine Cléopâtre ». C’est une preuve puissante de la fierté de la fille envers sa mère.

Toujours prudent et plein de tact, le couple donna à la capitale de la Mauritanie un nouveau nom – Césarée – en l’honneur d’Octave. Cependant, ils ont quand même trouvé un moyen d’honorer Cléopâtre et la culture égyptienne à l’intérieur des murs de la ville. Le couple s’est lancé dans un programme de construction somptueux pour en faire un siège approprié pour leur dynastie naissante, et ils se sont clairement inspirés de l’ancienne maison de Cléopâtre Séléné à Alexandrie et des projets de construction de sa mère là-bas. Ils ont construit un phare dans le port semblable au célèbre Pharos, un vaste palais, un forum, un théâtre et un amphithéâtre. Ils ont également planté un bosquet sacré, rénové d’anciens temples et en ont consacré de nouveaux.

Les dieux et déesses égyptiens sont rapidement devenus populaires en Maurétanie, et il y avait un temple d’Isis auquel Juba a dédié des crocodiles. Des œuvres d’art égyptiennes ont également été importées de l’ancien royaume de Cléopâtre Séléné.

Ainsi, à bien des égards, Césarée a été influencée par Alexandrie, et avec le temps, elle deviendrait une cour hautement sophistiquée et multiculturelle, peuplée d’érudits grecs, romains, égyptiens et africains bien éduqués et prolifiques, et d’artisans talentueux et créatifs. Dans les propres écrits de Juba, il a inclus des anecdotes sur l’Égypte, Alexandrie et le Nil qui provenaient très probablement de Cléopâtre Séléné. C’était une façon pour elle de réutiliser ses souvenirs de sa mère et de son ancienne vie d’une manière acceptable pour les lecteurs romains.

Problèmes dans l’au-delà

Cléopâtre Séléné et Juba avaient, à tous points de vue, transformé des enfances mouvementées – défaite, captivité, suicides de leurs parents – en triomphe. Mais alors la catastrophe a frappé. À un moment donné au tournant du premier millénaire, cette réussite nord-africaine a été brutalement interrompue par la mort prématurée de la reine. Bien que nous ne connaissions pas la date précise du décès de Cléopâtre Séléné, un autre poème composé par Crinagoras de Mytilène peut fournir un indice, ainsi qu’un éloge évocateur des réalisations de la reine morte : « La lune elle-même, se levant tôt le soir, a obscurci sa lumière, voilant son deuil dans la nuit, parce qu’elle a vu son homonyme, la jolie Séléné, descendre morte dans l’Hadès trouble. Elle lui avait conféré la beauté de sa lumière, et avec sa mort elle a mêlé ses propres ténèbres ».

Dans son poème, Crinagoras semble suggérer que la mort de Cléopâtre Séléné a coïncidé avec une éclipse lunaire. Cela a conduit les historiens à proposer deux dates possibles pour sa disparition – le 23 mars 5 avant JC et le 4 mai 3 après JC – qui ont toutes deux été témoins d’éclipses lunaires visibles à Césarée et à Rome.

La reine fut inhumée dans un magnifique mausolée dont on peut encore voir les vestiges près de Cherchell en Algérie aujourd’hui. Juba a continué à gouverner la Mauritanie pendant deux décennies après la mort de sa femme, et leur fils Ptolémée a été nommé co-dirigeant en 21 après JC. (Notez que son nom a été tiré de sa lignée maternelle plutôt que paternelle, une autre indication de la façon dont Cléopâtre Séléné promu sa mère et sa dynastie.)

Tombe de Juba II et de Cléopâtre Séléné, ruines de Tipasa, Algérie (Crédit photo: Getty Images)

Même après sa mort, Cléopâtre Séléné est restée une figure importante du royaume. Un trésor déposé près de Tanger contient des pièces qui peuvent être datées de la période 11-17 après JC, et comprend celles non seulement frappées par Cléopâtre Séléné et Juba ensemble, mais aussi celles émises par la reine seule. Cela suggère que sa monnaie n’a pas été retirée de la circulation à sa mort et qu’elle était toujours utilisée par ses anciens sujets deux décennies plus tard. Que Juba et Ptolémée aient pu stabiliser leur règne commun était, sans aucun doute, en partie grâce au lustre durable de leur épouse et mère.

Cléopâtre Séléné a eu un impact immense sur son royaume et sur le monde romain au sens large au cours de sa vie – même au-delà. Alors pourquoi est-elle si peu connue aujourd’hui ? Paradoxalement, la réponse réside peut-être dans son succès. Les historiens romains étaient très obsédés par ce qui se passait au centre de l’empire. Ils ne mentionnaient les royaumes clients que lorsqu’il y avait un problème. Le fait qu’ils n’aient pas beaucoup écrit sur la Mauritanie suggère que les choses s’y passaient bien.

