mardi 28 août 2007

La légende noire du Moyen-Âge

UNE ÉPOQUE DIABOLISÉE
Avec le poids que lui donne une indiscutable autorité scientifique, Jacques Heers, l'un des plus éminents médiévistes français, entreprend de tordre le cou à quelques clichés qui constituent, sur l'époque dont il est spécialiste, une véritable désinformation historique.
Pour avoir été directeur du département d'études médiévales de la Sorbonne, Jacques Heers est bien placé pour le savoir : un tissu d'erreurs, et plus encore de malhonnêtetés, est trop souvent véhiculé sur cette période clef, fondatrice de notre histoire, qu'est le Moyen Age. S'étendant sur un millénaire, il constitue le terreau sur lequel s'est développée, au fil des siècles, l'identité française. C'est une bonne raison pour s'intéresser à lui d'un peu près. Or ce Moyen Age est, depuis longtemps, vilipendé, mis en accusation : époque d'obscurantisme et de ténèbres - qu'aurait heureusement dissipés la glorieuse ère des Lumières, génitrice de la Révolution -, le Moyen Âge aurait été par excellence le temps d'infâmes abus ou, au minimum, d'un archaïsme barbare. Bref, l'antithèse du progrès, tant sur le plan social que politique, économique ou culturel.

RÉTABLIR LA VÉRITÉ

Illustre cette vision manichéenne, diabolisante, le vocabulaire lui-même : le mot « médiéval » (ou « moyen-Âgeux », comme disent les présentateurs de télévision) est utilisé couramment comme synonyme de retardataire, de grossier, de peu évolué; les mots "féodal" et "seigneurial ", eux, ont vocation, surtout lorsqu'ils sont utilisés avec l'accent de Georges Marchais, à qualifier des prétentions outrecuidantes, des abus de pouvoir et, plus généralement, une vision réactionnaire (voire fasciste) des choses. On comprend, du coup, que pour dénoncer une situation intolérablement rétrograde fleurisse l'expression: « On se croirait au Moyen Age. »
Scandalisé par le caractère vicié et vicieux d'un tel vocabulaire, qui traduit une petitesse d' esprit, Jacques Heers entreprend donc de rétablir la vérité. Celle qu'apporte une science historique dénuée de parti pris (mais si, mais si, cela peut encore se trouver. .. ). En précisant qu'il ne s'agit pas pour lui de parer le Moyen Age de toutes les vertus, mais tout simplement de remettre les pendules à l'heure. Non sans souligner malicieusement, au passage, le relativisme de certaines notions. Ainsi, « affirmer, par exemple, que la maison médiévale manquait de confort laisse rêveur Tout est d'appréciation et d' habitude. Faut-il, à l'absence d'eau courante, aux odeurs de fumier, aux salles mal chauffées et mal éclairées, préférer l'air des villes chargé des gaz des voitures, le bruit incessant des moteurs, les viandes aux hormones et les fruits de mer pollués ? » On peut effectivement se poser la question en croisant, dans un couloir de métro, les zombies qui hantent les mégalopoles ...
Pour commencer son travail de remise en ordre, Jacques Heers s'interroge de façon très roborative, sur la notion même de Moyen Age. En faisant justice, au passage, avec une ironie féroce. de ces faiseurs de systèmes qui ont fleuri dans les années soixante, « temps de grandes et mirifiques fermentations intellectuelles » où il était de bon ton de balancer par-dessus bord, en histoire. l'« événementiel» - c'est -à-dire le balisage du cours de l'histoire par des événements, et donc des dates, pris comme points de repère, jalons et témoins.
Ceci dit, et alors même qu'il montre la nécessité d'une réhabilitation intelligente de l'événementiel, Heers insiste sur le caractère arbitraire de la notion même de Moyen Age: le découpage de l 'histoire en grandes tranches chronologiques -la périodisation, pour utiliser un vocabulaire plus académique - correspond, depuis longtemps, à des nécessités pédagogiques. Inséré entre l'Antiquité et des temps modernes (XVI' à XVIII' siècles), le mot Moyen Age recouvre des réalités très diverses, dans l'espace et dans le temps. C'est ce qui fait dire à Heers, avec un rien de provocation, que , "l' homme médiéval" est une utopie. Ce qui signifie que la généralisation systématique est, en histoire, péché mortel. De qui et de quoi parle-t-on lorsqu'il est question de Moyen Age? La rigueur est nécessaire, la précision indispensable si l'on veut éviter le piège des grandes généralités - c'est-à-dire le règne de l ' à peu-près ou, pire, de l'a priori.
Mais il y a plus grave. En effet, un véritable travail de désinformation a été accompli, et depuis longtemps, afin de parer, si l'on peut dire, le Moyen Age de traits totalement négatifs forgés, en fait, de toutes pièces pour les besoins de la cause. Une cause idéologiquement bien précise : exalter les vertus de la modernité, en tant que phase éminemment progressiste dans le déroulement de l'histoire des sociétés européennes.

LE DROIT DE CUISSAGE FAIT FANTASMER LES INSTITUTEURS

Tout d'abord, pour mieux noircir le Moyen Age il a fallu installer le mythe de la Renaissance. Avec deux thèmes privilégiés : la Renaissance, c'est l'habileté à reproduire la nature et le retour aux formes et aux inspirations antiques. Heers montre clairement qu'il s'agit là d'un combat culturel, à l'origine: nombre d'Italiens, du XIV' au XVI' siècle, veulent voir de la « barbarie » et de la décadence dans tout ce qui, depuis la fin de l'Empire romain, a été influences venues du Nord. Les « Tudesques » - c'est-à-dire les Allemands - étant spécialement visés, mais les Français n'échappant pas à l'accusation d'inculture. Sans oublier les Byzantins, car l'antagonisme entre Rome et Constantinople est une constante des siècles médiévaux. La Renaissance se veut exaltation d'une rupture avec un passé honteux, car marqué par l'abaissement, l'humiliation de l'Italie. Nous vivons encore aujourd'hui sur « des jugements de valeur entachés de parti pris ». La Renaissance est un mythe forgé par des cénacles d'intellectuels autoproclamés - « un groupe restreint, au demeurant sans mandat ni compétences particulières, qui, dans quelques milieux élitistes, s'auto-attribuaient la qualité de juger mieux que le commun des hommes du temps ». On est évidemment tenté de faire quelque rapprochement avec ce que nous vivons aujourd'hui ...
Le concept de Renaissance étant destiné à dévaloriser systématiquement le Moyen Age, on comprend qu'il ait fait florès jusqu'à nos jours chez tous ceux qui exaltent la modernité pour des raisons idéologiques. Significativement, le mot « gothique » est, chez un Montesquieu, synonyme de barbare.
Avec maestria, Heers démontre l'inanité d'une telle vision: le Moyen Age ne fut pas un temps de maladresses, voire d'ignorance en matière de méthodes et de techniques artistiques; et, loin d'oublier l'Antiquité, la culture médiévale s'est nourrie de références aux Grecs et aux Romains.
Autres idées reçues et partis pris contre lesquels Heers mène croisade : la féodalité aurait été faite " de pratiques scandaleuses, d'abus, de cruautés et d'arbitraires ". Une caricature dont avaient besoin et les agités de 1789 et les futurs profiteurs de la Révolution, acheteurs de biens nationaux et trafiquants en tout genre, pour couvrir leurs exactions d'un voile prétendument doctrinal. Avec des aspects tragi-comiques: en une page d'une cruelle drôlerie, Heers montre comment la célèbre nuit du 4 août, où fut proclamée la suppression des privilèges, fut en fait une nuit de beuveries et de discours incohérents, où fleurirent à satiété les contrevérités forgées par des opuscules de propagande. Propagande inlassablement reprise, au long des XIX' et XX, siècles, pour justifier les « acquis » des Grands Ancêtres. Heers fait, avec une certaine jubilation, la présentation du sottisier qui, aujourd'hui encore, a trop souvent droit de cité dès qu'il est question de féodalité et de droits seigneuriaux - par exemple, le fameux droit de cuissage qui a fait fantasmer des générations d'instituteurs ...