Contrairement à sa mère et à d’autres reines clientes romaines telles que Boudicca, Cléopâtre Séléné semble avoir réussi tranquillement plutôt que d’avoir échoué bruyamment. Comme le dit le proverbe : « Les femmes bien élevées font rarement l’histoire ».

source : History Extra via La Gazette du Citoyen

https://reseauinternational.net/lhistoire-peu-connue-de-cleopatre-selene-fille-de-la-derniere-reine-degypte-cleopatre-et-de-marc-antoine/

L’Angleterre, cheval de Troie de l’Amérique en Europe ! (2)

 

Le Brexit, une chance pour l’Europe puissance des nations et pour la langue française ?

Le Brexit aurait dû être une chance pour l’Europe Puissance des nations et pour la langue française qui a été paradoxalement éclipsée par l’anglo-américain, suite au non-respect de leurs promesses par les Anglais et suite à la trahison récente des élites françaises dont le président Macron qui a obtenu le prix déshonorant de la « Carpette anglaise » ! Pompidou avait perçu très clairement le problème, avant même l’entrée de l’Angleterre dans le Marché commun, puisqu’il avait exigé que les fonctionnaires britanniques à Bruxelles parlent français. La promesse fut tenue par l’Angleterre jusqu’à l’élargissement de l’UE à l’Europe de l’Est où les Anglais procédèrent à un coup d’État interne, pour imposer l’anglais à ces pays en lieu et place du français.
Paradoxalement et d’une façon honteuse, les Français, après le Brexit, n’ont donc pas réussi à imposer de nouveau le multilinguisme et l’usage du français, suite à la trahison hallucinante du Président français Macron, technocrate américanisé, fédéraliste et irréaliste. Il a laissé, sans réagir, la présidente von der Leyen, suite à un nouveau coup d’État, imposer l’anglo-américain comme seule langue de travail à la Commission, alors qu’il avait été à l’origine de sa nomination. Il importe que le prochain Président français fasse « péter » le poing sur la table à Bruxelles, comme l’aurait fait le général de Gaulle face à cette ignominie, en exigeant le respect des traités, afin de rétablir le multilinguisme et la primauté historique du français comme langue de travail à Bruxelles. Si cette demande n’est pas acceptée, comme tant d’autres en matière économique et d’immigration, la France devra quitter l’actuelle UE ! « UE delenda est » !

Deux exemples d’opposition britannique à la volonté de puissance européenne

Le général Mark Carleton Smith, chef de l’état-major britannique interarmes a affirmé dans un entretien du 23 novembre 2018 au quotidien The Telegraph « qu’il ne soutiendrait aucune initiative qui diluerait l’efficacité de l’OTAN », suite au projet de création d’une défense européenne. « L’OTAN représente le centre de gravité de la sécurité européenne » a-t-il souligné en appelant à « renforcer » ses moyens, pour ajouter ensuite : « La Russie aujourd’hui représente indiscutablement une menace bien plus grande pour notre sécurité nationale que les menaces extrémistes d’el-Qaëda et du groupe d’État islamique ».
Lors de la négociation du traité de Nice en décembre 2000 pour réformer l’UE, le droit de veto qui permettait à un État membre de s’opposer à une coopération renforcée a été supprimé. Et il ne fallait plus que 8 États membres pour lancer une coopération alors que la majorité qualifiée était nécessaire auparavant. Le Royaume-Uni, alors membre de l’UE, a obtenu que les questions de défense, y compris l’industrie de l’armement, en soient totalement exclues.

Le Brexit, un cadeau du ciel pour la France et l’Europe

Un Royaume-Uni qui quitte l’UE, c’est un cadeau du ciel pour la France, la langue française et le multilinguisme, le droit continental et le droit romain en lieu et place de la Common Law, ainsi que pour l’Europe Puissance des Nations.
Il est probable que l’Angleterre, plus états-unienne qu’européenne, pratiquera la fuite en avant du libéralisme total, de la défiscalisation, avec des avantages à court terme pour des créations d’emploi par des multinationales comme c’est le cas à Singapour ou en Suisse, mais aussi avec des pertes de marchés en Europe continentale, des investissements délocalisés d’Angleterre, suite aux difficultés supplémentaires pour exporter vers le continent, et donc avec le risque grandissant d’une désindustrialisation accélérée, d’une économie de services et de banques, d’où le risque de perte de puissance, de rayonnement industriel et technologique dans un monde devenu de plus en plus protectionniste et autarcique.
La signature, le 9 juillet 2023, par le Royaume-Uni de son adhésion au partenariat de libre-échange transpacifique (CPTPP) est l’accord commercial le plus important depuis le Brexit, avec des retombées qui représenteront au maximum 0,08 % de son PIB. Les nombreux accords commerciaux avec des pays très lointains ont très peu de retombées aussi bien négatives que positives. L’accord commercial tant espéré avec les États-Unis n’aura certainement jamais lieu.

Marc Rousset – Notre Faux Ami l’Amérique/Pour une Alliance avec la Russie – Préface de Piotr Tolstoï – 370p – Librinova – 2024

http://marcrousset.over-blog.com/2024/07/l-angleterre-cheval-de-troie-de-l-amerique-en-europe-2.html

Le capitaine Darreberg, de l’oflag à La Salette. 1944 – 2024 il y a 80 ans.

 

Une vie, une évasion, une conversion, un apostolat quotidien et une mort programmée par le Ciel… dans la joie.

Ce livre est un témoignage. Un récit de guerre, rédigé en pleine clandestinité, l’auteur faisant aussi partie de la Résistance. L’identité des personnes est donc secrète. Mais ils ont bien existé.

 Tout commence un jour dans un oflag :

  « Darreberg, jeune officier plein de vie et d’humour, farceur à ses heures et toujours de bonne humeur, n’a pas son air jovial habituel :

  • Eh bien l’Abbé, laissez-moi vous dire. Vous avez dans une conférence, raconté l’histoire de la Salette. Evidemment c’est une pieuse blague mais tout de même ça a remué pas mal de types dans le camp. C’est très chic d’imaginer des trucs de ce genre pour faire passer les jours moins bêtement.
  • Ce n’est pas une blague proteste l’Abbé.

Darreberg se réveille. Le voici redevenu lui avec toute son allure tellement sympathique sous son manteau d’ironie et de scepticisme… :

  • Vous savez, l’Aumonier, que je ne crois plus à grand-chose. La sottise des hommes, la méchanceté des loups -et ils ne marchent pas tous à quatre pattes-, la vie stupide et âpre, c’est à peu près mon Credo… Je raconte de bonnes histoires, je fais le malin et je joue au pitre pour distraire la galerie, mais au fond je me vomis de dégout… Quand même cela m’a intéressé votre affaire. Je veux aller me rendre compte sur place de cette légende. C’est toujours intéressant d’aller aux sources de l’imagination.
  • Vous parlez toujours sérieusement sans doute ? Nous sommes bouclés pour quelques mois, quelques années.
  • Eh bien moi, l’Abbé, je me déboucle aujourd’hui. Je m’évade ce soir…. Je vous envoie dans deux semaines un rapport sur votre légende. Affaire à suivre ! »

Commence alors une épopée fantastique, où l’on sent la main de Notre-Dame qui attire irrésistiblement et protège le capitaine par une succession d’attentions et miracles, -« des clins Dieu ».

Et celui qui n’était que pitrerie n’aura maintenant de cesse de partager ce message de La Salette à tous, amis et collègues de la RAF où il poursuivra sa carrière, et ce, en dépit des moqueries de certains, obéissant ainsi à la Vierge « Vous ferez passer mon message à tout mon peuple ». Engagé dans la Résistance, il passe en Angleterre. Il est incorporé à une unité de pilotes de chasse. Aux commandes de son appareil, le voici lancé dans des missions qui se terminent souvent en combats aériens. “Si je dois être descendu, je voudrais que ce soit en me lançant vers le ciel », disait-il. Jusqu’au jour, un 19, (sa date fétiche)  où il est noté ” Darreberg n’est pas rentré”. Nul n’a jamais su quelle a été la mort de Darreberg.

Mais cette question est-elle si importante ? Pour lui, la mort n’était déjà plus la mort, mais la joie de l’enfant qui va retrouver sa Mère du Ciel, la joie du serviteur fidèle : «Quand on travaille au service de la Sainte Vierge, avait-il noté sur son journal une semaine plus tôt, le 10 janvier, Elle sait payer ses dettes avec la magnificence d’une Reine et la délicatesse d’une Maman».

Ce livre tant de fois réédité – 42ème mille depuis 1956-  est écrit par l’abbé Perrin qui fut ami de Darreberg et chapelain du sanctuaire de la Salette. En 1950, affaibli par la captivité et touché gravement par la maladie, l’abbé Perrin a guidé lui-même la rédaction de notes éparses sur le « capitaine Darreberg » dont la publication était encours dans la revue Les Annales de Notre-Dame de La Salette. En 1956 pour l’édition définitive, une introduction relatant l’apparition et son message fut ajoutée. Le lecteur y découvre La Belle Dame évoquée sans cesse dans les chapitres suivants !

Un petit livre magnifique, plein de rebondissements, au rythme haletant des péripéties d’une évasion, d’une conversion et d’un apostolat tout enflammé, de missions dans la Résistance, et de combats aériens. 

Plus d’informations et commandes sur LIVRES EN FAMILLE

Le capitaine Darreberg, Abbé Henri Perrin, Association des Pèlerins de La Salette, 158 pages, 6.50€. A partir de 13/14 ans.

https://www.medias-presse.info/le-capitaine-darreberg-de-loflag-a-la-salette-1944-2024-il-y-a-80-ans/186263/

jeudi 25 juillet 2024

Le vrai statut de l’Union européenne

 

par Berthe Poggiale Avidor

Des documents d’archives publiés en 2012 confirment l’organisation de la Seconde Guerre mondiale par, non seulement les industriels et banquiers allemands, mais également par les banquiers états-uniens et britanniques, couverts par le président Franklin Roosevelt et le Premier ministre Neville Chamberlain, dans l’espoir de détruire l’URSS.