LA LUTTE DES CLASSES APPLIQUÉE AU MOYEN AGE

En passant au statut des paysans au Moyen Age, Heers constate qu'on atteint des sommets dans l'ignorance ou la malhonnêteté intellectuelle. Résumons l'imagerie d'Épinal: le seigneur oisif et exploiteur tenait sous sa coupe de malheureux paysans condamnés à suer sang et eau pour la satisfaction de ses caprices. Autrement dit c' était le triomphe, insolent, de l'exploitation de l'homme par l'homme ... Pour avoir beaucoup travaillé et beaucoup publié sur les aspects économiques et sociaux, tant urbains que ruraux, des sociétés médiévales, Heers a toute facilité pour démontrer, en soixante-dix pages d'une argumentation serrée, le caractère aberrant d'une telle présentation. Aberrant au plan scientifique, mais parfaitement explicable au plan idéologique puisqu'il s'agit d'affirmer, en ce domaine plus encore qu'en tout autre, que la modernité et son épiphanie de 1789 ont apporté les Lumières et la libération à une humanité asservie.
On comprendra, par cette trop brève présentation, que le livre de Jacques Heers fait œuvre de salubrité publique, son auteur ne craignant pas de se mettre à dos - et il y a quelque mérite, par les temps qui courent -les idéologues encore régnant dans le monde universitaire, éditorial et médiatique. Il démontre en effet que l'histoire, et plus spécialement celle du Moyen Age, a été depuis longtemps manipulée, trafiquée à des fins partisanes, pour justifier des utopies qui ont fait preuve. depuis deux siècles, de leur nocivité. La parade, le contrepoison qu'il propose in fine. devrait être la règle d'or de tout historien digne de ce nom : "Opposer le concert aux abstractions ".
Pierre Vial Le Choc du Mois • Février 1993 • N°61
Jacques Heers, Le Moyen Age, une imposture, Perrin, 282 p., 140 F.

dimanche 26 août 2007

DE LA RELATIVITÉ DES RÉPUTATIONS: EINSTEIN OU POINCARÉ

Les libraires des sous-préfectures ont de la chance : les œuvres complètes d'Albert Einstein seront bientôt disponibles en langue française, grâce au CNRS et aux éditions du Seuil. Quant à ceux, parmi leurs clients, qui souhaiteraient aussi acquérir les ouvrages de Louis de Broglie ou de Henri Poincaré, ils devront attendre que le Centre national de la recherche s'y intéresse, c'est·à-dire patienter jusqu'à une date indéterminée, au XXle ou au XXlle siècle.

Pourquoi Einstein sur fonds publics français ? Et pourquoi maintenant ? A la vérité, il en va pour lui comme pour certaines boules de billard: quand on les voit passer, il faut chercher celle qui a transmis le mouvement. Dans le cas d'Einstein, le moteur s'appelle Henri Poincaré, un génie français méconnu, resté dans les cartons poussiéreux de la mémoire scientifique jusqu'à ce qu'on l'exhume récemment pour cause de perspicacité incontournable. Depuis une dizaine d'année, en effet, les physiciens et les biologistes intéressés par la mathématique des évènements aléatoires se rendent compte qu'ils lui doivent tout. Voilà près d'un siècle (Théorie du tourbillon, 1893) qu'il a mis au point les outils dont ils se servent. Et personne n'a songé à lui rendre un hommage posthume.
Du côté des einsteiniens pur beurre, le retour à Poincaré inquiète : on risque en effet de découvrir que l'invention de la relativité n'est pas attribuable à leur idole, mais à Poincaré qui l'a précédé de quelques années. Pourquoi, dira-t-on, l'auteur lui-même n'a-t-il pas insisté de son vivant pour le faire savoir ? C'est que Poincaré, comme beaucoup de génies authentiques, avait l'intelligence généreuse, et ne cessait de pondre du nouveau sans se soucier outre mesure du sort médiatique de ses œuvres. En outre, la mécanique relativiste n'est devenue à la mode qu'après sa mort intervenue en 1912. Poincaré a eu le savoir-faire, mais pas le faire-savoir.