Mais avant d’aller plus loin, une mise au point sur ce qu’est vraiment l’Union européenne.

L’Union européenne a été conçue par le fascisme nazi et « accouchée » par les impérialismes états-uniens, Français et Allemands.

Goebbels, chargé par Hitler de développer un programme européen écrivait « Le but de notre combat doit être toujours et encore, de créer une Europe homogène. Mais l’Union européenne ne peut connaître une organisation claire que par les Allemands » (Journal .p.157, ed. Tallandier. 2005). Les unités de waffen SS étaient d’ailleurs européennes (belges, hongroises, albanaises, néerlandaises, françaises, baltes, etc.)

Pierre Laval, chef du gouvernement français, a toujours été un partisan de la Nouvelle Europe (Das Neue Europa). Le 22 juin 1942, il prononce le discours suivant : « De cette guerre surgira inévitablement une nouvelle Europe. On parle souvent d’Europe, c’est un mot auquel, en France, on n’est pas encore très habitué. On aime son pays parce qu’on aime son village. Pour moi, Français, je voudrais que demain nous puissions aimer une Europe dans laquelle la France aura une place qui sera digne d’elle. Pour construire cette Europe, l’Allemagne est en train de livrer des combats gigantesques. Elle doit, avec d’autres, consentir d’immenses sacrifices. Et elle ne ménage pas le sang de sa jeunesse. Pour la jeter dans la bataille, elle va la chercher dans les usines et aux champs. Je souhaite la victoire de l’Allemagne, parce que, sans elle, le bolchevisme, demain, s’installerait partout ».

Le 20 avril 1943, il est reçu par Hitler, avec Ribbentrop et l’Italien Bastianini. Sous-secrétaire d’État aux affaires étrangères, Bastianini avait proclamé le « programme Europe » qui fut massivement diffusé en Italie. Il s’agit d’un plan de future union ou confédération européenne, repris par Ribbentrop et relancé en avril par Mussolini et Laval lors de leurs entrevues avec Hitler. (Journal, Goebbels, p. 174)

L’anticommunisme viscéral, la haine absolue de l’économie socialiste et des bolchéviques, qui étaient le trait dominant du nazisme n’ont pas été éradiqués avec l’écrasement du 3ème Reich nazi et ils sont devenus le trait dominant des pays européens, d’outre atlantique et du monde entier. En 1948, l’Allemagne fédérale a gracié et maintenu en poste tous les criminels de guerre et fonctionnaires qui avaient collaborés avec le nazisme (certains ont fait quelques mois de prison puis sont sortis, blanchis, et ont repris, sans état d’âme une carrière fructueuse.)

Ci-dessous quelques exemples :

Un nazi est devenu premier président de la Commission européenne. Walter Hallstein a été le premier président de la Commission européenne. Concepteur en chef de la construction européenne, il fût un des pères fondateurs de cette Union européenne fasciste, associé aux pro-nazis et anticommunistes viscéraux Robert Schuman et Jean Monnet.

Cet Allemand (Walter Hallstein) né en 1901 et mort en 1982 était professeur de droit en Allemagne. Il était un juriste nazi comme le prouve sa lettre datant du 30 septembre 1935 adressée au représentant du gouvernement nazi de l’université de Rostock. Il a d’ailleurs été nommé doyen de la faculté de droit et d’économie de Rostock par le gouvernement du IIIe Reich comme le prouve la lettre 18 mai 1936 signée par le chancelier de l’université de Rostock et d’un « Heil Hitler ». Walter Hallstein profite donc de l’ascenseur social du IIIe Reich lui permettant d’accéder aux plus hautes fonctions de l’Allemagne nazie.

Adolf Hitler rencontre Benito Mussolini à Rome le 9 mai 1938 afin de créer « une nouvelle Europe » : une dictature européenne qui serait sous leur contrôle. Une équipe de juriste est alors constituée pour concevoir cette « nouvelle Europe » qui a vocation à supprimer les frontières, ligoter les pays dominés et créer un vaste Empire où l’axe Berlin-Rome appliquerait sa politique. Walter Hallstein est donc nommé personnellement par Adolf Hitler comme représentant nazi pendant les négociations d’État avec l’Italie fasciste entre le 21 et 25 juin 1938 afin de mettre en place un cadre juridique pour la « Nouvelle Europe ».

Le premier chef suprême de l’OTAN, fut aussi un nazi, à savoir Hans Speidel, sinistre spécialiste en élimination des résistants communistes français en 1940. (Résistants communistes arrêtés en 1939 par le ministre Daladier et livrés aux nazis après la défaite éclair de la France en 1940)

Le deuxième chef de l’OTAN était aussi un nazi, à savoir Adolf Heusinger, nommé à Washington chef suprême de l’OTAN par l’ensemble des chefs d’état-major des pays membres de l’OTAN. Ce sinistre individu avait été chargé par Hitler, de concevoir l’opération d’invasion de l’URSS. Sa « guerre éclair » prévoyait d’éliminer des millions de soviétiques, d’incendier villes et villages, d’éradiquer toute la population de confession juive vivant sur les territoires de l’URSS sans omettre l’éradication totale des tziganes et autres communautés existant sur le sol de la Russie soviétique, en fait de ramener ce grand continent à l’âge de pierre. Au cours d’expéditions punitives sanglantes, les résistants devaient être pendus et les responsables politiques soviétiques systématiquement abattus sur place.

En août 1942, le général Heusinger orchestre lui-même les exterminations. La Gestapo et les S.S. sont placés sous son commandement direct. Hjalmar Schacht, nazi, Président de la Reichsbank et ministre de l’économie d’Hitler, a joué un rôle de premier plan dans le contrôle de la machine économique du Troisième Reich en agissant comme ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du capital anglo-américain en Allemagne. En 1945, Schacht a été jugé à Nuremberg et acquitté le 1er octobre 1946. Schacht a repris sa vie professionnelle comme si de rien n’était, et fondé la société Schacht GmbH à Düsseldorf.

Les plans Dawes et Young, la création de la Banque des règlements internationaux (BRI), la suspension du paiement des réparations par l’Allemagne prévues par le Traité de Versailles et l’acquiescement des anciens alliés de la Russie à cette décision, les investissements étrangers massifs dans l’économie du Troisième Reich, la militarisation de l’économie allemande et les violations du Traité de Versailles sont autant de jalons sur le chemin conduisant à la guerre contre l’URSS. Derrière ce complot se tenaient des personnages clefs : les Rockefeller, les Morgan, Lord Montagu Norman (gouverneur de la Banque d’Angleterre) et Hjalmar Schacht (président de la Reichsbank et ministre de l’Économie du gouvernement de Hitler).

L’impérialisme, stade suprême du capitalisme, confronté à sa propre crise ne peut laisser ressurgir l’idée qu’une alternative au capitalisme ait pu survivre plusieurs décennies et même venir à bout d’une des plus féroces puissances impérialistes, l’Allemagne nazie.

Il lui faut toujours réaffirmer la légende noire tissée autour de l’histoire de l’URSS et pour cela il lui faut falsifier l’Histoire, à savoir effacer le fait incontournable que la victoire des peuples sur le fascisme-nazisme porte le sceau indélébile de l’Union soviétique, de son Armée rouge et des mouvements de Francs-Tireurs et Partisans au sein desquels les communistes ont été à l’avant-garde, en France et dans toute l’Europe occupée par le 3ème Reich nazi.

Ayant d’abord rebaptisé le 9 mai, jour de la victoire des peuples en 1945, en « journée de l’Europe » dans le but d’effacer la photo du drapeau rouge flottant sur le Reichstag, ils poursuivent, aujourd’hui, leur plan d’identifier la victime avec le bourreau en prétendant que le pacte de non agression du 23 août 1939 est la cause de la guerre de 39/45.

Les falsificateurs capitalistes et leurs thuriféraires, héritiers de l’hitlérisme, par des campagnes médiatiques déchaînées et répétées voudraient reporter les crimes d’exterminations massives commis par les nazis sur le compte de ceux qui les combattaient et ils développent sans vergogne une campagne tendant à assimiler le communisme au nazisme, Les bourreaux deviennent des victimes, les victimes des bourreaux.

Hitler a ressurgi de sa tombe. Et on réhabilite en Russie, en Ukraine, en Roumanie et en Slovaquie, en Hongrie, Lituanie, …. les Vlassov, les Toukhatchevski, les Kalmikov, les Pétloura, les Wrangel, les Antonescu, assassins antibolchéviques et autres collaborateurs nazis, tous les bandits qui persécutèrent avec férocité les populations Russes, de 1917 à 1924, et de 1941 à 1945, qui assassinèrent froidement et consciemment les populations juives, les communistes, les opposants à la barbarie, Et en France, laquais des États-Unis, on réhabilite les industriels et banquiers ayant collaborés avec l’occupant nazi et ont exonère les pétainistes and co de leurs infâmes turpitudes.

Pour arriver à ses fins de négation de la réalité des faits historiques l’impérialisme doit blanchir le capitalisme qui, sous la houlette des États-Unis, ayant, partout sur la boule terrestre, engendré le fascisme et la guerre hitlérienne, est, aujourd’hui, encore plus féroce et agressif qu’Hitler car ce dernier n’a jamais pu se permettre de narguer le monde entier en l’entraînant dans des opérations de conquêtes (du pétrole) sur presque tous les coins juteux de la planète en masquant ses visées hégémoniques sous le beau vocable de « la défense des Droits et Libertés de l’être humain ».

Le capital mondialisé reprend la voie hitlérienne de conquêtes des ressources des autres car il se trouve devant des problèmes économiques insolubles. C’est la crise, de plus en plus inextricable, qui oblige l’impérialisme à essayer de s’en sortir par la guerre. C’est le même scénario qu’en 1914 et en 1939.

Le 3ème Reich nazi a consciemment mené une guerre d’anéantissement des populations de l’URSS car il les considérait comme des sous humains, uniquement destinés à l’esclavage au profit des aryens blonds !!!