L' ANTÉRIORITÉ DE POINCARÉ

Pour autant, si l'on reprend la chronologie des évènements intellectuels de la fin du XIX' siècle, les choses sont claires. Remontons à 1885. Le roi Oscar II de Suède organise un concours. Non une eurovision de la chanson, mais un défi sur le thème du problème des n-Corps. Un siècle avant les Grimaldi de Monaco, les têtes princières s'intéressaient plus à la physique qu'au showbiz. De quoi s'agissait-il? Soient le Soleil et la Terre. Peut -on calculer raisonnablement l'influence de l'un sur le mouvement de l'autre ? Question simple pour les spécialistes : la loi de gravitation de Newton un peu améliorée donne la solution: Mais si l'on repose la même question avec trois corps : la Soleil, la Terre et la Lune, par exemple, la réponse devient beaucoup plus compliquée. Et le problème est considéré comme insoluble si l'on veut tenir compte en même temps des dix planètes du système solaire ou, plus généralement, de 17 corps en nombre indéterminé.
Poincaré, le premier, explique pourquoi il n'existe pas de solution finie au problème des n-corps, et propose une approximation restée sous le nom de «conjecture de Poincaré ». Les membres du jury sont émerveillés de la puissance d'esprit de ce mathématicien trentenaire. Et le grand Karl Weierstrass, auteur d'une célèbre théorie des fonctions et membre du jury, prédit « une ère nouvelle dans la mécanique céleste ».
Les premiers bouleversements sont confirmés en 1896 par Poincaré lui-même. Dans une conférence adressée au premier Congrès international de mathématiques réuni à Zurich, il note : « L'espace absolu, le temps absolu, la géométrie euclidienne même, ne sont pas des conditions qui s'imposent à la mécanique; on pourrait énoncer les faits en les rapportant à un espace non euclidien... » Voilà déjà en germe l'espace à quatre dimensions. Or. remarquera utilement qu'un jeune étudiant entrait à l'époque en première année au Polytechnicum de Zurich : un certain Albert Einstein. A-t-il assisté au Congrès? Silence prudent des biographes officiels.
Deuxième temps : la publication par Poincaré de La science et l' hypothèse en 1902. Dans ce livre, il avance des notions nouvelles en mécanique céleste, et principalement ceci: « L'état de corps et leurs distances mutuelles à un instant quelconque dépendront seulement de l'état de ces mêmes corps et de leurs distances à l'instant initial, mais ne dépendront nullement de la position absolue initiale du système et de son orientation initiale. C'est ce que je pourrai appeler la loi de relativité. » A quoi il ajoute: « Un pareil énoncé est indépendant de toute interprétation des expériences. Si la loi est vraie dans l'interprétation euclidienne, elle sera vraie aussi dans l' interprétation non euclidienne. »
Dans son article des Annalen der Physik, rédigé en juin 1905 et considéré comme fondateur de la mécanique relativiste, Einstein écrira : « Les lois de l'électrodynamique et de l'optique seront également valables pour tous les systèmes de référence dans lesquels les équations de la mécanique sont valables. Nous érigerons cette conjoncture (dont nous appellerons, dans ce qui suit, l'énoncé: Principe de relativité) en postulat ... » A trois ans de distance, on constate une évidente priorité pour Poincaré dans des énoncés extrêmement proches, priorité qui n'est toujours pas reconnue au mathématicien français.
On peut se demander, à ce propos, si Einstein avait lu l'ouvrage de Poincaré, et si, par exemple, il avait pu s'en « inspirer ». Son biographe et condisciple Maurice Solovine, qui rédigera plus tard une bonne partie de l'hagiographie einsteinienne, est formel sur ce sujet : Einstein et quelques amis avaient lu La science et l' hypothèse à Berne avant 1905; et Solovine d'avouer que c'était« un livre qui nous avait profondément impressionnés et retenus en haleine pendant de longues semaines ». Il devient, dans ces conditions, difficile d'affirmer que l'article d'Einstein de 1905 relève d'un cas de génération spontanée des idées, unique dans les annales de l'histoire des sciences ...

PAS DE GÉNÉRATION SPONTANÉE DES IDÉES

Pour fonder la priorité de Poincaré, on peut encore citer deux textes importants. Tout d'abord une conférence de 1904 au Congrès des Arts et Sciences de Saint-Louis, dans laquelle il indique que dans une mécanique nouvelle les surfaces d'onde pourraient ne plus être des sphères mais des ellipsoïdes ; c'est la première intuition de la courbure de l'espace. Puis un mémoire sur la dynamique de l'électron, adressé en juillet 1905 aux Comptes-rendus du cercle mathématique de Palerme, publié en 1906 seulement. Poincaré y indique à propos des célèbres expériences de Michelson sur le mouvement de la Terre dans l'espace, et à propos des commentaires qu'en fit le physicien hollandais Hendrik Lorentz : « Il semble que cette impossibilité de mettre en évidence expérimentalement le mouvement absolu de la Terre soit une loi générale de la nature ; nous sommes naturellement porté à admettre cette loi, que nous appellerons le Postulat de Relativité et à l'admettre sans restrictions. » Sur cette base, Poincaré introduit dans la théorie une quatrième dimension de l'espace, fondement de la relativité générale que Minkowski ne développera qu'en 1907-1909 pour donner un cadre mathématique cohérent aux travaux de son élève Einstein.
Une note résumant cet article, adressée à l'Académie des Sciences de Paris, fut débattue le 5 juin 1905, soit vingt cinq jours avant l'expédition par Einstein de son mémoire « fondateur» aux Annalen der Physik. Poincaré y expliquait déjà qu'il fallait considérer que la propagation de la gravitation n'est pas instantanée mais « se fait avec la vitesse de la lumière ». Il prenait en outre parti pour la vitesse de la lumière comme référent dans tous les calculs de mécanique céleste, et donnait une solution mathématique au problème du mouvement relatif : la structuration en groupe abélien des équations de Lorentz. Dès lors, tout était en place.
En 1924, douze ans après la mort de Poincaré, le physicien Edouard Guillaume faisait republier les textes importants de son maître sur la mécanique nouvelle et considérait comme « incroyable » que son travail « génial» soit « à peu près inconnu et presque jamais cité ». A la fin d'un siècle qui aura été marqué presque entièrement par un Poincaré enfin redécouvert, il est temps de faire justice de quelques mythes de l'histoire de la relativité. Certes, il n'est pas étonnant que certains lobbies publicitaires, ceux-là même qui avaient poussé sa candidature à la présidence de l'Etat d'Israël en 1952, à la mort de Chaim Weizmann, militent en faveur d'Einstein et poussent à la publication des Œuvres complètes. Mais la chronologie exacte de l'invention de la théorie montre une belle supercherie.

Henri Poincaré, La mécanique nouvelle, Conférence, Mémoire et Note sur la Théorie de la relativité ; réimpression par la librairie Jacques Gabay, 151 bis, rue Saint-Jacques, 75005 Paris.
Albert Einstein, Œuvres complètes, CNRS-Le Seuil.
Jean-François Gauthier. Le Choc du Mois. Juillet-août 1991 • N° 42-43

jeudi 23 août 2007

Une autre vision du servage au Moyen-Âge

Le servage remonte à l'antiquité, les serfs sont les descendants des esclaves des romains et des gallo-romains.
Voici ce qu'en disait le juriste Beaumanoir: « Parmi les serfs, il en est qui sont sujets à leur seigneur que celui-ci peut prendre tout ce qu'ils ont, à mort et à vie, et leur corps tenir en prison toutes les fois qu'il lui plait, soit à tort soit à droit, n'en était tenu à répondre fors à Dieu. »

Pour surprenant qu'il puisse paraître, la condition de l'esclave s'améliora du jour où les barbares, Goths, Wisigoths, Francs et Vandales eurent envahi l'empire romain. Ajoutez l'influence toute d'amour et de bonté du christianisme sous le gouvernement des descendants de Charlemagne (IXième siècle) l'esclavage est devenu la servitude,
l'esclave est devenu un serf. La condition et la dignité de l'homme sont reconnus, respectées, sinon par la loi écrite, la loi civile, du moins par les prescriptions de la religion et les moeurs qui se sont formées. Les serfs ont affranchi leur corps, leur famille et leurs biens; ils les ont rendu indépendants de leur seigneur auquel ils ne doivent plus qu'une partie de leur travail et de leurs revenus.
Un historien, Benjamen Guérard a fait observer que lorsqu'un maître antique vendait son esclave, c'était l'esclave lui-même qui devenait en sa personne la propriété de l'acquéreur; mais quand un seigneur féodal vendra vendra un serf, ce ne sera pas la personne de ce dernier, ni même les biens qui seront cédés, l'acquéreur n'obtiendra de droits que sur les les seuls redevances et les travaux manuels (corvées) auquel le serf vendu était assujetti. La différence est considérable et comme les serfs à dater du IXième siècle, iront élargissant de génération en génération la portion de liberté, le prix d'un serf mis en vente ira sans cesse se réduisant.

Face à la violence des hommes et des éléments, le servage offrait à l'humble travailleur des champs un double abri, également précieux : l'abri du donjon crénelé sous la puissante protection de l'épée seigneuriale, l'abri de la terre cultivée dans la certitude d'y être attaché pour toujours. Car s'il est vrai que la glèbe tenait l'homme, l'homme tenait la glèbe et, en ce temps, où la pensée ne s'attachait qu'à des horizons immuables, où l'on n'imaginait généralement pas qu'il fût possible de vivre ailleurs que là où l'on était né, cette attache à la glèbe ne semblait pas un mal, aux yeux des intéressés elle représentait un bienfait.

Le comte de Ségur dira à propos du servage en Russie qu'il y pourra contempler encore au XVIIIe siècle: « Le peuple russe jouit d'une sorte de bonheur matériel: car ces pauvres serfs, certains d'être toujours nourris, logés, chauffés par le produit de leur travail ou par leurs seigneurs, et étant à l'abri de tous besoins, n'éprouvent jamais le tourment de la misère ni l'effroi d'y tomber. »

Ainsi, comme le fait observer Henri Donial, le servage ne fut pas violemment imposé par le fort au faible: il fut d'une part une heureuse transformation de l'esclavage antique, pro~ grès de la liberté et de la dignité humaines, et d'autre part un refuge que vinrent délibérément chercher contre la tempête les malheureux auxquels il offrait sécurité et abri. " Le contrat qui lie l'homme au seigneur, écrit de son côté Bmile Gebhrart, repose sur un intérêt permanent et réciproque." Celui qui ne pouvait ou ne voulait plus vivre libre, soit qu'il fût dominé par la misère, soit qu'il trouvât sécurité et tranquillité dans la servitude, « vendait » sa liberté à un homme puissant, en un marché dont les conditions étaient débattues et fixées entre eux. En entrant en servitude l'homme qui aliénait ainsi partie de son indépendance, recevait de son futur maître une somme d'argent qui demeurait sa propriété et dont il usait à son plaisir. Et l'on se trouverait autorisé à dire que, dans la suite, le travail et les redevances en argent ou en nature du serf à son seigneur représenteront les intérêts de la somme perçue à l'origine, ainsi qu'une redevance rémunératrice de la protection et de la sécurité qui lui sont assurées.
Les cens et redevances imposés aux serfs variaient beaucoup : c'est de l'argent ou des contributions en bétail, en volaille, en fruits, en produits divers; puis du travail manuel, les corvées: le tout fixé précisément, régulièrement, à l'exception des travaux rustiques, des corvées; labour, charroi, élagage et coupe des arbres, voire service du guet, courses et commissions; corvées qui à leur tour tendirent à se fixer, se précisant en un nombre de journées de travail déterminé ou dans la culture d'une portion délimitée du domaine seigneurial.

Si l'on veut bien à présent reconstituer par la pensée l'état social que nous venons de décrire, les violences et les désordres de l'époque où il se constitua, le manque de sécurité et de stabilité ; si l'on réfléchit d'autre part aux conditions nécessaires du travail agricole, stabilité, sécurité, fixité, on reconnaîtra que le servage, tel que le Moyen-Âge l'a connu et pratiqué, n'a pas été le régime d'oppression et d'exploitation sans merci que des théoriciens abstraits se plaisent à nous dépeindre, mais a constitué un groupement social adapté aux exigences du temps qui l' a connu, offrant aux faibles et aux nécessiteux un ensemble de garanties d'existence, de sécurité et de bonheur dont aujourd'hui encore les déshérités du sort ne jouissent pas toujours.
A l'abri des grands murs couronnés de mâchicoulis le seigneur, ses vassaux et ses serfs, forment, avons-nous dit, une grande famille, unie par une communauté de devoirs, où chacun a sa place assignée,· sa place obligée, fixée et caractérisée par la condition même des temps. « Les nobles et tous chevaliers, lisons-nous dans la Chronique générale d'Espagne, afin d'être prêts à toute heure, tenaient leurs chevaux harnachés dans la salle où ils couchaient avec leur femme. » Le guetteur de nuit a donné l'alarme; aussitôt femmes et enfants, les bestiaux, les instruments de labour, sont ramenés entre les hautes murailles du donjon massif, dont la cour d'abri est si vaste que souvent la population réfugiée, en y demeurant ensuite à demeure, formera des agglomérations qui, en se développant, deviendront des villes aux industries florissantes.

Les sentiments qui règnent entre seigneur et sujets, ne sont pas faits de haine et d'oppression, mais d'amour, de dévouement, de confiance réciproques. Base fondamentale de l'organisation féodale dont le monde moderne est issu :

Pour son seigneur doit-on souffrir grand'peine
Et endurer et grand chaud et grand froid,
Dût-on en perdre et du cuir et du poil.

Les contemporains content l'histoire de deux serfs qui soignent avec un dévouement filial leur maître malade de la peste. La crainte de la contagion que répand le terrible mal ne les écarte pas du lit où gît leur seigneur. Finalement la châtelaine chasse son mari lépreux du château féodal. Et le seigneur, accompagné de ses deux serfs, s'en va par les routes de France au "grand pèlerinage" de Saint-Gilles, et de là à Rome; les serfs mendient pour leur maître. Ces liens en arrivaient à sembler plus forts que ceux de la famille .