En Septembre 1941 eut lieu le massacre de Babi Yar, où 30 000 soviétiques de confession juive, hommes, femmes et enfants ont été tués dans un ravin tout juste à l’extérieur de Kiev.

Lorsque les soldats soviétiques arrivèrent sur Auschwitz ce qu’ils ont découvert a bouleversé leur sensibilité pourtant déjà bien aguerries. Peu, parmi les 8000 survivants ont pu parler ou simplement bouger et encore moins accueillir les Soviétiques.

Un colonel soviétique se souvient : « J’avais déjà vu beaucoup d’innocents tués. J’avais vu des gens pendus. J’avais vu des gens brûlés. Mais je n’étais pas encore préparé à Auschwitz ».

Il se remémore aussi des premiers indices probants des assassinats de masse « Nous avons découvert des montagnes de dents artificielles, de lunettes et cheveux humains ».

Dans la caserne des enfants, il y avait seulement deux survivants, le reste gazés ou morts comme des sujets d’expériences médicales horribles. Un autre officier soviétique a rappelé que lorsque les équipes de nettoyage sont allées inspecter les cheminées des crématoires, ils ont trouvé des dépôts de graisse humaine sur les murs de 115 cm (1m15) d’épaisseur.

Ce que l’Armée rouge avait découvert à Auschwitz, ce n’était pas un camp ; mais, un complexe de camps occupant une superficie de 20 km2. Ces dimensions attestent de l’ampleur de l’extermination de masse et du fait qu’Auschwitz était un site industriel de travail d’esclaves et de mort géré par les SS.

Comme un nez au milieu de la figure, le Parti communiste bolchévique de Lénine et Staline n’a pas à rougir de son bilan. Car d’un pays en 1917 misérable semi-féodal, formé d’une paysannerie appauvrie et illettrée, et dont l’industrie avait été détruite par la Guerre (1914-1917). le parti communiste bolchévik est parvenu, en moins d’une décennie, a en redresser l’économie ; à le doter d’une puissante industrie mécanique capable d’insuffler un dynamisme colossal à toute les branches d’industrie ; capable de produire la machinerie agricole permettant de sortir la paysannerie de sa condition misérable et à donner des perspectives d’avenir et un idéal à un peuple multiethnique autrefois divisé par les pogroms, le racisme et la pauvreté abjecte.

Mais la trêve fut brève, en 1933, Hitler prenait le pouvoir en Allemagne. Il avait clairement exprimé ses visées sur l’URSS « ghetto » du « judéo-bolchévisme », disait-il. Les soviétiques avaient depuis longtemps compris le message. Hitler et les puissances occidentales passaient accords secrets sur accords secrets dans le dos de l’URSS.

Sur la base de ces informations, l’industrie lourde russe fût donc mise au service de la production d’armement. Les peuples de l’URSS sont entrés dans une période d’économie de guerre dont l’enjeu était tout autant la destruction du premier État à économie socialiste qu’un nouveau partage du monde (affaiblissement de l’impérialisme anglais et montée en puissance de l’impérialisme états-unien).

Avant, pendant et après la guerre, qui dura cinq ans, les puissances occidentales jouèrent en permanence un double jeu, laissant porter l’effort de guerre par l’URSS dans l’espoir ouvertement déclaré de voir Hitler « faire le sale travail » de destruction de l’État socialiste.

En 1945, l’URSS était toujours debout – ayant brisé définitivement les reins de l’hydre NAZIE –, le capital international dut s’incliner. Le Parti communiste bolchévik de l’URSS avait su mobiliser les peuples soviétiques, vaincre le nazisme et maintenir l’État socialiste prolétarien. Les peuples du Monde avaient là un modèle éclatant. Un exemple trop dangereux pour les impérialistes.

La puissance anglaise rabaissée, laissait désormais la place à l’impérialisme états-unien et ce dernier marquait son hégémonie sur la scène internationale capitaliste en larguant les premières bombes atomiques sur les populations civiles du Japon. Ce crime contre l’humanité prenait une intense signification avec l’approbation tacite de la « communauté internationale » (ONU) déjà assujettie à son nouveau maître.

En URSS, Avec 28 millions de victimes (civils pour les 2/3), il fallait tout reconstruire, former de nouveaux cadres, rétablir l’économie. Depuis 1917, ce pays n’avait connu que 16 années de paix (1924/1940), ses cadres avaient été décimés par la guerre, ses infrastructures détruites. Staline, et la direction du Parti communiste de l’Union soviétique, conscients de cette problématique se mirent à rédiger des documents essentiels qui nous permettent encore aujourd’hui de saisir la justesse des orientations, avant la guerre autant qu’après la guerre, tant sur le plan politique, idéologique, qu’économique. Mais Staline meurt en mars 1953.