Le droit de propriété des serfs a varié suivant les époques et les provinces. En tous temps cependant, et en tous pays, le serf semble avoir possédé en propre, tout au moins de l'argent monnayé, des animaux de basse-cour, du bétail. Dans les pays où son bien faisait retour à son seigneur après sa mort, la loi spoliatrice était corrigée par l'admirable organisation des "maisons de village", véritables familles qui possédaient, sinon en principe, du moins en fait, les caractères d'une personnalité civile. Les biens y étaient transmis et accrus de génération en génération, intéressant tous les travailleurs à la prospérité commune. « Le Moyen Age, observe Henri Doniol, n'aurait pas eu l'énergie sociale qui s'y manifeste et dans la France d'alors la vivante population que montre l'histoire ne se serait pas enfantée, si la source mère de la production, l 'œuvre rurale, avait été laissée à des mains aussi faibles et aussi peu intéressées que celles de serfs sans personnalité et sans ambition pour eux-mêmes. » Cette communauté fit aux serfs une famille susceptible de tous les progrès matériels et moraux. L'avenir l'a montré. « En cet individu-famille, toute vie, toute action, tout progrès résidèrent. Le serf acheta, vendit, bénéficia; il eut les stimulants de l'ambition, les satisfactions résultant de l'épargne; il put modifier à son gré ses tenures, ses biens-fonds, sous l'unique réserve des redevances précisées et des coutumes dues. Chaque membre, chaque parsonnier eut ainsi son intérêt et sa part dans l'intérêt commun. »
De ces « maisons de village » sortirent les fameuses communautés taisibles, autrement dit « communautés tacites » existant dans la réalité des faits sinon dans l'écriture des paperasses. Familles étendues, en comprenant jusqu'aux rejetons les plus éloignés, vivant, œuvrant sous la direction d'un chef élu nommé Maître, véritable chef de famille à son tour.
Dans les régions où le serf pouvait personnellement posséder la terre, il lui était loisible de l'étendre en trafiquant avec d'autres serfs et de la même seigneurie.
On vit ainsi des serfs opulents, on en vit d'influents et de puissants, maires de leur village, juges seigneuriaux et transmettant leurs charges à leurs héritiers. Des serfs eurent d'autres serfs à leur service et qui leur étaient attachés par les mêmes liens qui les retenaient eux-mêmes sous l'autorité de leur seigneur.

Cependant il serait faux de dire que le servage réalisait sur terre le paradis terrestre. S'il ne fut pas violemment imposé par le puissant au faible, du moins mettait-il le faible sous l'autorité du plus fort; et nous devons compter avec la brutalité, la dureté, la méchanceté, les vices qui ne sont répandus que trop abondamment en notre pauvre humanité. Sous les deux premières races principalement, les serfs ont eu plus d'une fois à souffrir de cruautés révoltantes.
F. Funck-Brentano: La société au Moyen-Âge

La différence entre le servage et l'esclavage permet de saisir sur le vif l'opposition entre la société antique et la société médiévale, puisque au contraire de l'esclave, traité comme une chose, le serf est un homme, possédant famille, foyer, propriété, et se trouve libre avec son seigneur quand il a payé sa redevance, en échange de laquelle il est protégé contre le chômage, le service militaire et les agents du fisc.
Régine Pernoud: Lumières du Moyen-Âge

mardi 21 août 2007

Les origines de l'espèce humaine...plus anciennes que prévues!

Si vous avez des doutes sur les origines de l'humanité, il est temps de se documenter...

Connaissez vous ce livre?
L'histoire secrète de l'espèce humaine.de Michael Crémo et Richard Thomson.
La thèse centrale de ces deux chercheurs, est que l'histoire de l'humanité, le modèle préhistorique, élaboré par les chercheurs , est désespérément faux...Il résume bien ce dont plusieurs autres écrits parlent plus discrêtement, pour rester dans le sérieux de rigueur.

Tous les paléontologues ou presque ont été confrontés à trouver des objets, des artéfacts, de ossements qui contredisent l'histoire officielle de l'humanité"...certains ont osés en parler, ils ont été virés, leurs carrières anéanties, certains ont même dû partir de chez eux, ou ont été traités de satanistes...Pourtant, certaines existent encore, malgrès l'acharnement à les détruire presque de façon systématique...
Ce livre met de l'eau au moulin des créationistes par un certain coté, car il fait preuve que l'homme ne descend pas du singe, cependant il est bien plus vieux que ce que dit la Bible...
La vie n'est pas apparue à un seul endroit de la Terre, non, pourquoi l'aurait-elle fait?afin d'acréditer l'hypothèse que tous les peuples de la terre viennent d'une seule espèce de base?
Ce bouquin hache menu cette hypothèse, avec des preuves concrêtes.
Quelques exemples?

Précambrien
2800.........à Ottosdal, Afrique du Sud, est trouvé des centaines de sphères métaliques cannelées de deux types:
l'un de métal bleuté, avec de petites taches blanches,
les autres creuses, avec une matière banche spongieuse à l'intérieur.Elles sont concervées au muséum de Klerksdorps.
Aucune explication, elle n'ont jamais été analysées car elles ont été découvertes dans un gisement de pyrophyllite, qui est un minéral secondaire très tendre,qui c'est formé par sédimentation il y a environs 2,8 milliards d'années...Il est a remarqué que le métal dont sont composés les sphères n'est pas analysé non plus, on ne sait pas ce que c'est, la seule chose qui a été remarquée , c'est que ce métal est très dur et ne peut être rayé, même pas par contact avec de l'acier...
A cette époque , l'histoire officielle nous apprend que l'humain n'existait pas sur terre.

Humain moderne bien plus vieux qu'on ne pense...
Mise à jour près de Londres en 1888, d'uns squelette en tout point identique à une être humain moderne, dans le site de GALLEY HILL, qui date de 333000 ans...date de l'interglacière Holstein...
ce qui dément l'hypothèse de l'apparition de l'humain en Afrique il y a 100 000ans...
Evidement..une falsification grossière vient pour expliquer tout celà...ce n'est pas admissible..
Autre humain trouvé ...lors de fouilles en 1868...dans une strate vieille de 330000 ans..avenue de Clichy à Paris par Eugène Bertrand, découverte confirmée suite à l'analyse de la couche géologique par Sir Arthur Keith...
Ossements d'humains modernes découverts dans des strates volcaniques de La Denise, en France.ossements mis à jour dans des sédiemnts entre deux states de lave.la première couche remontant au Miocène et la deuxième au Pléistocène supérieur...plusieurs autres sites en France avec le même genre de découverte...
Ossement humains modernes découverts dans la zone East Anglia, près de la ville Ipswich, en 1911 par J.Reid Moir.squelette découvert dans des couches d'argile à blocaux et sables glacières vieux de 400000ans...après vérification, les states n'avaient pas étés touchées, et étaient intactes et ininterrompues...

Des exemples comme celà, il y en a des tonnes! NON, les Européens ne viennent pas d'Afrique, mais bien d'Europe, et sont bien plus anciens que les africains, ce qui indique clairement des espèces différentes!
Pourquoi cacher la vérité?

Autres trouvailles cachées , ou en attente d'explication des les muséums, mais dont l'age ne fait pas de doute à cause des strates dans lesquels ils ont été trouvés:

on parle en millions d'années:

>600 Dorchester...vase métallique

cambrien:

505-590 ANtelope Spring UTAH...empreinte de chaussure!