La « résolution » de l’Union européenne fasciste est une insulte intolérable envers la mémoire de toutes les victimes de la barbarie du 3ème Reich, mortes sous les balles nazies ou dans les camps de déportation et en particulier envers la résistance implacable des peuples de l’URSS et de son gouvernement conduit par l’intègre et brillant Joseph Staline, face à l’envahisseur nazi assassin, ses hordes de waffen SS, et einsatzgruppen.

Et je n’oublie pas, dans cet hommage du coeur, les résistants communistes Allemands qui furent pratiquement exterminés par la répression féroce mise en oeuvre par le troisième Reich nazi.

In fine, l’Union européenne n’est qu’un instrument fasciste, complice et à genoux devant l’impérialisme des États-Unis, impérialisme américain assassin de masse, assassin en Libye, assassin en Irak, assassin en Afghanistan, assassin en Syrie, assassin au Viet-Nam, assassin en Afrique, assassin en Amérique du Sud et aujourd’hui assassin en Ukraine, dans tous les lieux où il peut s’approprier, sans débourser un sou, les multiples richesses des pays qu’il colonise.

source : Vive la Révolution

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L’Angleterre, cheval de Troie de l’Amérique en Europe » (1)

 

« C’est très bien que les Anglais fassent leur chemin de leur côté. Parce qu’une bonne partie des difficultés de la construction de l’Europe, depuis 40 ans, est liée à la présence de nos amis britanniques, qui n’ont jamais voulu jouer le jeu ».
Dominique Strauss-Kahn

« De mon vivant, tous nos problèmes sont venus du continent européen et toutes les solutions ont été apportées par les nations anglophones (…) Si la Grande-Bretagne se laisse entraîner dans la création d’un super État européen, son orientation atlantique disparaîtra, peut-être irréparablement (…) Dans ce XXIe siècle, le pouvoir dominant est l’Amérique, le langage global est l’anglais, le modèle économique est le capitalisme anglo-saxon (…) Il faut s’opposer à la France, à l’origine de toutes les tentatives pour réduire l’influence américaine en Europe. »
Lady Thatcher, Conférence à la Hoover Institution de l’Université de Stanford – Juillet 2000

L’Angleterre est le cheval de Troie de l’Amérique face à toute velléité de puissance européenne continentale. André Siegfried disait que l’Angleterre est une île entourée d’eau de toutes parts. L’Angleterre est certes favorable à l’indépendance des nations, à certaines coopérations européennes car elles correspondent à ses intérêts profonds, mais elle est fondamentalement hostile à l’Europe Puissance des Nations qui risque de se rapprocher de la Russie, et donc de défier la puissance américaine qui parle sa langue de l’autre côté du « pond ».

Les États-Unis, seconde patrie du Royaume-Uni : les relations privilégiées anglo-américaines (« Special relationship »)

La prépondérance anglaise naît en 1713, en Europe, au traité d’Utrecht, face à Louis XIV, et s’affirme au XIXe siècle face aux continentaux, en attendant d’être relayée, à partir de 1919, par la prépondérance américaine.
Patrick J. Buchanan remarque que l’Angleterre est devenue pro-américaine, à partir de 1895, lors d’une crise politique au Venezuela. Lors de la guerre hispano-américaine, le 13 août 1898, la flotte britannique a aidé les troupes américaines à s’emparer de Manille. Par la suite, l’Angleterre a systématiquement considéré les États-Unis comme une nation alliée, et jamais plus comme l’adversaire de la guerre d’indépendance des États-Unis.

Les Anglais considèrent que la Manche est plus large que l’Atlantique et que la fameuse formule de Churchill sur la solidarité atlantique l’emportera toujours sur l’appartenance à l’Europe. « Je ne veux pas que l’Europe s’érige en rivale de l’Amérique » a pu déclarer Tony Blair. Il considère également que « si le destin du Royaume-Uni est en Europe », sa relation privilégiée avec l’Amérique est tout aussi incontournable. Il n’est donc pas possible d’avoir une politique extérieure commune européenne digne de ce nom avec la Grande-Bretagne dont toute la diplomatie vise à aligner l’Europe sur les États-Unis, en qualité de valet.
On connaît la boutade de Bernard Shaw : « L’Angleterre et l’Amérique sont deux pays séparés par la même langue ». Aujourd’hui, certains se demandent si les Britanniques ne seraient pas bien inspirés de coudre une 53° étoile au drapeau américain pour y ajouter l’Angleterre et de donner à leur Premier ministre le titre de « sémillant ambassadeur » des États-Unis. Londres rêve d’être l’Athènes de la nouvelle Rome et de tenir lieu stratégiquement, géographiquement de porte-avion, d’avant-poste des États-Unis face à l’Europe, comme ce fut déjà le cas, en juin 1944, en Normandie.