Dévonien:
360-408 Ecosse, carrière de Kingoodie...clou de fer dans la pierre

Carbonifère:

320-360 Tweed Angleterre...fil d'or dans de la pierre

312 Wilburton, Oklahoma...pot de fer
286-360 Webster, Iowa....pierre gravée
Comté de Rockcastle et autre sites...squelettes humains modernes.
280-320 Morisson-ville Illinois....chaine d'or
260-320 Heavever, Oklahoma...mur de parpaing dans le charbon

Trias:
213-248 Névada...empreinte de chaussure

Jurassique:
150 république du Turkménistan...empreinte de pied humain moderne

Crétacé:
65-144 Saint Jean de Livet -France...Tubes de métal dans de la craie


ETc...il y a des tas de preuves...je ne vais pas toutes les citer...

Il en retourne que les humains modernes sont bien plus vieux que ce que l'on veut nous dire, que Darwin peut aller se coucher définitement...
Maintenant Pourquoi cet archarnement à falsifier depuis si longtemps? quel but?
_________________

dimanche 19 août 2007

La grippe espagnole

La grippe espagnole était-elle bien une grippe ?

La Grippe espagnole, de sinistre mémoire, anéantit en deux ans cinq fois plus de vies humaines que la Grande Guerre mondiale.

On a dit : c’était la peste, le choléra.

Eh bien, voici la vérité jusque-là tenue secrète, sur cette mystérieuse épidémie.

En 1917, un Espagnol, le docteur L., découvre au Pérou la formule El Sapo (le crapaud) appartenant à la célèbre pharmacopée inca – encore inconnue – dont les six médicaments de base composent la « Formule Cascarilla » qui passait pour guérir toutes les maladies (1).

La formule El Sapo est extrêmement dangereuse, car elle provoque des mutations par l’effet d’un agent catalyseur, les diastases du sang de crapaud.

Bien que prévenu de ce danger, le docteur L., sitôt rentré en Espagne, se retire dans le laboratoire de son hacienda andalouse, dans la province de Malaga, et commence à entretenir des bouillons de culture qu’il inocule à un cochon.

Au cours des expériences, une culture se mute en donnant une souche virulente qui tue l'animal.

Si le Dr L. avait incinéré le cadavre, il est probable que des millions de vies humaines auraient été épargnées. Criminellement, le biologiste voulut en savoir davantage ; il autopsia le cochon et continua ses études, sans s’apercevoir que sa femme et son fils étaient tombés malades et présentaient les symptômes du mal qu’il analysait.

Mme L. et son fils moururent, premières victimes du fléau que l’on devait baptiser grippe espagnole. Bientôt la souche virulente contamina tout le village, puis la province de Malaga, puis l’Andalousie, puis l’Espagne entière.

En 1918, la maladie microbienne, qui présentait certaines analogies avec le choléra et la peste, étendait ses ravages sur l’Europe et sur toute la Terre. Il y eut 3 millions de morts en Europe occidentale, 15 millions en Extrême-Orient, 25 millions en tout.

Voilà comment naquit le terrible fléau qui ramena en plein XXe siècle les obscures terreurs de nos ancêtres, quand sévissait la peste.

Le Dr L. ne fut pas atteint dans sa chair ; il ne fut puni que dans son cœur, dans sa descendance et ne fut même pas inculpé.

Pour ceux qui préparent le programme de la nouvelle ère, ère du Verseau, disent les occultistes, ère du Condor, assurent les américanistes, nos temps sont ceux des apprentis sorciers.

Extrait de « Histoire inconnue des Hommes depuis cent mille ans » de Robert Charroux, p. 272-273 (Editions Robert Laffont)

vendredi 3 août 2007

Réchauffement de la planète

Quelles sont les causes réelles du changement climatique ?

Il suffit de constater que la température s'élève. de quelques degrés en moyenne sur la Terre. pour qu'aussitôt certains l'attribuent à la pollution consécutive aux activités humaines et prévoient le pire pour les générations futures. C'est le cri d'alarme d'Al Gore (voir NH n° 1163).
S'il est un fait que nous sommes dans une période de réchauffement climatique, nous ignorons ce que nous réserve l'avenir, et ceux qui font des "modélisations" climatiques sur ordinateur ont toutes les chances de se tromper.
Dans cet article, Philippe Riey, conseiller régional FN en Midi-Pyrénées et ingénieur ENSIA, se fondant sur l'aspect purement scientifique d'un éventuel changement climatique, examine les variations du climat dans le passé, les changements climatiques récents observés et nous rappelle les principales théories explicatives.

Les variations du climat dans le passé
Le climat des époques antérieures est enregistré .. en différents lieux : glaces du Groenland ou de l'Antarctique, sédiments marins, lacustres (par exemple lac Gerzensee, Suisse), et tourbières (Grande. Pile en France). Sont accessibles : composition de l'air de l'époque, température, poussières etc. Nous vous ferons grâce des détails techniques.
Le résultat met en évidence des variations cycliques sur de longues périodes que l'on relie à des phénomènes astronomiques bien identifiés et des variations rapides et brutales totalement inexpliquées.

Variations cycliques
Six grandes glaciations sont identifiables d'une période de cent mille ans chacune, d'une amplitude thermique de huit degrés centigrades accompagnées de montée et descente du niveau des océans.
Ces glaciations sont reliées à des événements astronomiques cycliques très bien connus à savoir:
- Excentricité de l'ellipse parcourue par la Terre autour du Soleil. Le diamètre de cette ellipse augmente et diminue en cent mille ans de façon cyclique.
- Changement de l'inclinaison de l'axe de rotation de la Terre par rapport au plan de l'ellipse. Période 40 000 ans. Variation 21,5 à 24,5 degrés ..
- Orientation ou "précession" de l'axe de rotation. Période 20 000 ans.

Naissance de la théorie de l'effet de serre
Au cours de chaque glaciation la température descend de huit degrés puis remonte d'autant (tous les cent mille ans).
Simultanément l'air emprisonné à l'époque (par des bulles dans la glace) voit sa composition changer.
Le C02 est présent à hauteur de 200 parties par million (ppm) quand il fait froid. Température "t" degrés.
Il passe à 280 ppm quand il fait chaud. Température· "t + 8" degrés.
On se trouve devant la poule et l'œuf. Les mouvements astronomiques ne fabriquent pas de C02.
L'augmentation de température entraîne l'augmentation de C02 et non le contraire. Les partisans de la théorie de l'effet de serre nous expliquent que les-événements astronomiques ne font que démarrer le réchauffement observé lequel produit du C02 qui fera l'essentiel du travail de réchauffement...
Même chose lors du refroidissement, à ceci près que personne ne nous indique pourquoi le C02 disparaît et où il passe.
La théorie de l'effet de serre est née. Bien des ombres accompagnent sa naissance.

Les variations climatiques récentes
Un certain nombre de variations climatiques récentes de courtes durées ont superbement ignoré la théorie de l'effet de serre.

Younger dryas
Des Danois travaillant sur les glaces du Groenland ont découvert qu'il y a environ dix mille ans des variations de températures de 5° en cinquante ans sont apparues. La période a été baptisée Younger Dryas. Des universitaires bordelais travaillant sur des sédiments marins au large du Portugal notent des variations de température de plusieurs degrés par siècle à la même période. Un Américain travaillant sur le niveau des mers en étudiant les coraux met en évidence une montée des mers de plus de trois mètres par siècle pendant cette même période. Coté effet de serre et teneur en C02 de l'atmosphère, pas de variation notable.
Ce n'est pas bien vieux, on est vers la fin du paléolithique. Certains hommes décorent Altamira, d'autres courent vite car la mer monte !!

Les mammouths congelés
On continue de trouver en Sibérie des mammouths surgelés (C'est-à dire : congelés rapidement). Certains avec du foin dans les dents ! Des refroidissements brutaux ont eu lieu sans laisser de trace coté effets de serre.

optimum climatique médiéval
Entre 950 et 1250 après JC, il a fait beau. Environ 1,5 degré de plus que de nos jours. Les Vikings se promenaient autour du Groenland qu'ils ont baptisé la « terre verte » et où ils ont trouvé de la vigne !! Les Francs qui devaient être frileux se promenaient du côté de Jérusalem. Aucune trace de variation de gaz à effet de serre !

Petit âge glaciaire
Nous voilà de 1430 à 1850. Au plus froid de cette période, on est entre trois et quatre degrés en dessous de la température régnant au plus chaud des Croisades. C'est le temps des famines et de l'immigration des Européens vers les Amériques. Effet de serre toujours absent.

De nos jours
De 1850 à nos jours la teneur en C02 monte de façon très régulière du fait des activités humaines. La température de la Terre monte ou non de façon indépendante des variations du C02.
De 1850 à 1910 la température reste stable.
De 1910 à 1940 augmentation de 0,4° C en trente ans alors que le C02 dans l'atmosphère n'a pas encore beaucoup augmenté.
De 1940 à 1980 stabilité de nouveau pendant quarante ans.
Et de 1980 à nos jours, augmentation de 0,2°C de la température. La température moyenne sur terre a augmenté au total de 0,6°C en cent cinquante ans en deux courtes périodes l'une de trente ans l'autre de vingt ans. Les glaciers des îles Kerguelen ont reculé de 4 kilomètres, un refuge qui était au niveau de la Mer de glace du temps de Monsieur Pérrichon surplombe maintenant de 100 mètres le glacier. Nous sommes incontestablement dans une période de réchauffement climatique. C'est un fait.
Mais la corrélation entre, température et C02 n'a rien d'évident !

Les théories explicatives

Les Chinois et les taches solaires
Les taches solaires ont été notées par les Chinois depuis quinze siècles et par les Européens depuis la Renaissance. Les variations de l'activité solaire sont corrélées avec les variations climatiques courtes et récentes : optimum médiéval, petit âge glaciaire et période 1910-1940.
Le mécanisme en cause est mal élucidé mais les corrélations sont là.

La théorie de l'effet de serre
Dans le passé lointain et sur de longues périodes une corrélation existe entre teneur en C02 et température sans qu'on puisse dire lequel des deux phénomènes est responsable de l'autre. La plus nette et plus compréhensible corrélation existe entre les mouvements astronomiques et la température.
L'effet de serre n'explique absolument pas les événements climatiques courts et récents : Younger dryas, optimum médiéval, petit âge glaciaire, réchauffement 1910 1940.
D'après cette théorie, l'énergie venant du Soleil (rayonnement visible et ultraviolet) ne serait pas arrêtée par le C02 produit par l'activité humaine. Le rayonnement émis par la Terre ,(rayonnement infrarouge) serait lui partiellement arrêté par le C02 produit par l'homme. Ce1a parait tout simple... La réalité est un peu plus compliquée.
Le plus important gaz à effet de serre est l'eau sous forme gazeuse. (Absorbe 90 watts/m2 dans l'infrarouge) soit trois fois plus que le C02 (32 watts/m2). L'eau sous forme de gaz à basse altitude contribue au réchauffement climatique.
Mais l'eau peut en altitude devenir gouttelettes ou même cristaux de glace (dans les nuages). Sous ces formes elle retient moins d'infrarouges mais en revanche retourne la lumière solaire et les UV à l'envoyeur. Tout cela devient très compliqué et ceux qui font des "modélisations" climatiques sur ordinateur ont neuf chances sur dix de modéliser à coté de la plaque...
En 1998 une pétition dénonçant la rhétorique de l'effet de serre avait réuni plus de 15.000 signatures de scientifiques dont nombre de prix Nobel. Ces gens mettaient en doute la véracité d'une théorie non vérifiée sur autant de points précis. Depuis, à part des attaques personnelles contre les signataires, peu d'éléments nouveaux ont été versés au dossier pour la défense de cette théorie.
Laquelle est la bonne ? A vous de juger...

National Hebdo
Promouvoir cet article

mercredi 1 août 2007

La légende du siècle

Par le général de corps aérien (CR) Jacques Le Croignec

Le 1er juin 1940, Charles De Gaulle est nommé général de brigade, à titre temporaire. Sous son commandement, la 4e D.C.R. (division cuirassée de réserve) est alors engagée en Basse-Somme dans l'opération d'Abbeville, au lendemain de l'affaire de Montcornet.
Le 6 juin, il est affecté au poste de sous-secrétaire d'État à la Défense nationale dans le cabinet de Paul Reynaud, lequel démissionne le 16 juin. Non retenu dans le nouveau gouvernement confié au maréchal Pétain, il décide de partir le 17 juin en Angleterre où sa famille le rejoint le lendemain.
Le 18 juin, il prononce à la B.B.C. une allocution qui s'adresse essentiellement aux soldats, marins et aviateurs que les péripéties des combats de Norvège et de Dunkerque ont jetés en Grande-Bretagne. Appel qui ne comporte aucune incitation à la dissidence, et qui s'inscrit dans le cadre des combats qui se poursuivent sur le continent où des pourparlers d'armistice sont en cours. En bref, appel dont pouvait naître, de part et d'autre de la Manche, une alliance tacite au sein de laquelle le tronçon de glaive que brandissait De Gaulle eût coordonné ses coups avec le bouclier que tenait Pétain, en attendant patiemment de se joindre à la flamboyante épée que sera l'armée d'Afrique préparée par Weygand et Juin.
On sait - et le célèbre résistant, le colonel Rémy, le déplorera - qu'il n'en fut rien. Dans les heures qui suivent l'appel mesuré du 18 juin, le discours change de registre. Le 19 juin, à la B.B.C. , De Gaulle déclare que « les formes ordinaires du pouvoir ont disparu » et que « devant la liquéfaction d'un gouvernement tombé sous la servitude ennemie », il parle « au nom de la France ».
Cette rébellion déclarée contre le gouvernement de la IIIe République, présidée par Albert Lebrun, justifie la prise immédiate de sanctions qui annulent la promotion de général à titre provisoire du colonel De Gaulle et le mettent avec ce grade à la retraite d'office, par mesure disciplinaire (J.O. du 24 juin 1940).
Ainsi, à compter du 24 juin 1940, Charles De Gaulle n'a plus le grade de général, et, sa vie durant, aucune décision officielle ne le lui rendra. Citant son père, son fils le reconnaît implicitement quand il déclare : « ... il y eut même un président du Conseil de la IVe République assez mesquin, m'a-t-il raconté non sans amertume, pour lui envoyer une fiche de pension de retraite à remplir, sur laquelle il figurait comme colonel puisqu'il n'avait jamais été promu général à titre définitif. Il choisit alors de ne jamais toucher un sou de retraite de son existence »(Le Figaro Magazine, le 17 juin 2000).