Selon Valéry Giscard d’Estaing « les Britanniques ont toujours eu une hésitation à l’égard de l’Europe parce qu’ils ont le désir de garder des liens étroits avec les États-Unis, peuplés à l’origine de Britanniques ». « Quand on dit ce qui est, remarquait de Gaulle un jour, on fait scandale. Si on dit que l’Angleterre est une île, personne n’en revient. Si on dit que l’OTAN a un commandant américain, tout le monde est choqué ».
En janvier 1963, le Président Kennedy donna instruction à son secrétaire d’État Dean Rusk, d’intervenir auprès de toutes les ambassades européennes, afin de les informer que le refus de la France et de l’Allemagne d’intégrer l’Angleterre dans la CEE constituait un moyen détourné du général de Gaulle pour « casser l’OTAN » et « éliminer la présence américaine en Europe ».
L’intimité du Royaume-Uni avec les États-Unis est une évidence que la France a pu encore constater à ses dépens en 2022, lors de la rupture de l’accord avec l’Australie pour la construction de sous-marins et la création simultanée de l’alliance anglo-saxonne AUKUS.
L’arrivée dans l’UE et l’OTAN des pays baltes et plus particulièrement de la Pologne qui, ennemi héréditaire de la Russie depuis des siècles, pourrait bien être aussi le 54° État américain après la Grande-Bretagne, ne peut que renforcer l’Angleterre dans son rôle de cheval de Troie des États-Unis, même après son départ de l’UE.

Le discours de Winston Churchill à Zurich, le 19 septembre 1946

C’est le 19 septembre 1946 à Zurich que Winston Churchill a prononcé son discours célèbre sur l’avenir de l’Europe. Il a notamment déclaré que « le premier pas vers une nouvelle formation de la famille européenne doit consister à faire de la France et de l’Allemagne des partenaires. Seul, ce moyen peut permettre à la France de reprendre la conduite de l’Europe. On ne peut pas s’imaginer une renaissance de la France sans une France intellectuellement grande et sans une Allemagne intellectuellement grande ».
Quant à mon pays, le Royaume-Uni, « nous autres Britanniques, nous avons le Commonwealth » a-t-il ajouté en précisant que « la Grande Bretagne, le Commonwealth, la puissante Amérique doivent être les amis et les protecteurs de la nouvelle Europe, défendre son droit à la vie et à la prospérité ».

Les partisans de l’intégration européenne citent souvent la première partie du discours de Churchill, lorsqu’il parle d’ériger » quelque chose comme les États-Unis d’Europe », mais ils préfèrent ignorer la deuxième partie dans laquelle il est clair que le Royaume-Uni n’en serait pas membre, mais plutôt un protecteur avec le Commonwealth et les États-Unis.

L’Angleterre a toujours été opposée à l’idée européenne de puissance continentale

Historiquement, l’Angleterre a toujours combattu la Russie lorsqu’elle s’approchait des détroits des mers chaudes et menaçait son Empire, que ce soit en Afghanistan pour l’Océan indien ou pour le contrôle du détroit du Bosphore vers la Méditerranée. La guerre de Crimée (1853-1856) était la guerre de l’Angleterre contre la Russie pour éviter l’effondrement complet de l’Empire ottoman dont la Russie aurait tiré profit ; la France de Napoléon III s’est fourvoyée dans une guerre qui n’était pas la sienne.

Il importe de se souvenir également du refus anglais de participer à la création de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) en 1950, du mépris affiché envers la Conférence de Messine en 1955, de la fondation d’une zone de libre-échange concurrente du Marché Commun. En 1957, un froid calcul coût -avantages avait conduit les Anglais à demeurer à l’écart du Traité de Rome, leurs tentatives pour le torpiller ayant échoué. En ce sens l’Angleterre ne faisait que suivre la réplique cinglante de Winston Churchill à de Gaulle : « Chaque fois qu’il nous faudra choisir entre le continent et le grand Large, nous serons toujours pour le grand Large ».

Constatant la puissance du Marché commun, Londres se ravisa bientôt. Harold Mac Millan avait pu dire à de Gaulle en 1959 : « Le Marché commun, c’est pour nous le retour du blocus continental. Nous nous y opposerons par tous les moyens, y compris la guerre ». Après deux vétos du général de Gaulle en 1963 et en 1967, le conservateur Edward Heath, malgré l’hostilité de certains de ses compatriotes, obtint en 1973 de Georges Pompidou l’adhésion à la CEE.
Le Royaume-Uni a toujours suivi une politique du beurre et de l’argent du beurre à l’égard de la construction européenne. « J’y suis, sans y être » a semblé, de 1949 à 2019, constituer la devise cachée des gouvernements britanniques à l’égard de la construction européenne. De plus, l’Angleterre a toujours défendu l’élargissement de l’UE au détriment de son approfondissement, afin de la diluer davantage dans l’espace et de l’affaiblir. (À suivre)

Marc Rousset – Auteur de « Notre Faux Ami l’Amérique/Pour une Alliance avec la Russie » -Préface de Piotr Tolstoï – 370p – Librinova – 2024

http://marcrousset.over-blog.com/2024/07/l-angleterre-cheval-de-troie-de-l-amerique-en-europe-1-23-juillet-2024-marc-rousset-politique-internationale-9-vues-470-c-est-tres-bien-que-les-anglais-fassent-leur-chemin-de-leur-cote-parce-qu-une-bonne-partie-des-difficultes-de-la-constructi.htm