Ambition ardente

Au terme de la Grande Guerre au cours de laquelle il était resté prisonnier en Allemagne, de mars 1916 à novembre 1918, Charles De Gaulle avait écrit : « Au point de vue militaire, je ne me fais aucune illusion, je ne serai, moi aussi, qu'un revenant » (1). Il exprime « plus amer que jamais, le regret indescriptible » de n'avoir pu prendre une meilleure part aux combats. « Ce regret ne me quittera plus. Que du moins il me serve d'aiguillon à penser et à agir mieux et davantage pour tâcher de remplacer [u.] les quelques heures décisives et triomphantes que je n'aurai pas vécues » (2).
Cette ambition ardente, il va, dans un premier temps, l'assouvir par les appuis qu'il cultive habilement auprès des plus hautes autorités militaires ou politiques. C'est ainsi qu'après avoir épuisé la bienveillance du maréchal Pétain, il adresse à Paul Reynaud, de 1935 à 1939, plus de cinquante lettres dont l'esprit courtisan et le style louangeur sont étrangers à l'éthique militaire.
Le 16 décembre 1935, il sollicite en faveur de sa « modeste personne », une intervention de son faire-valoir, afin d'être inscrit au tableau de colonel. Pour appuyer sa démarche, il a rédigé à l'intention de ceux dont il quête le soutien, une note manuscrite et non signée dont les premières lignes précèdent des arguments justifiant, à ses propres yeux, sa promotion à titre exceptionnel, et suggérant qu'une démarche pressante et très urgente» soit effectuée par paul-Boncour, président de la commission d'étude de la Défense nationale, auprès de Jean Fabry, ministre de la Guerre.
Le 31 décembre 1935, il accompagne ses vœux d'une citation de Vauvenargues sur les grands esprits, et déclare à Reynaud qu'il en est (( la démonstration vivante et éclatante )). Puis il lui fait part de sa confiance en son destin (3), et de sa résolution de le servir (4). Par lettre du 18 décembre 1936, il remerciera Reynaud du succès de son intervention. Et il réitérera son allégeance en soulignant: (( Veuillez bien ne pas oublier que vous pouvez disposer entièrement de moi )) (5).

Un tel comportement est d'autant plus surprenant que son auteur s'identifiera sous peu à la France, et qu'il a écrit dans Le Fil de l'épée: (( Il convient que la politique ne se mêle point à l'armée. Tout ce qui vient des partis (...) a bientôt fait de corrompre le corps militaire dont la puissance tient d'abord à sa vertu» (6).
Ne devoir rien à personne

Paradoxalement, la démission de Reynaud va servir les ambitions et le destin politique de Charles De Gaulle. Car, a-t-il écrit: « Que les événements deviennent graves [ ... ] une sorte de lame de fond pousse au premier plan l'homme de caractère. » Cette lame, c'est le désastre militaire suivi de la démission de Reynaud et de sa propre élimination du gouvernement. Elle le pousse en Angleterre où son talent d'orateur va pouvoir s'exprimer.
Il sait que les plus grands ménagent avec soin leurs interventions. « Ils en font un art que Flaubert a fort bien senti lorsqu'il nous peint dans Salambô l'effet produit sur des soldats hésitants par l'apparition calculée d'Amilcar » (7).
Il ne peut donc admettre sa rétrogradation. Il s'autoproclame général. Car le général du 18 juin ne peut devenir le colonel du 24 juin et perdre ainsi le crédit que lui conférait des étoiles. Son fils en témoigne pour lui-même lorsqu'il écrit à Michel Debré qui en fait part à Georges Pompidou : « Vous comprenez, maintenant depuis la mort de mon père, je suis appelé à correspondre avec des chefs d'État. Il faut, par conséquent, que je sois amiral » (8).
Dans son dernier ouvrage sur son père, Philippe De Gaulle revient sur le refus de celui-ci de toucher une retraite. Mais il ne mentionne plus la raison qu'il en avait donnée dans Le Figaro Magazine précité. Il se borne à citer un commentaire de son père : .« Ainsi, je ne devrai rien à personne. Ce sera l'inverse. Les Français resteront en dette à mon égard » (9).
Attitude calculée de celui qui décrétait : « Là où je suis est la meilleure place » (10). Attitude que souligne son fils : «... il lui indifférait qu'on lui attribuât des prérogatives, des compliments, des hommages, des titres [...] Il a répondu à Edmond Michelet, ministre des Armées [...] qui envisageait, en 1946, de faire de lui un maréchal de France, que la seule chose qui serait à l'échelle est de laisser les choses en l'état. La mort se chargera, un jour d'aplanir la difficulté, si tant est qu'il y en a une» (11).

Dispensé des critères militaires

À sa mort, son élévation à la dignité de maréchal ne fut l'objet d'aucun débat national. Une telle dignité ne peut, en effet, être conférée qu'aux officiers généraux ayant commandé en chef devant l'ennemi.
Le colonel De Gaulle avait-il vraiment espéré que sa carrière politique lui vaudrait d'être dispensé de ces critères militaires, et lui permettrait de rejoindre, dans la constellation des maréchaux de France, l'illustre soldat rétrogradé au rang de deuxième classe par une condamnation à mort prononcée par une Haute Cour dite de justice, qu'il avait lui-même instituée par ordonnance du 18 novembre 1944 ?
« Ces choses-là sont rudes. Il faut pour les comprendre avoir fait ses études ses études »(12).

(1) Charles De Gaulle: Lettres, notes et carnets, 1905-1918, pp.519-520.
(2) ibid p. 525.
(3) Lettre du 1er mai 1936. (4) Lettre du 4 mai 1936.
(5) Lettre du 24 novembre 1938.
(6) Charles De Gaulle: Le Fil de l'épée. Berger-Levrault, 1932, p. 139.
(7) ibid, p. 67.
(8) Jacques Foccart : Journal de l'Élysée, 1969-1971, Fayard 1999. (9) Philippe De Gaulle: De Gaulle, mon père. Plon, tome " p. 522. (10) ibid, tome Il, p. 226.
(11) Ibid.
(12)Victor Hugo: La Légende des siècles. Les Pauvres gens.
Action Française 2000 juillet 2007


Promouvoir cet article